Voile Miroir [TW Manipulation et comportement malsain]

Il voulait le faire réagir. De n'importe quelle façon. Il pouvait aisément sentir la nervosité de son ami resurgir quand il fit plonger son regard profondément dans le sien. Il pouvait se perdre dans ses prunelle noisette des heures durant... Une belle stupide mièvrerie que sa mère lui interdirait, si elle savait qu'il s'était entiché d'un simple professeur de mathématiques. Mais elle ignorait tout de son potentiel et de la sérénité que ce dernier lui apportait. Natsume était bien la seule chose qui pourrait le révolter contre cette pression que Lyra lui donnait depuis qu'il était enfant. De tels sentiments amoureux lui étaient bien futiles, qu'elle disait. Pour une fois, il ne l'avait pas écouté. C'était assez vain de l'interdire à quiconque, de toute manière. Il ne l'avait pas choisi, mais ça lui convenait, et il comptait bien le garder auprès de lui pour qu'il soit à ses côtés le jour où il atteindrait le sommet.

Il était, en outre, l'une des seules personnes qui pouvaient encore le surprendre et le prendre au dépourvu. Il avait bien du mal à anticiper ses réactions et ses pensées. En un rien de temps, il se retrouva soudainement allongé sur le lit, Natsume au-dessus de lui. Sans vraiment comprendre ce qui lui passait par la tête, il cligna des yeux en décelant dans le regard du cadet une lueur vive et orageuse. Mais... Cela ne ressemblait pas à de la colère. Ou alors Samaël manquerait de pester en regrettant d'avoir voulu aller trop loin et trop vite. Avec ce qui s'était passé la dernière fois, il pensait juste pouvoir franchir cette limite s'il prenait son temps, mais peut-être n'avait-il pas encore été assez patient vis-à-vis de l'autre. Pourtant... Pourtant cela ne le laissait pas non plus complètement indifférent, qu'il le prenne ainsi avec force, même s'il ignorait ce que ça voulait dire et qu'il craignait d'avoir été trop brutal.
Cependant, ça n'avait pas l'air d'être un réel problème, en fin de compte. En alliant agitation et douceur, le Shimomura se rapprocha pour lui offrir un baiser inattendu. Immobile, l'Enodril mit du temps à comprendre qu'il ne rêvait pas, avant de ne pas hésiter pour rendre cet échange avec tendresse... et satisfaction. Il poussa même un soupir d'aise, sentant ses lèvres se fondre sur les siennes. Il n'hésita plus pour poser ses mains sur les cuisses de son camarade, même si ses doigts effectuèrent inconsciemment une légère pression sur son pantalon quand il sentit que la chaleur dans ses joues commencèrent à agiter une partie de son bas-ventre. Il ne laissait tellement personne s'approcher ainsi qu'il profitait du contact qu'il autorisait au plus jeune et que ça lui provoquait d'agréables frissons sur son échine. C'était à regret qu'il le laissa se détacher, le laissant avec un sourire béat et malicieux, prêt à continuer dès que possible.
Heureusement qu'il n'y avait bien que lui qui pouvait l'insulter (même en blaguant) sans craindre de représailles. C'est que Sirius était en effet bien susceptible. Il gloussa sur la pichenette, plus que heureux et fier d'être au centre de l'attention de Natsume et d'accaparer toute son affection. Si Hayato avait été là, il aurait sûrement tout gâché.

« Tu m'aiderais parce que tu es mon professeur et que c'est ton devoir de guider tes élèves. »

Il lui lança une expression taquine comme pour le défier. Une main vint caresser sa joue tandis que l'autre se posa sur sa hanche, essayant de trouver un contact avec sa peau.

« Ou alors... Je suis spécial à tes yeux ?.. »

Son regard se planta dans le sien, cherchant une réponse qui le satisferait. Mais il ne pouvait s'empêcher de lui offrir des sourires amusés et énigmatiques.

« Pour ma part, je t'avoue que je ne flirt pas avec tous mes enseignants. »

Les doigts sur son visage parcouraient ce dernier, glissant sur son cou, puis remontant jusque dans ses cheveux. Il ne lui trouva aucune imperfection si ce n'est de ne pas approuver la Compétition dont il fait partie. Mais cela faisait également partie de son charme, quelque part, de se trouver inaccessible.

Qu'il était agaçant, des fois... Natsume ne savait pas vraiment pourquoi, mais une partie de lui, de temps à autre, ne pouvait s'empêcher de grogner face aux gesticulations et jérémiades du plus âgé, qui, si elles n'étaient pas en soi inconvenantes, l'enquiquinaient par le fait qu'elles faisaient souvent remonter à la surface des questions qu'il n'aimait pas aborder. Naïf mais assez perspicace, il n'était pas incapable de remarquer que l'autre était très doué pour jouer au gamin geignard, et que, malheureusement, cela marchait plutôt bien sur lui ; une faiblesse qui lui fait donc parfois perdre patience. Cette fois-ci, sa perte de patience n'était pas seulement de ce fait, mais il se retrouvait tout de même à fixer l'aîné avec un air impérieux et faussement hautain, comme si il n'était pas actuellement à cheval sur sa taille et qu'il ne venait pas de l'embrasser fougueusement.
Bien évidemment, toutefois, il était incapable de se taire ; voilà qu'il en rajoutait une couche, suscitant chez lui un rouler d'yeux et un grognement plus qu'expressif de lassitude. Très clairement, Samaël était en train de se moquer de lui, et son air taquin en était une preuve bien suffisante. Les mains qui passaient tant sur sa joue que sur sa hanche, toutefois, lui firent un peu plisser les sourcils, bien conscient que son vis-à-vis était en train de le provoquer. Ou du moins, de jouer avec ses nerfs, car ces derniers, malgré l'air imperméable que Natsume donnait à son visage, sont sensibles ; suffisamment pour que des picotements chauds se mettent à bourgeonner sous le passage des doigts de l'autre. Refoulant son envie de soupirer de satisfaction, il se contenta de crisper légèrement ses ongles, gardant son expression presque hautaine.

