L'UA de ta daronne

A remplir
 
AccueilDernières imagesRechercherS'enregistrerConnexion

 

 When I was a young boy [SC]

Aller en bas 
2 participants
Aller à la page : 1, 2  Suivant
AuteurMessage
Samalo
Smile my boy, it's sunrise
Samalo


Messages : 271
Date d'inscription : 21/07/2017

When I was a young boy [SC] Empty
MessageSujet: When I was a young boy [SC]   When I was a young boy [SC] Icon_minitimeJeu 26 Sep - 2:33



'Hors de question que tu dormes dans la dépendance', avait-il clairement dit à Natsume alors qu'elle tentait tant bien que mal de lui proposer de lui prêter sa chambre tandis qu'elle irait dans la cabane du jardin. Mais pour Samaël, ça avait été un non catégorique. Le canapé lui convenait très bien. C'était déjà même bien trop, de son avis, il n'avait pas espéré tant d'hospitalité, à vrai dire, trouver une maison dans le coin lui avait paru être sa première et seule option à la base. Mais il ne va pas mentir, se trouver proche de Natsume et de Kaden l'arrange pas mal. Puis le sofa était très confortable. Cela lui était bien arrivé quelques fois de dormir sur le sien y'a plusieurs années ; après que Natsume soit partie lorsqu'ils étaient encore étudiants, dormir sur le matelas qui avait encore son odeur avait été très difficile à supporter pour l'Enodril qui avait l'impression de sentir sa présence dans chaque pièce. Leur appartement avait surtout été décoré au goût de l'aîné mais ça ne l'empêchait pas d'avoir de vifs souvenirs de la Shimomura. Prendre son bain seul, mettre un couvert en trop par habitude, cuisiner des plats qu'elle aimait en pensant que ça la ferait revenir, se rendre compte que personne ne l'attendrait en rentrant de son entraînement sportif... Tout un tas d'habitudes qui étaient longtemps restées malgré tout. Peu étonnant en somme qu'il n'ait pas supporté cette situation indéfiniment et qu'il ait demandé à ses parents s'ils pouvaient retourner vivre chez eux ; ses voisins s'étaient de toute façon plaint de ses crises de larme incessantes qui étaient un peu trop bruyantes. Amertume et incompréhension ont été ses meilleures amies pendant des mois, et si ça brisait le cœur d'Ikaël et Lyra de voir leur fils dans cet état, ils étaient malheureusement bien impuissants face à sa peine mais lui ont donné tout l'amour dont ils disposaient pour l'aider dans son chagrin et sa peine de cœur. Ils aimaient pourtant bien la franco-japonaise et ne comprenaient pas plus ce qui lui était arrivé. Savoir au moins de la part de Nagisa que Natsume était vivante avait été son unique réconfort, mais il devait se dire que leur histoire était finie. Peut-être que c'est quelque chose qu'il n'a jamais vraiment pu accepter, au fond, même s'il a pu réapprendre à vivre progressivement, avec l'aide de ses proches qui ont été son plus grand soutien et les tournois de balai qui ont constitué un défouloir pour sa frustration et sa tristesse. Il s'en est toujours voulu de ne pas avoir réussi à passer au-dessus, mais malgré quelques tentatives, aucune personne n'était parvenu à prendre une place aussi importante.

Il est encore plus difficile d'imaginer que pendant tout ce temps, Natsume élevait seule leur fils. C'est auprès d'eux qu'aurait été sa place si seulement il avait eu la chance d'appartenir plus tôt dans la vie de Kaden. Ses seize années perdues ne pourront jamais être récupérées, mais il fait vraiment de son mieux. En bon invité, et parce que ça lui fait plaisir, il n'hésite pas depuis son retour à faire un peu de ménage le matin et à aider en cuisine. Cela lui avait manqué de préparer des repas pour d'autres personnes. Durant les premières années de la rupture, il n'avait pas eu le cœur à beaucoup de choses alors il était soulagé de voir qu'il pouvait encore se débrouiller pour faire des repas dignes de ce nom. Il avait perdu du poids de manière inquiétante depuis que la magicienne avait dû s'en aller. Se nourrissant peu, sortant encore moins, sa mine n'avait pas été des plus radieuses et son humeur ne faisait pas long feu non plus. Il avait alterné pendant quelques soirs entre cris à l'injustice et effondrement sur son lit, où Tori avait été, pour une des rares fois, un compagnon calme qui partageait sa peine et ne le quittait jamais vraiment sauf quand il le lui demandait. Il avait en quelque sorte découvert que ce phénix insupportable et bavard pouvait se montrer d'un silence religieux et d'une douceur sans pareil.

Il a eu beaucoup de mal à dormir le premier soir où Natsume l'a invité à dormir chez eux. Il était gêné mais intérieurement heureux qu'elle lui ait proposé. Toutes les informations qui lui avaient été données dans la journée tourbillonnaient dans sa tête tant et si bien que trouver le sommeil n'avait pas une mince affaire. Il avait de nouveau pleurer ; en silence, cette fois. Il ignore la raison exacte, cependant. Peut-être que c'était tout à la fois. Toutes ces années de silence et cette réapparition soudaine, cette nouvelle surprenante qui n'était pas rien à encaisser. S'il garde toujours un fond de rancune qu'il tente de faire taire, ses pensées envers Kaden sont multiples. Mais il sait qu'il est heureux de savoir que c'est son enfant. Peut-être pas un dont il a pu s'occuper, mais quelque chose les relie. Et cela pourrait être différent que d'une simple histoire de sang. Pour ça, et pour des raisons logiques, Sam veut connaître Kaden. Mais il doit d'abord lui dire la vérité. Il lui doit, comme Natsume a dû lui révéler. Il n'était pas près le jour-même. Il voulait attendre. Alors c'est ce qu'il a fait. Au troisième jour où il dormait dans leur maison, il s'est dit que ce serait le bon moment. Il a prévenu Natsume qui s'est absentée pour l'occasion. Ce n'est pas plus mal, même si se retrouver seul avec Kaden lui fait étrange, maintenant qu'il sait leur lien de parenté. Mais cela lui permet de l'observer davantage. Il se met de temps à autre à un peu trop détaillé ses traits. Parfois, il en espère en retrouver de sa part. Au détour d'une facette, d'une expression, d'un regard... Il rêve, imagine, avec un peu trop d'espoir sûrement. Mais il est vrai qu'il ressemble bien à sa génitrice, cela ne fait aucun doute. Pas trop sur le comportement, cependant. Kaden a l'air plus vif que sa mère au même âge et plus énergique. Et il a bon goût en matière de fringues, a relevé Sam a plusieurs reprises. S'il était plus objectif, il verrait qu'il n'y a pas qu'à la fille de Miyu dont il est le portrait.

Il n'est théoriquement pas obligé d'aider aux tâches ménagères, mais insiste continuellement pour le faire. La cuisine, surtout. Il ne va pas dire que c'est un chef né, mais ça lui fait bien trop plaisir de pouvoir servir les deux Shimomura. Il ne sait pas pour combien de temps il est parti pour rester, alors il se donne un maximum. L'adolescent se débrouille pourtant très bien aux fourneaux, à la grande surprise de Sam qui sait que Natsume n'est pas la meilleure coq qui soit. Mais au moins, ils s'entraident pour le repas qu'ils font à deux, et qu'ils vont manger également à deux. Les pensées de l'Enodril, quelques fois, sont pourtant ailleurs. C'est le moment parfait pour annoncer à Kaden qu'ils sont génétiquement liés. Mais il hésite. Il est nerveux, aussi. S'il arrive encore à couper des légumes correctement, il ne sait pas comment formuler son annonce.

« Hmm... Kaden ?.. »

Sans vraiment le vouloir, il déglutit. Puis, finalement, il baisse les yeux sur le concombre qu'il coupe en tranche. Mais ses mouvements se sont faits plus lents. L'adulte pousse un bref soupir silencieux. Il ne peut pas reporter ce moment, il en est conscient. Mais ce n'est pas aussi simple.

« J'ai quelque chose d'important à te dire. »

Il s'arrête un court instant, avant de faire glisser les tranches de concombre dans le bol prévu à cet effet. Puis, ses yeux se posent de nouveau sur le plus jeune.

« Je peux t'en parler maintenant ? »

Il esquisse l'expression la plus douce possible, ne sachant pas trop comment s'y prendre. Mais il a envie que Kaden se sente prêt, car il sait que ça ne va pas être facile d'accuser le coup, surtout si sa mère lui a caché la vérité aussi longtemps qu'au plus âgé.
Revenir en haut Aller en bas
Segnif

Segnif


Messages : 356
Date d'inscription : 21/07/2017

When I was a young boy [SC] Empty
MessageSujet: Re: When I was a young boy [SC]   When I was a young boy [SC] Icon_minitimeJeu 26 Sep - 3:37


Pour Kaden, ces derniers jours avaient été les plus étranges qu'il ait vécu depuis quelques années.
Bien qu'il était observateur de nature, il n'était même pas nécessaire d'être perspicace pour remarquer que la situation était étrange et inhabituelle. Voir un peu inquiétante, même, car il y avait longtemps que l'adolescent n'avait pas vu sa mère dans cet état. Oh, pas de larmes ou d'expressions saines et fortes d'émotions, ça grand dieu non. Kaden le remarquait plutôt dans son comportement, hasardeux, dans la maladresse accrue de ses gestes, de ses paroles, dans la rapidité de ses propos, dans l'incertitude au creux de son regard et dans la crispation de ses épaules. Plus silencieuse, également, ce que le jeune magicien a toujours interprété comme un mauvais signe ; généralement, cela s'accompagnait d'un enfermement poussif dans son bureau jusqu'à ce que la « phase » ne passe. Là, toutefois, elle semble se forcer à simuler un semblant de normalité, ce qui rend la chose encore plus évidente aux yeux de son fils. Ne voulant toutefois pas empirer les choses, il s'était contenté de simuler l'ignorance (ce qu'il savait très bien faire), attendant le moment où il finirait par saisir quelque chose, ou pouvoir choisir comment agir.
Voilà donc pourquoi il restait relativement méfiant du type qui avait débarqué du jour au lendemain chez eux et qui, très visiblement, était la raison du comportement altéré de sa génitrice. Sans non plus vouloir sauter aux conclusions trop vite, Kaden ne pouvait pas nier être inquiet qu'il soit signe de mauvaises nouvelles, et si il restait aussi poli et sympathique que possible (cela avait du bon, de savoir jouer les gentils garçons innocents), il guettait tout de même le moindre mauvais signe pour savoir si il devait être aux aguets. Un comportement qu'il a, inconsciemment, appris sans même s'en rendre compte. Sans savoir pourquoi, il avait vite saisi que c'était important et se retrouvait donc à le faire que dès lors que quelque chose ou quelqu'un le perturbait.

