L'UA de ta daronne

A remplir
 
AccueilDernières imagesRechercherS'enregistrerConnexion
Le deal à ne pas rater :
Cartes Pokémon : la prochaine extension Pokémon sera EV6.5 Fable ...
Voir le deal

 

 Regis est un con

Aller en bas 
AuteurMessage
Coba




Messages : 104
Date d'inscription : 21/07/2017

Regis est un con Empty
MessageSujet: Regis est un con   Regis est un con Icon_minitimeVen 7 Aoû - 23:52

Face off du malaise /20
/!/ TW : tout pleins de choses malaisantes : alcool, alcoolisme, torture verbale, manipulation etc :V



« Oh, alors ça, ça m’illumine ma journée… »

Entendre sa propre voix dans un message téléphonique enregistré ou sur une vidéo, c’est toujours assez troublant. Entendre quelqu’un qui a la même voix que nous en direct, ça l’est encore plus. Quand on entend une voix qui est littéralement la même que la nôtre et qu’elle est prononcé par une personne qui est… eh bien, nous-même… Là, ce n’est plus troublant, c’est carrément un choc. Le coordinateur eut l’impression d’être foudroyé sur place en entendant son timbre venant de la bouche d’une version alternative de lui. Alternative, parce qu’il était certain qu’il était face à un espèce de clone goth et parce que même s’ils étaient visiblement les mêmes, son interlocuteur était assurément différent de lui. Ne serait-ce que dans la voix : semblable, mais enrouée, pataude, la diction plus lente. Probablement que cela avait à voir avec l’odeur d’alcool et la mauvaise haleine et le teint pâle de cet espèce de Lionel à grosses cernes qui venait d’entrer. Son sourire paraissait si faux qu’il en devenait effrayant.

« Lionel, tout cela est un peu confusant pour nous deux, alors, je t’appellerais Régis. Tu peux m’appeler Lionel. »

Le rictus de l’autre « Lionel » le mettait extrêmement mal à l’aise. Cet énergumène avait le même sourire figé vide de toute sincérité qu’un requin des affaire prêt à plumer son plus gros concurrent. Quoique non. Il n’avait pas cette lueur joueuse dans son œil vide. Il ne camouflait pas un certain sadisme mais tout sonnait faux, comme surjoué. Le Milicien vêtu de noir avait l’air de se donner un mal fou pour faire croire qu’il jubilait de voir son pauvre alter ego paumé rendu muet dans son incompréhension.

« Je vois que tu es sous le choc ! C’est compréhensible, nous avons toujours été de grand sensibles ! »

Dans la tête du Lionel paumé, tout était brouillé. Il devait effectivement être sous le choc. Il n’avait aucun souvenir de comment il était arrivé là. La dernière chose dont il se souvient, c’était d’avoir pris un teleport pour Nuva-Eja afin d’aller au travail. L’autre parlait de leur prétendue sensibilité, mais n’importe qui perdrait momentanément les pédales à la vue d’un sosie si convaincant. Ce pouvait être une mise en scène, un canular ou peut-être simplement un mauvais rêve.

Alors pourquoi je ne me réveille pas… ?

« Je te proposerais bien de partager un petit remontant, mais tu n’as pas l’air d’avoir très soif et je ne voudrais pas que tu me vomisses sur la moquette, hahaha ! »

Les yeux du bleu assis en face du bureau s’écarquillèrent. Il connaissait bien la bouteille que l’autre venait de sortir de son tiroir. Car il avait exactement le même conteneur dans son propre bureau, rangé précisèrent au même endroit.

Le maître des lieux se servit un verre qu’il commença à sirotter. Il continua de meubler le silence d’une voix monocorde. Il articulait mal, c’était évident que ce n’était pas son premier verre de la journée.

« Entre nous, la dernière personne qui a fait ça n’est plus de ce monde. Mon ami Alex peut-être un peu sévère avec mes « invités »… »

Qui est ce « Alex », le Lionel captif n’en savait rien, mais la brève intervention de son interlocuteur lui donnait assez de raisons de craindre pour sa sécurité. Après avoir prit une bonne gorgée de son verre, l’hôte attrapa le portefeuille qu’on avait retiré à son invité. Il prit son temps pour en explorer les moindres recoins, ricanant de manière sinistre lorsque son regard passa sur une photo de Nadia, Samson et Anne-Marie. Il arqua un sourcil en sortant finalement quelques papiers d’identité pour les regarder de plus près. Il eut un petit rire et sortit les siens pour souligner l’exacte ressemblance des renseignements donnés sur les deux cartes d’identité. Cette observation n’amusait pas du tout son prisonnier, encore plus terrifié de voir que tout devenait beaucoup trop réel pour être un rêve.