Sa question le fit néanmoins se crisper partiellement, rendu incertain par l'insinuation qu'il sentait dans le ton du plus âgé. Immédiatement, il prit ça comme une potentielle moquerie et se contenta de garder son regard fixé dans celui de son interlocuteur, ne souhaitant surtout pas l'abaisser et potentiellement lui donner une raison de se foutre de sa tronche parce qu'il se montrait trop amical (???).  
Néanmoins, la suite le surprit, lui faisant légèrement écarquiller des yeux face aux propos qu'il entendait. L'avantage de ne pas parler du fait que ça n'a rien de très hétéro, tout ça, c'est aussi de ne pas mettre spécialement de mots précis sur leur situation, et Natsume n'avait jamais non plus cherché à définir le comportement de Samaël envers lui, quand bien même il remarquait assez aisément que ce dernier n'agissait pas de la même façon avec les autres.

« … Tu quoi. »

Son ton est plat, car il est sincèrement en train de buguer, n'ayant pas considéré jusque là que c'était effectivement du flirt assez poussé (et franchement pas loin d'un vieux dessin animé des fois). Surpris, il ne réagit davantage que lorsque la main de l'énolian passa de son visage à son cou, puis à ses cheveux, dénouant ses épaules et le débloquant progressivement. Il aurait pu continuer sur cette piste, probablement, et s'aventurer vers des questions qui devraient probablement être démêlées, mais sa lâcheté et son arrogance lui firent revenir en arrière.

« Mais oui, tu as la plus mauvaise odeur, de loin, ça fait toute la différence. »

Adoptant un faux ton désinvolte, comme si il était en train d'expliquer un fait alors qu'il était simplement en train d'essayer de se rattraper sur une plaisanterie amicale, il ponctua ses mots par une inclinaison de ses lèvres en un rictus amusé. Un éclat joueur dans le creux du regard, il se permit même un ricanement.

« … Et tu pêches le plus de compliments. »

Une petite pique disséminée là, qui même si elle n'est pas un reproche, est bien présente pour lui rappeler qu'il n'est pas dupe de son cinéma. Pour autant, depuis tout à l'heure, il n'a pas bougé, et, lentement, ses muscles se sont détendus ; la main dans ses cheveux n'aide pas, puisqu'il pousse de lui-même sa tête contre la main qui s'y est plongé. Si un soupir d'aise lui échappe, c'est qu'il a fini par se détendre, apaisé par son toucher et quémandeur, même inconsciemment, de son attention. Ses mains, qui se trouvaient jusque là sur le ventre de l'énolian pour qu'il puisse avoir le dos droit, s'étaient mises à jouer machinalement avec un bout de ficelle trouvé sur son haut, remplaçant le stimtoy qu'il aurait usé d'ordinaire pour faire passer sa nervosité.

« Mais tu es le moins pénible, je te l'accorde, les autres ont été... Assez casse-pieds. »

Il grimaça un peu en y repensant ; non, définitivement, le gratitude et l'attentivité n'étaient pas une qualité dispersée partout, pour son plus grand regret, et sa fatigue. Samaël, en comparaison, lui avait paru plus déterminé et endurant, qui faisaient partie des qualités qu'il appréciait le plus. Néanmoins, sa persistance à ne pas comprendre ce qu'il ne voulait pas comprendre avait le don de l'exaspérer quelque peu, si bien qu'il roula des yeux, portant un regard mi-amusé, mi-affectueux sur son interlocuteur.

« Tu n'as pas le droit à un traitement préférentiel pour rien, crétin. Ça fait longtemps que je n'ai plus d'obligations envers la fac, normalement. »

C'était vrai, après tout. Techniquement, il était juste tuteur au premier semestre ; la suite, c'était surtout du volontariat, grandement aidé par le fait qu'il était « le moins pénible » (ce qui voulait dire, grosso merdo, celui qu'il appréciait le plus).

Natsume gardait cette expression prétentieuse sur le visage. Malgré le bug qu'il lui avait installé dans le cerveau suite à son dernier commentaire, il reprit bien vite cependant une certaine assurance par le biais d'un sarcasme censé dissimuler son malaise que l'Enodril remarquait assez bien. Il avait noté depuis quelques temps qu'il fuyait ce genre de conversations et préférait sûrement agir comme si de rien n'était tout en continuant leur manège. Tant que ça n'empêchait pas le contact, Samaël n'allait pas se plaindre ou insister pour le rendre nerveux. Cela l'indifférait pour sa part de mettre des mots sur leur relation même s'il savait qu'il n'y avait rien d'amical et qu'il ne réservait pas ce traitement à tout le monde, de loin. Il était toutefois prêt à rester muet là-dessus si ça voulait dire pouvoir lui faire faire des câlins et le cajoler normalement ; ce n'était pas lui qui allait faire le difficile.
Vu son rictus, il était évident qu'il plaisantait, c'est pourquoi le Maître se contenta de pouffer un peu en ne le contredisant nullement lorsqu'il mit en avant son désir d'avoir des compliments et de l'attention. Oups, grillé. Mais il allait quand même lui en donner, non ? Il ne pouvait pas lui refuser ça, tout de même. Il appréciait au moins l'aveu du Shimomura sur ses étudiants. Il était logique qu'il soit le meilleur à ses yeux, après tout. Il avait tout fait pour lui plaire et l'attirer, quitte à se fouetter mentalement pour s'améliorer dans les matières qui lui donnaient du fil à retordre. Mais l'entendre dire de vive voix qu'il lui donnait un traitement spécial lui brossait l'ego dans le sens du poil.

« J'imagine que je dois m'estimer chanceux, alors... Est-ce que je mérite vraiment un traitement de faveur ?.. »

Il aimait jouer avec lui. Il savait que l'autre n'était pas contre, bien au contraire. Mais il trouvait cela ennuyeux, quand c'était trop long. Il estimait avoir assez fait traîné le scientifique en longueur. Lui-même impatient, son expression malicieuse accompagnait un regard qui trahissait son désir pour le japonais. En se redressant un peu pour se rapprocher du cadet, il enfouit son visage dans le cou de son ami et huma le parfum de sa peau.

« Mais les mauvaises odeurs doivent être à ton goût, puisque tu ne t'éloignes pas... »

Vicieux, il fit lentement glisser ses deux mains sur les hanches du biologiste, les caressant d'abord comme si de rien n'était. Puis, il les fit passer très lentement sous le t-shirt de l'asiatique tandis que sa bouche se plaça au niveau de sa nuque où il déposa de tendres baisers. Il y avait une certaine satisfaction à se dire qu'il était le seul à avoir droit le toucher comme ça, alors il ne s'en priva nullement.