En soi, toutefois, ce n'était pas un mauvais bougre. Plus ou moins perplexe quant au fait de le voir squatter leur canapé, il s'était dit que cela changeait au moins un peu de la solitudde silencieuse habituelle de la maison, et que c'était pratique d'avoir des mains supplémentaires dans la cuisine, dont il renaclait encore à lâcher les rènes, quelque peu possessif de son lieu de défouloir ordinaire. Et, dans les faits, le nouvel arrivant était toujours bien moins austère que sa propre mère, ce qui était un changement d'ambiance appréciable, de temps à autre. Même si cela ne rendait pas les dîners moins maladroits (et qu'il se réfugiait toujours vers son portable pour envoyer des messages à Wilhelm, dont le sujet portait généralement sur « wah purée c'est chaud le malaise je te jure :shocked: »). Curieux malgré tout, il se laissait de temps à autre aller à quelques questions et plaisanteries, même si il avait du mal à agir naturellement.
Autant dire que lorsque Natsume lui avait annoncé qu'elle avait « quelque chose à faire dehors » pour ce soir, il avait souri d'un air très incertain, un peu perplexe. Pour peu, il aurait presque cru que c'était un peu louche, mais il avait préféré supposer la bonne foi de sa génitrice, se disant que ce ne serait pas la mort. De toute façon, Yuna était bien contente d'avoir quelqu'un à assaillir de léchouilles et de regards de chiot battu.

En parlant de la cerbère, celle-ci se tenait bien sagement couchée dans un coin de la cuisine, gardant un œil sur son maître alors qu'il était occupé à préparer sa sauce pour enrober le poulet melba et envoyer tout ça dans le four. Elle avait l'habitude de calmer sa surexcitation et son incapacité à rester en place lorsque l'adolescent se trouvait aux fourneaux, mais son regard ne quittait pas Samaël depuis deux jours, pour une raison qui échappait et contrariait le jeune homme en même temps. Décidé à focaliser son attention sur sa recette pour se défouler de la frustration de l'incertitude, il avait temporairement oublié la présence à ses côtés, jusqu'à ce que sa voix ne résonne finalement à ses oreilles.

« Hein ? »

Un peu sorti d'une torpeur qu'il n'avait même pas remarqué, il avait temporairement relevé le regard après avoir terminé de râper son zeste, clignant des yeux avec lenteur, dévisageant l'adulte par la même occasion. S'attendant au départ à ce qu'il lui demande un truc aussi bateau que « où sont les couteaux qui coupent bien », il eut un instant de pause lorsque le plus âgé lui confia vouloir lui parler de quelque chose « d'important ». Inconsciemment, sa prise se crispa sur l'orange qu'il tenait jusque là. Les sourcils froncés, son expression s'assombrit très brièvement, comme si il craignait quelque chose, avant qu'il ne la force à se faire plus neutre et désinvolte, comme ouverte, débarrassée de toute trace de méfiance. Instinctivement, ses épaules s'étaient un peu crispées, ne serait-ce que parce qu'il avait un mauvais pressentiment en observant l'attitude nerveuse du quarantenaire. Il ne comprenait pas vraiment pourquoi l'aîné aurait quelque chose « d'important » à lui dire, mais une partie de lui se disait qu'il aurait, quelque part, dû s'y attendre. Comme si le comportement étrange de sa mère, son absence ce soir et l'attitude de Samaël étaient annonciateurs d'un élément encore hors de sa portée ; mais là encore, il n'avait même pas conscience de tout ça. Tout ce qu'il savait était qu'il n'était, dans le fond, pas plus surpris que ça.

« Euh, ouais, je suppose... ? »

Il avait tenté d'adoucir son ton pour le rendre désinvolte et désintéressé, comme si il s'attendait à ce qu'ils parlent de poivre et de sel à la prochaine minute. Mais, même inconsciemment, la tension qu'il sentait s'immiscer dans l'air le mettait mal à l'aise, si bien qu'il s'essaya à une plaisanterie foireuse, n'y croyant lui-même pas beaucoup.

« Quoi, quelqu'un est mort ? »

Le sérieux de son interlocuteur, surtout dans la mesure où il ne savait pas ce qu'il se passait, ne pouvait susciter chez lui qu'une tentative maladroite de désarmoçage ; au moins pour savoir où il mettait les pieds. Son instinct, toutefois, lui disait que la marais était probablement plus profond qu'il ne l'aurait cru.
Revenir en haut Aller en bas
Samalo
Smile my boy, it's sunrise
Samalo


Messages : 271
Date d'inscription : 21/07/2017

When I was a young boy [SC] Empty
MessageSujet: Re: When I was a young boy [SC]   When I was a young boy [SC] Icon_minitimeJeu 26 Sep - 3:58



L'adolescent semble tout à coup anxieux et méfiant. Rien d'anormal, après tout, vu le ton tout à coup sérieux qu'il emploie alors qu'il avait un visage relativement ouvert et dégageait une certaine chaleur en temps normal. Mais cette soirée est spéciale. Un retour en arrière, maintenant qu'il s'est lancé, est impossible, mais il a signé pour ça, après tout. Il sait que c'est nécessaire de parler de ce genre de choses avec Kaden puisqu'il est l'un des premiers concernés mais ce n'est pas aisé de lui révéler aussi soudainement une information qu'il a lui-même apprise il y a trois jours. Vaut mieux que ce soit lui qui lui annonce plutôt que sa mère, toutefois, s'est-il dit. Au mieux, Kaden n'en aura rien à faire, mais au pire... Le résultat ne sera peut-être pas très beau, surtout d'après ce qu'a pu dire Natsume du potentiel comportement de leur fils en découvrant tous les mensonges qui lui ont été dissimulés. Voyant que l'autre essaye de détendre l'ambiance, Sam émet un gloussement de bon cœur, légèrement plus détendu.

« Non, rien d'aussi grave. Enfin... »

Ce n'est pas rien, quand même... Mais comment lui dire ?
Il n'en veut pas à Natsume de lui avoir laissé la partie délicate, puisqu'il peut parler un peu à l'adolescent, mais ça ne veut pas dire pour autant que c'est aisé de trouver la bonne manière de lui faire un tel aveu. Il ignore totalement comment il pourrait réagir puisqu'il... ne le connaît pas. L'Enodril pense qu'il ne vaut peut-être pas mieux être direct cependant et préfère avancer la conversation lentement mais sûrement pour déjà tâter le terrain.

« J'aimerais te parler de... hm... de ton père, Kaden. »

Ces seules paroles n'ont pas été si simples à prononcer, alors il se demande bien comment la suite sortira. Distraitement, il met le couvert à table en réfléchissant.

« Je sais... qu'on ne t'a peut-être pas dit beaucoup de choses à son sujet... »

Il n'a pas pensé à poser des questions à Natsume à ce sujet. Il ne voulait pas donner l'impression qu'il ne pensait qu'à sa pomme de manière égocentrique alors qu'il était juste curieux des interrogations que Kaden aurait pu se poser... si seulement le sujet l'avait un jour intéressé. Peut-être bien qu'il s'en fiche complètement, pense Sam qui pense être un peu déçu en imaginant que Kaden n'aurait jamais eu une telle curiosité quand bien même ce doit être le cadet de ses soucis, lui qui a grandi avec une mère seule et qui semble s'être débrouillé plus ou moins de son propre chef pour certaines tâches.

« Mais que sais-tu de lui, exactement ? »

Aborder une approche un peu plus subtil lui semble, sur le coup, une meilleure idée que de directement rentrer dans le lard. Mais ce n'est pas ça qui empêchera son rythme cardiaque de s'accélérer drastiquement.
Revenir en haut Aller en bas
Segnif

Segnif


Messages : 356
Date d'inscription : 21/07/2017

When I was a young boy [SC] Empty
MessageSujet: Re: When I was a young boy [SC]   When I was a young boy [SC] Icon_minitimeJeu 26 Sep - 15:11


Mal à l'aise, l'adolescent aimerait bien que cette conversation se termine vite, qu'il lui demande de lui passer le sel et qu'ils changent de conversation au plus vite. Kaden n'est absolument pas doué pour gérer les conversations compliquées et sincères, principalement parce qu'il n'a pas eu l'occasion d'en avoir beaucoup dans sa vie. Ou du moins, en dehors d'avec son oncle. Avec un inconnu qui lui semble vaguement louche en plus de ça, c'est encore pire. Voilà donc pourquoi il l'examine avec attention, le regard presque perçant alors qu'il tente de chercher à saisir ce qui peut se tramer en dessous de sa demande, gardant le silence. Qu'il avoue que ce n'est « rien de grave » est au moins un point positif, même si la pause qu'il marque ne dit rien de bon au jeune magicien. Lorsque le sujet de son 'père' passe sur la table, il s'arrête inconsciemment de dégousser son ail.