« Ah, tu as encore l’air jeune… Pourtant, nous avons le même âge. »

Pour les photos, ce n’est qu’une affaire de bon maquillage. Le même âge, la même date et le même lieu de naissance, tout ça, même s’il l’avait juste sous les yeux, ça faisait une belle jambe à « Régis » qui voulait juste partir en courant. Il sentait que s’il osait dire quoique ce soit, ce serait simplement pour se mettre à hurler à l’aide et supplier qu’on le laisse partir de cet endroit. De son côté du bureau, l’autre continuait son laius et essayait désormais de trouver le code PIN du téléphone de son invité. Il n’eut pas beaucoup de mal à trouver le « 0712 ». Cette combinaison n’a aucune signofication particulière, il s’agit juste de ses deux nombres porte-bonheur.

« J’imagine que tu es encore naïf. Dans ton monde, tu dois sûrement penser que les choses vont s’arranger pour toi… »

Visiblement, le Lionel captif ne pouvait qu’attendre que l’autre se fasse plaisir à le torturer psychologiquement tout en fouillant dans tous ses messages, fichiers et photos personnelles.

Mais qu’est-ce qu’il veut de moi ? Pourquoi est-ce qu’il a besoin de me dire mes quatre vérités ?

Il avait fini par réussir à mettre un peu d’ordre dans le chaos de ses pensées. Assez pour réussir à nouveau à se poser des questions sur la raison de sa présence ici et tenter de se distraire de ce que les mots de son tortionnaire faisait résonner en lui. L’autre sadique continuait de se faire bien plaisir sur le téléphone, il avait même lâché un « oh, j’adore tes figurines ! » qui sonnait totalement faux et qui ne servait sans doute qu’à appuyer l’idée qu’ils étaient « la même personne ». Durant l’avancement de son exploration numérique, le Milicien capé émit des claquement de langue désapprobateurs.

« Ahlala, c’est bien ce qu’il me semblait... je ne vois pas de photos de ton mariage avec une gentille petite famille… oh, toujours pas d’enfants, hein… Visiblement, nous sommes pareils. Seuls avec la bouteille de poison. »

L’intéressé suspendit sa respiration. Ses mains se crispèrent sur les accoudoir du siège où on lui avait attaché un poignet à l’aide de menottes. Seul avec la bouteille de poison. Lionel savait très bien ce que tout ça voulait dire, seulement, il refusait encore de considérer l’alcool de cette manière. Le dire ainsi, ce serait admettre qu’il a un problème avec la boisson. Très mal à l’aise, le coordinateur tenta tout de même de garder un semblant de sang froid. Est-ce que le plan de son interlocuteur était juste de lui prouver qu’ils étaient basiquement la même personne. Allait-il donc littéralement décortiquer les secrets qu’il tente d’enfouir pour que personne, lui-même en premier, ne les voit ? Pour le moment, son hôte était trop occupé à ricaner sur certaines clichés qu’il montrait au propriétaire du téléphone. Il plissa les yeux et émit un « c’est qui ça ? » perplexe à la vue de nombreuses photos de Zlatan. Lionel n’eut pas à répondre car l’autre se contenta de dire juste quelques trucs bêtes et méchants du style « tu as des gouts de chiotte mais bon en même temps il faut bien t’en satisfaire à ton niveau », puis continua son enquête jusqu’à se lasser et balancer le smartphone à l’autre bout de la pièce. Le prisonnier se crispa et ne put s’empêcher de fermer les yeux l’espace d’une seconde devant le geste brusque et imprévisible de l’autre

« Hm… dis-moi… »

L’autre se calma après avoir bu quelques gorgées à une autre flasque qu’il avait sorti de sa poche.

Combien est-ce qu’il en a, des comme ça--

L’autre rota bruyamment avant de poser ses pieds sur la table, n’arrêtant jamais de produire des bruits désagréables qui faisaient sursauter son alter ego. Ce qu’il dit après une courte pause glaça le sang du Roque-Lartigue attaché à sa chaise.

« Les parents et Hanson sont encore en vie, dans ton monde ? »

Comment… ? Qu’est-ce qu’il veut dire… j’espère qu’il--

« Que… Je… »

Il sentit la nausée lui nouer les tripes alors que l’autre continuait :

« Si tu veux un bon conseil… Tardes pas trop à t’en débarrasser. Si jamais tu rentres chez toi un jour, hein. J’ai encore du mal à me décider sur ce que je pourrais bien faire de toi. »

Son sort était un peu compromis, mais ce n’était même plus ce qui le choquait le plus, désormais. L’autre s’était-il… débarrasser de leur… de sa famille ? Les yeux ronds et le coeur battant à un rythme effréné sous le coup de la terreur que lui évoquaient ces paroles, Lionel fixal le sol, la machoire lui tombant. Il ne voulait pas en savoir plus mais ne pouvait rien faire pour embêcher l’autre de continuer à lui sortir les pires horreurs.

« Ah, tu verrais ta tête ! Mais tout de même, sois un peu honnête, mon petit… n’as-tu jamais souhaité qu’ils crèvent pour tout ce qu’ils t’ont fait vivre ? »

Quoi… ? Qu’est-ce qu’il raconte ?! Qu’ils meurent ?! Quel espèce de… !

« Je ne suis pas c-comme ça, j- »


Un doute le saisit au milieu de sa phrase. Si cet homme dit vrai, s’il est vraiment une autre partie, ou une autre version de lui alors… qu’en sait-il, après tout, qu’il n’est peut-être pas aussi « comme ça ». Qu’il n’a pas, lui, aussi, autant d’horreur dissimulées sous sa peau de gentil garçon de bonne famille ?

...Est-ce que c’est vrai ? Est-ce que je ne suis vraiment pas du genre à… a vouloir la mort des personnes que je déteste. Je… j’en veux à Agamemnon. Beaucoup. Des fois, j’aimerais qu’il ne soit pas mon père, qu’il ne soit plus jamais dans ma vie. Si j’ai… j’ai déjà voulu qu’il meure… ?

« Régis » ne put que déglutir difficilement, bien incapable de faire la part des choses dans la situation actuelle. En face de lui, le Lionel habillé en noir se remit à ricaner doucement, les effets de l’alcool se pressentant dans le débit rapide de ses paroles parfois difficilement compréhensibles.

« Ah, oui, c’vrai. T’es pas un violent. Toi, t’es un gentil. C’est c’qu’est bien dans le show-biz : y’a toujours pire que toi pour faire scandale et couvrir tes conneries. T’es moins pire que Jean-Michel Agression Sexuelle, bravo ! Ça fait officiellement de toi quelqu’un de bien, qui est au-dessus de toutes ces ordures ! »


Il regarda ailleurs, un instant distrait par ses pensées.

« C’est ce que j'me disais aussi, avant. Hehe. »

Ça lui avait passé après de longues années, à Lionel (celui qui était menotté), de se dire qu’il était forcément un « gentil ». Il avait ses tares et avait du mal à se pardonner certaines de ses erreurs. A vrai dire, il commençait à s’en foutre un peu… il essayait simplement de réparer ses erreurs quand il le pouvait et en avait l’energie et de… d’être assez bien pour les gens auxquels il tient et de ne pas prendre de décisions stupides ou irresponsables au travail. Des choses basiques, finalement. Si Agamemnon et Sixtine avaient appris la décence à leur progéniture, cela se saurait. Mais… Lionel n’avait plu l’âge de se cacher derrière ça. Dans tous les cas, il était toujours bien plus préoccupé par ce que l’autre avait dit avant. Sur la mort hypothétique de sa propre famille. Dont il se serait « débarassé ».

Qui… qu’est-ce qu’il veut dire… ? Qui a-t-il ? Pourquoi ?! J’espère que Nadia et Samson vont bien.

« Pourquoi… ? »

Souffla le captif qui ne pouvait pas s’imaginer poser une autre question que celle-ci. Son geollier mit un temps pour percuter, reprenant la parole d’une voix plus lente.

« Hein ? Tu parles de la famille ? Oh, j’en avais juste marre d’être utilisé. »

...C’est pour ça qu’il les a tués ? C’est ça, qu’il essaie de me dire ?!

« Et toi, comment tu le vis, de n’être qu’un outil à leurs yeux, d’être toujours dans l’ombre d’Hanson ? »

Tout ça sonnait malheureusement très familier. Il est évident que même des années plus tard, cet état de fait lui faisait mal. Mais… plus cela allait, plus Lionel se disait que voir les choses de cette manière, même si ça peut défouler par moments et se débarrasser de certains questionnements, ça ne faisait pas avancer grand-chose. Enfin, c’est vrai, que ses parents ont été abusifs. Qu’on lui a toujours dit qu’il était stupide ou « raté » comparé à Hanson. N’empêche qu’il avait quand même pu choisir sa vie et qu’après de longues années, les choses s’amélioraient, même si, se remettre un peu en question, c’était long et rendait les choses plus difficiles. Eidemment, il détestait ce qu’il avait dû subir de la part de sa famille, il avait envie de hurler, des fois, quand cela l’atteignait encore comme s’il avait encore 16 ans. Mais plus il s’attardait sur l’idée que sa vie devrait toujours autour du fait de se racheter à leurs yeux, de leur montrer qu’il peut se venger ou être le meilleur, plus il en était malheureux. Il ne voulait plus retomber là-dedans. Cela lui faisait assez de mal comme ça.

Mais lui… pourquoi me parle-t-il de ça avec autant d’insistance ? Il voudrait que je sois d’accord avec lui ?! Mais jamais je ne pourrais faire ce qu’il a fait !


Légèrement ragaillardi à cette dernière pensée, le Lionel captif se redressa légèrement sur son siège.  

« ...ce n’est pas si simple… ce n’était pas obligé c‘en arriver là !! »

Oui, ça, il en était certain. En vouloir très fort à sa famille et en avoir peur, d’accord. Mais de là à les éliminer pour régler le problème...

« Ben voyons. Bien sûr que si. C’est un monde où la loi du plus fort prévaut… pour le coup, Papa n’avait peut-être pas tord. »

La loi du plus fort… ?


Plus cela allait, plus le captif se sentait confus. Confus, plus que terrifié comme il l’était au départ. Il ne comprenait pas le raisonnement que l’autre essayait de toutes ses forces de lui faire avaler. Évidemment, le ligiuen en noir était vraiment malaisant et « Regis » avait peur pour sa vie. Mais les propos de l’autre commençaient à lui passer au-dessus. Il insistait trop. C’en devenait presque ridicule.

« Officiellement, ils sont morts dans un malheureux accident de la route… ce sera notre petit secret mais comme tu es un autre moi, je peux bien te le dire, à toi ! Cela pourrait t’inspirer, à l’avenir. Enfin, si tu as un avenir. »

Oui, la question de son avenir préoccupe beaucoup plus le prisonnier, pour le moment. Il se sentait mal et avait des vertiges en se disant que ses changes de survie étaient certainement bien maigres. Des sueurs froides envahirent sa nuque à nouveau et il avait du pâlir, vu que l’autre était prêt à lui proposer un remontant.

« Tu aurais peut-être bien besoin d’un petit verre, tout bien décidé. Tu fais peine à voir. Peut-être ai-je été un peu trop cru pour toi… »

L’autre lui tendit un shot empestant un alcool qui devait être très fort mais qui semblait sans goût. Rien qu’à l’odeur dans une telle situation, le captif manqua de vomir mais ravala le reflux en posant sa main libre sur sa bouche. L’autre n’en fit rien et continua à lui agiter le liquide sous le nez.

« Allons, bois un coup, je ne te jugerais pas pour cette petite faiblesse. Ici c’est la seule manière que j’ai trouvé pour tenir le coup. »

Au bout de quelques secondes, l’autre finit par renoncer et garda le verre pour lui, le reposant sur le bureau auquel il s’adossa. Voilà qu’il s’en allait vers un autre sujet, pas étranger à l’effet que le verre avait eu sur son invité encore nauséeux. Cela avait beaucoup plus d’effet que leurs histoires de familles, en tout cas.

« Moi aussi j’ai été plein d’espoir, de rêves, plein de cette impression que mon art, la coordination me portera plus haut et me sauvera, qu’une fois au sommet, je serais aimé et acclamé, que je trouverais peut-être même une nouvelle famille… »

Mais pourquoi il ne se tait pas… ?

Derrière sa terreur, la colère pointait le bout de son nez. « Régis » commençait à en avoir marre, n’allait pas tarder à craquer.

Qu’est-ce qu’il essaie de me dire ?! D’accord, il me connaît, il… est « moi ». Alors on partage beaucoup de choses de notre vécu. Mais… à quoi bon chercher à me faire craquer ? Pour me prouver qu’il est mieux que moi ? Mais pourquoi ?! Il pourrait simplement… il pourrait aussi bien se débarasser de moi comme il a fait avec sa famille, non ? Enfin, j’aimerais mieux pas mais…


« Ah, mais la vérité… c’est que personne ne t’aime vraiment, Régis… Car tu es faux. Tellement faux, derrière tes airs de monsieur Parfait. »


L’autre touchait un point sensible et Lionel le prit comme un coup au cœur. Mais… qu’est-ce que ce milicien qui divaguait voulait qu’on lui réponde ? Il se passa un long moment avant que le captif ne reprenne la parole.

Je suis peut-être faux mais… au moins, je ne suis pas un assassin.

« Je... a-au moins je ne suis pas comme vous... »

Nouveau silence. Trop long pour ne pas faire trembler le prisonnier de peur de subir une réprimande pour avoir donné son avis. Mais, l’autre préféra l’ignorer et continuer son laïus.

« Dis-moi… depuis combien de temps est-ce que tu as commencé à céder ? »

Son sourire s’élargit alors qu’il revenait sur le sujet qui faisait si peur à « Régis ». Un sujet qu’il n’avait pas envie d’interroger et qu’il n’était clairement pas prêt à remuer. Mais ce n’est pas comme s’il avait le choix.

« J’imagine… au début, c’est simplement de temps en temps et puis, ce n’est pas comme si t’étais comme tous ces pochetrons qui nagent dans l’caniveau dès 4h de l’après-midi et que tu aimes tellement prendre de haut. »

Et lui alors ?! Pourquoi est-ce lui, entre tous, qui me fait la leçon ?! C’est lui qui est bourré et violent, actuellement !

« Tu penses que t’es pas comme moi, que t’es pas comme tous ces alcoolos méchants avec leurs femmes et leurs gosses… oh, et ces drogués pathétiques qui vont en boucle en désintox et font qu’être des parasites, aussi, hein ? Tu les méprises aussi, ceux-là ! »

Ça y est, la colère avait dépassé le malaise. Car c’était trop. Trop réel, peut-être. Trop révoltant d’être traité de cette manière de manière tout à fait gratuite.

« Vous ne me connaissez pas ! »

Il avait élevé le ton en frappant du point sur l’accoudoir du siège, faisant un instant tinter la chaine de ses menottes. Le Lionel vêtu de noir se contenta de répondre d’un bref rire plein de mépris.

« Ah non ? Mais doit quand même te démanger, à force. »

Son ton suffisant était insupportable et il était clair qu’il était complètement perdu dans son propre délire.

Est-ce que c’est… est-ce qu’il est juste la pire version de moi-même qui existe ?! Est-ce que je suis comme ça… est-ce que je peux-être comme ça ? Est-ce que c’est ce dont j’ai l’air dans mes mauvais moments ?

Il baissa à nouveau les yeux. Il ne voulait plus avoir à subir cette mascarade ou… quelque soit cette improbable situation beaucoup trop douloureuse pour rien.

« Pourquoi vous… pourquoi vous faites ça ? Je ne suis… je ne sais même pas où je suis, je… »


Il voulait simplement savoir pourquoi l’autre voulait simplement le mettre si mal… le briser, était-ce tout ce qu’il voulait ? Gratuitement ? Juste pour se dire qu’il est le plus fort ? A nouveau, l’autre ricana et l’observa sans perdre son rictus sans âme.

« Oh, mais non, ne t’inquiètes pas, je ne te demandes rien, Régis ! Ce n’est juste pas souvent qu’on se retrouve face à soi-même et qu’on peut converser ainsi ! »


Ce n’est pas une conversation, c’est de la torture.

Si être plus fort, c’était réussir à torturer sans sourciller, de manière aussi gratuite, alors le Lionel captif espérait rester un faible tout le reste de son existence. Est-ce ça, ce dont l’autre est si fier ?

C’est… c’est méprisable…

« Vous ne pouvez pas être…. être m-moi. »

Il ne supportait pas cette idée. Car c’était impossible, pour lui, de tomber si bas. Rien ne pouvait le justifier, à son avis. Même une enfance horrible. Ça ne se pardonnait pas, de jouer comme ça, d’assassiner uniquement par vengeance personnelle. Peut-être que Lionel ne comprenait rien au raisonnement de son géollier, mais dans tous les cas, même si les doutes ne se calmaient jamais, il ne voudrait jamais tourner ainsi.

« J-jamais je… jamais je ne torturerais ou tuerais des gens pour me… pour me soulager d’être aussi pathétique ! »

Oh, non, je l’ai dit. Je vais mourir.

Régis regretta immédiatement ses paroles lorsque son interlocuteur perdit les dernières traces de son sourire et se remit à le fixer.

« Eh bien, tu ne manques pas d’air… »

Le milicien en cuir soupira, affichant son air le plus dédaigneux.

« Tu n’en mènes pas plus large. Arrêtes de faire le fier. Laisses-moi juste te briser, te montrer comme tes rêves de reconnaissance sont vains. »

Alors c’est vraiment ça ? Il veut simplement me briser ? Mais comment… comment peut-on tomber aussi bas.

La démarche de son alter égo était révoltante. Lionel allait le regretter, de la ramener, mais il se sentait trop mal pour ne pas réagir de manière désespérée et peut-être suicidaire, haussant à nouveau le ton.

« Qu’est-ce que ça peut vous apporter ?! »

Sa gorge se serra. Il avait peur. Tellement peur. Il avait envie de pleurer à penser qu’effectivement, s’il mourrait ici, alors tout ce qu’il aurait encore voulu faire n’allait jamais arriver. Sa voix commença à se briser.

« Ce n’est pas vain… ce n’est pas vain si ça me permet de devenir une meilleure personne à la fin... »

Ses larmes commencèrent à couler. Peut-être que tout cela n’aura pas été vain, si l’autre met fin à ses jours ici. Il regrette déjà ses paroles prononcées d’une voix faible, qui firent s’esclaffer son géollier, ajoutant à sa détresse.

« Ohlalala, j’vais pleurer ! Qui t’as mis ce genre de conneries en tête, hein ? »

Personne, mais il aurait aimé qu’on le lui apprenne plus tôt. Qu’il sache que ne pas choisir la facilité, essayer de devenir une meilleure personne même s’il n’y arrive vraiment jamais, ça vallait mieux qu’attendre dans une prison dorée que les choses se passent.

« …P-personne. J’ai… j’ai réfléchi et… »

Prononça-t-il en étouffant quelques sanglots. Ce n’était pas de lui seul, évidemment. Les personnes qu’il avait rencontrées ces dernières années avaient beaucoup fait pour qu’il décide de faire prendre une autre direction à sa vie. Cela avait soudain l’air d’énerver le milicien en noir dont le ton s’emballa, devint soudain colérique, défensif.

« Oh, tu réfléchis, en plus ? Tu t’crois mieux que moi ?! Tu ne sais même pas c’que j’ai vécu ! Comme dans ce monde, y’a qu’une seule solution : survivre ! Un seul moment de faiblesse et t’es mort ! Tes potes te poignardent dans le dos. »

Non, tout ça, Lionel était bien heureux de ne jamais l’avoir vécu. Il ne comprenait pas et ne comprendrait peut-être jamais. Mais… l’autre n’avait pas grandi dans la misère non plus, s’il avait eu la même famille, non ? Est-ce que son monde à lui est-il si cruel… rempli de gens, qui, comme lui, sont juste la pire version de personnes existant ailleurs ? Rien que d’y penser, le prisonnier frissonnait et se sentait malade.

« Qu’est-ce qui vous est arrivé… ? »

J’ai beau chercher… je ne trouve pas d’excuses à ses actes. Je sais qui je suis. Je ne comprends pas comment je peux aller vers de tels excès. En même temps… si j’avais autant de colère ruminée, que je ne faisais taire qu’en m’imbibant d’alcool je… non, non, c’est impossible. Ce n’est pas moi. Ce ne sera jamais moi.

« Je ne sais pas comment est votre « monde », mais… m-mais le mien ne… »


Je ne dois surtout pas chercher à comprendre mais je… je ne sais pas.

« Comment oses-tu me narguer ?! Tu n’es qu’un putain de gosse de riche qui a eu tout ce qu’il voulait depuis sa naissance. Tu te plains pourquoi ? Car Papa t’as tabassé ?! C’est tout ?! »


Sa dernière réflexion avait terminé de rendre son alter ego sadique complètement fou de rage. L’autre agrippa par le col et commença à le secouer en lui postillonnant à la figure, vociférant des paroles de plus en plus cryptiques.

« Ton monde, s’il est si bien, alors t’as qu’à m’y emmener !! On verra s’il suffit de ça pour que je devienne aussi Parfait que toi, Lione-- Régis, espèce de sale fils de… ! »

Le milicien habillé en noir se tourna vers son bureau et dans un hurlement et un revers de main, il balaya toutes les affaires qui s’y trouvaient. Ses épaules tremblaient, il manqua de dégobiller à la suite d’un haut le cœur et frappa à nouveau le bois de toutes ses forces.

« Et… et Xavier, dans tout ça ?! T’as pensé, à lui, à Xavier ? Jamais il pourra vivre avec un tel… avec toi ce sera… il va avoir une vie horrible !! Tout ça à cause de toi ! »


Complètement perdu, le Lionel prisonnier était pétrifié d’incompréhension et d’horreur devant le comportement hors de contrôle de son gardien. L’autre commençait à prononcer ces noms qui ne disaient rien à Lionel. Mais ces derniers propos trahissaient un profond désespoir et une douleur intraduisible par les mots. Bouleversé, le coordinateur prisonnier avait l’impression que l’autre liguien, dont le souffle était devenu rauque, allait se rendre malade d’un instant à l’autre. Il ne pouvait pas compatir à sa douleur, mais, comprenait qu’il avait perdu une personne très chère. Il avait l’air de penser que son prisonnier devrait la connaître, lui aussi.

« ...Qui… Xavier… ? »

Répéta celui qui était encore attaché à son siège, sa voix comme un dernier souffle. Le géollier se retourna vivement, essuyant ses yeux cernés d’un revers de main. Il renifla et se remit à rire jaune.

« Laisses tomber. »


Lionel n’eut le temps que d’entendre le bruit typique d’une arme à feu qu’on charge avant qu’un grand flash lumineux l’éblouisse.

Il se retrouva allongé par terre, vaguement déséquilibré et encore dérangé par les images qu’il venait de voir. Il reconnut, autour de lui, le décor de la gare téléport de Nuva-Eja. On l’aida à se lever puis à s’asseoir alors qu’il était encore complètement abasourdi. Des gens lui demandait si tout allait bien, s’il y voyait quelque chose. Oui, il y voyait assez pour constater qu’il n’était plus dans cet horrible bureau.

« Ah, on a eu peur, il y a eu un problème avec le téléport et on a failli croire que vous aviez attéri on ne sait où… »

On lui fit boire quelque chose et il put finalement parler pour assurer qu’il allait bien, qu’il pouvait marcher et qu’il repartirait après être allé se dégourdir les jambes. Alors que le bleu s’en allait vers la sortie, constatant que le quartier de la compétition n’avait pas changé d’un poil, l’employé le suivit et lui posa quelques questions.

« Vous n’avez… enfin, pendant le téléport, vous n’avez pas eu de flash étranges ou de choses qu’il faudrait qu’on signale au service client… ? »


Le bleu pencha la tête sur le côté. Tout d’un coup, tout souvenir ce qu’il venait de vivre dans cette étrange dimension glauque avec ce qui devait être son pire alter-ego avait disparu de son esprit. Il se souvenait simplement être venu ici après une journée de travail comme les autres, impatient de rentrer se reposer à Zazambes, chez lui, où son copain l’attendait peut-être déjà.

« Hm… non, rien de spécial. »


Oui. Finalement. Il ne se souviendrait que d’une journée normale.



 
Revenir en haut Aller en bas
 
Regis est un con
Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
L'UA de ta daronne :: Entrepot :: UA Miroir-
Sauter vers: