cété pa 1 bon idé

TW : beaucoup d'alcool et de drogues et de raisonnements malsains qui craignent du cul enfin vous savez quoi :V

Il est à peine 15h mais il lui semble que les murs de couloirs de la tour ne sont déjà plus très droits. En réalité, il n’est plus très sûr de se souvenir de ce dont cet endroit avait l’air lorsqu’il était sobre. Bon, certes, Lionel ne prend pas des substances douteuses ou alcoolisées à toutes les heures de la journées… mais assez quand même pour avoir la tête virée ailleurs la plupart du temps. Et il ne vaut mieux pas qu’il tombe sur une bouteille car il a la sale habitude de la finir « parce que c’est pas bien le gâchis ». Et puis, apparemment, il est si habitué que ça ne l’empêche pas réellement de travailler (enfin, pour ce qu’il travaille, c’est-à-dire par grand-chose) ni d’aller tirer sur quelques anarchistes ou des elixiriens de temps en temps avec le grand prêtre… tout ce qu’il risque dans ces cas-là, c’est de tirer à côté ou de faire un faux mouvement de katana et boum le milicien ou le monarchiste.

Mais, c’est difficile, aussi, ils sont tout le temps en train de courir partout, c’est pas ma faute si je rate. Puis un de plus ou un de moins, on finira tous par crever bientôt, de toute manière.

Le co-chef de la milice eut un rictus dément et désabusé à cette pensée, ce qui fit naître en lui l’urgence d’aller trouver quelque chose à boire histoire de… eh bien, juste histoire de se détruire un peu plus l’organisme. Là encore il n’est plus à ça près.

Il y a des jours ennuyeux ou le maître n’a juste rien à faire et se réveille juste le lendemain étalé dans quelque position compromettante, humide et puante sans souvenir du jour précèdent, et d’autres jours où il finit par trouver quelque chose à faire. Or, il s’en passe des choses, dans les grandes tours, mais les séances de torture, les jérémiades d’Alexander qui se prépare pour ses messes, les entrainements qui tournent mal. Puis, les visites dans les prisons ça a tendance à lasser Lionel et il en sort toujours avec cette impression d’être crade.

Comment le grand prêtre aime-t-il passer du temps en bas dans ces cellules miteuses… Il est surement nostalgique de son traitement en prison…

Mais, aujourd’hui n’est pas une de ces journées pénibles. Aujourd’hui, Lionel est assez conscient pour aller embêter son collègue favori dans son bureau. Parce que, ce qui le fait vivre, c’est les ragots et pouvoir rire de son propre malheur et de celui des autres. Et Regigigas sait qu’on n’entend que racontards et autres choses croustillantes et triviales à longueur de journée quand on traine un peu trop au bar.

Ah, oui, je devais aussi remplir la paperasse de ce pauvre officier Talmer qui est mort hier de multiples coups d’un truc pointu (ça parle de katana mais c’est surement une coïncidence) dans son ventre… Je ne m’en souviens pas bien.

En réalité, ce pauvre homme avait juste eu le malheur de faire des commentaires sur le look et les faux cheveux d’un Lionel un peu trop éméché pour ne pas dégainer son sabre facilement. Pour ça aussi, l’alcool était commode, ça lui permettait d’alléger temporairement le poids des crimes.

Mais revenons aux ragots. Sirius en aurait à lui en donner, si les rumeurs que Lionel a entendues sont fondées. Il allait lui en toucher deux mots et pour être plus honnête, juste profiter de l’occasion pour ennuyer le co-chef milicien mégalo.

« Siriuuuuuuus ! »

Chantonna-t-il de sa voix enrouée de gros alcoolo en poussant la porte sans contrôler sa force. D’une démarche presque sautillante, le coordinateur s’approcha du bureau et s’y appuya lourdement sans prendre garde à ce qu’il peut abîmer au passage. Dans son dos, Kotetsu surveille ses arrières d’un air impassible et Lionel est tout à fait serein de mettre impunément le bazar dans le bureau de son collègue.

« Le décorateur d’intérieur n’est toujours pas passé chez toi, à ce que je vois, c’est vraiment d’un goût douteux, tout ça… »

Lionel dirigea son regard vers un tableau peint représentant le maitre dresseur, sa famille et ses Pokémon et força une grimace de dégout excessive. Il ne peut pas vraiment parler, lui qui accumule des figurines et des posters d’anime, les trophées, des bouteilles et d’autres trucs un peu trop colorés dans ses quartiers et son bureau.

« Ta mère est fort jolie, on ne peut pas dire que tu tiennes d’elle, hinhinhin ! »

Fit-il en tripottant un cadre photo pris sur le bureau de l’autre maître. Il n’avait pas d’arrière-pensées, mais ça l’amusait de parler de la maman de l’autre juste pour l’embêter et en profita pour s’étaler de plus en plus sur le bureau. Il s’installa de plus confortablement aussi, roulant bientôt sur son flanc en grognant pour se placer bien.

« Mmmh, enfin… j’ai entendu parler de ton petit « invité » anarchiste… on en avait déjà parlé, non… ? Tu sais bien que nous avons des cellules pour ces gens. Tu devrais le présenter au grand prêtre, je suis sûr qu’ils s’entendraient bien ! »

Ce qui ennuierait Lionel, surtout, ce serait que les occupations de Samaël avec son invité lui donne plus de travail à faire. Mais en réalité, il a juste envie de quelques informations un peu compromettantes, si cela peut lui donner la satisfaction de provoquer et d’enfoncer un peu son collègue.

Dur dur, la vie de despote. Même si on la partage avec quelqu'un d'autre. Et encore, quand on voit le 'quelqu'un d'autre' en question... Ça vend pas du rêve. Du moins, au niveau de la montagne de paperasses qui ne se tarit pas au contraire des bouteilles que s'enfile ce très cher Zingaro. Pour vider les gens de leur sang et les Cointreau de leur breuvage, y'a du monde, mais pour s'occuper de tout ce qui est administratif et chiant, là, ça devient le désert du Titak. En un sens, toutefois, la balance s'équilibre. Sirius ne tue pas. Il pourr ait. Il ne le fait pas, mais quand il le fait, il le fait bien. Il ne prend pas seulement pas la peine de produire un tel effort quand ce n'est pas nécessaire, surtout quand il sait qu'il a déjà des collègues et des larbins pour s'en occuper à sa place et qu'il en est bien content car c'est assez pratique.
Il aime Faust, mais il aime surtout sa façon efficace de se débarrasser des gêneurs. Et de lui rapporter ce qu'il veut. Car Méphisto possède un flair à l'image du Démolosse qui lui sert d'emblème et que ça lui a bien servi pour lui rapporter Natsume. Ce dernier est d'ailleurs la raison pour laquelle il sifflote presque lorsqu'il s'occupe de ces papiers. Bientôt, il le sait, il en aura terminé pour aujourd'hui et pourra de nouveau dire coucou à son petit lapinou. Et rien que cette pensée suffit à lui alléger l'esprit. Plus besoin de se demander où est-ce qu'il peut bien se trouver. Désormais, il le gardera près de lui ; hors de question de répéter les mêmes erreurs qu'il y a quelques mois, même s'il doit s'absenter certains jours pour faire du travail ingrat, qui a tout de même son importance. Alors, par rapport à d'habitude, on peut dire qu'il est... guilleret.

Il savait bien que ça ne durerait pas longtemps, cependant, en entendant les pas maladroits et lourds de son co-équipier. Un soupir lui échappe en imaginant déjà ce qu'il va faire. Entrer dans son bureau, naturellement, et... Peut-être vomir dans un des pots de fleurs ? Ah, non, raté pour le pot de fleurs. Il se tient tranquille de ce côté mais il avait vu juste : le Maître Coordinateur entre avec brutalité dans son bureau en frappant la porte d'un geste fort, l'appelant d'une voix insupportable. Samaël sent déjà le mal de crâne avant même qu'il n'arrive. S'il esquisse un regard neutre, presque blasé, il ne lui répond pas et se contente de lever ses yeux dorés vers les siens en arrêtant d'écrire. Ironiquement, même si c'est une diva aussi grosse que les autres, il ne pense pas à faire la décoration de son lieu de travail. Il prend en revanche un très grand soin quand il s'agit d'embellir l'espace de vie d'un certain Shimomura...