Les épaules crispées, il fixe le plus âgé avec méfiance et incertitude, ne s'étant certainement pas attendu à quelque chose du genre. Déjà car le sujet était largement inexistant dans sa vie de tous les jours, et d'autre part car il n'aurait pas cru qu'un type débarqué d'on ne sait où lui parlerait de ça. L'adolescent avait supposé qu'en tant que vieil ami de sa mère, il devait être au courant de certaines choses, mais... Mais visiblement, il y avait anguille sous roche. Il n'y pensait jamais, à tout ça, et que Samaël en parle soudainement suscitait chez lui une certaine interrogation. Malgré toutes les formes qu'il pouvait y mettre pour éviter d'être « brusque », Kaden n'était pas assez aveugle pour ne pas remarquer la tentative de son interlocuteur. Incertain, il eut du mal à faire tenir son sourire de façade et son ton faussement décontracté.

« Mais euh, c'est euh, personnel, comme question, un peu. C'est Darth Vador, pour qu'vous soyez si grave ? »

Il avait besoin de quelques secondes pour jauger de ses propres mots et les donner sans hésiter longuement. Sans être embêté par ce sujet, puisqu'il n'y accordait pas d'importance, il était rendu méfiant par le fait qu'il soit abordé si soudainement et avec tant de pincettes. Tapotant des doigts sur son ingrédient dans un réflexe qui lui venait tout droit de sa génitrice, il haussa les épaules, comme pour se donner l'air de rien, alors qu'il écrasait ses gousses avec calme.

« … Pas grand chose, en vrai. Je sais que ça doit dater de l'époque où elle vivait en italie, mais elle n'en a jamais parlé. Enfin, elle m'a dit que je lui ressemblais un peu, un coup, mais je sais pas exactement de quoi elle parlait. J'ai posé quelques questions, mais elle changeait souvent le sujet. »

Vu le frigo qu'il connaissait lorsqu'il s'agissait de relations humaines, il n'avait jamais été surpris, en un sens, d'avoir été élevé seul. Pendant longtemps, il avait même cru avoir été conçu par PMA, car imaginer sa mère avoir des relations amoureuses était quelque chose auquel il avait beaucoup, beaucoup de mal à croire. Vu le frigo qu'elle pouvait être avec les autres... Et de toute façon, il n'avait jamais vraiment creusé le sujet, pour une raison autre, qui le fit légèrement grimacer.

« Mais je sais que... Ça rend maman triste. Et qu'elle et ma tante se sont disputés de temps à autre à ce sujet, enfin, très fort, alors je suppose que ça s'est mal passé. J'avais pas envie de remuer des souvenirs, puis... »

Il haussa les épaules, relativement indifférent. Tout ça ne suscitait chez lui qu'une vague curiosité, alors il en parlait sans mal, mais... La tension qu'il voyait dans les épaules de sa mère revenait toujours à ses esprits. Il y avait toujours dans sa tête la crainte qu'elle ait vécu quelque chose de douloureux avec quelqu'un, alors il n'avait jamais cherché plus que ça. Et, en outre...

« Ce qu'on a jamais connu peut pas nous manquer, en soi. »

Et il était parfaitement sérieux, pour le coup. Malgré les commentaires désobligeants ou insultants de certains, lui n'avait jamais ressenti de « besoin » de savoir ce genre de choses. Oh, il aurait aimé que sa mère se comporte différemment, oui, mais il n'avait jamais rien espéré ou désiré du côté de son géniteur. Voilà donc pourquoi l'interrogation de son vis-à-vis faisait naître un certain malaise au creux de son ventre. Le regard toujours fixé sur ce qu'il prépare, il était tout de même étonnamment brouillon dans le découpage de ses herbes, sans même s'en rendre compte.

« Pourquoi ? Faudrait que je m'inquiète ? »

Il avait bougé temporairement son regard dans la direction de son vis-à-vis, comme pour désamorcer la situation avec un air faussement décontracté. Intérieurement, il espérait effectivement qu'il n'avait à d'inquiéter de quoi que ce soit.
Revenir en haut Aller en bas
Samalo
Smile my boy, it's sunrise
Samalo


Messages : 271
Date d'inscription : 21/07/2017

When I was a young boy [SC] Empty
MessageSujet: Re: When I was a young boy [SC]   When I was a young boy [SC] Icon_minitimeVen 27 Sep - 2:27



Une nouvelle fois, il retient un ricanement face à la plaisanterie de l'adolescent. Si Sam était vraiment Dark Vador... Depuis, ça le serait. Mais il n'est pas sûr de posséder autant de puissance et de charisme. Assez seulement pour plaire à une certaine nerd de sa connaissance fut un temps, on pourrait dire, mais l'Enodril ne se considère pas comme quelqu'un d'horrible à ce point ; pourtant, il peut comprendre les interrogations de Kaden qui n'a pas l'air très à l'aise sur le sujet et surtout sur le fait qu'il l'aborde comme ça. Si le magicien peut aisément comprendre, impossible pour lui toutefois de changer la conversation maintenant. Il sait, et Natsume lui a dit, que le jeune brun ne sera pas très heureux d'apprendre qu'ils ont préféré attendre plus longtemps afin de lui parler de ça.
Il ne va pas mentir, s'il connaît désormais les raisons qui ont poussé la Shimomura à partir, le fait qu'elle ne lui ait jamais parlé de lui creuse un peu plus le vide dans sa poitrine. Ils étaient pourtant bien ensemble, quand elle est allée en Italie ; c'est lui qui avait proposé. Samaël sait que ce n'est pas le but, mais il a l'impression que Natsume a tenté de l'effacer de son passé. Qu'on dise que Kaden lui ressemble ne serait-ce qu'un peu apporte au moins du réconfort au fond de lui, même si l'amertume flotte tellement qu'il pourrait avoir du café dans ses veines. Il se demande, à défaut de ne pas l'avoir prévenu pour Kaden, pourquoi la mère de l'adolescent ne lui a jamais parlé de lui. Pas que cela aurait changé grand chose... Et pourtant... Peut-être aurait-il eu une idée de qui il était si seulement Natsume lui en avait parlé, lui avait montré des photos. N'était-elle pas heureuse, à cette période ?..
Sûrement que si. Même quand Namiko lui a ordonné de la rejoindre au Japon... Je crois qu'elle m'aimait encore. Mais je ne suis plus sûr de grand chose, à présent.

Malgré l'ambiance étrange qui s'est installé, Kaden accepte de confier ce qu'il sait. Ou plutôt, le peu qu'il a pu entendre de la part de Natsume. Malgré ce qu'il a enduré, il ne peut s'empêcher d'être empathique vis-à-vis de son ex. Elle aussi a vécu des choses difficiles... Probablement, d'après les propos de son fils, qu'elle pensait souvent à Samaël et à ce qu'ils ont traversé ensemble. Une histoire qui aurait pu duré, si le destin l'avait voulu. Contre toute attente, l'Enodril, au fil des années, s'était aperçu que Nagisa avait souvent été de son côté. Les petites querelles entre les deux sœurs ne les empêchaient pas de s'aimer malgré tout, mais l'aînée semblait particulièrement s'attacher à l'acrobate volant. C'est bien elle après tout qui l'avait informé que Natsume était vivante et lui avait signalé, bien des années plus tard, sa position dans l'espoir qu'ils se retrouvent.
Inconsciemment, il se crispe en plaçant les couverts sur la table.
Ce n'est pas parce que je ne connaissais pas ton existence avant que je ne regrette pas de ne pas en avoir fait partie.
La situation est pourtant différente. En soit, le point de vue de Kaden est compréhensible. En outre rechercher un père absent ne lui aurait apporté que plus de peine étant donné le peu d'informations que sa génitrice était encline à dévoiler. Bien sûr, Sam ne lui en veut pas. Mais il sait. Il sait ce qui se serait passé si les choses en avaient été autrement. Il l'aurait vu grandir. Il se serait occupé de lui. L'appeler 'papa' tout naturellement. Toujours ironique de penser que celui qui désirait tant avoir d'enfants en a été privé contrairement à celle qui n'était pas si pressée de devenir mère.
S'efforçant d'avoir des traits plus détendus, il lâche de nouveau un bref soupir pour ne pas montrer la frustration et les blessures émotionnelles qu'il a masqué sous des tonnes de maquillage métaphoriques. Il se contente seulement d'être honnête.

« Non. Pas de mon point de vue. Mais tu es le seul qui puisse te faire ta propre opinion à ce sujet. »

Distraitement, il place les serviettes, puis les verres. Le couvert est fini. Le brun aux yeux dorés laisse une pause avant de continuer.

« On peut dire que tes parents se sont bien séparés il y a seize ans. Mais pas parce qu'ils ne s'aimaient plus. Des histoires de familles... compliquées. »

Mieux vaut pas rentrer dans les détails. Pas tout de suite. Pas maintenant. Seulement quand Natsume sera prête à franchir ce pas avec le gamin.
Plaçant les différents plats sur la table à présent dressée, il se tient à quelques mètres du jeune homme pour ne pas pénétrer son espace personnel en abordant au plus près un sujet des plus sensibles.

« Personne ne te demandera de le prendre en considération, mais je connais ton père. Alors si tu veux, je peux lever le voile sur ce mystère et te dire son nom et ce que tu dois savoir sur lui. Ta mère m'a donné son accord. »

Calmement, il se retourne vers Kaden pour l'observer d'un air serein mais... fatigué. S'il est censé lui décliner directement son identité sans faire durer davantage le suspens, il se sentirait sans doute mieux de savoir que Kaden est vraiment curieux au point de lui donner son approbation. Seulement là, l'adolescent pourra décider lui-même de sa réaction.
Revenir en haut Aller en bas
Segnif

Segnif


Messages : 356
Date d'inscription : 21/07/2017

When I was a young boy [SC] Empty
MessageSujet: Re: When I was a young boy [SC]   When I was a young boy [SC] Icon_minitimeVen 27 Sep - 17:33


Kaden a de plus en plus de mal à simuler son aisance. La conversation dérive vers des points, des sujets sur lesquels il n'a jamais été éclairé et qu'il comprend bien comme étant sensibles, sans non plus savoir pourquoi ils le sont à l'heure actuelle. En finissant d'enfourner le poulet au four, ses gestes sont maladroits, et ses mains manquent de lâcher le plateau à cause de la nervosité. Il n'aime pas trop la direction vers laquelle s'en va la conversation, ayant comme la sensation qu'il ne contrôle pas grand chose et que son interlocuteur tient les clés.
Par ailleurs, quelque chose dans son ventre s'agite en remarquant le calme et la fatigue manifeste de son vis-à-vis. Ce qu'il dit ne le rassure pas des masses, bizarrement jamais à l'aise lorsque l'on l'invitait à juger soi-même de la situation. Depuis qu'il a abordé le sujet, il semble plus tendu, moins joyeux, pour une raison qui échappe au jeune Shimomura, si ce n'est que...
Il a l'air de prendre ça personnellement, ou je rêve... ?

Les informations, toutefois, arrivent progressivement. Interdit, Kaden reste immobile, fixant le plus âgé avec une expression mêlant interrogation et incertitude. De tout ça, il n'avait jamais entendu parler. Même en glanant des infos ici et là au détour d'une conversation, sans jamais être trop intéressé non plus, on ne lui avait même pas dit que ses parents... S'aimaient ? La nouvelle a du mal à monter au cerveau, et il fronce les sourcils avec confusion, comme si il avait du mal à saisir ceci. En même temps, il imaginait mal sa mère avoir un enfant avec un parfait inconnu, mais en même temps, l'imaginer aimer sincèrement quelqu'un était presque autant irréaliste. La notion « d'histoires de famille compliquées » fait toutefois se nouer un nœud de malaise dans le creux e son ventre, ne serait ce parce qu'il n'en peut plus, d'entendre ça. D'entendre qu'il ne comprendrait pas, qu'il y a des choses importantes qu'on lui cache, que des gens qu'il n'avait  jamais vu de sa vie en savent plus que lui. Ses épaules se crispent instinctivement.  Il n'aime pas la direction dans laquelle va cette conversation, la sensation d'être mis dans le brouillard, d'être mis face à un choix.
Choix que l'adulte lui présente avec un sérieux qui achève de secouer ses tripes, le mettant définitivement dans une position inconfortable. Incertain et surpris, il ouvre de grands yeux, une grimace étirant les traits de son visage.

« A-attendez, c'est un peu, enfin, je sais pas, c'est brusque et... »

Kaden ne comprend pas vraiment pourquoi tout ça arrive si soudainement. Pendant seize ans, il n'en a rien pensé, et n'y a pour ainsi dire jamais donné la moindre importance. Son quotidien n'était déjà pas très stable, ni très rassurant par les voiles d'obscurité ici et là sur des choses que l'on lui cachait, sur des détails, des comportements qui ne faisaient pas sens et avec lesquels il devait se débrouiller comme pouvait le faire un gamin paumé. Maintenant, il se retrouve face à un choix dont il ne saisit pas nécessairement la portée et l'intérêt, dans une position qu'il n'a pas vraiment l'impression de maîtriser. Les épaules haussées, l'adolescent a soudainement sincèrement envie de prendre la porte, ne serait-ce que pour faire disparaître cette anxiété qui s'est nouée dans sa poitrine depuis qu'il a saisi que quelque chose d'implicite se joue dans cette conversation on ne peut plus sensible. Il ne comprend pas pourquoi c'est si important pour l'autre, tout à coup. Pourquoi ce type qu'il ne connaissait pas il y a encore quatre jours veut soudainement lui parler de tout ça, alors que Kaden n'a jamais eu l'occasion de trop y penser durant toute son existence. Pourquoi il trouve ça nécessaire, de remuer tout ça, de le mettre face à un choix auquel l'adolescent n'a jamais pensé et dont il ne peut absolument pas mesurer les tenants et les aboutissants. Il ne saisit pas, et ça le frustre, nouant sa gorge et son ventre d'un poids lourd et froid, crispant ses épaules et fixant sur son visage une expression d'incertitude qu'il déteste porter. La frustration se change, dans un coin de sa tête, en une sorte de colère sourde lorsqu'il aperçoit l'air serein de son vis-à-vis, comme si il était énervé de le voir si calme et tranquille alors qu'il se permet de venir remuer ce que Kaden tenait comme stable et posé. Pour qui se prenait-il, en somme ? Dans son ventre, l'orage gronde, même si son expression s'assombrit et que sa prise se contracte contre le bord du plan de travail.
Il pense que parce que c'est un vieux pote de maman, qu'il n'a jamais été là avant et qu'elle lui laisse le privilège de garder son manteau, il a le droit de venir me parler d'un père qui n'a jamais été présent et dont je devrais soudainement m'inquiét-...

Il s'arrête. Pendant une seconde, son expression se détend pour passer à une neutralité totale, alors qu'il fixe son interlocuteur d'un air vide. Les rouages, lentement, s'activent dans son cerveau. Quelque chose tique, comme un élément qu'il n'avait pas considéré jusqu'alors, comme un ensemble de détails qui, accolés ensemble, se lisait tout autrement. Il y a quelques jours, quand il l'avait vu avec l'habit fétiche de sa génitrice, il avait déjà trouvé ça extrêmement étrange, mais il s'était dit qu'il l'interrogerait plus tard. Il avait mis ça sur le compte de ce qui devait être une vieille amitié très forte. Maintenant, il n'en est plus sûr.

« … C'est vous, c'est ça ? »

Sa voix est calme, si neutre que l'on pourrait croire qu'elle en est inexpressive. Il n'a pas encore relevé le regard, le ventre noué par la froideur d'une panique soudaine qu'il tente tant bien que mal de tenir rangée. Il n'y aurait pas pensé il y a quelques minutes encore, mais les propos de son vis-à-vis additionné à ce que le tiquait déjà depuis quelques jours forment un sens qu'il a bien du mal à voir comme possiblement faux. Le fait que l'autre soit aussi attaché à ce sujet n'est qu'un élément supplémentaire; Il aimerait avoir tort pour que cette conversation s'arrête maladroitement, mais son instinct est quasi catégorique. En relevant ses yeux ambrés, il les pose sur le visage du plus âgé, le détaillant temporairement du regard, comme pour examiner ses traits à l'aube de cette question qui n'en est pas vraiment une. Il n'est pas très physionomiste, mais ce ne serait pas impossible, dans tous les cas. La gorge nouée, les épaules toujours haussées, il sent que ses ongles s'enfoncent un peu dans le bois du meuble.

« C'est quoi, le but ? Ça revient d'un coup sur la table, seize ans après, sans raison, du jour au lendemain ? »

Il ne saisit pas. Et en un sens, il n'a pas tant envie de saisir, car il ne sait pas si la réponse lui plaira. En attendant, elle a déjà commencé à nouer sa gorge et l'emplir d'une incertitude froide.
Revenir en haut Aller en bas
Samalo
Smile my boy, it's sunrise
Samalo


Messages : 271
Date d'inscription : 21/07/2017

When I was a young boy [SC] Empty
MessageSujet: Re: When I was a young boy [SC]   When I was a young boy [SC] Icon_minitimeVen 27 Sep - 19:48



La conversation est difficile. Le regard qu'il lui lance l'est tout autant à encaisser puisque ça lui donne l'impression qu'il est sur le point de faire une bêtise. Que Kaden ne voudra rien savoir de cette histoire. Pourtant, malgré son expression interdite, il ne l'arrête pas une seule fois. Il y a des mystères qu'il vaut mieux dévoiler maintenant plutôt qu'attendre qu'ils pourrissent et s'enveniment. Déjà, l'histoire avec Namiko va être difficile à expliquer à l'adolescent, si comme Natsume lui a dit, il a une relation privilégiée avec sa grand-mère qui a l'air de s'arranger pour l'avoir de son côté. Une perspective qui n'enchante pas vraiment l'Enodril en sachant ce dont est capable cette vieille peau et ce qu'elle a déjà pu accomplir par le passé. N'est-ce pas à cause d'elle, s'il n'a pas pu voir son enfant grandir et s'il n'a pas pu s'en occuper comme il aurait dû ? L'amère mais douloureuse rancœur qu'il peut ressentir envers Natsume n'est pourtant rien comparé à ce qu'il éprouve pour la matriarche des Shimomura. Elle est si virulente et dangereuse que même son grand-père Narciso, le père de Lyra, s'en méfie comme de la peste malgré les quelques anciennes affaires qu'ils avaient pu faire ensemble. Un nom qui suffisait à rendre mal à l'aise Sam quand il n'avait encore que la vingtaine et qui aujourd'hui provoque davantage sa colère.

Alors il peut tout à fait comprendre le malaise et l'incertitude qui orne le regard ambré de Kaden. C'est pour cela qu'il lui laisse en partie le choix de lui révéler ou non l'identité de son géniteur si seulement il le désire et s'il ne le regrettera pas par la suite. Il serait mieux qu'il lui dévoile leur lien de sang mais si vraiment Kaden finit par le rejeter... Eh bien tant pis, il aura fait sa part. Mais à vrai dire, il ne préfère pas imaginer ce qui se passerait si l'adolescent se mettait à détester l'adulte qu'il est. Fort heureusement, il a plutôt hérité de l'intelligence et de la perspicacité de sa mère, remarque Sam, qui ne peut s'empêcher quand même d'être surpris qu'il soit arrivé à la conclusion aussi rapidement. Mais cela lui évite au moins de chercher la formulation la moins awkward possible. Une boule dans la gorge se forme pourtant lorsqu'il sent l'incompréhension et la frustration émaner du cadet. Il est normal qu'il soit tout aussi perdu, mais l'Enodril ne pourra sans doute pas lui donner toutes les réponses dont il a besoin. Calmement, pourtant, il laisse le silence retomber avant de plisser très légèrement les yeux et d'approuver ses paroles d'une voix posée.