Ce n'était pas la première fois qu'il lui faisait réaffirmer ceci, dans les faits, et ça l'enquiquinait pas mal. Égoïstement, il ne comprenait pas pourquoi l'aîné avait absolument besoin d'entendre les choses ; mais en même temps, quand on a jamais vraiment eu l'habitude de les entendre soi-même, il est quelque peu compliqué de saisir l'intérêt de la chose. Toutefois, puisqu'une partie de son cerveau n'aime pas vraiment le laisser mariner, il finit souvent par céder, quand bien même il maugréé et dissimule son propos derrière quelques paravents.
Le minaudage appuyé de Samaël lui fait toutefois lever les yeux au ciel, un peu blasé par sa question rhétorique qui n'a d'autre but que de faire joujou avec ses nerfs. Les sourcils haussés, l'expression désabusé, il l'observe avec une mine hautaine, presque prêt à l'imiter avec un ton nasillard, à ce rythme. Il hésite même à se relever et s'éloigner pour lui remettre son cahier sur la tête, d'ailleurs, car il se dit que sa tête serait probablement splendide

C'est en le voyant se redresser pour se loger dans son cou, toutefois, qu'il s'arrête, curieux. Ce n'était pas la première fois qu'il reniflait son odeur, en soi, et il ne trouvait rien d'étonnant à ça, puisque lui-même faisait déjà ça de base. En revanche, la manière qu'il eut de le narguer lui fit froncer les sourcils dans une moue agacée, l'ego vexé, très motivé à lui faire payer ses propos (parfaitement vrais) par une quelconque méthode un peu mesquine. Néanmoins, celle de son ami le prit au dépourvu avant qu'il n'en ait le temps, puisque déjà, ses mains encerclaient ses hanches dans des caresses qui eurent le don de couper les propos qui auraient pu vouloir dans sa gorge. Et, en un clin d’œil, il en avait oublié ce qu'il voulait dire ; ses genoux, instinctivement, vinrent se nouer autour de la taille de l'énolian avec lenteur. Ses hanches sont sensibles. Trop, peut-être, car les caresses auxquelles il a le droit lui font pousser un soupir de satisfaction, relevant légèrement la tête dans un réflexe tout naturel. La sensation est chaleureuse, comme des étreintes rassurantes et tendres, contre lesquelles il colle volontiers son épiderme, avare de l'attention qui lui est offerte.
C'est lorsque ces mêmes mains passent sous son haut, néanmoins, qu'il réagit un peu. Si il ne se tend pas, il rouvre des yeux qu'il oubliait avoir fermé, posant son regard sur l'endroit où il sent les doigts de l'aîné s'affairer. Il n'a pas l'habitude de le sentir à même de sa peau, et il ne sait pas vraiment si il est attendu qu'il dise quelque chose, mais... Mais non, il n'a pas vraiment envie d'arrêter l'Enodril. Au contraire, même, puisqu'il se sent frémir sous l'effet de la nouveauté et d'une certaine fébrilité, la nervosité se mêlant à une étrange mais goûtue sensation d'adrénaline dans le fond de ses veines. Les lèvres qui parcourent sa nuque par le biais d'une multitude de baisers le détendirent assez pour embrumer lentement son cerveau. Distraitement, ses propres mains qui étaient jusque là sagement posées sur le sol plat du canapé finirent par remonter jusqu'au dos du plus vieux, serpentant de la dernière de ses vertèbres à sa nuque pour qu'une, plus solitaire, ne vienne se perdre dans ses cheveux qu'il masse avec tendresse.
La tête dans les nuages, il manqua presque de garder le silence. Il l'aurait fait si une petite voix dans son esprit ne lui susurrait pas de prendre la parole, lui faisant esquisser un rictus joueur, simulant l'innocence par son ton.

« Oh, je pourrais toujours te renvoyer à tes exercices, si ça devient trop insupportable. Enfin, si tu tiens à finir ta pause maintenant. »

Parce que, tout de même, ce serait bête de ne pas avoir le dernier mot, hein. Néanmoins, puisqu'il n'avait pas vraiment envie de véritablement vexer son interlocuteur, il se permit de venir passer sa bouche près de l'oreille de Samaël, un sourire malicieux au coin des lèvres.

« Mais j'ai toujours eu des goûts discutables. »

C'était probablement ce qu'il avait de plus honnête à dire pour sous-entendre son affection sans la dire expressément, quand bien même une portion de lui avait bien conscience que c'en devenait absurde, à ce stade. Il avait ressenti un certain besoin de le dire, toutefois, comme si il avait lui-même conscience qu'il ne servait pas à grand chose de mentir.

« … Même si, avec ta grosse tête, tu vas finir par ne plus passer la porte. »

Amusé, il gloussa légèrement. Il est de bonne humeur, en somme. La main qui se retrouvait sur une des épaules  de l'autre descend jusqu'à sa taille dans une caresse timide, avant de se refermer autour. Il ne pense plus à ses cachetons, ni à l'ennui général de sa vie, ni à tout ce qu'il a enterré sous un tapis en espérant ne plus avoir à y penser, mais à la personne contre laquelle il se colle, qu'il rapproche contre lui et dont il profite tant bien que mal, même si une partie de son cerveau aimerait bien qu'il s'éloigne. Toutefois, la partie moins raisonnable,  plus émotive, plus stupide, gagne cette fois-ci ; et ce n'est pas la première fois qu'il ne le regrette pas.

Les caresses dans ses cheveux le faisaient frissonner de plaisir. Sensible sur cette zone où il n'avait pas une chevelure extraordinaire mais plutôt fine et lisse, il ressentait les doigts de son ami sur son crâne et profitait de son toucher dont il ne se lassait jamais. En vérité, il avait oublié qu'il était censé être en pause au milieu de son cours. Il estimait avoir assez travaillé pour profiter de plus de liberté durant le temps où Natsume l'invite chez lui. Surtout qu'il comptait bénéficier de cette séance pour voir jusqu'où il pouvait aller en matière de contact à son égard et tester ses limites l'amusaient assez en même temps que ça le rendait curieux. D'autant plus que le cadet n'était pas insensible à ses charmes et que le fait qu'il ne le repousse pas était pour lui une incitation à continuer dans ce sens, ce dont il n'allait pas se priver.
Alors qu'il allait protester sur la pseudo menace de l'autre de s'éloigner, il n'en fut rien puisque le plus jeune passa sa bouche près de son oreille, lui susurrant des paroles qui n'étaient pas déplaisantes à entendre mais provoqua un léger gloussement chez l'étudiant.
Si tu savais, Natsume...
Il avait en effet des goûts plus qu'étranges, mais il ne se doutait probablement pas à quel point.

« Ça tombe bien, je n'ai pas trop envie de partir. »

Aaah sa grosse tête, même s'il avait s'agit d'une blague, n'était, elle, pas tant une vanne que ça. Mais ça aussi, le Shimomura l'ignorait, pour le moment. Il ne pouvait pas deviner quelle personne hautaine et égocentrique se cachait derrière son élève favori. Sam n'était pas pressé de lui révéler, sachant que le résultat serait sûrement décevant et que Natsume n'aurait pas une réaction qui le satisferait, s'il venait à le savoir.
Il espérait néanmoins qu'il ne comptait pas trop sur le fait de reprendre ses devoirs, désormais. À ce stade, c'était déjà mal parti, puisqu'il n'avait plus vraiment la tête à continuer ses exercices, s'il l'eut un jour en sa présence, du moins. Il préférait de loin tenter sa chance en continuant de minauder pour constater l'effet qu'il avait sur lui. Sans rien dire de plus, il rapprocha sa tête pour que, à son tour, il puisse s'emparer des lèvres de celui qu'il ne pouvait plus vraiment considérer comme 'un simple ami'. Lui offrant un tendre baiser, il continua malgré tout ses caresses sur son dos, touchant son épiderme qu'il avait eu l'audace de parcourir de ses doigts. Il faisait des allers et retours, passant du haut de ses omoplates jusqu'à ses hanches. Il y avait une certaine satisfaction supplémentaire à savoir que c'était le seul qui pouvait oser toucher le biologiste ainsi, connu au sein de l'université pour sa froideur et son sérieux. Personne n'aurait pu croire à l'affection débordante dont il était capable de faire preuve malgré lui.
Hésitant tout d'abord, l'Enodril finit par laisser sa langue effleurer les lèvres du japonais, demandant implicitement s'il pouvait la laisser entrer plus loin. Il ne voulait pas être trop brusque, sachant que ce n'était pas dans le genre de Natsume de réellement aimer la brutalité et qu'il valait mieux prendre son temps jusqu'à ce que ça soit lui qui craque. Ses mains, quant à elles, en profitèrent pour se balader cette fois sur le torse de l'asiatique pour parcourir sa poitrine. Ses doigts finirent par accrocher les plis de son t-shirt afin, lentement, de le faire remonter. Il attendait, au tournant, le moment où son professeur particulier lui demanderait d'arrêter.

Boursouflé d'arrogance, son expression se dote d'un rictus hautain, l'égo satisfait de savoir qu'il ne suscitait pas de désir de départ chez l'autre. Au contraire, même, ce qui l'aurait presque fait ricaner de satisfaction si les lèvres de l'aîné n'étaient pas venues chercher les siennes dans un baiser bien plus tendre que celui que le Shimomura avait engagé tout à l'heure. N'allant clairement pas se plaindre, l'asiatique laissa échapper un soupir de satisfaction, doublé d'un lent et anguleux frisson lorsqu'il sentit des mains chaudes caresser la zone entre ses omoplates et ses hanches avec régularité.
Même si le contact était inhabituel – il n'avait pas vraiment de souvenir de quoi que ce soit d'agréable quand on le touchait à même la peau, d'habitude -, Natsume n'allait clairement pas y mettre fin, plus qu'appréciateur des petits éclats de chaleur bourgeonnant sous sa peau et de l'épiderme contre le sien. L'air tranquille, comme si il avait la tête dans un nuage cotonneux, il ne réalise pas tout de suite que le battement régulier qu'il sent dans sa poitrine est le son de son rythme cardiaque s'accélérant progressivement. Lentement, progressivement, une chaire de poule toute naturelle est montée sur ses bras, dévalant jusqu'à ses poignets, pour le moment perdus ici et là entre le crâne de Samaël et son dos. Si il n'ose pas faire passer sa main sur la peau dorsale du plus âgé, elle se faufile tout de même jusqu'à son visage, qu'il caresse distraitement en mordillant dans la pulpe de ses lèvres, redressant son bassin pour pouvoir mieux l'encercler de ses bras, comme pour l'y coincer.

Il a l'impression d'avoir plus chaud que tout à l'heure, du bout de ses pieds à sa tête, plus légère. Pour autant, même si il est désarçonné par la facilité avec laquelle cette chaleur s'est filée insidieusement dans ses veines, il n'est pas assez idiot pour ne pas savoir de quoi il s'agit ; sur le moment, toutefois, il ne voit pas vraiment pourquoi il s'embêterait à y réfléchir, habitué à suivre le courant dans ce genre de moments. Oh, de la part d'un psycho-rigide comme lui, cela pourrait faire hausser les sourcils, mais il y avait aussi une fraction de lui qui, ne pouvant jamais vraiment lâcher prise, était plus que volontaire à le faire lorsqu'il avait la sensation, du moins vécue, d'être en confiance. C'était agréable, pour une fois, de ne pas avoir à s'inquiéter que l'on le blesse ; alors il y avait aussi chez lui une certaine curiosité quant à l'effet que pouvaient avoir les caresses de l'énolian sur sa peau. Une tendance à jouer avec le feu qui n'était pas vraiment nouvelle, en soi.

Il tique toutefois lorsqu'il sent la langue de son vis-à-vis passer superficiellement sur ses lèvres, se crispant sur le coup, passant déjà dans sa tête quarante formes d'analyses différentes pour savoir pourquoi il faisait cela, avant de se rendre compte que oui, c'était quelque chose qui arrivait quand des gens s'embrassaient, des fois. N'ayant jamais eu l'occasion d'essayer, il hésite durant quelques secondes, mais la curiosité, doublée à un désir plus ardent, lui fait finalement ouvrir ses propres lèvres pour laisser la langue de l'aîné passer dans sa bouche. Le contact est aussi surprenant que plaisant, à sa grande surprise ; la friction chaude, additionnée aux mains qui venaient maintenant caresser son torse et sa poitrine, finit par tirer un gémissement sonore et bruyant de sa gorge, tout son corps pris d'un frisson par la multiplication des stimulii. Ses mains se crispent, s'accrochant avec plus de force dans le dos et à la tête de l'Enodril, comme pour s'y raccrocher. Sa respiration est plus rapide, plus lourde, et il sent son haut être remonté progressivement, comme si Samaël cherchait à l'enlever. Un second son lui échappe, plus aigu, cette fois, mais la situation accélère progressivement dans une direction nouvelle, ou du moins, il est assez lucide pour le remarquer ; si l'incertitude le rend nerveux, c'est toutefois autre chose qui finit par le faire réagir.

La chaleur s'est installée dans sa tête, dans son cou, dans sa poitrine, dans son ventre et, finalement, dans son bas-ventre, qui n'est pas restée de marbre à leur étreinte bien longtemps. Il ne l'avait pas remarqué avant, la tête ailleurs, mais c'est lorsqu'il s'interroge pour savoir si il est à l'aise avec ce qui se passe qu'il se rend compte de son propre état. Surpris, il coupe le lien entre leurs bouches, le regard encore un peu fiévreux et la respiration courte (et pour une fois, ce n'était pas son asthme).

« A-attends... »

L'hésitation le fait balbutier, mais ses joues écarlates sont probablement une cause bien plus directe. Embarrassé par la réaction de son corps, qui dans leur position ne peut pas vraiment être dissimulée (ou alors il allait devoir d'un seul coup devenir extrêmement bon en mensonge) et l’incertitude quant à ce qui est en train de se passer, il prend le temps d'éloigner son visage pour reprendre sa respiration et réfléchir quelques secondes.

« Désolé, je... »

Il n'arrive pas à terminer sa phrase, ne sachant lui-même pas pourquoi il s'excuse, si ce n'est l'impression d'être celui à avoir franchi une limite par le biais d'une réaction incontrôlée. La poitrine s'élevant et s'abaissant plus régulièrement, il finit par jeter un regard interrogatif, mais muet, à son ami. Ne pas parler était une chose ; ne pas du tout savoir ce qui se passe, ou ne pas avoir de repères, en était une autre.

Malgré tous les crimes qu'il avait commis, il se demandait ce qu'il avait fait pour mériter d'avoir auprès de lui une personne qui le mettait dans un tel état de béatitude. La chaleur qu'il ressentait en sa présence lui faisait tourner la tête. Avec lui, il oubliait ses devoirs, ses responsabilités, son rôle, ou ses examens. Il n'en avait que faire, de ses exercices de mathématiques. Le toucher était pourtant déjà une récompense suffisante pour tous ses efforts depuis le début, et s'il ne s'était pas attendu à pouvoir l'approcher autant, il était plus que satisfait qu'il le laisse le caresser et l'embrasser. Il sentait lui-même son corps le brûler agréablement au contact du Shimomura et le désir monter en lui en entendant les gémissements de son partenaire. Cela aurait pu être le bon moment pour aller plus loin avec lui. Il remarquait bien que le corps de Natsume n'était pas impassible à son toucher. S'il le laissait enlever son haut, il savait que c'était gagné...
Mais le scientifique stoppa leur échange à ce moment-là, la respiration haletante. Surpris, l'Enodril, après s'être détaché, le scruta avec incompréhension, se demandant s'il avait fait quelque chose de mal. Peut-être était-il allé trop loin ? Peut-être avait-il été trop rapide ? Cela ne semblait pourtant pas lui déplaire, ce qu'ils étaient en train de faire... Le biologiste s'excuse pourtant, les joues très rouges.

« Non, c'est moi. Je n'aurais pas dû. Je croyais... Enfin peu importe. »

Il lui offrit un sourire paraissant timide, avant de laisser redescendre son vêtement qu'il aurait bien voulu voir au sol. Ce sera peut-être pour une prochaine fois, se dit-il sans vouloir abandonner l'idée.

« Je pense que je me suis laissé un peu emporter. »

Il esquissa une expression désolée. Remettant ses mains autour de sa taille, le t-shirt cette fois au-dessus, il se contenta pour le moment de l'enlacer pour coller sa tête à sa poitrine.

« Je ne suis jamais aussi détendu que quand je suis avec toi. J'étais juste... curieux. »

Son propre visage arborait également une couleur tomate, mais l'idée qu'ils puissent se dévoiler entièrement l'un à l'autre le rendait moins nerveux que son camarade. Il avait au contraire une certaine impatience, même s'il était capable d'attendre que le cadet soit prêt et qu'il lui donne le signal. Mégalo, oui, mais on respectait quand même le consentement des autres à ce sujet. Jamais il ne le toucherait de cette façon sans son accord, même s'il regrettait un peu de ne pas pouvoir franchir ce cap avec lui ce soir alors que le moment était presque opportun.

Ce n'est pas qu'il était fondamentalement contre ce qui était en de se passer. Simplement, la partie la plus raisonnable de son cerveau (qui n'était pas encore complètement flinguée, à cette époque) venait de lui secouer les épaules pour qu'il finisse par arrêter son cirque durant deux minutes. Ne pas mettre les mots sur les choses pour des actions ou des propos qui n'avaient pas besoin d'être nécessairement nommés était une chose ; là, ce n'était pas exactement pareil. Embrumé comme il était, son cerveau était tout de même encore conscient (et en plus, nerveux comme il l'était lorsqu'il s'agissait que l'on s'approchait de son corps, il aurait été impensable qu'il ne réagisse pas).
L'incompréhension qu'il voit sur le visage de son partenaire, toutefois, l'aide à se rassurer et se dire que, peut-être, il était en train de s'inquiéter inutilement (comme il le faisait toujours, sauf que souvent, il finissait par passer trois jours dans sa chambre à être malade à cause du stress). Pendant un moment, il avait cru, somme toute car il arrivait toujours à une conclusion avant même de prendre le temps de vérifier, être celui qui s'était enflammé trop vite. Les excuses timides de Samaël lui firent retrouver une expression neutre, plissant un peu les yeux face à cette soudaine gêne qui ne semblait pourtant pas le déranger des masses avant (mais là encore, il mit ça sur le compte du délai de réaction).  Curieux, il l'écoute avec attention, la couleur disparaissant étonnamment vite de ses joues.
… Il croyait que ?

Sans être idiot, il est toutefois malgré tout étonné de comprendre l'implicite du plus âgé (déjà parce que c'était foutrement rare qu'il saisisse ce qui n'est pas dit), plutôt calmé de voir qu'il n'avait pas mal interprété. Sa manière de s'excuser platement manqua toutefois de le faire grogner sur place, n'appréciant pas trop qu'il se mette toute la responsabilité sur les épaules.

« Ouais, enfin, j'étais pas en train de jouer au cluedo, là, non plus, me fais pas le 'c'est moi qui ai fait' ».

Son ton n'était pas agacé ou quoi que ce soit, juste plat et parfaitement neutre, parce qu'il ne voyait pas vraiment raison de ne pas être honnête. Ou du moins, Natsume a rarement de problème à dire les choses telles qu'elles sont ; la plupart du temps, il se fait un plaisir d'être si direct que cela brusque tout le monde (le problème vient dès que l'on touche à l'émotionnel).
Il n'est pas contre le fait de recevoir un câlin, toutefois, posant avec hésitation une main sur son crâne pour le masser distraitement, l'air pensif. Plus calme, il peut faire le point sur ses pensées, même si une partie de son cerveau, frustrée, marmonne un peu dans un coin de sa tête. Le coup d'inquiétude passe, lentement, doucement, alors qu'il profite de la tête contre sa poitrine pour renifler sans grande discrétion l'odeur familière de Samaël. Son nez est particulièrement sensible depuis quelques minutes, alors il va certainement pas se gêner.

Lorsque l'autre avoue être en réalité curieux, Natsume hausse un peu les sourcils. En soi, il n'est pas surpris, mais ses propos font résonner une certaine empathie dans un coin de sa tête. Si il y a une chose que le Shimomura comprend, c'est bien ça ; et c'est d'ailleurs quelque chose qu'il a lui-même ressenti durant ces dernières minutes. Au delà du caractère agréable de leurs contacts, il y avait aussi cette part de lui qui, à chaque fois, se demanderait ce qu'il ressentirait, si les mains de l'Enodril remontaient vers ses épaules découvertes, ou si il se permettait lui-même de venir le toucher. Cela lui parle plus que des recherches de culpabilité, en réalité (quand bien même il a commencé, hypocrite qu'il est). Une curiosité naturelle, en soi, qu'il est plutôt soulagé de voir partagée, se trouvant moins ridicule par ce biais.
Attentif, il garde son regard posé sur son ami pendant quelques secondes, l'examinant en détails, plongé dans ses propres pensées. Ses doigts, machinalement, jouent avec quelques unes de ses mèches. Si il cherche pendant de longues secondes des objections possibles, sa mine reste toutefois dénuée d'une panique quelconque, prenant même le temps de venir gratter la nuque de Samaël avec régularité. Bien moins nerveux, il finit par opiner, la voix calme.

« … D'accord. »

Distraitement, il vient porter ses propres mains vers sa propre taille, aux bords de son haut qu'il relève alors sans presse ni lenteur, tout ça pour le poser ensuite avec délicatesse dans les mains de l'autre, gardant son regard fixé sur lui.

« La curiosité est probablement mon pire défaut aussi. »

Un rictus amusé étire ses lèvres, même si un voile de chaleur s'est aménagé sur ses joues. Ce n'est pas entièrement faux, mais c'est aussi un peu une excuse, en réalité, pour dissimuler sa propre nervosité et la quantité de confiance que cela implique pour lui que de donner cet accord. Il sait, toutefois, que ce qui agite ses tripes et chauffe sa poitrine n'est pas juste de la curiosité ; un désir insidieux qui, lentement, avait fait son nid jusqu'à ce qu'il n'ait plus du tout l'envie de le chasser, loin de là.
Doucement, sa main vient se porter jusqu'au visage de son vis-à-vis, dont il saisit le menton pour le soulever et le fixer avec un certain amusement, le regard rieur.

« Je peux t'excuser du restant de tes exercices, pour une fois.».

Parce que, très sincèrement, ils étaient maintenant deux à ne plus avoir l'esprit à ça.

Est-ce que ça lui plaisait d'entendre que l'autre était dans le même état que lui ? Probablement. Un peu trop, même, conservant une certaine fierté d'avoir réussi à provoquer chez lui pareille réaction alors qu'il sait que Natsume n'est pas quelqu'un de très facile en soit. Mais remarquer les changements de son corps face à ses caresses et avouer qu'il n'est pas indifférent étaient deux choses différentes. Le Shimomura ne cherchait pas à nier, pour le coup, ce qui tira à l'aîné un rictus orgueilleux après avoir gloussé suite à sa remarque. Laissant l'autre passer ses doigts dans ses cheveux et sa tête, il se cala un peu plus contre sa poitrine, laissant le plus jeune gratter son cou en y faisant le tour. Puis, il releva son regard vers lui pour plonger dans le sien, un sourire tranquille aux lèvres. Pendant un instant, quand il reprit la parole, il eut peur d'avoir été définitivement trop loin. Il l'imaginait déjà se lever et le forcer à reprendre ses exercices pour qu'ils se concentrent tous deux dessus et oublient leurs esprits échauffés. Mais rien de tout cela.

Devant la surprise et le mutisme du dresseur, le scientifique enleva de lui-même son haut pour dévoiler son torse sous les yeux médusés de l'Enodril qui ne put s'empêcher de déglutir. Il voulut caresser la poitrine nue de son ami, mais se retint, se demandant ce qu'il avait derrière la tête. Pour une fois, cependant, il comprit tout de suite le sous-entendu du japonais et ne put retenir une expression malicieuse et espiègle d'apparaître sur son visage. S'il accueillit son vêtement, il le posa bien vite sur le côté après avoir senti le parfum de son amant dessus. Il ne pouvait qu'être satisfait de la tournure des événements, ne s'étant pas attendu à avoir tant d'un seul coup ; mais il n'allait certainement pas se plaindre.
Une douce chaleur revint se propager dans son corps, de ses joues jusqu'aux papillons dans son ventre, au moment où Natsume fit relever son menton. Son geste ainsi que ses propos audacieux et taquins ne le laissèrent pas vraiment indifférents et raffermirent davantage le désir qu'il avait pour lui. Aussi joueur que son camarade, une lueur joueuse brilla dans ses yeux dorés tandis que ses mains se remirent à caresser son torse. Il s'autorisa une blague idiote.

« J'ai toujours préféré les cours d'anatomie, de toute façon. »

C'est utile pour savoir comment tuer des gens, aurait-il pu révéler, mais il n'allait pas entrer sur ce terrain-là avec Natsume. Sans laisser le temps à ce dernier d'être blasé par sa vanne, toutefois, il enleva à son tour son haut et fit pencher le scientifique en avant en poussant son dos du plat de sa main, puis attrapa ses lèvres pour les embrasser de nouveau. Ses doigts glissèrent sur la peau de l'asiatique pour caresser sa poitrine, avant de descendre au niveau de son ventre, puis un peu plus bas. Il s'arrêta là où se trouvait la fermeture éclair de son pantalon pour l'entreprendre de l'ouvrir. Sa langue, elle, se fit moins timide qu'avant et vint effleurer la bouche de son professeur pour y entrer par la suite. Enfin, il poussa le hérisson pour le faire basculer en arrière et se retrouver au-dessus de lui, commençant à descendre sur sa nuque, son torse, et plus bas encore.



Collé contre le japonais, ce fut un bruit sourd qui fit relever lentement le visage du dresseur. Un peu plus loin, un Oeuf de Pokémon dépassant de son sac se mit à rouler un peu plus loin, bougeant légèrement. En se souvenant de ce dont il s'agissait, Samaël esquissa un sourire doux et offrit au Shimomura un autre baiser avant de se relever.

« J'ai peut-être autre chose pour toi, finalement. »

En prenant l'Oeuf doucement contre lui, il revint sur le lit et le posa devant Natsume.

« Tu sais ce que c'est, n'est-ce pas ? »

Hormis un Oeuf de Pokémon, il voulait dire. Il n'ignorait pas que son ami saura aisément reconnaître l'espèce qui se trouve à l'intérieur, et il attendit avec impatience de voir sa réaction.

Natsume est prétentieux, ce n'est pas nouveau ; mais il est très, très content lorsqu'il arrive à surprendre son partenaire. C'est quelque chose qui l'amuse quelque peu, et qui a fait naître un rictus arrogant sur son visage lorsqu'il l'observe déglutir pendant qu'il défaisait son haut. Pour peu, il l'aurait bien nargué, mais sa fausse assurance avait ses limites que sa nervosité ne pouvait dissimuler. Et, pour être honnête, il était quelque peu surpris par le fait de le voir renifler son vêtement ; l'expression neutre, il n'aurait pas su dire si il était flatté ou vaguement perplexe.
Il n'eut pas vraiment le temps d'y réfléchir bien longtemps, néanmoins, puisque l'aîné n'avait pas perdu de temps pour faire passer ses mains sur son torse. Amusé, il lui rendit son air joueur, des lueurs espiègles dans le regard. Sa plaisanterie, toutefois, le fait grogner expressément, quand bien même son sourire n'a pas quitté son visage. Si il aimerait lui offrir son plus beau regard désabusé, il ne semble pas venir ; aussi agaçant que ce soit, il n'arrive pas à arrêter de sourire stupidement. Une habitude qu'il aimerait voir cesser, mais qui est hors de son contrôle depuis quelques mois déjà.

Le commentaire narquois qu'il aurait aimé faire ne vient pas, pourtant, puisque Samaël a pris soin de l'arrêter à temps en venant saisir ses lèvres avec les siennes après l'avoir poussé. Bien qu'il aurait tout de même aimé ouvrir sa bouche pour chipoter, il se ravise après plusieurs secondes, trouvant que, décidément, c'était probablement pas mal aussi de se taire pour une fois.
Sans attendre, il l'encercle à nouveau de ses bras, passant lui-mêmes des doigts curieux sur l'épiderme de l'Enodril lorsqu'il fait disparaître son vêtement supérieur. Ceux qui caressent son torse ravivent dans sa poitrine des étincelles de chaleur disparates, s'étiolant dans toute sa cage thoracique, suivant le tracé de ses doigts jusqu'à son ventre et son aine. Si il sent son cœur rater un battement durant une seconde lorsque sa fermeture éclair est descendue, il n'en est que plus enhardi, compensant la nervosité qu'il peut ressentir par une vivacité qui le rend plus ardent dans les mouvements de ses lèvres et de ses mains, agrippant fermement à ce qu'elles peuvent saisir, s'étirant pour caresser la peau qui passe sous ses phalanges. Sa propre langue, plus courageuse que tout à l'heure, va d'elle-même à la rencontre de celle qui passe entre ses lèvres, plus pugnace, plus vive.
Si il grogne presque lorsqu'il est renversé sous son partenaire, les mots se bloquent dans sa gorge, remplacés par un lent et fiévreux soupir, puis deux, puis trois. Sa respiration s'accélère, sa poitrine se soulève plus régulièrement, mais ses muscles se tranquillisent, petit à petit. Pour une fois, Natsume se dit que ce n'est pas si mal, de suivre le courant. Alors il repose sa tête contre le matelas et, les yeux fermés, ne s'embête plus de rien d'autre.


« Grmbl, qu'est-ce que tu... »

Pâteux, il grommelle mollement lorsqu'il voit l'Enodril se relever, encore solidement emmitouflé dans son cocon de couverture, le regard vague. Sa voix est lente, teintée d'un agacement qui n'est pas vraiment sincère, mais qu'il tente de maîtriser du mieux qu'il le peut pour essayer d'obtenir une explication de son partenaire. C'est-à-dire qu'il aimerait bien avoir sa bouillotte humaine contre lui, là ; ou du moins, c'est son excuse pour justifier du fait qu'il est très, très émotionnellement quémandeur après de pareilles activités. Il ne prend la peine d'ouvrir qu'un œil, même lorsque l'aîné l'embrasse avant de s'éloigner, ce qui suscite chez lui un autre grondement d'impatience capricieux : il comprenait donc bien que c'était énervant, de s'éloigner comme ça, non ?!
Il avait bien entendu le son, mais il n'avait pas bougé sa tête, supposant que ce devait être les voisins (dont il allait avoir du mal à croiser le regard dans les prochains jours, en fait). Inhabituellement paresseux, il arrive malgré tout à ouvrir un œil pour voir à quoi s'affairait le plus âgé.

Si il hausse un peu les sourcils en remarquant l’œuf de pokémon, il met un moment à comprendre le rapport. Il faut toutefois qu'il entende les minaudages de Samaël pour qu'il porte une seconde d'attention au coloris et à la forme de l’œuf. L'information met quelques longues, longues secondes à parvenir à son cerveau ; il passe même ce temps à cligner des yeux bêtement, comme un poisson mort.
Quand elle arrive, il sursaute presque, ouvrant de gros yeux pour porter un regard éberlué à l'Enodril, on ne peut plus surpris. L'expression marquée par l'étonnement, il ouvre la bouche, puis la ferme, des lueurs émerveillées dans ses iris marrons. Il faut dire que les œufs d'Insécateur sont rares, très rares, mais... Natsume connait quelque chose qui l'est tout autant. En y pensant, un rictus amusé se dessine sur ses lèvres.

« Bah, je sais pas... Tu saurais deviner celui-là, tiens ? »

Il pointe d'un mouvement de tête un autre œuf, qui était juste là posé dans une couveuse, en haut d'une étagère (enfin, haute pour Natsume, quoi). Il attendait depuis quelques jours déjà, et l'asiatique avait pensé attendre avant de le confier, pour éviter de lui mettre une charge sur la tête durant les partiels, mais... Mais il avait là une manière de faire le kéké, alors il n'allait certainement pas se gêner.
Décidé à ne pas bouger, toutefois, il rampe comme une saucisse pour venir poser sa tête sur les genoux de l'énolian. Son regard se pose sur l'oeuf d'insecte, qu'il observe avec plus d'admiration qu'il n'aimerait le montrer. Un peu interdit, et probablement un peu surexcité, il donne un petit coup de tête amical du côté du ventre de son ami pour le chahuter, manière un peu maladroite de le remercier comme il le peut.

« Respecte moi, un peu, j'ai pas chopé mon diplôme d'éleveur dans une pochette-surprise. »

Il commençait à dater, mais tout de même. En reposant son attention sur l'oeuf qui attendait encore sur l'étagère, il offrit un léger sourire taquin, mais surtout tendre, à Samaël.

« T'as intérêt de bien t'en occuper, par contre, parce que Tsubaki va m'étrangler, sinon. »

Et il était parfaitement sérieux, en plus, c'était là tout le problème. Déjà qu'il avait fallu longuement débattre pour qu'elle lui donne le droit de le lui confier... Pourtant, Natsume était certain de son choix, se disant qu'il n'y aurait pas meilleur dresseur, intimement persuadé que le petit à venir serait entre de bonnes mains. Sur le moment, toutefois, et très égoïstement, il devait avouer que ce n'était pas ce qui le préoccupait le plus.

« … Et reviens-là, goujat. »

En grommelant, il lui offre un regard un peu grincheux, parce que tout de même, il avait froid, là.

Curieux, il porta son regard vers l'étagère que Natsume lui montrait. Un Oeuf aux couleurs bien particulières s'y trouvait, lui aussi bougeant quelque peau. Aussitôt, les yeux de l'énolian brillèrent, émerveillés par le spécimen de l'Oeuf qu'il reconnaît, ou du moins croit reconnaître. Carapuce, Bulbizarre et Salamèche et ont toujours été trois de ses Pokémon préférés. Mais ces derniers sont loin d'être communs, et s'il a pu en acquérir deux, le troisième demeurait long à se montrer tant et si bien que Samaël se demandait s'il allait vraiment tomber dessus un jour. Aussi étonnant que cela puisse paraître, il n'avait jamais abusé de son pouvoir pour avoir des Pokémon. Il était toujours passé par des moyens légaux et sans danger pour les créatures. Mais de là à s'en faire offrir un par l'éleveur qu'il estime le plus au monde, ce n'était pas rien. Il souriait bêtement, espérant ne pas avoir mal compris. Mais lorsqu'il évoqua Tsubaki sa Florizarre, ses pensées se confirmèrent et il sentit une légère teinte de rose lui monter aux joues, flatté d'autant d'attention de sa part. Il en profita d'ailleurs pour lui caresser les cheveux dès qu'il sentit la tête de l'autre se poser contre lui sur ses cuisses, avare depuis quelques heures de son affection. Et pour quelqu'un de gourmand à ce sujet, on pouvait dire que Natsume, heureusement, le nourrissait bien.

« Eh bien, c'est à toi de me dire. Est-ce que déjà tu estimes que je me suis bien occupé de leur éleveur ? »

Gloussant face à la demande du cadet, l'Enodril ne résista pas longtemps et revint très vite s'installer auprès du scientifique après avoir posé l'Oeuf au pied du lit. S'il avait pu, il ronronnerait bien, satisfait de cette soirée. Il n'hésita pas non plus à se rapprocher autant que possible du japonais, ayant d'ailleurs temporairement oublié que leurs corps étaient nus. Mais tout au plus, cela faisait hausser les épaules du dresseur qui appréciait assez de pouvoir être aussi intime avec l'asiatique. Reposant sa tête contre la poitrine du Shimomura, il caressa de nouveau son torse avec sa main en écoutant les battements de son cœur. C'était bien la première fois depuis des lustres qu'il était parfaitement détendu. Le pouvoir, c'était bien d'en avoir un peu, mais ce n'était pas toujours très drôle. Inutile de dire qu'il espérait donc pouvoir garder le japonais aussi longtemps que possible, ou jusqu'à ce que Natsume découvre son identité. Parce qu'après ça, les choses seront drastiquement différentes, et ça risque de ne lui plaire ni à lui, ni à l'autre. Alors, en attendant, il profite de cet instant de paix en se collant davantage, les yeux clos, la respiration sereine.