Il roule des yeux face au commentaire de Lionel sur sa génitrice, avant de retourner à ses affaires sur son bureau. Il ne peut pas dire qu'il soit en désaccord, pour une fois. L'Enodril est en admiration depuis toujours devant sa mère. C'est elle qui l'a élevé après la mort de son père et qui l'a continuellement soutenu lorsque ses camarades de l'école le rejetaient à cause de sa faiblesse. Elle a fait de lui quelqu'un de meilleur. De puissant. Capable de diriger une île entière, et... de supporter certaines personnes. Mais autant dire qu'il n'est pas très objectif concernant Lyra, c'est un fait. Il lui doit tout. Alors bien sûr, à ses yeux, c'est la plus belle femme du monde. Et pour une fois, Lionel a bon goût, bien qu'il ne s'agisse que d'une manière de sa part pour l'enquiquiner. Mais ce qu'on peut dire sur son physique, de toute façon, il s'en fiche bien. S'il n'aime pas qu'on abîme son corps par des blessures quand il ne l'autorise pas de ses offensants, cela n'est guère important lorsqu'il ne doit pas apparaître en public et soigner son image.

Sa main s'arrête pourtant d'elle-même de griffonner sur son papier lorsque l'aîné aborde le sujet qui semblait tant l'intéresser en venant ici. Une nouvelle fois, son regard se lève sur l'autre, un éclat plus froid dans ses iris. Si Lionel commence à parler de cellules pour son choupinou, il va retrouver une de ses bouteilles sur la tête... Ce dernier n'est pas bête : il sait comment provoquer le cadet. Natsume est en effet une corde très sensible, qui constitue d'ailleurs l'une de ses plus grosses faiblesses, et elles se comptent pourtant sur les doigts d'une main. Alors, évidemment, si l'Enodril est connu pour son calme olympien qui semble ne rien laisser paraître, Zingaro a les moyens de l'énerver. Natsume, en prison ? Le concerné le préférerait sûrement, ce n'est pas faux. La présence de Samaël l'indispose pour un tas de raisons et il aurait moins à le supporter en cellule. Mais jamais le Maître de la Ligue ne laisserait cela arriver, et il défierait quiconque oserait lui enlever le japonais. Le Roque-Baltringue aurait-il des inquiétudes quant à leur relation ? Face ces dernières, Sirius esquisse un léger sourire qui se veut serein en apparence.

« Disons que mon 'invité' a le droit à une cellule plus confortable. De toute façon, si tout se passe bien, il finira par se joindre à notre cause. »

Mêler Alexander à cette histoire ? Mais bien sûr... Et pourquoi pas renvoyer Natsume chez les Anarchistes, pendant qu'ils y étaient.

« Si cela peut te rassurer, mon cher Zingaro, il y a des choses plus problématiques. Comme par exemple les papiers à ton nom que tu laisses traîner et dont je suis obligé de m'occuper. »

En même temps, il prend le soin de récupérer une feuille sur le tas pour la faire glisser sur la table en élargissant un peu son sourire narquois. Puis, ses pupilles se reportent sur les documents à sa charge et continue la conversation comme si les propos de Lionel ne le dérangeaient pas plus que ça.

« Je sais très bien ce que Alexander fait des 'invités' que nous lui envoyons. Il peut se passer de quelques uns d'entre eux. N'avons-nous pas assez de prisonniers pour le distraire ? Est-ce qu'il s'ennuierait déjà ? »

Ses affinités ne sont pas nombreuses avec le prêtre mais lui aussi sait faire son boulot quand on l'exige, ce qui est plutôt utile. Plutôt libre avec ses collègues, il leur laisse bien faire ce qu'ils veulent, mais Natsume est un cas à part, et surtout unique, qui lui est réservé. Lui qui leur demande peu de choses, il considère que ses camarades peuvent bien ne pas outrepasser cette seule limite puisque c'est tout ce qu'il exige.

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Cela fait longtemps que Lionel a cessé de nourrir le moindre espoir au sujet de la vie ou de ses semblables. Il ne crois plus en rien et la rumeur selon laquelle il n’en a « rien a péter » est tout à fait fondée. En apprenant à non-vivre de la sorte et en tuant son organisme à petit feu, il sait que même la pire horreur produite dans la zone d’influence de la compétition ne saurait ni le choquer, ni l’émouvoir, ni le révolter. Ses neurones sont de toute manière trop grillées par les effets de la drogue qui brouillent toute sa perception pour qu’il ressente une émotion naturelle. Il était pourtant si candide, avant, il avait tant d’espoir. Enfin, ça, ça remonte à des temps immémoriaux. Maintenant que sa famille est morte, plus personne n’est là pour lui rappeler ce « bon vieux temps ». De toute façon, en quoi serait-il utile de se rappeler dans un présent aussi pourri, à part provoquer des regrets inutiles. Tout cela est bien vain, vu comme le futur ne s’annonce que plus pourri encore… d’autant plus que pour sa part, Lionel ne sera surement déjà plus là dans 10 ans. C’est mieux de vivre comme le débris de service. Plus personne n’espère quoique ce soit de nous, et jamais on est déçu.

Dans cette mentalité, les propos de Sirius n’atteignent que peu le Maître coordinateur trop occupé à déranger le bureau de son collègue.  

Est-ce que j’ai vraiment l’air d’en avoir quelque chose à faire de ton invité, Sisi ?

Pensa-t-il très fort en observant le dresseur ramer pour se justifier avec un sourire en coin, bien satisfait que l’autre s’enfonce tout seul. Le bleu ne répondit rien de plus et s’avachit d’avantage sur le bureau. C’est alors que le châtain se mit à lui parler de boulot et à lui faire la leçon sur ce qu’il était censé faire.

Diantre, mais depuis combien d’années me rappelle-t-il l’existence de sa fichue paperasse inutile… Il est doué pour faire des sermons, mais quand il faut faire du sale boulot, tout de suite, ça devient « saaaaaaaale ».

« Mais si tu l’aimes tant, ta paperasse, Sisi, maries-toi avec… »

Retorqua-t-il d’un air lassé. Ont-ils vraiment toujours besoin de paperasse quand ils peuvent avoir ce qu’ils veulent par la force ? Qui leur fait encore confiance quand on en vient aux formalités administratives ?

« En attendant, les larbins qui s’occupent de mes papiers sont compètents… on peut pas en dire tant de ceux que tu nous mets dans les pattes pour les plus basses œuvres. Y ont peur dès que je dégaine mon sabre, rends-toi compte ! »

Bon, d’accord, le soucis, c’est aussi la réduction d’effectifs. Et ça, Lionel est en partie responsable, vu les bêtises qu’il fait avec son ami Alexander lorsqu’ils s’entrainent à lancer des couteaux un peu bourrés.  

« C’est à se demander pourquoi les Anarchistes nous échappent et nos effectifs se réduisent encore quand mossieur le Maître Dresseur nous envoie des incompétents pas capables de tenir un pistolet et s’inquiète seulement de son invité et du fait que sa tenue serait salie en mettant un pied dans les cellules ! »

Maugréa le plus vieux l’air de rien, en dégageant un peu plus le bureau afin de s’asseoir en tailleur dessus.

Enfin c’est Alex qui le dit, tout ça, hein. C’est pas moi le cerveau, dans l’histoire, héhé ! Enfin, je suis d’accord avec lui, en un sens, donc si ça peut ennuyer Sisi en plus…

Il sortit une flasque de sa poche et but quelques gorgées, savourant la lassitude qu’il devait produire chez son collègue en étant aussi hypocrite et volontairement pénible.

Par la suite, l’autre commença à lui parler de son pote le grand prêtre. Lionel arqua un sourcil et pencha la tête sur le côté, confus quant aux raisons qui poussaient son collègue à parler du tortionnaire. Tout le monde est au courant que ce dernier est fortement dérangé, sadique et malsain. Mais Lionel l’aime bien. Il a l’impression qu’Alexander est plus ou moins le seul à comprendre pourquoi on n’est bien en ce monde qu’en n’en ayant rien à faire. Avec lui, au moins, il peut se donner en spectacle et faire l’andouille comme s’il n’y avait pas de lendemain, le Nagel n’ira jamais le fustiger ou lui parler de paperasse, lui. Par contre ils passent leur temps à faire les gamins et à tuer des gens, donc on peut aussi comprendre les réticences du Maître Dresseur.

« Oh, non, il ne s’ennuie pas… ne t’en fais pas pour lui, je suis là pour l’occuper… mais bon, tu pourrais lui rendre visite de temps à autres, ça serait sympa ! »

Ce n’est pas l’ennui de son pote, le soucis. En revanche, pourquoi diable Sirius voudrait-il à ce point préserver son fameux invité d’être amoché… ?

« Mais dis-moi, ton invité doit être drôlement important pour que tu le préserves des mauvais traitements… ça t’ennuierais qu’il soit abimé ? Qu’est-ce qu’il a de si spécial, hm ? »

A ces mots, il but bruyamment quelques nouvelles gorgées de son cointreau en flasque et ne retint pas un rot sonore, dont il ne pensa même pas à s’excuser. A force, il n’essayait plus d’être poli. Et du coup, il était encore plus sans gêne.

« Tu testes une nouvelle technique de conversion à base de mamours ? Si oui, ce serait bien de nous expliquer ta technique, car on va pas aller loin, à un Anar à la fois… »

Bah oui, Sisi, commences pas à être radin. C’est pas bien de faire des cachotteries aux collègues…

Il lève dramatiquement les yeux au ciel face aux reproches de l'aîné. Comme s'il était tout blanc, lui, à ce sujet... Ce n'est pas qu'il n'a pas des gens compétents, lui, mais ces derniers temps, c'est vrai qu'il leur avait ordonné de se focaliser sur la capture des Anarchistes et surtout celle de Natsume. Ce n'est pas sa faute si lesdites troupes sont potentiellement incompétentes, cependant ; quand Zingaro et Alexander zigouillent tout ce qui bouge, ça compte aussi pour leurs propres soldats, malheureusement, alors tout ce qui reste à Sirius sont les couards qui préfèrent se cacher et attendre que la bataille se finisse. Mais bien sûr, en ce qui concerne son invité, Lionel ne peut pas comprendre, aux yeux de Samaël. Jamais le bleu n'avait eu un tel lien privilégié avec une autre personne, alors ça n'étonne pas que ce genre de chose lui échappe.

Au fond, les coups qu'il reçoit de la part de son 'prisonnier' sont bien plus supportable que la présence de son comparse à l'heure actuelle, et il signerait volontiers tous les accords du monde pour s'en débarrasser ne serait-ce qu'une journée. Ne peut-on pas diriger un pays sans le partager ? Parce que Samaël se serait bien passé de Zingaro s'il doit l'entendre se plaindre à longueur de journée avec une haleine qui pue l'alcool à deux mètres. Et qui prend bien ses aises sur son bureau, aussi. C'est dommage qu'il soit assez conscient pour parer des attaques parce que l'Enodril lui planterait bien son stylo dans la gorge, des fois. Surtout pour se mêler de ce qui ne le regarde pas.

« Il a un cerveau et sait s'en servir, contrairement à certains ici. »

Il tente de garder une expression impassible mais ne peut s'empêcher de lancer un regard incendiaire à l'aîné.

« D'ailleurs, tu fais bien ce que tu veux des autres Anarchistes, je n'en ai rien à faire. Mais puisque tu me reproches la réduction de nos rangs, laisse-moi tranquille pour trouver des recrus. »

Faisant mine de retourner à ses papiers, il ne rompt pas la conversation pour autant, prêt à déverser son sel infini sur son collègue.

« Elixir nous dépasse encore en termes d'avancées scientifiques, il est temps de faire pencher la balance. Et je ne crois pas que le whisky sera la solution à nos problèmes. »

Calmement, il pose la feuille qu'il avait devant les yeux sur la pile juste à côté, se retenant de la transformer en boulette pour l'envoyer sur Zingaro. L'envie est assez présente, il faut dire.

« Mais puisque tu as l'air de remettre en doute mes méthodes, je t'en prie, partage tes idées. »

Si seulement le cadet les acceptait, ses mamours... Mais il a encore le droit à un beau rejet de sa part. Bien sûr, ça, il n'irait pas l'avouer au Roque-Lartigue. Ce serait la porte ouverte à encore plus de raison pour se foutre de sa gueule, de savoir que son invité même refusait ses avances.

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Roooh, mais pourquoi y veut pas jouer avec moi… ? Pas drôle Sirius, pas drôle.

Au lieu de prendre la mouche lorsque le maître dresseur recommençait à insulter son intelligence (il n’était plus à ça près), Lionel offrit à son collègue châtain son plus beau regard de caniche tour malheureux. Sa moue de chien battu avait toujours été un de ses meilleurs atouts. Pas qu’il s’imagine que ça marche sur Sirius ou qui que ce soit ici, hein. Et puis, qu’importe si Alexander en a dans le crâne ou non… enfin, généralement, les lâches comme eux ont effectivement assez de jugeotte pour se préserver. Sauf que dans son cas, Lionel ne cherche plus à se préserver. Ça n’a en effet rien de réfléchi de se déglinguer la santé en testant chaque jour un peu plus de « oh je me demande comment un double d’absinthe se mélange avec la téquila » chaque jour, mais justement. Sirius pourrait aussi bien le tuer maintenant juste parce que le coordinateur lui a un peu trop courru sur le haricot, ça lui conviendrait et ça le ferait bien rire car il sait pertinemment que personne na de plaisir à dézinguer un vieux débris comme il l’est devenu. Alexander sera peut-être le seul un peu triste, mais il sera surtout triste d’avoir perdu un joujou dont il pouvait se servir facilement. Lionel aussi, regrettera de ne plus pouvoir l’utiliser comme d’un passe-temps rigolo en le faisant un peu tourner en bourrique pour que le grand prêtre lui serve de majordome. De toute façon, les seuls liens qui peuvent s’associer à de l’amitié qui leur restent en ces temps, ne sont que ceux où l’on peut se dire « tant qu’on peut s’utiliser mutuellement, on ne se poignardera pas dans le dos ».

Enfin, Lionel n’a beau ne pas être malin de base et complètement assomé par la drogue, il sait encore remarquer quand est-ce qu’il peut saisir une perche pour se provoquer encore plus son interlocuteur ? En faisant mine de ne pas comprendre les allusions du fan de Pokémon vol, Lionel prit sa plus belle expression d’abruti.

« Hm, qui ne sait pas se servir de son cerveau ? Tu parles de ton invité… ? C’est vrai qu’il n’a pas l’air très réveillé et bien malin, du peu que j’ai vu. »

Pour le reste, le coordinateur se contenta de hocher la tête.

Oh, mais fais-toi donc plaisir, trouves pleins de recrues, je ne vais pas t’en tenir rigueur… Enfin, sauf si ton but est de débloquer un ending harem avec tous.tes ces nouveaux.velles. C’est pas bien de ne pas en laisser aux potes.

« Oh, bah, très bien. Dans ce cas, ne ménages pas ton enthousiasme ! »

Tout mielleux mais parfaitement en train de se foutre de la tronche de son ami qui aime se prendre au sérieux, Lionel continua de se mettre à l’aise. Pour le coup, il était assez d’accord. Le whisky n’est pas la solution pour vaincre Elixir. Mais la téquila, en revanche…

« Hm… si tous tes efforts ne sont que pour vaincre nos ennemis les nerds et les megane-senpai, alors… je tenterais de réduire en me mettant au vin et au crack… »

Rooooh, c’est bon, si on peut plus rigoler !

Et maintenant, il lui demandait ses méthodes. Ah bah zut alors, ça, il n’en a aucune idée.

« Meh. Comment veux-tu que je le sache, tout le monde sait que c’est toi le plus intelligent, ici… Et puis, maintenant que ton messie anarchiste est arrivé et a de toute évidence intérêt à savoir changer l’eau en vin -en ce qui me concerne- vu comme tu le couves et nous le cache… Eh bien, on a plus rien à craindre, non ? »

Quel intérêt, de toute façon… A quoi bon essayer de se battre, on a un bastion, moi j’y reste jusqu’à ma mort et après, ils se débrouilleront tout aussi bien. C’est-à-dire mal.

« Est-ce que c’est vraiment utile, de toute manière, que je donne un avis ou des idées qui ne nous serons somme toute bien inutiles ? L’île meure et va finir par couler quoiqu’on fasse. Une fois que tu seras roi de ces terres, au coût de tous tes efforts passés dans ta paperasse chérie, à quoi ça te servira d’être tout seul devant un monde détruit, hum ? »

Ohlala, « such deep », comme dirait l’autre.

Mais il était quand même content de lui, après sa tirade dramatique.