« Oui, Kaden. Ton père, c'est moi. »

Prononcé ces mots lui fait tout drôle. Il n'aurait jamais cru, à force, pouvoir les dire à voix haute. Mais ll l'a deviné. Puisque c'était de son ressort, plus la peine de tourner autour du pot. Et c'est sans doute mieux ainsi. Distraitement, en attendant que le poulet cuise, il s'occupe de la vaisselle tout en commençant son récit avec la même tranquillité qui émane de lui, même si en parler lui donne toujours autant de peine. Kaden a pourtant le droit de savoir les circonstances de sa naissance. Il a le droit de savoir leur histoire.

« J'étais avec ta mère, il y a seize ans. Mais un matin, elle est partie sans prévenir et avec aucun moyen de la joindre. »

Il pose les bases et le contexte. Déjà, il explique implicitement les raisons de son absence dans la vie du jeune homme. Prendre conscience qu'elle l'avait quitté le faisait fondre en larmes durant les mois qui avaient suivi leur séparation, mais aujourd'hui, ça ne le dérange plus. Reste seulement une petite lueur de tristesse dans ses yeux quand il aborde ce sujet, mais il est heureux, au fond, de se confier à Kaden là-dessus.

« La semaine dernière, seulement, Nagisa m'a contacté pour me révéler votre position en me demandant d'aller la voir. »

Ce n'est pas plus mal qu'elle ne lui ait pas révélé dans le même temps qu'il avait un enfant caché, d'ailleurs. Cela lui aurait fait un choc encore plus énorme de le découvrir par téléphone. Ce n'est pas plus mal que ça soit Natsume qui le lui ait dit. La vaisselle finie, il dépose l'éponge avant de s'essuyer les mains et de les poses sur le comptoir de la cuisine. Il pose ensuite ses yeux dorés vers ceux du plus jeune, le regard presque indéchiffrable.

« Mais je n'ai appris ton existence qu'il y a trois jours, quand je suis revenu. Je ne savais pas que j'avais un fils. »

Un très mince sourire se dessine toutefois sur ses lèvres, mais impossible de savoir s'il est jaune, paisible... ou triste.
Revenir en haut Aller en bas
Segnif

Segnif


Messages : 356
Date d'inscription : 21/07/2017

When I was a young boy [SC] Empty
MessageSujet: Re: When I was a young boy [SC]   When I was a young boy [SC] Icon_minitimeVen 27 Sep - 23:14

Il lui faut un temps. Les muscles tendus, la totalité du corps crispé, le choc a tellement secoué ses tripes qu'il en a maintenant la nausée. L'aisance de son interlocuteur alors qu'il met la table comme si de rien n'était n'arrange rien aux yeux de Kaden, qui commencerait presque à se demander si l'adulte n'était pas en train de le faire tourner en bourrique. Depuis qu'il a confirmé l'hypothèse qu'il avait, l'adolescent n'a pas dit un mot, sincèrement perdu. Il ne comprend pas ce qu'il cherche à faire, en somme, en lui révélant cette information. Et quand Kaden ne sait pas à quoi s'attendre, il n'est pas à l'aise.
Tendu, l'adolescent ne bouge pas, comme si son petit coin de cuisine était plus rassurant que le fait de bouger à l'heure actuelle. Plus rassurant, en tous cas, que ce qu'il entend et découvre en même temps, alors qu'il doit déjà faire face à un ensemble d'informations qui viennent troubler la vision qu'il avait de sa situation. Il ne saisit pas. Pourquoi diable sa mère serait partie, si elle l'avait aimé... ? Et même dans le cadre d'une séparation, pourquoi ne pas avoir averti son compagnon de sa grossesse... ? Kaden aurait très bien pu concevoir que son géniteur n'aurait pas voulu d'un enfant ; pendant un temps, c'était même l'histoire qui faisait le plus sens dans sa tête, mais il se trouve qu'elle est fausse, et il le découvre aujourd'hui. L'adolescent peut bien râler sur sa mère de temps à autre et avoir plus d'un reproche à lui faire pour des raisons somme toute parfois très valables, mais il a du mal à digérer l'idée qu'elle ait choisi de faire quelque chose d'aussi.... D'aussi affreux... ? De son point de vue, du moins, c'est à ça que cela ressemble. Son ventre s'alourdit d'un poids nauséabond. Il a du mal à digérer la nouvelle. Il ne sait pas ce qu'il ressent exactement, mais ça n'a rien de positif.

Du peu qu'il comprend, sa tante doit être la raison de tout ceci. Ce n'est presque pas étonnant, vu qu'elle tenait souvent tête à Natsume pour diverses raisons, étant bien l'une des seules à pouvoir affronter sa tête de cochon quand elle s'y mettait. Kaden savait bien qu'elle était au courant de certaines choses (après tout, elle lui répétait assez souvent qu'elle l'avait « sorti de là-dedans elle-même »), mais quelque chose le dérange.
Mais... Pourquoi maintenant... ? Pourquoi après seize ans... ?
Après tout, elle avait largement eu l'occasion de le faire avant, si ce n'est jamais. Il se demande, somme toute assez vaguement, si une raison ne l'aurait pas poussé à agir. Puisqu'il n'a pas d'élément pour le guider là-dessus, toutefois, il n'ose pas s'avancer. Digérer le tout est déjà bien assez compliqué. Ses épaules se tendent inconsciemment devant la dernière phrase du plus âgé, comme si il avait encore du mal à procéder l'information.

« Mais pourquoi est-ce qu'elle a... ? »

Il aimerait formuler clairement ses propos. Pourquoi maintenant, pourquoi tout ce temps, pourquoi ce silence, pourquoi tellement de choses qu'il ne saurait pas exprimer comme ça, de bout en blanc. Il ne sait pas quoi dire, en somme, puisque les mots se bloquent dans sa gorge. Les épaules relevées, il se sent stupide et quelque peu perdu, comme si il aurait dû réagir différemment sans non plus savoir comment le faire. Sa respiration, inconsciemment, s'est faite un peu plus rapide. Il ne réalise pas que la crise de panique, lentement s'en vient.



Revenir en haut Aller en bas
Samalo
Smile my boy, it's sunrise
Samalo


Messages : 271
Date d'inscription : 21/07/2017

When I was a young boy [SC] Empty
MessageSujet: Re: When I was a young boy [SC]   When I was a young boy [SC] Icon_minitimeSam 28 Sep - 1:00



« Kaden... »

Sam connaît peut-être peu de choses de lui, mais il se sent empathique envers l'adolescent. Il imagine qu'encaisser tout ça ne doit pas être simple, mais il est soulagé que la vérité soit enfin sortie. Et que le plus jeune ne l'ait pas mal pris. Il aurait pu croire que son père l'avait abandonné depuis tout ce temps. Si Natsume ne lui avait jamais parlé de lui, c'est d'ailleurs probablement ce qu'il aurait pu imaginer. Et Sam ne peut pas lui en vouloir, ce n'est pas de sa faute. Peut-être qu'à défaut de lui présenter son géniteur, l'ex de ce dernier aurait pu parler un peu de lui à son fils en répondant aux questions qui se seraient posées. Elle a apparemment choisi de ne pas le faire.
Embêté, il se masse l'arrière de la nuque, gêné de ne pas avoir les réponses auxquelles le cadet s'attend. Il n'y a que Natsume qui pourra lui expliquer les raisons de ses actions. Si l'Enodril a eu énormément de peine, il n'est pas assez égocentrique pour ne pas être conscient que ça a dû beaucoup peser sur la Shimomura également. Heureusement que Nagisa et Isaac étaient avec elle...

« J'imagine... qu'elle devait avoir ses raisons. »

Namiko, a-t-il envie de dire plus simplement, la voilà la raison de son départ, d'après ce qu'elle lui a dit. Ça a toujours été la faute de cette immonde femme qui a toujours manipulé sa petite-fille à sa guise et qui tend à faire pareil avec le plus jeune. Bien sûr, il déclarera toujours que ce n'était pas une raison pour ne jamais avoir essayé de le contacter avant, mais il pense ne pas pouvoir se rendre compte de la pression que la vieille matriarche a exercé sur ses descendants.

« Je ne dis pas que ça excuse ses erreurs, mais je l'ai connu à cette époque. Je sais qu'elle n'aurait pas fait ça si on ne l'y avait pas forcé. »

Elle l'avait suivi en Italie pour qu'ils emménagent ensemble, après tout, et ce n'était pourtant pas évident de la convaincre au début. Pourtant, durant ces cinq ans passés ensemble, leur lien n'avait jamais été aussi fort. Mais leur complicité, aussi puissante soit-elle, avait été bien fragile entre les doigts de Namiko qui n'avait hésité à brusquer leur quotidien de façon définitive à coup de menaces qui avaient réussi à terrifier Natsume à un point insoupçonné. Alors il sait. Il se rappelle très bien de cette brune aux traits orientales avec qui il était si proche. Il est donc certain que les paroles de la grand-mère aient été si incisives que la concernée n'avait malheureusement eu pas d'autres choix. Mais impossible de dire tout ça à Kaden, bien sûr. Il est encore un inconnu à ses yeux, après tout.
Lentement, il marque une hésitation en levant sa main, puis la pose calmement sur l'épaule de l'adolescent comme pour le ramener à la réalité et lui signifier son soutien.

« Je regrette seulement de ne pas t'avoir connu un peu plus avant. Mais... C'est pour ça que je suis là aujourd'hui. »

Une expression douce au visage, il se rend compte que ça ne doit pas être évident pour le cadet de se retrouver dans toute cette histoire. Il peut saisir pourquoi il est dans un tel état de panique. En priant pour que ses mots le réconfortent un petit peu, il ne veut pas non plus se donner de faux espoirs. Ce sera sans doute loin d'être suffisant.
Revenir en haut Aller en bas
Segnif

Segnif


Messages : 356
Date d'inscription : 21/07/2017

When I was a young boy [SC] Empty
MessageSujet: Re: When I was a young boy [SC]   When I was a young boy [SC] Icon_minitimeSam 28 Sep - 14:38

Il y a un nœud dans sa gorge, dans sa poitrine, dans son ventre, même. Tout s'agite et se chamboule, vrillant son assurance et la certitude qu'il maîtrisait plutôt bien jusque là. Kaden a l'impression que ses muscles se sont tellement crispés qu'ils en sont douloureux. Bien incapable de dire quelque chose de constructif, il reste silencieux, parvenant malgré tout à écouter ce qui lui est dit. La tâche est compliquée. Ses tympans sont comme dissociés du reste de son corps, et les mots lui paraissent lointains, nécessitant un temps de latence pour être compris par son cerveau, quand ils peuvent être compris. Il n'arrive pas à retenir l'amertume, la colère et l'incompréhension qui font s'agiter ses neurones avec tant d'insistance.
Ses raisons... ?! Ses raisons de mentir à tout le monde pendant seize ans ?!

Il ne voit rien qui pourrait légitimer ça. Même si Samaël tente de temporiser les choses, Kaden n'est pas assez calme ni même informé sur la situation pour en faire de même, se contentant plutôt de percevoir la situation avec toute la frustration qui est la sienne. Les mains serrées, il sent ses doigts trembler mais ne le remarque pas. Son regard, incertain et sincèrement perdu, se relève devant l'insinuation que fait le plus âgé.
Mais qui... Qui aurait pu la forcer... ?
Ça n'a pas de sens du moins, pas dans la construction qu'il s'est fait des choses. Il ne comprend pas les tenants de toute cette situation, mais il a l'impression que son interlocuteur fait référence à des choses qui lui sont inconnues, achevant de rendre ses pensées confuses. Le malaise remue encore une nausée profonde en lui.

La main sur son épaule le fait sursauter vivement, ne s'étant pas attendu à une quelconque forme de contact. Il n'est pas sûr de savoir si il le trouve rassurant ou si son espace personnel se trouve un peu envahi. L'ambivalence est principalement le fait de sa propre hésitation quant à sa réception des informations. Ce qu'il entend ne fait pas sens à ses yeux, encore moins lorsque le plus âgé lui confie vouloir le... Connaître ? Incrédule, l'adolescent relève maladroitement la tête, des lueurs confuses dans le regard.

« Pourquoi... ? Juste pour des raisons de biologie... ? »

Il n'est pas sûr d'apprécier cette pensée, mais c'est la seule qui lui vient à l'esprit sur le moment, n'ayant pas les pensées assez claires pour arriver à saisir ce que cherche l'aîné là-dedans. Il ne comprend pas vraiment comment l'on pourrait vouloir le connaître. Inconsciemment, des mots qu'il a déjà entendu, bien peu flatteurs à son propos, remontent dans sa tête, nourrissant encore cette idée qu'il faudrait être très idiot pour avoir des raisons de l'approcher.
Revenir en haut Aller en bas
Samalo
Smile my boy, it's sunrise
Samalo


Messages : 271
Date d'inscription : 21/07/2017

When I was a young boy [SC] Empty
MessageSujet: Re: When I was a young boy [SC]   When I was a young boy [SC] Icon_minitimeSam 28 Sep - 16:27



Il peut sentir chez le cadet pas seulement de l'incompréhension mais de la colère, aussi. Comme une vague d'émotions qu'il peut sentir jusque dans ses doigts dès qu'il les pose sur son épaule. Il ignore s'il a bien fait d'aborder une telle approche mais se permet de les garder à cette position tant que le plus jeune ne lui demande pas de s'éloigner. Sa question toutefois le crispe légèrement. Embêté, il baisse légèrement le regard, avant de retirer sa paume de son emplacement pour la placer sur son autre bras. Il sait qu'il n'a pas de bonne réponse à lui donner, mais il ne va pas dire que son intérêt serait tout aussi grand si Kaden n'était pas son fils biologique. Son expression se pare d'un voile sombre.

« N'en aurais-je pas le droit ?.. Est-ce que tu trouves ça égoïste ? »

C'est sans doute bête, pour Kaden. Samaël ne fait pas tant attention aux liens du sang qu'il n'est toutefois pas assez hypocrite avec lui-même pour se dire que, s'il découvrait une personne de sa famille à l'apparence bienveillante, sans doute qu'il chercherait à s'en rapprocher sûrement. En outre, le lien qui l'unit à l'adolescent est assez spécifique.

« À la base, c'est pour Natsume que je suis revenu. J'imagine que si tu avais été le fils de quelqu'un d'autre, j'aurais tout aussi bien voulu en savoir plus sur toi, quand même. »

Puisque Kaden aurait été là, qu'il soit son fils ou pas, probablement qu'il lui aurait posé des questions pour savoir quel genre d'enfant il est et s'il ressemble à Natsume sur certains points ou non. Pas que cela soit si important, mais il n'aurait aucune raison de l'ignorer après tout, et Sam n'est clairement pas hostile aux jeunes, de par ne serait-ce que son métier.

« Mais je mentirais si je disais que ma curiosité ne vient pas d'autre chose également... »

Il préfère être honnête avec lui là-dessus. Pas qu'il ait quelque chose, mais il estime qu'on ne peut pas lui reprocher de vouloir mieux faire connaissance avec un enfant qu'il aurait tout autant élevé si seulement il en avait eu la chance. Il ne préfère pas se rappeler de tous les moments dans sa vie qu'il a vécu pendant que, quelque part, Natsume regardait Kaden grandir seule.

« Je rêvais d'en avoir avec elle, des enfants... Je sais que j'aurais été davantage présent dans ta vie si la situation avait été différente pour nous. »

Il ne sait pas comment lui expliquer que les liens du sang ne sont pas une obligation pour quelque chose de plus développé, bien sûr. Mais il se donne le droit d'être curieux vis-à-vis de Kaden qui possède une part de son ADN.
Revenir en haut Aller en bas
Segnif

Segnif


Messages : 356
Date d'inscription : 21/07/2017

When I was a young boy [SC] Empty
MessageSujet: Re: When I was a young boy [SC]   When I was a young boy [SC] Icon_minitimeSam 28 Sep - 21:41


Kaden a vécu beaucoup de situations moins gênantes et moins compliquées ; et pour être parfaitement sincère, cela commence un peu à lui manquer, vu qu'ils s'enlisent dans une conversation compliquée et on ne peut plus délicate. Plus à l'aise depuis que l'adulte a retiré sa main, il arrive à relever le regard pour l'examiner avec confusion, sentant une sensation froide passer dans sa poitrine lorsqu'il remarque l'incertitude de ce dernier. Kaden, si il ne le connait absolument pas, ne peut toutefois pas s'empêcher de sentir empathique ; d'une part car il l'a toujours été, et d'autre part car il se doute, si l'histoire que l'autre raconte est vrai, que la situation ne doit pas être simple à assumer de son côté également. L'adolescent ne peut pas comprendre la peine de ce type qu'il ne connaissait pas il y a encore quelques jours, mais il peut très certainement la voir, et il n'arrive pas vraiment à la mettre de côté.

Avec les explications que lui donnent Samaël, toutefois, il peut davantage saisir ce qui l'intéresse ici. L'idée qu'il l'aurait effectivement élevé aux côtés de sa mère si elle l'avait laissé lui est étrange, mais il ne sait pas vraiment quoi en penser. Il ne sait pas si ça aurait été une bonne chose ou non, pour le moment. Pendant une seconde, toutefois, il se demande, un peu égoïstement, si son enfance aurait été moins solitaire. Puisque la pensée lui déplaît, toutefois, il la met de côté, n'aimant pas trop ce qu'il pourrait penser si il y réfléchissait trop longtemps. Ses autres réflexions ne sont toutefois pas plus claires, quand il y pense quelques secondes. Massant nerveusement le creux de sa nuque, il ne peut s'empêcher de grimacer.

« Je... Je sais pas trop quoi dire, en fait. »

En même temps, difficile de répondre convenablement à une pareille suite de nouvelles lorsque l'on a seize ans et que l'on est pas un personnage d'un soap opera à deux francs. Il ne saurait dire ce qu'il ressent précisément, ou même ce qu'il pense, pour être tout à fait honnête. Voilà donc pourquoi ses propos sont si maladroits, et pourquoi il gesticule presque sur place, mal à l'aise.

« C'est, euh... Ça explique qu'elle vous laisse dormir sur le canapé, j'suppose. Et le manteau. »

Parce que, de souvenir, hormis sa sœur et une vieille amie de faculté, pas grand monde n'avait le droit de venir séjourner ici bien longtemps, ne serait-ce que parce que Natsume ne les supportait pas. En outre, son comportement étrange s'expliquait soudainement bien mieux, et il se sentit quelque peu stupide d'avoir eu peur auparavant.

« Mais pourquoi pas, ç'juste... Vous attendez pas à grand chose, quoi. »

Il força un léger rire qui sonna un peu jaune car, après tout, il avait bien du mal à faire comme si il plaisantait sincèrement.
Revenir en haut Aller en bas
Samalo
Smile my boy, it's sunrise
Samalo


Messages : 271
Date d'inscription : 21/07/2017

When I was a young boy [SC] Empty
MessageSujet: Re: When I was a young boy [SC]   When I was a young boy [SC] Icon_minitimeDim 29 Sep - 0:20



Quelque part, peut-être que ça le rassure un peu de savoir qu'il est tout aussi paumé que lui, même si c'est une évidence. Kaden ne savait rien de tout ça avant qu'il ne lui en parle, alors ça doit être encore pire dans sa tête. Cela explique pourtant en effet bien des choses, mais il ne lui dira pas que le fait de comprendre qu'il est l'un des rares à pouvoir se permettre la possession temporaire du canapé et du manteau lui fait un peu plaisir, ne serait-ce que par une certaine fierté peut-être. Après toutes ces années, Natsume aurait pu ne pas lui accorder la même confiance qu'auparavant puisque tous les deux auraient pu changer drastiquement entre-temps et ne plus être les mêmes qu'à l'époque. Sam aurait pu tourner alcoolique, rustre et malpoli, suites à l'usure de sa dépression, mais ce ne fut heureusement pas le cas et il n'a pas tant changé que ça au niveau du caractère si ce n'est probablement un gain de maturité et de sagesse qui s'est acquis au fil des années. Un fait qui le rassure au moins : Kaden ne semble pas hostile à sa présence, même après cette révélation. Au contraire, on dirait qu'il a l'air... un peu différent. Mais à ses propos, une idée passe par la tête de l'Enodril et il ne peut pas s'empêcher de gloussement franchement.

« Je m'attendais déjà pas vraiment à découvrir que j'avais un gosse. »

Il avait pensé sur le coup qu'il aurait été chanceux de retrouver déjà son ex dans un état plus ou moins convenable et surtout... sans quelqu'un dans sa vie. Pas qu'il aurait eu son mot à dire de toute manière, mais certainement que cela lui aurait infligé un sacré coup dans la poitrine. Quand on te donne une information comme celle-ci, peu importe les circonstances, tu ne peux pas vraiment jouer à l'indifférent dans son cas et faire comme si de rien n'était. Il n'en a pas envie, du moins. Mais qu'il cherche à le connaître pour une histoire de sang (entre autre) ne semble pas faire peur à l'adolescent ni le faire baisser particulièrement dans son estime, ce qui est déjà un bon début, vu qu'il a joué la carte de l'honnêteté jusqu'à maintenant et que ça n'a pas l'air de lui faire défaut.

« Je ne t'obligerai jamais à vraiment me considérer comme un père. Tu n'es pas responsable des conséquences de Natsu. »

Il s'en est rendu compte récemment, mais naturellement, de temps à autre, il l'appelait par le surnom qu'il lui donnait régulièrement. Il y en avait des tas, bien sûr, mais il ne pouvait plus vraiment désigner la magicienne comme 'sa petite dragonne chérie'.
Détendant progressivement ses muscles et sa nervosité, il esquisse un sourire léger, mais triste.

« J'ai abandonné ce rêve de fonder une famille, de toute façon. Elle était la seule qui comptait à mes yeux. »

Il ne lui en veut pas pour ça. Au bout d'un moment, quand on lui a assuré qu'elle était vivante, Il aurait pu passer à autre chose. Mais elle restait toujours dans un coin de sa tête et il était devenu impossible d'imaginer sa vie avec quelqu'un d'autre. Il estime que c'est aussi un peu de sa faute de ne pas avoir pu l'oublier pour refaire sa vie quand il le pouvait encore. Au lieu de ça, il a passé seize années de sa jeunesse à rêver d'une magicienne en fuite. Malgré tout, il se sent bien plus serein et apaisé de savoir que Kaden ne serait pas réticent à ce qu'ils profitent d'un peu de temps ensemble. Alors il s'affirme avec une expression plus confiante et douce.

« Mais si tu le veux, ça me ferait plaisir d'en apprendre un peu plus sur toi. Et sur Natsume. Elle doit sûrement avoir changé plus que je l'aurais pensé, en seize ans. »

Il ne peut pas vraiment faire comme si rien ne s'était passé, après tout. Il y a sûrement des habitudes qui sont restées, et d'autres... qui ont disparu.
Revenir en haut Aller en bas
Segnif

Segnif


Messages : 356
Date d'inscription : 21/07/2017

When I was a young boy [SC] Empty
MessageSujet: Re: When I was a young boy [SC]   When I was a young boy [SC] Icon_minitimeDim 29 Sep - 2:22


Là, pour le coup, il aimerait bien retourner son attention vers son poulet melba, parce que ce serait bien moins gênant que la situation actuelle. Il a un peu de mal, malgré le gloussement du plus âgé, à rire de sa plaisanterie. Etre désigné ainsi lui fait tapoter nerveusement de ses doigts sur sa peau. Au moins, il semble ne rien attendre de sa part, ce qui est quelque chose qui le rassure. Il n'aurait jamais pu être à l'aise avec lui si il s'était attendu à être considéré ainsi alors qu'ils ne se connaissent absolument pas ; inconsciemment, les épaules de l'adolescent se détendent donc progressivement. Quelque part, cela lui fait un peu plaisir, aussi, d'entendre qu'il n'est pas en tort de penser que sa mère est responsable de pas mal d'erreurs.

Ses yeux se plissent un peu lorsqu'il avoue ne jamais avoir refait sa vie, avant qu'ils ne s'écarquillent lorsqu'il saisit ce que cela veut dire, un peu abasourdi. En seize ans, il aurait été parfaitement sensé que ce soit le cas, pourtant, mais non. Ne sachant pas comment répondre face à cette admission, et ne ressentant qu'une pitié qui serait sûrement mal accueillie, il grimace légèrement.
Au moins, la suite le met plus à l'aise, même si il ne sait toujours pas vraiment comment se placer là-dedans. Cela fait sens dans sa logique, quelque part, alors il hoche timidement de la tête, l'air toujours timoré, mais définitivement calmé. La crise est passée sans éclater, lui permettant même de lâcher une plaisanterie ici-là.

« J'ai déjà du mal à croire qu'elle ait pu aimer quelqu'un, alors j'vais sans doute rien apprendre de nouveau. »

Il ne mentait pas, en plus. L'information avait sincèrement du mal à passer dans sa tête, quoiqu'il en dise. Mais toutefois, son existence était en soi une preuve qu'il ne pouvait pas écarter, même si il avait toujours du mal à le saisir. Voilà donc il n'était pas peu curieux de certains détails, même si une certaine timidité le faisait tourner du regard vers la droite, se massant nerveusement la nuque comme avait l'habitude de le faire sa génitrice dans de pareilles circonstances. Inconsciemment, il se demandait si il avait le droit d'être curieux.

« Mais... J'avoue que j'aimerais bien savoir ce qui a pu précéder ma naissance. »

Car après tout, tout ça avait toujours été un blanc complet. Au mieux, l'adolescent savait que sa mère avait fait ses études à Sainte-Catherine, puis en italie, mais le reste... Tout ce qui englobait ces années avait été un mystère global. Maintenant, il ne pouvait s'empêcher de se demander si ce n'avait pas été car elle souhaitait justement éviter d'avoir à évoquer son compagnon de l'époque. En parlant de ça, d'ailleurs, il ne put s'empêcher une moue un peu désabusée.

« … Mais euh, vous aviez des goûts bizarres, sérieux, j'veux dire, j'ai vu des photos ! »

Si il trouvait qu'elle s'était adoucie avec l'âge, quoique ses traits restaient toujours aussi rudes, il lui avait suffi de voir une photo de ses quinze ans pour se dire qu'il fallait au moins ça pour trouver du charme au raton-laveur hargneux et un peu rustre qu'il avait vu.
Revenir en haut Aller en bas
Samalo
Smile my boy, it's sunrise
Samalo


Messages : 271
Date d'inscription : 21/07/2017

When I was a young boy [SC] Empty
MessageSujet: Re: When I was a young boy [SC]   When I was a young boy [SC] Icon_minitimeDim 29 Sep - 5:16



S'il glousse légèrement face au commentaire du cadet, il sent quelque chose chauffer à l'intérieur de sa poitrine. Est-ce que cela implique qu'il n'a jamais vu sa mère en couple avec un.e autre ?.. Peut-être qu'ils sont pareils sur ce point-là, tous les deux. Si Sam n'aurait rien vu de mal à ce que Natsume retombe amoureuse malgré les conditions de leur rupture, il aurait probablement eu du mal à accepter le fait qu'elle ait pu trouver le bonheur après qu'elle soit partie du jour au lendemain sans même un mot. Avec la franco-japonaise, ils pourraient mieux se comprendre qu'il ne le pensait au départ, semblerait-il.
Après cette conversation, Sam imaginait qu'ils iraient finalement s'installer à table pour dîner tout en papotant entre deux bouchées avec tous les deux l'esprit plus tranquille. Mais face à la demande des plus surprenantes de l'adolescent, l'Enodril perd peu à peu son air jovial. Puis, des étoiles apparaissent dans ses yeux pour illuminer son regard d'un espoir naissant, comme s'il avait attendu toute sa vie que l'autre lui pose des questions sur leur vie de couple à l'époque. Le magicien plus expérimenté, toutefois, ne partage pas l'avis du cadet. Normal, vu leur relation à la Shimomura qui diffère à bien des niveaux, mais Samaël n'aurait pas cru que le plus jeune puisse trouver sa mère peu attirante quand les souvenirs que lui-même a de Natsume sont tous sauf dégradants, y compris lors de la période où ils se sont connus à Hortensia.

« Tu plaisantes ? Je peux tout te raconter, si tu veux ! À mon avis, t'as jamais vu les photos que je vais te montrer ! »

C'est une bouffée d'enthousiasme et de nostalgie qui remontent jusque dans les veines du sportif alors qu'il va déjà chercher les albums photos qu'il a emporté dans sa valise en venant. Il ne s'en sépare jamais, de ce carnet photos. Il y a mis dedans tous les souvenirs précieux de ces seize dernières années, et hormis des moments épiques où on le voit brandir la coupe du monde de balai volant, au moins la moitié comporte des clichés de lui et Natsume, de la première fois qu'ils ont commencé à se fréquenter jusqu'à la dernière journée avec elle qu'il a pu immortaliser il y a seize ans en passant par leur déménagement en Italie. Jetant un bref coup d'œil au four pour savoir si le poulet n'est pas encore cuit, il pose l'album à la reliure de cuir sur la table et invite Kaden à s'approcher pour voir de plus près. Il tourne les pages pour lui montrer les quelques diapositives où son ex avait accepté de se trouver. Les clichés de ce style sont toutefois plus nombreux qu'il n'y paraît, mais elles ont toutes un point commun : le sourire lumineux de l'Enodril quand il se trouve aux côtés de sa petite-amie. Des photos de cette dernière, même seule, il y en a des tas. Parfois elle est concentrée sur son travail. Sur une ou deux, elle est endormie sur son bureau après une longue journée. Il y a celle où ils obtiennent leurs diplômes d'Hortensia, celles où ils sont en voyage, celles où ils pratiquent la magie ensemble... Une même prise à la volée par Ikaël qui avait découvert son fils en train de contempler une bague de fiançailles. Sam l'avait oublié, mais c'est avec une certaine gêne qu'il tourne la page plus vite à ce moment-là. Il y a d'autres, bien sûr, de photos. Des tas et des tas. Il n'était pas un expert, mais personne ne pouvait regarder la Shimomura avec autant d'affection qu'il ne le faisait à l'époque. Parfois, il lui raconte des anecdotes.

« Là, c'était notre appart' en Italie quand on avait fini d'emménager. C'est moi qui lui ai proposé ce pays parce que j'ai des origines là-bas, enfin... C'est ma mère, elle est italienne. »

Il n'y songe pas tout de suite, mais parler de ses parents lui fait se demander si Kaden serait d'accord pour qu'il parle de lui à Lyra et Ikaël. Techniquement, ça faut d'eux des grands-parents... Eux qui en rêvaient, Sam aurait presque le cœur brisé de garder l'existence de Kaden pour lui, même s'il n'a pas de compte à rendre à ses géniteurs. Mais tout comme lui, ça leur ferait sûrement plaisir.

« Mais tu vois qu'elle est pas si mal, ta mère. Fais gaffe à ce que tu dis, tu partages à moitié son ADN. »

D'un air taquin, il ricane, prenant conscience qu'en disant ça, c'est que ça signifie qu'il la trouve toujours jolie. En soit, ce n'est pas faux : s'il n'est plus attirée par la magicienne comme autrefois, il trouve qu'elle a plutôt bien vieilli. Tout le contraire de lui, se dit-il, qui n'a jamais vraiment été beau ou futé. Kaden, lui, est beau. Magnifique, même. Si on pourrait tout à coup saisir qu'on ne fasse pas le lien de parenté entre eux deux, il voit tout de suite quelques traits familiers qui lui rappellent Natsume.

« Je vais pas mentir, j'étais pas une flèche. J'avais pas hérité ça de ma mère. J'étais... pas très doué à l'école, alors voir cette fille qui réussissait dans toutes les matières alors qu'elle était presque toujours toute seule... Je sais pas, je trouvais ça impressionnant. »

Inconsciemment, à mesure qu'il discute et qu'il se replonge dans des souvenirs lointains mais agréables, sa voix se fait plus sérieuse, plus rêveuse aussi quelque part, et dans ses prunelles dorées brillent une étrange lueur de mélancolie. Pour un peu, sa mémoire est parfois tellement vivaces sur certains souvenirs qu'il pourrait presque redevenir l'adolescent qu'il était lorsqu'il a rencontré cette nerd à nattes et à lunettes qui n'étaient pas la plus populaire mais qui, de son point de vue, se démarquait pourtant nettement du lot d'étudiant.e.s.
Revenir en haut Aller en bas
Segnif

Segnif


Messages : 356
Date d'inscription : 21/07/2017

When I was a young boy [SC] Empty
MessageSujet: Re: When I was a young boy [SC]   When I was a young boy [SC] Icon_minitimeDim 29 Sep - 16:38


Il ne s'attendait pas à une pareille démonstration d'enthousiasme aussi soudainement. Un peu désarçonné, il cligne des yeux devant la vitesse du plus âgé lorsqu'il s'agit d'aller chercher un objet dans sa valise. Pendant un instant, lorsqu'il le regarde s'affairer avec tant d'énergie, Kaden ne peut s'empêcher de remarquer quelque chose.
C'est la première fois que je le vois aussi joyeux... ?
Il n'avait pas tiqué jusque là car il n'y avait pas nécessairement de raison de croire qu'il pouvait l'être. Mais l'énergie soudaine du plus âgé le surprend et le rend curieux, quelque part, de ce que l'autre désire tant lui montrer.

Silencieux et attentif, il laisse l'adulte tourner les pages de l'album qu'il a ramené, faisant défiler devant les yeux de Kaden un ensemble de clichés qu'il n'avait, effectivement, jamais vu jusque là. Pour l'adolescent, la scène est un peu surréelle, et il met un temps à saisir que ce qu'il voit a bien eu lieu. Ne disant rien, il est plus occupé à laisser ses yeux ambrés parcourir les images qui sont, somme toute, très surréalistes à l'heure actuelle pour son cerveau. Si il avait vu quelques photos de sa mère plus jeune, il ne lui avait jamais semblé qu'elle ait été si... Détendue ? Il avait l'habitude de cette présence taciturne, distante et inexpressive dans sa vie, alors voir cette jeune femme au sourire timide et à la mine tranquille, voir douce de temps à autre, lui donnait la sensation d'étrange d'avoir affaire à une étrangère. Quelque part, même lorsqu'il porte attention aux têtes de son interlocuteur lorsqu'il était plus jeune, une pensée résonne dans sa tête.
Ils avaient l'air... D'aller beaucoup mieux, non... ?
Il ne parle pas d'une histoire de physique, ici, mais de la sérénité que semblait montrer les images. Bien sûr, il n'y avait sans doute ici que les bonnes choses, mais... Difficile de se convaincre qu'il n'y avait pas un « avant » et un « après » quand il repensait à sa mère et regardait vaguement son ex juste après. Une sensation amère remonta dans sa gorge, avant qu'une pensée ne commence à se nicher dans un coin de sa tête.
… Est-ce que c'est moi, qui ait tout gâché... ?
De plus en plus, les éléments semblaient, selon lui, mener dans cette direction. Et il n'était pas sûr de savoir si il était très étonné.

Au moins, cela expliquait le départ vers un autre pays, car Kaden s'était toujours demandé pourquoi diable aller vivre en Italie quand on en avait alors que de vagues rudiments de la langue. Ceci expliquait cela. La plaisanterie du plus âgé lui tira un large roulement d'yeux, blasé sans trop l'être, plus amusé qu'autre chose par l'insistance de Samaël à ce sujet.

« S'vous le dites... »

Pas comme si il ne le savait pas, qu'il partageait l'ADN de sa mère, vu comme on lui répétait sans cesse que « oh tu es son portrait craché », « on dirait vraiment elle à seize ans », et tout ça. Un peu bougon d'être sans cesse comparé, il en était devenu ronchon, bien que la virulence n'y était pas.
Si il hausse un peu les sourcils face aux explications que donne l'aîné, c'est principalement parce qu'il ne saisit pas vraiment son raisonnement. Difficile pour lui de comprendre ça, mais en même temps, il n'a jamais été amoureux de qui que ce soit, alors il suppose que c'est normal.

« … J'ai jamais été très intelligent non plus. »

Il esquisse un rictus désabusé, comme si il s'agissait d'une plaisanterie et absolument pas quelque chose qu'il pensait sérieusement. En même temps, quand on vous le répète depuis un moment déjà, l'information finit par rentrer. Lui, au lieu d'une forme d'admiration, ressent plutôt une certaine frustration et peine de pas être « aussi doué » que pouvait l'être sa mère dans le domaine scolaire. Ou du moins, Namiko lui avait souvent répété qu'il était « assez médiocre à côté », et l'information était rentrée inconsciemment dans sa tête.
Quelque chose, toutefois, le dérange toujours. La pensée avait toujours été là, mais elle est encore plus exacerbée aujourd'hui, alors que certains éléments s'amoncellent. Son regard s'est voilé pendant quelques secondes, et sa voix résonne à nouveau, plus hésitante, plus timorée.

« Mais, je... Est-ce que c'est parce que je suis né, que... »

Il y avait, après tout, un « avant » et un « après ». Et lui était tout juste entre ces deux champs, si bien qu'il ne pouvait qu'à arriver à une conclusion. Ou du moins, cela donnait du crédit à une thèse qui sommeillait dans sa tête depuis plusieurs années déjà, mais qui était tout de même pénible à énoncer.

« Est-ce que c'est moi, qui l'ait rendue malheureuse... ? »

Nerveusement, ses doigts se resserrent un peu sur son genou. Sans qu'il ne saisisse vraiment pourquoi, regarder toutes ces photos où sa mère était sincèrement heureuse avec quelqu'un alors que Kaden n l'avait jamais vu ainsi le rendait quelque peu amer, et inquiet, également.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé





When I was a young boy [SC] Empty
MessageSujet: Re: When I was a young boy [SC]   When I was a young boy [SC] Icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas
 
When I was a young boy [SC]
Revenir en haut 
Page 1 sur 2Aller à la page : 1, 2  Suivant

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
L'UA de ta daronne :: Entrepot :: UA Sainte-Catherine-
Sauter vers: