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 UA tin-edge (surtout edge)

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Coba




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MessageSujet: Re: UA tin-edge (surtout edge)    UA tin-edge (surtout edge)  - Page 2 Icon_minitimeVen 23 Aoû - 12:53

Olaf I


/!/ TW : mention de dépression et comportement auto-destructeurs/suicidaires /!/

Depuis quand et comment est-ce que je suis devenu le bureau des pleurs de tous ces ados queer, en fait ? Probablement mon immense charisme, me direz-vous… Non, en réalité, c’est juste que je connais pas mal de monde par le bar associatif où j’ai décroché mon service civique en premier lieu puis un vrai taff, donc, on finit par connaître ma tronche. Cependant, s’il y a une personne que je ne m’attendais pas à venir me voir pour me faire son coming-out et me demander conseil il y a 2 ans maintenant, c’est bien Martin Rosenthal. Enfin, c’était un enchaînement de circonstance un peu chelou. A la base, on jouait dans la même guilde sur Ragnarok Online, avec, entre autres, Julianne et Elliot. C’était un peu un hasard qu’il ait atterri avec nous. De fil en aiguille, on en venait toujours à raconter nos vies en ligne. J’étais déjà « out » depuis un bail à cette époque et je ne n’avais pas de gêne à parler de mes activités militantes dans un bar LGBTIQ et de drag. Un jour, Martin est venu me parler en privé et j’ai appris qu’il me suivait depuis un bout de temps sur les réseaux. C’est là qu’il m’a avoué qu’il pensait être trans et donc j’ai fait ce que j’ai pu pour le renseigner. Evidemment, avec ses parents, c’était impensable qu’il sorte du placard de manière officielle. Mais d’une manière ou d’une autre, plus ça va, moins il le cache. Au bahut, du moins dans sa classe, quelques personnes finissent par totalement arrêter de le deadnamer, ou alors ils s’habituent à juste l’appeler par son nom de famille (ce qui est quand même pas top mais il dit qu’il préfère encore ça à son deadname, qu’utilisent encore ses parents). Enfin, ça reste long et il dit souvent qu’il attendra d’être parti de chez lui pour être hors du placard. Il s’en plaint souvent, ce que je comprends bien être fort pénible, même s’il dit que pour le moment, que les gens dont il est à peu près proche comme Samaël, moi (et Helmut même s’il veut pas le dire) l’appellent par son vrai nom et je genrent bien, « c’est déjà mieux que rien ». Tout ça fait tout de même qu’il est facilement frustré et sa confiance en lui reste vachement fragile, même s’il fait beaucoup de progrès. Et je vous défends de dire que c’est mon petit protégé, d’abord, hein. J’ai mieux à faire, non mais.

Le blondin a débarqué au bar en début d’après-midi. Normalement, on est pas ouverts au public à ces heures, mais comme de toute manière il y a répétition avec Alex, Clive et Riku et que je dois nettoyer pour l’ouverture ce soir, je pouvais bien lui ouvrir pour qu’il vienne vider son sac sur le bar. Tandis que le Griffin et la punk aux cheveux rouges sont sur la scène en train de piailler en discutant des accords sur la chanson qu’Alex est en train d’écrire, Martin peste sur son dernier rencard avec Helmut en tripotant le mélangeur de sa grenadine. J’ai pas tout compris mais apparemment, ils sont allés au ciné et Moumou a, selon les propos du Rosenthal, « pété un plomb et quitté la salle et après y pouvait pu parler que par écrit ». Martin s’est mis en tête qu’il y était pour quelque chose, évidemment et je suis aussi pas mal perplexe, même si je sais que mon cousin est particulièrement stressé ces derniers temps.

« J’arrive pas à savoir ce que j’ai mal fait c’est horrible… »


Lâche Martin pour la troisième fois en grattant le bois synthétique du bar que je suis occupé à nettoyer en avec une application maniaque. Je suis emmerdé car je sais pas quoi dire et je vais pas dire qu’entendre qu’Helmut était apparemment pas dans un état beau à voir me remplisse de joie. Déjà qu’il répond de moins en moins quand je le texte et qu’il se braque quand j’essaie de lui causer… bon, on va dire que j’espère qu’il va pas essayer de refaire des conneries avec sa santé comme y’a 2 ans. Je sais qu’apparemment les anti-dépresseurs l’aident, mais pour que ça marche bien, c’est pas avoir une vie de famille épuisante qui va aider. Dans tous les cas…

« J’pense pas que c’est ta faute. »

Martin peut être hyper maladroit et dire des saloperies par ce biais. Mais je pense pas que ce soit le cas, vu ce qu’il m’a dit de la situation. Ou alors, il n’est pas honnête avec moi, mais je commence à le connaître assez pour me dire que là, il se sent trop coupable pour avoir sciemment fait une connerie. Et puis il sait que s’il est un connard avec Moumou, ça va pas très bien se passer. Quoi… ? Non, je vois pas du tout pourquoi on me donne une réputation de maman ours queer surprotectrice, sinon, quelles balivernes…

« Mais c’est quoi alors ?! »

Il commence à s’énerver tout seul et tapote des doigts sur le comptoir en aspirant sa grenadine avec une paille.

« …Ou alors c’est mon passing… y’a dû avoir une couille et il s’est dit que c’était mort. »


Ouhla, faut qu’il arrête d’y penser autant, là, par contre. Même si je peux comprendre qu’il fasse une fixette là-dessus. J’avoue, ça m’arrive aussi. Je suis pas non plus dans la confidence à ce point avec Moumou mais je crois que si y’a un truc qui lui passe au-dessus, c’est bien l’apparence et le genre des gens. Enfin, pour rassurer Martin, j’avais essayé de lui tirer les vers du nez un jour, l’air de rien, je n’avais obtenu que des « je m’en fous ». Donc, bon, ça a le mérite d’être plus ou moins clair. Enfin, je crois… ?

« C’pas ton passing. »


Lui assurais-je encore une fois avant de l’entendre grogner et s’avachir sur mon bar… hé, mais, je viens de nettoyer par ici, moi ! Je repasse dans la zone en marmonnant qu’il fallait laisser sécher avant de s’allonger dessus et Martin se redresse en lâchant un soupir exaspéré.

« C’est pas en disant « c’est pas ci, c’est pas ça » que ça va m’aider à piger ! »


Roh, mais c’est fini, oui ? Y va pas commencer à croasser, en plus ! Non, parce que si on commence comme ça, c’est mal parti pour baisser le ton ensuite.

« Ouais, bah, t’as cru j’tais dans la tête de Moumou, moi ?! »


Et le ton monte, évidemment. C’est malin. Mais bon, c’est vrai, c’est pas en m’engueulant que ça va faire sortir la réponse à toutes ses questions plus facilement, faut pas abuser, non plus, hé. Je le connais, si je gueule il va gueuler plus fort et ainsi de suite

« Mais tu le connais depuis qu’il est bébé, donc tu dois bien avoir une idée, non ?! »


Alors, oui, certes mais c’est un peu plus complexe que ça, là… C’est vrai, hein, que je le connais bien et que je disais tout à l’heure que je savais beaucoup de choses à son sujet que la plupart des gens ne savent pas. Mais c’est pas pour autant que je comprends son raisonnement et surtout, que je vais déballer tout ce que je sais à Martin.

« Peut-être, ouais, mais je vais pas balancer des dossiers ultra perso comme ça ! »


Admis-je cette fois, même si je continue de vociférer. Martin croise les bras et pince les lèvres… il a pas l’air satisfait et d’apprête à répliquer plus fort encore lorsque la voix de crécelle d’Alex nous interrompt.

« Hé, vous pouvez arrêter de gueuler ? Y’en a qui composent et qui aimeraient bien répéter ! »


Venant de l’abruti qui hurle depuis la scène, c’est l’hôpital qui se fut de la charité. Martin feule pour lui répondre et moi-même je grogne et grince des dents avant de lui lancer :

« J’suis occupé, là, tu permets ?! »


Il m’envoie un « bouuuuh » de la mauvaise foi et il me semble qu’il marmonne quelque chose à Riku à notre sujet, ce doit être une belle connerie car cette dernière lèvre les yeux au ciel d’un air excédé et l’ignore royalement. Mieux vaut en effet l’imiter.  

« ‘Commence à m’faire chier, celle-là… »

Marmonnais-je en parlant de l’autre diva blonde qui a tendance à être de plus en plus insupportable ces derniers temps (plus que d’habitude). Je sais pas ce qui le travaille pour qu’il soit aussi chiant, si c’est sa jalousie débile envers Martin, ou sa jalousie envers Helmut, ou sa jalousie envers Riku, ou sa jalousie envers Eriksen ou… y’a comme un pattern, là, nan ? Oh, mais merde, je vais pas me casser la nénette à essayer de comprendre. Martin grogne avec exaspération mais baisse quand même d’un ton avant de reprendre, me rendant son verre vide au passage.

« Je veux bien comprendre si y’a des dossiers sensibles, m’enfin, t’imagines bien que c’est pas parce que je lui demande de m’expliquer tout qu’il va avoir envie de le faire, surtout qu’il avait vraiment l’air mal ! »


Bon, j’avoue, il marque un point, là. Difficile à croire qu’il suffit d’un peu de bonne volonté pour que Moumou passe aux aveux. Ça angoisse vraiment Martin, j’aurais pas cru le voir aussi mal juste pour un rencard raté. Faut dire qu’il attendait ça depuis longtemps et que ce qui s’est passé avait l’air assez flippant.

« Et moi non plus, j’étais pas bien, bordel ! »


Rajouta-t-il en se remettant à gueuler. Je lui fais signe de s’apaiser histoire qu’on ne se remette pas à réveiller tout le voisinage.

« C’est bon, j’ai pigé que c’était chiant comme situation ! »

Je grogne mais c’est évident que c’est pas le genre de situation qui aide à se sentir bien avec soi-même. Il a dû se sentir rejeté et donc, dans sa situation, c’est logique qu’une des premières choses sur lesquelles il remet la faute, bah, c’est lui et donc, potentiellement, sa manière d’être et par extension son passing. Et je dois dire que je relate malgré moi. Ce n’est pas une question d’être obsédé par son apparence, juste de craindre le rejet de ce qu’on est vraiment et pour quoi on dépense énormément d’énergie car nombreux.ses sont celleux qui ne pigent toujours pas. En grattant les dernières recoins du bar, je finis par développer des réponses peut-être un peu plus claire.

« Bon, en fait, ça fait un bail que je suis pu trop dans la confidence, avec Helmut. Enfin, c’est pas comme s’il l’était habituellement, c’est juste que ça fait des mois qu’il se braque de plus en plus, donc, c’est pas que avec toi. Y m’a aussi envoyé chier récemment, mais bon, moi, c’est habituel. »


Ouais, non, c’est absolument pas clair. La tronche que tire Martin me le fait vite comprendre que je suis très vague et que ça ne lui suffira pas.

« Il a cette sale tendance d’éviter les gens qui pourraient l’aider dans ce genre de situation. »


Le blondin soupire et hoche vaguement la tête. Il voit de quoi je parle comme il m’a dit qu’apparemment, c’est limite si Helmut ne sortait pas le premier de cours pour ne pas avoir à lui causer. Par ailleurs, il ne répond pas non plus aux SMS de Martin. Quel abruti, quand même. Et ça croit que ça ne dérange personne quand ça se comporte de la sorte, hein…

« Faudrait que ce soit lui qui t’en parle directement, t’imagines bien que c’est pas hyper correct que je te dise tout à sa place. »
« Ouais, j’vois ce que tu veux dire. »


Martin a fini par s’apaiser et a baissé le regard vers le comptoir. Il a l’air inquiet.

« Mais… mais je fais quoi, alors ? J’attends que ce soit lui qui vienne ? »

Vu le gars, il serait capable de ravaler tous ses remords pour ne jamais ré-adresser la parole à Martin « pour le bien de Martin ». J’en ai ras le bol de ce débile. De plus, je le vois mal prendre la moindre initiative dans cet état. Donc, non. Enfin, comme ça, je dirais non.  

« Je pense pas. Enfin, évidemment, tu lui rentres pas dans le lard comme un bourrin, hein ! Si tu le brusques il va juste se barrer en courant. »


Le blondin m’écoute très attentivement et a l’air de prendre des notes dans sa tête en hochant la tête, pendu à mes explications.

« Je sais qu’il demande qu’on lui laisse de l’espace quand il a des trucs à penser. Donc, commences peut-être par ça. Mais l’ignores pas, faut juste qu’y voit que tu respectes son espace perso. »
« Okay, garder ses distances mais rester attentif, quoi. »


Ça va, y comprend vite. Je suis un peu rassuré qu’il veuille bien faire et qu’il ait l’air de tenir au bien-être de mon cousin… Je dis pas ça parce que je trouve qu’ils vont bien ensemble et que je les ais un peu poussés l’un vers l’autre (ce que j’ai pas du tout encouragé, c’est faux) pour ça à la base… Ni que je suis un peu content en voyant que même si c’est « juste son crush », le Rosenthal a envie de bien faire.

« Et… tu penses qu’y reviendra me parler un jour ? »

Il a l’air préoccupé. J’en connais un qui s’est attaché très vite, hein. Non, je me moque pas. Mais je trouve pas ça mignon non plus. je suis pas une midinette. Berk. Pour le coup, je pense que ça finira par se régler, mais je sais pas combien de temps il faudra pour ça.

« Bah… au pire, quand tu verras qu’il aura l’air moins braqué, tu pourras essayer d’aller lui parler. »


Le blondin soupire et s’avachit contre le comptoir. Il a l’air un peu triste. Ce serait bien que ça se règle du jour au lendemain, hein. En attendant, j’ai fini mon ménage et l’heure de la répétition s’en vient. Alex se ramène et me tend un carnet et des partitions où ils ont noté des paroles, des accords et une mélodie avec Riku. Ça a l’air pas mal. Ça m’emmerde de l’admettre mais Alex est loin d’être mauvais pour ces trucs, évidemment, il serait pas aussi efficace sans le reste du groupe, mais il a un sens du rythme et de la musique. Mais clairement, c’est dû au fait qu’il a commencé le chant très tôt et le solfège aussi et qu’il est plutôt très encouragé dans ce sens par son paternel. Je dis pas que c’est une bonne chose car c’est ce même abruti de Théodule qui l’encourage à traiter le reste des gens comme des merdes. Et parlant de lui, je crois que ça se passerait très mal s’il savait où son fils trainait en ce moment. J’imagine d’ici ses hurlements de dindon rachitique en mode « OH DOUX JESUS MON FILS D-D-DANS UN B-B-BAR A P-P-PEDETARLOUZES ! »… plus sérieusement, quand on sait de quoi est capable mon très cher cousin Dudule et l’influence qu’il a, ce serait une catastrophe. Mais je préfère pas y penser. Tant que Alex ne joue pas trop avec le feu, ça devrait le faire… ouais, vous voyez où je veux en venir, c’est déjà un peu risqué, toute cette merde. Surtout que ce sera encore mon cul qui va prendre, depuis que j’ai coupé les ponts avec les Nagel-Griffin, je crois qu’il me considère comme l’antichrist. Eh. Moi, ça m’va, hein.

« Bon, j’vais vous laisser répêter. »


Fit Martin en se levant et en allant chercher sa veste en cuir qu’il avait jeté sur un des canapés. Riku lui annonce qu’il peut rester pour écouter et donner son avis, mais apparemment, le Rosenthal préfère ne pas tarder à rentrer chez lui pour faire ses devoirs et réviser. Il me remercie au passage et on le salue (enfin, Riku, moi mais pas Alex, évidemment) avant de prendre congé et partir aussi vite qu’il n’est arrivé il y a une heure. Je soupire brièvement et lance un sale regard à Alex en lui rappelant qu’être poli c’est sympa (pourquoi je fais ça, moi, je suis pas son père !?) avant d’aller accorder ma guitare sur la scène. Tout ça me fait penser que depuis des mois que je bosse ici, en cuisine et au bar et à organiser des events, j’ai plus une minute à moi et ça me manque pas mal, la glande. Je vais pas me plaindre, j’adore ce que je fais, mais c’est du travail et parfois ça me fait chier et surtout, ça m’épuise, je vois passer pleins de gens sans vraiment les voir. Puis Daichi viendra jamais ici, évidemment. Enfin, j’en sais rien, mais bon, j’ai du mal à imaginer. Depuis le temps je devrais peut-être passer à autre chose, aussi, mais, j’y arrive pas, c’est chiant, eh. J’ai l’air de faire une Eriksen ou une Enodril, vu comme ça. Sauf que j’ai pas de moto et je suis pas un jock alors ça risque pas de marcher. Bref, je m’égare, là, j’ai même raté le premier départ comme un con. Vivement ce concert et vivement que j’ai du temps pour me reposer et glander ensuite, hein.
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Coba




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MessageSujet: Re: UA tin-edge (surtout edge)    UA tin-edge (surtout edge)  - Page 2 Icon_minitimeVen 30 Aoû - 20:44

Riku I


« Riku-euuuuuh, allez, debout grosse patate ! »

Comme tous les matins de la semaine en période scolaire, un Gremlin de 6 ans a sauté sur mon lit et me secoue comme un poirier, m’obligeant à me réveiller par grognements sourds et en me cachant sous mon oreiller. C’est dingue ce que Marilyn est déjà costaude, pour son âge, elle n’y va pas de main morte. Mais bon, c’est tous les matins depuis plusieurs moi et je me suis habituée, s’il en était autrement ce serait bizarre et je m’inquièterais. Ma nièce est s’arrête en me voyant me cacher, je profite de son instant d’inattention pour sortir brusquement de sous mon coussin.

« Grrrroooaaaaarrrrr ! »

Ai-je rugi en me jetant sur la petite brune afin que le monstre chatouille passe à l’attaque. Même si elle devait s’y attendre comme cela fait partie de la routine, Marilyn hurle de rire et se tortille dans tous les sens. Nous ne sommes interrompues que lorsque Katsura, mon grand frère, sort de la chambre adjacente et nous crie depuis le couloir :

« Mais c’est fini de gueuler, ouais ?! »


Marilyn saute sur ses pieds et piétine sur le matelas, comme tous les matins nous l’assomons encore plus avec des « bouuuuuuuh !! », puis quand il finit par capituler, je me lève pour aller fouiller dans mon armoire et mes tas des fringues éparpillés dans ma petite chambre. A part le coin ou il y a ma vieille guitare basse, rien n’est rangé, ici, à l’image de notre petit logement que certain.e.s qualifieraient de tout à fait bordélique. Liza va encore faire une descente de police chez moi et Katsura pour nous gueuler d’aller laver notre linge et elle aura bien raison. J’entends la porte de Katsu’ claquer puis l’eau couler dans la salle de bain. Hah, McKéké est debout, il va encore passer des heures à vérifier ses mèches. Il aurait pu faire du rouge comme moi, n’empêche ça aurait été plus simple et moins chiant pour trier les colorations, enfin bref. En entendant que nous sommes finalement levés, j’entends ma grande sœur Shizune s’impatienter en bas.

« Hé, Katsu, le salon y va pas s’ouvrir tout seul !! »


Beugla-t-elle et je lève les yeux au ciel tandis que Marilyn, pour sa part, descend voir sa maman en déboulant dans l’escalier. Bah. Je prendrais ma douche en rentrant ce soir pour ma part, en plus je suis déjà pas vraiment en avance si je veux chopper le bus pour être à l’heure au bahut… Je donne trois coups de brosse à mes cheveux mi-longs, passe un débardeur, une chemise à carreaux, des accessoires à piques et un jean (ouais, je sais, Ebony Dark’ness Dementia Raven Way n’a qu’à bien se tenir) et descend dans la cuisine avec mes chaussures à la main.

« Hi Shizu, hi Soltan ! »

Lançais-je en arrivant dans la cuisine.

« Et moi-euh ?! »

S’insurge Marilyn qui me saute au cou de nouveau tel un koala aussitôt que je suis assise et ramène son bol vers elle afin de manger sans omettre d’en mettre partout.

« Moh non, je t’oublie pas, mon p’tit monstre. »


Pour la taquiner, je lui embrasse la joue en bavant volontairement, ce qui fait ricaner la petite brune aux cheveux trop longs et en désordre (quand elle va chopper des poux, celle-là, cette barraque va devenir le neuvième cercle de l’enfer).

« Bien dormi ? »


Je hoche la tête et répond d’un « hm-hm » affirmatif à ma sœur ainée occupée à regarder avec son copain un truc sur son téléphone. Pendant qu’on mange et que Katsura n’est pas encore descendu, on profite d’un bref moment de silence. Ce qui me donne l’occasion de bien remettre à jour toute cette situation un peu bordélique (mais en fait, pas vraiment). Donc, moi, Riku Onizuka, 17 ans, suis la petite dernière de la fratrie Onizuka, j’ai un grand frère de 20 ans, Katsura, une grande sœur de 25 ans, Liza et une autre grande sœur de 28 ans, Shizune. Marilyn est la fille de cette dernière, née maintenant il y a 6 ans, bien avant qu’elle ne rencontre Soltan qui est son mec actuel, donc. Une histoire un peu triste, enfin, vaudrait mieux que ce soit elle qui la raconte que moi. On vit donc tous ensemble dans un logement tout juste assez grand (vous en faites pas, on s’en sort) pour nous 5, juste au-dessus du salon de tatouage que les grands ont ouvert depuis quelques années et qui commence à marcher. Y faut dire que Katsu et Liza sont vraiment doués, chacun dans leur style. Et comme ça, il y a toujours quelqu’un dans le coin pour garder Marilyn quand elle est là, ce qui permet à Shizu de bosser à côté dans le dojo du coin où elle a décroché un job de prof de taekwondo. Hein ? Nos parents… ? Ah, non, y ont pas été enlevés par la mafia, cette fois-ci, promis. Mais y sont morts quand même. Un accident de bagnole, c’est très con, je sais, ça ferait pas une success story. Si j’ai l’air détachée d’en parler, comme ça, mais c’est parce que je n’étais qu’un bébé à l’époque. Pour mes adlephes, c’est une tout autre histoire… Enfin, avant qu’on s’installe entre frangin.e.s, on avait vécu peu chez pépé et mémé, un peu chez tonton et tata, pas ouf mais on se plaint pas, d’autant plus que pendant un temps, pépé Zengen nous aidait un peu financièrement. L’essentiel, c’est que maintenant, on est plutôt posés. Pourvu que ça dure. En plus, j’aime bien mon nouveau beau-frère, depuis un an, en plus il a un pick-up (enfin c’est celui de son papy, à ce qu’y parait) et y sent pas l’alcool et le connard à plein nez. Bah, oui, mes standards en matière de beau-frère sont assez bas. Le plus important, quand même : Shizu a l’air heureuse d’être avec lui.

« Bon, Maryl-chou, y va falloir que tu me laisses partir, je suis déjà en retard pour mon bus ! »


Marmonnais-je avec mon toast encore enfourné dans ma bouche. La petite fit mine de ne rien entendre et je tente de la repousser sans la brusquer, mais elle tient bon. La chance qu’elle a de pas avoir cours le mercredi matin, celle-là…  

« T’inquiètes, j’t’emmènes, j’ai cours aussi. »

M’annonça Soltan et je surjoue le soulagement en l’entendant me donner cette bonne nouvelle. C’est vrai qu’il va encore en cours, lui, il a une tête de vieux avec ses cheveux gris, ses cernes et son air renfrogné. J’ai tendance à zapper qu’il est en master et qu’il a quand même 4 ans de moins que ma grande sœur. Bref, ça me donnait un quart d’heure en plus, donc ça fait plaisir.

« Bon, y fout quoi, le frangin, là ? »

Pesta Liza qui était partie acheter du pain de mie comme il nous en manquait en vue du goûter. Evidemment, elle aurait préféré que Katsura s’occupe du salon, à cette heure. Avec Marilyn, on répond à l’unisson et avec la bouche pleine de céréales qu’il est sous la douche et certainement en train de refaire sa teinture. Comme une furie, ma grande sœur monte en claquant des pieds à l’étage et va tambouriner sur la porte de la salle de bain. Avec Shizune et Marilyn, on ricane comme des grosses hyènes en l’imaginant se mettre du dentifrice partout. Soltan ne réagit qu’en haussant un peu les sourcils avant de retourner à son téléphone un peu avant que Liza ne redescende en grognant et en me disant bonjour à son retour, puis va s’occuper d’aller voir les rendez-vous prévus. Katsura descend 5 minutes après en grognant. La, on commence à être à l’étroit dans la cuisine, surtout que cet abruti manspreade de ouf avec son baggy, là. Du coup, on Rikuspreade et on Marilynspreade encore plus pour lui faire comprendre qu’il prend un peu beaucoup ses aises.

« Roh, mais ça va ! J’vais prendre mon café plus loin si c’est comme ça ! »


Maugréa-t-il en remettant la capuche de son hoodie et en passant au magasin en se plaignant de nous. Shizune roule des yeux tandis qu’on se moque un peu avec Maryl. Bon, j’avoue, on le chambre tout le temps, mais c’est lui qui fait son mec tout le temps à laisser les autres faire son ménage et à s’étaler comme un camembert sans ranger derrière lui ! Il est pas méchant, j’en conviens, m’enfin, s’il savait que même ce gros débile d’Alex faisait ça mieux (mais lui a d’autres tares gênantes), ça lui fermerait le clapet. Quand je termine mon bol et mon petit déjeuner, je vois que Soltan m’envoie un regard entendu. On va bientôt y aller. Cette fois, Marilyn me laisse aller chercher mon sac. De la philo et de l’histoire, aujourd’hui… mais qu’est-ce qui m’a pris de faire L, je vous jure. Boarf, de toute façon y’a juste à prendre des notes et bien retenir les gens et les périodes en histoire et qui en voulait à qui, puis la philo c’est du feeling… non… ? Enfin, bref, c’est que les cours, c’est chiant. Je descend avec mon sac sur l’épaule et croise Soltan qui est sur le départ. Je vais faire un câlin à Maryl, tandis que Shizu se met à l’aise avec les pieds sur la table, arrêtant au passage son ami quand il s’en va en lui tirant sur la manche.

« Hep, hep. T’as rien oublié ? »


Avec un sourire en coin, l’étudiant en agro se baisse pour embrasser Shizu, sous les « BEEEEEEEEERK » forcés de Marilyn, qui, je dois dire, me font rire doucement. Une fois que le plus grand s’est détaché, ma grande sœur lui fait signe de déguerpir tout en lui envoyant des œillades complices.

« Aller, j’me casse. »
« Ouais, c’est ça, casses-toi. »

Il ne me reste plus qu’à dire au revoir à mes autres ainés en passant par le salon de tatouage et me voila dans le pick up peu de temps après. Comme d’habitude, ce n’est pas Soltan qui va faire la conversation, donc, je lui demande un peu des nouvelles de sa sœur Julianne que je vois régulièrement au club manga avec Olaf et de son cousin Zlatan, parce que même s’y parait qu’il est trop timide pour me parler (d’après Lionel) alors qu’il est un peu pote avec Katsu à force de venir se faire tatouer, je l’aime bien, en plus, des fois, on le croise à Hot Topic avec les frangin.e.s, c’est rigolo. Avec tout ça, on arrive au campus et je file assez rapidement après avoir remercié Soltan, afin d’être à peu près à l’heure.

La matinée de cours se passa un peu trop lentement à mon gout, comme d’habitude. Je suis passé au club, mais il n’y avait personne, ce qui n’est pas très étonnant car aucun.e lycéen.ne n’est assez maso pour rester le mercredi aprèm quand iel a la possibilité de rentrer chez ellui. Pas à ma connaissance en tout cas. Ca m’emmerde un peu de rentrer à la maison  juste pour quelques heures puis retourner à l’école de musique après pour bosser un peu ma batterie, mais bon, je vais pas me plaindre, ça me laisse le temps de me faire un sandwich et de regarder Liza et Katsura bosser (si leurs client.e.s sont ok, évidemment).

Je repars en début d’aprèm en bus pour aller à l’école de musique. J’aime bien trainer là-bas, y’a souvent des gens que je connais et y’a un parc avec une étang qui est chouette juste en sortant. C’est un peu bête, mais j’ai toujours adoré cet endroit, contrairement à chez moi, c’est calme. Je supporte bien le bruit, c’est pas ka question, mais la sérénité de ce domaine m’a toujours fait du bien. Cependant, j’ai fini par monter dans une salle pour revoir un peu la chanson qu’on a composé avec Alex l’autre jour après mon cours. Je finis mon cours dans une heure assez creuse, je peux donc squatter un peu. En plus, je suis pas la seule.

« Saluuuuuut ! »


Qu’est-ce que je disais. Comme il le fait de temps en temps quand il a le temps après son cours et sa répet’ avec le Griffin le mercredi après-midi, Lionel monte me voir pour qu’on cause un peu. Je suis toujours contente de voir sa bouille de bonne humeur. Enfin, il a l’air de bonne humeur, cet aprem, mais aussi complètement crevé. Je lui lança un « Heeeeyyyy » enthousiaste tandis qu’il s’affaisse en surveillant son portable du coin de l’œil. Il me demande si je vais, je réponds affirmativement et lui retourne la question. Evidemment, Lionel ne répond jamais « non » à cette question, même quand ça va pas, ou même quand il vient de se taper 45 minutes de répétition avec l’autre blondasse pour sa fichue audition.

« Ça va, Alex t’en as pas trop fait baver ? »


Parce que, même s’il fait genre « ça vaaaaa, tu sais, il est sympa, des fois », je sais très bien ce qu’il en est. Et il sait que je sais, pour le coup, je fréquente trop régulièrement le blondin aussi pour que Lionel puisse nier. Bon, je sais, si je dis qu’Alex est con, pourquoi je traine quand même avec lui de temps en temps. Déjà, je traine pas avec lui spécifiquement, mais avec Olaf et Clive pour le groupe, ou avec Lionel. Et, oui, y fut un temps au collège où on s’est retrouvés bons potes, mais, c’est du passé, c’est tombé dans une période où il a mieux fallu que je m’éloigne et je crois que j’au bien fait, j’ai gagné au change. Bref, avec le groupe, surtout, ça signifie devoir le supporter de temps à autres et reconnaître qu’il a quelques qualités quand on parle musique et qu’il ne fait pas que s’écouter parler. Après, je veux pas faire celle qui sait tout sans être directement impliquée mais dans le cas de Lionel, il vient souvent se plaindre à moi (aussi car je l’y invite assez souvent) du fait que son « ami d’enfance » ne le fait pas toujours se sentir très bien. D’ailleurs, il a l’air un peu trop fatigué pour nier et soupire longuement, me demandant s’il peut un peu reposer sa tête sur mon épaule.

« Je sais que c’est pas bien de parler dans le dos des gens, mais, il me fatigue… en plus, tu sais que ma mère m’envoie chez lui tous les mardi aprem’ pour qu’il me fasse réviser ma littérature alors que je suis déjà privé de sortie… »

Moh, il est tout grincheux et fatigué, mon pauvre Lionel. Je lui adresse une petite tape affectueuse sur l’épaule.

« Fait chier, ça… »


Il hoche la tête en faisant la moue. Il semble réfléchir avant de se redresser avant d’hésiter à me dire quelque chose.

« Moui, et… Zlat’ me manque trop. »

J’étais touchée quand Lionel m’a annoncé, pour eux deux. Apparemment, il n’y a qu’en moi, dans son entourage, en qui il a assez confiance pour ça. Avec sa famille, je suis pas trop étonnée, malheureusement. Evidemment, je lui ait dit que celleux du club comprendraient surement, mais il ne les connait pas pareil. C’est vrai que pour des personnes qui se disent « proches », on ne nous voit pas trop trainer ensemble. Clairement, on a pas les mêmes bandes, on pourrait même dire qu’en dehors du club et e l’école de musique, on se voit pas très souvent. Mais, depuis qu’on s’est rencontré il y a trois ans, on a rarement arrêté de causer, ne serais-ce que par SMS. Evidemment, il y a eu ces quelques semaines, où il pensait un peu crusher sur moi, puis il s’est avéré, qu’en passant du temps ensemble et en se causant vraiment tout le temps, que c’était plus un crush amical réciproque. C’est super débile et mièvre à dire comme ça, mais moi, je l’ai véçu ainsi. Depuis, même si on se voit moins, je pense que Lionel reste une des personnes à qui je suis le plus à l’aise de me confier sur tout et rien. Faut dire qu’il est vachement bavard et moi aussi. Enfin, tout ça pour dire que le fait qu’il se confie comme ça à moi, ça me touche toujours et j’ai l’impression d’être une grande sage, à ses yeux ! Ça change un peu d’à la maison, où je suis quand même un peu la « cadette », même si c’est plus pareil avec Marilyn qui grandit et prend de plus en plus de place avec son gros caractère. Des fois, mes ainées la comparent à moi quand j’avais son âge. Heh. Je me demande bien pourquoi.

« Moh. Tu veux un câlin ? »


Il m’observe avec son air de chien battu et se réappuie sur mon épaule en attendant que je l’entoure avec mes bras. Il a l’air content, là, ce gros bébé.

« Aller, aller, c’est bientôt fini, après les exams blanc, t’auras du répit. »
« J’espère… »


Geint-il de sa petite voix fatiguée. Il reste un petit moment ainsi en me câlinant également, puis se remet assis plus droit, m’envoyant un sourire des plus sincères.

« Et toi, ta journée ? »

Me demande-t-il sobrement et je dois dire que là, pour lui répondre, eh bah, on s’emmerde un peu. J’ai vraiment eu une journée des plus banales et ennuyeuses, quand j’y pense en essayant vraiment de trouver des choses qui pourraient être sympa à raconter. Je finis par abandonner et lâcher un « pffffrrrrrrt » du doute le plus total.

« Beuh, longue et je me suis faite chier comme un rat mort… »


C’est pas comme si on s’ennuyait, chez moi, pourtant. Mais ça empêche pas que y’a quand même une routine qui finit par s’installer.

« Bon, à part que Soltan m’a accompagnée à l’école et m’a dit que l’autre jour, ton copain avait passé le repas de famille sur ton portable pour envoyer des messages à « on sait pas trop qui »… »


J’appuie bien sur les guillemets que je mime avec mes doigts en regardant mon pote aux cheveux bleus d’une manière insistante. Ses joues rosissent et il ricane bêtement en sachant à qui je fais allusion.

« Enfin, il est sympa, ce Soltan, en vrai. J’aime bien quand il est à la maison, il sait faire le ménage, lui, pas comme Katsu, haha ! Mais du coup Katsu en profite un max… »

Lionel rigole un peu, toujours content d’entendre quelques histoires sur ma famille, qui, c’est vrai, a tendance à se mettre dans de drôles de situations. Parfois, c’est même assez emmerdant ou triste, mais, à force, on en ricane d’un air blasé ou narquois, car des fois ça passe mieux comme ça.

« Moi il me fait un peu peur, je sais pas s’il m’apprécie trop… »


Bon, ça, je pense qu’on lui a déjà dit, qu’il a un regard vachement patibulaire. Je hausse les épaules en faisant un peu la moue.

« Bof, j’en sais rien, je t’avoue… Mais y te l’aurait probablement déjà dit, si tu le faisais chier. »


Comme d’habitude quand il ne sait pas s’il est sympathique aux yeux d’une autre personne, Lionel se décompose et fait boudinette.

« Mais, euh… »

Bon, ce que je vais pas lui dire, en revanche (Soltan lui-même s’en rend compte et trouve que ça craint), c’est que le fan des tracteurs et des vaches est du genre très protecteur de sa famille. Donc si vraiment il avait un soucis avec Lionel, en rapport avec le fait qu’il traine avec Zlatan, ça se serait senti. Enfin, c’est Shizune qui m’a raconté ça vite fait, car elle appréciait justement que contrairement à d’autres, le Green prenne garde à ne pas faire de zèle avec elle. Je comprends carrément, ça doit être méga lourd quand ça arrive. Enfin, bref, je ne raconterais pas ça à mon ami aux cheveux bleus et me contente de le re-patpater sur l’épaule.

« Roh, t’en fais paaaas. Il a jamais mangé personne, à ma connaissance ! »


Ça a déjà l’air de convaincre un peu plus le gosse de riche. Il recommence à sourire doucement. Maintenant que j’y pense, il y a bien un truc que je lui ait pas dit et que je voulais lui annoncer en face à face. En me redressant, un rictus lumineux barrant mon visage, je suis prête à lui annoncer la grande nouvelle.

« Hé ! Au fait ! On a enfin les dates pour nos concerts ! »

M’enflammais-je, mon enthousiasme contaminant Lionel qui se redresse et commence à gigotter sur sa chaise en battant des pieds. Ses yeux se mettent à pétiller et comme on est deux gros niais qui s’assument, on se saute au cou. Voila voila, on se dit que c’est trop génial stylé ouais grave pendant 5 minutes, puis on se calme quand je réalise que tout ça, c’est bien beau, mais je suis pas sûre que Lio pourra se débrouiller pour venir, vu comme ses parents sont pénibles.

« Enfin, euh, même si c’est après les exams, je sais pas si c’est pas un peu compliqué pour toi de venir comme tes parents sont chiants et tout… »


Le terminale reste pensif quelques secondes puis semble réfléchir aux solutions possibles. Ce ne serait pas la première fois qu’il devrait trouver des moyens de contourner les plans et ce que ses parents lui demandent pour faire ce qu’il a envie, après tout. Lui et Alex arrivent à s’arranger ensemble parfois, d’ailleurs, comme Alex a les mêmes galères.

« Hm… si c’est le week-end, y’a toujours des chances que mes parents soient partis et de toute façon, Alex devra trouver des excuses pour être là, alors, je pourrais lui demander, même si… »

Il n’a pas l’air très chaud de compter sur Alex et je peux très bien comprendre, évidemment. En plus, ces derniers temps, il est… je sais pas, il est toujours chiant de manière générale, mais il y a quelque chose qui merde quelque part des temps-ci, même Olaf qui le connaît bien le dit.

« Je prefère autant me débrouiller sans lui. Il a un peu tendance à… »
« Ouais… te faire comprendre que tu lui dois des trucs. »

Je ne peux que soupirer en faisant ce constat. Mais quelque part, je suis soulagée que Lionel commence à se rendre compte que son ami d’enfance a des comportements très toxiques. Je sais que Alexander est clairement élevé comme ça par son père, il est encouragé à être un requin, mais jamais je le plaindrais. Mon ami hoche la tête puis me sourit, c’est toujours un poids en moins d’être validé dans ce genre d’impressions.

« Mais je te promets, je vais tout faire pour venir vous voir ! Et j’essaierais de convaincre Zlatan ! »


De toute façon, le Eriksen sera surement mis au courant par son cousin. Comme Shizune va vouloir venir, elle va parvenir à le trainer lui aussi avec Liza et Katsura. Je ne sais pas trop quoi pourra garder Marilyn, en revanche, je sais pas si c’est une très bonne idée de l’emmener dans un endroit bondé plein de bruit.

« En attendant… j’en parlerais autour de moi, enfin, aux gens que ça intéresserait ! »

Oui, pas aux petits bourges qui seraient en train de regarder un concert de glam métal comme si c’était une messe satanique, quoi, je préfère. C’est gentil de sa part en tout cas, toute promotion est bonne à prendre, ce serait suer cool que la salle soit plus remplie que ce qu’on prévoit, Olaf aussi sera content, pour le groupe, mais aussi pour le bar.

« Ce serait super cool, ouais ! »


Je m’apprête à regarder l’heure sur mon portable et c’est au même moment que celui de Lionel sonne pour lui notifier un message. Il se jette sur le portable avec le sourire, surement parce qu’il attendait un texto de son copain, mais son expression joviale fond comme neige au soleil. Il soupire et m’envoie un regard désolé.

« Hm, c’est mon grand frère, il est en bas, je dois y aller. »


Dit-il avec une mine triste. Je lui envoie un regard compatissant. J’allais pas tarder à y aller de toute manière. Shizune a dit qu’elle passait me prendre après son travail, mais c’est mieux que je m’avance à pieds à quelques rues pour qu’elle n’ait pas de détour à faire.

« Ok, t’inquiètes, je vais pas trainer non plus. Bon courage et tu sais que je suis là si ça va pas, hein ? »


Lionel m’envoie un sourire sincèrement reconnaissant et on échange une dernière brève embrassade avant qu’il ne s’en aille. Je ne peux pas m’empêcher de m’inquièter de l’imaginer se retrouver seul face à sa famille, mais peut-être que des fois, je ferais mieux de m’inquièter pour moi. C’est ce que Shizune et Katsura nous disent souvent, à Liza et moi. Même si on nie en bloc en leur présence, c’est un peu vrai. Mais bon, dans une famille comme la nôtre, c’est pas vraiment évident de grandir sans faire attention aux autres, même quand on arrive la dernière. C’est vrai que même si je fais mes propres trucs dans mon coin avec la batterie, la guitare, le groupe et tout, je ne m’interroge peu sur ce que j’aimerais faire de ma vie. Mais c’est un peu tôt, en même temps non, mais j’ai vraiment aucune idée. Donc je profite d’avoir la liberté de faire ce que j’aime tant que je peux. Je me demande tout de même ce que deviendra le groupe si Alex et Clive partent faire autre chose, si Olaf continuera avec d’autres personnes ou pas du tout. Je sais pas trop si je resterais pour ma part… mais je suis quand même bien, dans le cercle d’amis et de connaissance que j’ai en ce moment. C’est le plus important à mes yeux, pour le moment. Certain.e.s préparent leur avenir, personnellement, je préfère m’assurer d’être bien entourée par des personnes de confiance et avec qui je peux m’amuser. Ce doit être mes habitudes de toujours avoir grandi dans une maison pleine de monde, ça. Mais l’heure tourne et il est temps de rentrer. Shizune vient de m’envoyer un message pour me dire qu’elle va partir du boulot, donc je vais me dépêcher de m’avancer à l’endroit habituel, un abribus devant lequel elle passe et qui nous permet de rentrer plus vite.

Je me rends compte en arrivant que je suis crevée de ma journée tout en ayant l’impression de n’avoir rien fait. J’ai beaucoup trainé, surtout glandé, pourtant. Pas comme les autres qui racontent leur journée bien remplie au diner, Marilyn qui a toujours l’air en forme et ne veut pas aller se coucher surtout quand Katsura à proposé qu’on continue de regarder American Horror Story quand la gosse sera au dodo. J’ai heureusement (encore) sauvé la situation et décidé de monter avec elle pour lui lire une de ses histoires de renards cow-boys fétiches. En la voyant s’assoupir, je commence moi-même à piquer du nez. Mais j’avais quand même envie de voir la suite des épisodes de notre série fétiche dans mon kigurumi Crocmou et entendre Liza ricaner tandis que Katsura se tortillerait de dégout sur les moments gores. Je n’ai personnellement pas eu le temps de voir grand-chose de tout ça, comme un épisode m’a suffi à m’endormir sur mon grand frère. Il a d’ailleurs été gentil et m’a ramenée dans mon lit et à ce qu’il parait, je me suis immédiatement mise à ronfler comme une bienheureuse. Des fois, il est pas totalement empoté et puis, je l’aime bien, ma petite famille, quand même.

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Coba




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MessageSujet: Re: UA tin-edge (surtout edge)    UA tin-edge (surtout edge)  - Page 2 Icon_minitimeLun 2 Sep - 14:26

Trouducs-OTP 7

HRP : Comme d'hab, on alterne les points de vue entre Zlatan et Lio, je vais mettre des rappels mais en gros, dans celui-ci, ça fait Zlatan/Lio/Zlatan/Lio, vala :V La première partie est un flash-back.
/!/ TW : paralysie du sommeil et abus familiaux, familles toxiques, PTSD-C, etc. /!/


A chaque fois, avant que ça ne lui arrive à l’improviste, Zlatan se dit que les paralysies du sommeil, ça n’est pas si terrible. Qu’à force, il connait ces hallucinations et les sensations oppressantes par cœur, qu’elles ne sont pas insurmontables. Sauf que ce n’est pas si facile. Se raisonner dans ces moments, se dire que rien ni personne n’est réellement en train de l’observer depuis un coin de sa chambre tandis qu’il est incapable de bouger ou de se réveiller… c’est impossible. Il a tenté de lire des choses, de se renseigner, Helène a même demandé à des collègues médecins et pour le moment, le meilleur moyen qu’il a pour faire passer ces crises est d’attendre que ça passer en souhaitant de toute ses forces de pouvoir se réveiller, trouver le moyen de bouger pour qu’une stimulation sensorielle le sorte finalement du cauchemar. Mais même quand c’est fini, la peur ne le quitte pas tout de suite, tout comme l’émotion qu’elle peut susciter. Il se reveille dans le noir, seul, vérifie toujours le coin de sa chambre pourtant vide où il lui avait vraiment vu quelque chose, senti une présence bien réelle. Il craint toujours d’être encore en plein délire en tendant la main pour allumer la lumière et se rassurer comme il le peut, car il n’a plus 10 ans. A 18 ans, il ne peut plus se trainer jusqu’à la chambre de sa mère pour s’y sentir plus en sécurité, même si Helène ne lui en tiendrait pas rigueur.

Zlatan parvient à reprendre une respiration normale en attrapant son portable à côté de la lampe. Une vidéo à la con, et les restes de son hallucination sur sa rétine ne seront qu’un mauvais souvenir. Mais cette nuit-là, le Eriksen n’était pas le seul à ne pas dormir. Il fut surpris de voir que Lionel lui avait envoyé un message, reçu il y a à peine 10 minutes.

Tu dors ?

D’ordinaire, Lionel dort depuis bien longtemps, passé deux heures du matin. Peut-être même s’était-t-il déjà rendormi. Mais comme cela ne lui ferait certainement pas de mal d’échanger un peu avec son ami, Zlatan lui répondit sans plus attendre.

Non. Ça va ?

Le portable vibra à nouveau dans la minute, le brun-châtain avait gardé ses yeux sur l’écran en attendant.

Désolé, je t’ai réveillé ? >_<
Non, tkt, jme suis réveillé à cause d’une paralysie de merde
Ah mince, ça va aller ? :S


Avant que son pote ne puisse renchérir au sujet de sa crise, Zlatan écrivit un autre message.

Oui oui, cpas grave. Pourquoi tu dors pas toi ?


Il attendit quelques minutes avant de recevoir la réponse de Lionel, non sans nourrir une certaine inquiétude au sujet du Roque-Lartigue.

Prise de tête avec les parents au dîner… je suis trop triste et en colère jvoudrais partir

Le Eriksen ne sut pas quoi répondre. Il avait mal au cœur pour Lionel, aimerait pouvoir le voir tout de suite et le consoler, simplement lui faire un câlin pour le réconfort car il ne pourrait pas lui offrir beaucoup plus que ça. Ne pas être tout le temps avec lui, ça lui pesait déjà de plus en plus, mais actuellement, on ne parlait pas de lui.

Si jtais pas en PLS jviendrais te chercher en moto tt de suite


Il avait écrit ça sans trop y penser, ne sachant pas qu’il serait rouge tomate en relisant ça le lendemain. Parce que oui, c’était très gay et à l’époque, Zlatan était au cœur de son déni et de son refoulement au sujet de ses sentiments pour le Roque-Lartigue.

Merci t’es trop mignon T^T


Si l’ambiance s’y était prêtée, ça aurait vraiment fait chaud au cœur de Zlatan de recevoir ça. Mais là, il était trop préoccupé pour y penser et chercha quoi dire à son ami en attendant, mais celui-ci prit les devants.

J’en ai marre qu’ils me rabaissent tout le temps en disant que je suis un idiot qui fait du cinéma pour rien >< Enfin je sais que c’est vrai mais bon, j’aimerais mieux qu’y m’encouragent
T’es pas idiot et tfais pas du cinéma. C’est eux qui devrait pas dire des trucs comme ça :/


Avec son état de fatigue, Zlatan essayait de mettre quand même les formes pour ne pas juste dire à son pote que « ta famille sont une belle bande de gros connards maltraitants ». Cela ne ferait que se braquer Lionel comme c’est déjà arrivé. Mais même avec les mots qu’ils avait choisi, le Eriksen craignait que ce soit encore « trop » pour son interlocuteur.

C’est gentil T^T

Probablement que le bleu voulait renchérir. L’ado fan d’occulte attendit un peu pour le laisser parler.

Enfin bon c’est qu’y ont appris pour le redoublement alors c’était ma fête… je suis la honte de la famille maintenant u_u


Lionel disait lui-même qu’il ne faisait pas d’efforts. Le Eriksen suspectait qu’il le faisait exprès car, évidemment, avec le niveau social et culturel de sa famille, que Lionel redouble c’est presque impensable. Et le bleu, même s’il se conforte dans l’idée qu’il est stupide et peut presque tout faire pour en persuader tout le monde (comme s’arranger pour redoubler) est bien loin d’être bête en réalité. Pour Zlatan, qui a la mauvaise habitude d’analyser un peu trop ses proches, il y a plusieurs explications possibles… soit Lionel a peur de finir le lycée parce que ses parents l’enverront probablement vers une voie qu’il n’aimera pas, soit il fait tout pour exceller dans son rôle d’ « imbécile de la famille » pour se démarquer. Probablement a-t-il compris que pour ses parents, cette image lui collerait toute sa vie à la peau, car il n’est pas « excellent » comme son grand frère ou ses vieux l’ont été. Alors, la seule solution qu’il a trouvé pour avoir sa place dans sa famille, pour attirer l’attention, c’est de jouer à l’idiot. Et Zlatan trouve ça extrêmement triste et inquiétant. Car il est clair que ça ne rendra jamais Lionel heureux que de ne faire que jouer ce rôle toute sa vie.

Tsais ta famille elle dit de la merde un peu souvent aussi

Le Roque-Lartigue ne réagit pas à cette dernière affirmation. Evidemment. Zlatan s’y attendait un peu. L’autre change toujours de sujet quand ils en arrivent là.

Ça me rend triste parce que finalement on ira pas à la fac ensemble aussi… T^T

Ça… le brun-châtain n’osait pas en parler mais depuis qu’il avait appris pour le redoublement, il n’était pas bien. L’année prochaine, ça ne serait surement plus pareil entre eux. Ils ne se verront plus tous les jours, ne pourront plus s’échanger des mots en cours, ne passeront plus leurs pauses de midi ensemble. Tout ce qui fait la présence si particulière de Lionel à ses côtés ne serait plus dans les mois à venir et cette simple pensée faisait se nouer la gorge de Zlatan. Malgré ça, il ne voulait pas d’avantage plomber l’ambiance en disant qu’il était déprimé par cette perspective et  se cacha derrière un optimisme forcé, car il se disait que c’est ça, que Lionel voulait entendre à ce moment là… pas ses lamentations d’amoureux transi qui s’ignorait.

Tkt on trouvera moyen de se voir même si on est plus dans la même classe ^^


La réaction joyeuse de Lionel aurait dû lui faire du bien, mais c’était l’inverse. Il avait l‘impression de lui mentir, de se mentir, de leur donner de faux espoirs.

Oui tu as raison !!

Non seulement il n’était pas moins attristé à présent, mais en plus, il sentait qu’il n’allait pas tarder à se rendormir, assommé qu’il était par la fatigue. Pourtant un nouveau message de Lionel le garda éveillé.

Merci d’être un super ami comme ça, ça m’a fait du bien de parler <3 Je m’endors donc je dois te laisser, mais j’ai hâte de te voir demain en cours ** Bonne nuit <3


Un an avant qu’il ne parlent finalement des sentiments qu’ils éprouvaient l’un pour l’autre, Zlatan ne s’était jamais senti aussi proche de répondre un « je t’aime » à son meilleur ami. Sur le coup, il n’avait pas les mots mais s’était senti submergé par l’émotion et vraiment important aux yeux de l’autre adolescent, au moins aussi important que Lionel l’était déjà pour lui. Mais comme d’habitude, il ravala ses émotions qu’il trouvait « berk trop gênant le sentimentalisme yurk yurk » et resta plus neutre. Diantre, ce qu’il n’aimait pas ça.

De rien, quand tu veux pour parler. Et bonne nuit aussi ^^



***



J’aime pas les dossiers à rendre en fin d’année, c’est stressant et ça demande de se concentrer… Je suis resté au lycée avec Zlatan en support mental pour terminer ce gros DM d’histoire et je commence à en voir le bout. Je voulais terminer absolument ce soir car j’ai pu vraiment le choix, le rendu c’est demain matin. Mais du coup j’ai un peu réussi à baratiner mes parents en leur disant qu’il fallait VRAIMENT que je reste au CDI jusqu’à la fermeture pour bien terminer ça avec tous les documents. J’ai menti car je suis pas du tout au CDI mais au club manga (comme d’habitude) et la note sera probablement pas aussi bonne que j’ai assuré car ce DM est super dur, mais bon ! Quand j’ai commencé à chouiner par SMS que j’y arriverais jamais, le Eriksen est arrivé en mode agence tout risques pour m’aider avec ses anciens cours. Vu qu’il prenait pas trop de notes c’est pas ce qui a le plus aidé, mais bon, c’était toujours mieux que moi. Il m’a supporté pendant que je grognais et m’énervais tout seul de frustration sur ce fichu devoir. Faut dire qu’en sa présence, après des jours sans l’avoir vu, le DM m’est un peu sorti de la tête. Zlatan a vraiment été trop gentil et patient avec moi, franchement, je ne le mérite pas ! Mais maintenant que j’aboutis à la fin, que je relis un peu distraitement, qu’il est presque 18h… je le sens pas. C’est surement complètement pourri et je veux juste arrêter même s’il ne me manque qu’une conclusion à faire et qu’après, hop, on arrête et on va manger ! Parce que oui, quand même, si Zlat’ croit que je vais le laisser partir sans l’inviter quelque part après tout ça, alors il se fiche le doigt dans l’œil !

J’ai l’impression que ça fait bien trop longtemps qu’on n’a pas pu avoir un rencard tous les deux… bon, plus ou moins treize jours en fait… c’est que j’ai vraiment trop de trucs à faire en ce moment, y’a des rendus à l’approche du bac, les activités extra-scolaires, je dois aussi rattraper pleins de trucs au piano pour passer l’option musique et bref, dans ces périodes-là, Papa et Maman sont très, très réticents avec l’idée que je sorte au lieu de réviser et « préparer mon avenir ». Apparemment, il faut que toutes ces occupations ça me « forge le caractère » en vue des études supérieures et du monde du travail, car, dans ces environnements, de leurs mots « c’est manger les autres ou se faire manger » et donc, si je ne m’habitue pas à bosser à fond tout le temps maintenant, je ne m’en sortirais jamais…  Franchement… Y’a vraiment pas d’autres solutions… ? Je n’ai tellement pas envie d’être chez eux… Enfin… Papa gueule et parfois pire, maman me reproche en douce de pas assez travailler, c’est toujours comme ça. Je ne veux pas les contrarier car je sais que ça risque de finir mal. Je me sens coupable pour Zlatan, je ne voudrais pas qu’il ait l’impression que je le délaisse alors qu’on s’envoie des textos tout le temps… je ne veux pas non plus donner l’air de l’utiliser comme d’une béquille quand je galère et il y a aussi que… enfin, Zlatan a pu dire à sa mère pour nous, il savait qu’Helène serait super pour ça et qu’elle serait forcément de notre côté mais je ne pourrais jamais en dire autant de mes parents. Avec eux, il vaut mieux que je reste dans le placard à jamais. Plus j’y pense, plus j’ai peur, en réalité. Peur qu’ils m’empêchent de voir mon copain, qu’ils aillent lui faire des ennuis à lui et sa maman, qu’ils m’envoient à l’étranger, bref, qu’ils fassent tout pour que jamais je ne puisse plus le croiser. Même pour l’an prochain, je redoute ce qui va se passer pour Zlatan et moi… est-ce que je vais partir dans une fac ou une école qui sera trop loin… ? Je ne veux pas partir loin de lui, même si je pense pouvoir supporter une relation à distance ça me rend triste car je ne l’aurais pas vraiment choisi. Je préférerais encore planter ce DM et redoubler une fois de plus pour retarder. Mais Papa et Maman ne me laisseront pas faire ça. Je suis bloqué dans tous les cas. Muuuuuuh… Je veux penser à autre chose !

Je m’avachis sur la table, me remets à geindre en posant mon front sur ma feuille de notes. Zlatan, qui est assis sur la table du club manga, les pieds reposant sur la chaise à mes côtés, lève les yeux de son portable et m’observe.

« Je craaaaaaaaaaaaaaaaque ! »

Me mis-je à gémir en me roulant contre le papier posé devant mon laptop où je termine de rédiger. En m’arrêtant sur le côté, mon regard remonte vers le visage de mon ami qui me sourit en coin, l’air compatissant. Il se penche vers l’écran de l’ordi portable.

« Y te reste quoi ? »


Demande-t-il en observant un peu le fichier word. Je grogne et ferais presque des bulles de bave de rage sur ma feuille, contrarié que je suis.

« La conclusion… »

Marmonnais-je en me redressant. Je pose mes mains puis mon front contre la cuisse de mon petit ami et prend sa main libre pour la glisser dans mes cheveux. Sa cuisse et sa main sont chaudes, ça me détend. Déjà que j’ai du attendre toute la journée que la salle du club se vide pour être plus près de lui, lui donner des gratouilles et en recevoir… Je veux rester là et m’endormir. Mais Zlatan arrête ses caresses après peu de temps. Je lui lance des regards suppliants… j’ai tellement envie de lui faire des câlins tout le reste de la soirée, de manger avec lui, jouer à deux jeux vidéos en racontant des bêtises, de me blottir sous la couette avec lui faire des bisous en lui disant à quel point il m’a manqué, que je l’adore et le trouve génial.

« Oh, aller, c’est rien. Fais juste 5 ou 10 lignes et ce sera très bien. »


J’émets un « HHHHRRRRRRRMMMMM » lassé et me retire de sa cuisse pour retourner le front contre la vieille table du club. Zlatan se penche sur moi de nouveau et se met à parler à voix basse.

« Hé. Promis, t’auras tous les bisous et les câlins que tu veux quand t’auras terminé. »


Ah ! Là, ça m’intéresse ! Mais pourquoi pas maintenant… ? Je me redresse et envoie un regard plus malicieux.

« Quoi comme bisous ? »

Demandais-je avec un petit air de défi qui ne manque pas d’amuser mon copain. Il hausse les épaules et retourne sur son portable sans perdre son sourire en coin.

« B-bah, ce que tu veux. »

Ooooooh… C’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd ! Je me concentre sur ma page word, tout d’un coup bien requinqué… oui, je vais y arriver, je vais vaincre ce fichu DM ! Après quelques minutes de réflexion, je me remets à écrire. Mes doigts s’emballent sur le clavier et je finis enfin par pondre ces quelques lignes restantes. Je saute de ma chaise, triomphant et commence à fanfaronner dans la pièce pendant que Zlatan jette un œil à l’écran et a l’air de me dire que c’est assez. J’enregistre immédiatement le fichier mais je ne perds pas le nord et j’ai déjà totalement oublié le DM. J’ai le droit à une récompense, il me semble ! Je m’arrête devant mon copain, retire la chaise de sous ses pieds et prend sa place en me penchant vers le brun. Il est assis sur le bord de la table et moi debout en face de lui, les mains posées de part et d’autres de son corps. Il me renvoie mes sourires et je craque. Il est tellement craquant… je sais que je manque de vocabulaire mais, j’y peux rien, c’est comme ça. On ne dit rien pendant quelques instants. J’ai terriblement envie de l’embrasser et mon estomac se réchauffe quand je peux deviner dans sa manière de me regarder qu’il en a autant envie que moi. On est en manque, c’est clair, mais il faut dire que les occasions sont un peu limitées… pas question qu’on le fasse dehors car on ne voudrait pas que tout le monde sache (et par extension, mes parents) et parce qu’on n’aime pas trop ce genre de démonstrations publiques d’affection du coup, on doit attendre d’être le plus souvent chez Zlatan pour s’embrasser. Ça me manque et… je dois bien avouer que ces temps-ci, une ou deux fois, à force de pas se voir, nos SMS ne passent pas très loin de devenir un peu plus osés. C’est marrant de se chauffer comme ça par écrit, ça m’amuse et j’aime beaucoup découvrir ce genre de trucs avec lui, je n’avais jamais fait ça avant, mais, ça ne vaut pas les moments où on se retrouve tous les deux. En ce moment, mon cœur s’emballe et je ne peux m’empêcher de sourire comme un idiot. Je me rapproche encore en me plaçant entre ses jambes et entoure sa taille avec mes bras, blottissant ma tête dans son cou. Il fait rapidement de même et me serre à son tour. Je respire son odeur, ses cheveux. Ça fait des semaines que je ne m’étais pas senti si bien, j’ai l’impression que je peux oublier mes soucis en restant ainsi. Je veux profiter de sa chaleur, de ses moues et de ses rires… Je sors de son cou et l’observe à nouveau.

« Alors, je peux avoir mon bisou ? »


Je suis encore un peu joueur car je sais qu’il aime bien ça et que ça va le faire rire. J’avais raison comme il recommence à m’observer avec son sourire un peu provocateur. Il penche la tête sur le côté, se donne à son tour des airs faussement arrogants, mais je vois bien qu’il rougit et qu’il a l’air impatient.

« Bah, c’est quand tu veux, hein, j’t'attends. »

Comme d’habitude, monsieur aime attendre qu’on vienne le gâter. Ça tombe bien, j’adore le gâter. Mes mains se déplacent avec lenteur jusqu’à ses hanches et les siennes s’invitent autour de mon cou. Je frissonne et avale ma salive. Je suis mesmérisé par cette situation, par ces regards échangés, par le fait que cela fait trop longtemps que je n’ai pas pu sentir ses lèvres contre les miennes, du moins, notre bisou pour se dire bonjour il y a quelques heures qu’on s’est pressés à échanger parce qu’il y avait encore des gens hors de la salle, ne m’avait pas suffi et je crois qu’à Zlatan non plus. Aussi, je ne perds plus de temps et lèche brièvement mes lèvres juste avant de les poser contre les siennes.


***



Lio est toujours très enthousiaste quand il vient m’embrasser, même si ça le rend maladroit, c’est agréable et rafraichissant. Il se donne du mal et j’adore ce côté curieux et enjoué… parfois un peu trop mais il fait toujours attention à respecter mes limites dès qu’il s’y frotte et en conséquence de ça, il s’améliore clairement quand il s’agit de m’embrasser. De toute manière, c’est pas comme si j’avais vraiment de limites, en ce moment, ça fait 13 jours (bah, oui, j’ai compté) que j’attends ça et ça m’a paru très long. Dès que j’ai senti ses lèvres contre les miennes, je n’ai pas retenu un soupir et mes bras ont entouré son cou et ses épaules de plus belle. L’envie d’apaiser le manque que l’absence de contact physique a créé entre nous me fait le serrer plus fort, me rend impatient. Et je crois que c’est pareil pour lui car c’est sans grande surprise que je le sens ouvrir sa bouche contre la mienne et se faire très vite plus pressant. Ça me plait. Je soupire et reprend mon souffle, remonte une main dans ses cheveux, contre sa nuque, l’invitant à rester contre moi. Quand mes doigts passent contre son échine, ses mains se pressent un peu plus contre ma taille et il frisonne avant de repartir caresser tendrement ma langue avec la sienne. Il prend son temps et je trouve ça encore plus grisant. Lionel semble hésiter à se coller un peu plus contre moi mais je n’ai aucune envie qu’il s’éloigne tout de suite. J’ouvre les yeux quand il se détache la première fois. Il est tout rouge et en le voyant ainsi, je me rends compte que j’ai chaud également. Malgré tout, je tire avec douceur son poignet pour lui signifier qu’on peut continuer s’il le veut et le bleu revient contre ma bouche de plus belle. Une de mes mains entoure son dos pour qu’il se colle complètement contre moi. J’ai l’impression de sentir son cœur palpiter contre le mien et sens poindre le désir dans mon estomac. Ses mains caressent mes flancs, je fais de même contre le creux de son dos et des frissons brulants m’envahissent lorsque je sens ses doigts descendre contre mes cuisses, j’ai envie de plus. Mais quand j’entrouvre les yeux à nouveau, je me rends bien vite compte que ce n’est ni l’endroit, ni le moment et ça provoque chez moi l’effet d’une douche d’eau glacée. La vue des photos d’Olaf et Julianne en cosplay sur les murs sont, sans offense, radicaux pour me débarrasser de toute forme d’excitation. Oh bordel, le malaise, que c’est gênant…

Je ne sais tout d’un coup plus où me mettre… à quoi est-ce que je pensais, dans un lieu pareil. Je sais que Lio m’a beaucoup manqué, m’enfin, quand même, de là à oublier où on se trouve ! J’ai un peu honte, mais les baisers devenus plus chastes que Lionel dépose sur ma joue m’apaisent alors que mon cœur bat au moins à 200 à l’heure. Nous continuons nos câlins dans le silence, la chaleur envahissant mes membres achève de s’atténuer. Mais, je repense à ce qui vient de se passer, aux SMS qu’on s’est envoyé ces dernières semaines… J’ai de plus en plus envie de lui, difficile de le nier. Mais en même temps, je flippe. Je ne voudrais pas mal m’y prendre ou même… enfin, même si j’ai confiance en Lio, mais... c’est ridicule, mais j’ai peur qu’en me voyant à poil, il soit totalement refroidi. J’avais pas ce problème avant lui, enfin, j’arrivais à passer outre. Je sais pas si c’est que notre relation s’est complexifiée avec le temps, qu’il est sans doute la personne qui me connait le plus intimement, qui fait que j’ai à ce point peur de le décevoir ou autre chose. Peut-être juste mes sales souvenirs de ce qui s’est passé au collège qui ont décidé que c’était le moment de remonter pour me foutre la pression et le malaise. En repensant à ce qui vient de se passer et au fait qu’on ira peut-être chez moi après manger, je me mets à appréhender bêtement… est-ce qu’on va reprendre où on s’était arrêtés et coucher ensemble… ? Est-ce que c’est ce que veut Lionel… ? Mon cœur s’affole car je suis clairement pas préparé à ça et je commence à baliser sur l’aspect matériel. Je sais même plus s’y me reste des capotes, du gel et des mouchoirs ! Euhm. Du calme. Je crois que je m’enflamme pour un truc que je ne serais de toute façon jamais obligé à faire. Je connais assez mon copain pour savoir que ce n’est pas du tout son genre de me sauter dessus sans mon consentement… ce constat me détend un peu. Mais, bah, ouais, j’ai entièrement confiance en lui, on est de plus en plus proches et j’aimerais aussi que ce soit le cas physiquement. Enfin, à condition qu’il le veuille aussi. Et probablement pas encore tout de suite. Je sais que je viens de dire que j’avais envie de lui, mais, maintenant que ça devient un peu concret dans mon esprit, je n’en sais trop rien. Enfin, si, je le trouve toujours désirable, mais… pour le moment, je préfère attendre car j’ai trop peur de le décevoir.

Puis, en vrai, je crois pas que mon copain pense à tout ça en ce moment… Je ne saurais pas dire quelles opinions il a sur cette question, on n’a jamais vraiment parlé de ça entre nous. Enfin, si, mais, personnellement c’est pas trop mon genre de raconter en détails ce genre de trucs, même à mon meilleur ami ou mon cousin (on m’a déjà dit que j’étais coincé mais, hé, c’est pas ma faute si les gens sont impudiques). C’est pas comme si y’avait beaucoup de trucs à raconter. Puis pour Lionel, bah, la question du sexe a l’air un peu particulière pour lui. Enfin, vu sa famille il est peut-être pas très bien informé mais en même temps, il est curieux et il m’a déjà posé des questions assez inattendues « juste pour savoir » et il lit des trucs que je trouve parfois vachement osés et bizarres. Je vois pas trop comment on peut être horny pour des trucs à tentacules ou des hybrides aliens à gros boobs (enfin, tout le monde aime les boobs, mais c’est pas la question). Ou alors c’est que je suis choquable facilement. Aussi, il alterne un peu entre un côté « le sexe ça m’attire pas trop mais les gens y disent que c’est trop bien et important dans un couple mais moi je trouve ça un peu dégueu la manière dont y en parlent » et des propos parfois très idéalisant de la chose. Son expérience de la chose ne s’est malheureusement pas forcément bien passée non plus, d’après ce que j’ai pu comprendre. Je n’ai pas eu autant de malchance à mon niveau, mais avec le topo de ma mère infirmière et pas gênée sur le sujet, j’étais embarrassé mais pas complètement paumé, au moins. Au moment où elle m’a donné les explications et des documents j’avais envie de sauter par la fenêtre (elle aurait été capable de m’attacher à ma chaise, si j’avais fui), mais aujourd’hui, je ne me plains pas. Bref pourquoi je pense à tout ça, moi hein ?! Je m’emballe et clairement, je crois pas que ce soit vraiment le moment ! Je suis un peu trop intimidé pour penser à faire ça avec Lio pour le moment et je veux pas qu’il se sente forcé. Enfin. Euh. Voila, quoi.


***



Mon cœur bat encore fort tandis que je tiens mon copain dans mes bras et continue de lui gratouiller le dos. J’ai envie de le serrer contre moi sans plus bouger encore des heures. Je sais cependant qu’il nous faudra partir d’ici dans très peu de temps, histoire de sortir du campus pour aller manger. Mais ça signifie se décoller et patienter au moins une heure avant de pouvoir enlacer et embrasser Zlatan de nouveau. Sentir sa chaleur, lui faire des bisous et le voir fermer les yeux, soupirer lorsque je l’effleure dans ces moments, j’en voudrais plus. J’ai du mal à résister à embrasser son cou et sa joue maintenant que je suis lové contre lui et c’est là que je remarque que le Eriksen n’est plus aussi détendu que tantôt. J’entre-ouvre les yeux et m’éloigne un peu, toujours enlacé avec lui. Zlat’ me semble un peu ailleurs et je le connais assez pour avoir l’impression qu’il n’est pas tout à fait serein.

« Hm… Zlat… ? Ça va… ? »


Le brun dévie doucement son regard vers moi et je le vois s’empourprer soudainement avant de se remettre à regarder le sol.

« Oui… c’est… c’est rien. »


Après une courte pause, il reprend.

« Quand je te disais que t’aurais un bisou, je, euhm… m’attendais pas à ce que ça devienne intense comme ça. »


Il échappa un court rire gêné. Intense… ? Oui, j’imagine que ça l’était. C’était excitant, j’avais envie de tester, de goûter plus à ce genre de contact que d’habitude, mais… est-ce que lui, ça l’a dérangé ?

« Oui, enfin… Tu… J’en ai un peu trop fait ? »


Zlatan se met à secouer négativement la tête.

« N-non… Mais… c’est pas vraiment le bon endroit. »


Je regarde autour de moi lâche un « oh… » avec une moue un peu débile et on partage un nouveau rire fort embarrassé. C’est vrai, ça, j’avais un peu oublié où on se trouvait… Si le concierge passait par là et nous trouvait dans cette position, je ne crois pas qu’il se contenterait d’aucune explication. Je m’éloigne donc doucement et cesse de coller complètement l’étudiant qui descend de sa table pour entreprendre de ranger les chaises. Je range enfin mon ordinateur et fais mon sac pour me préparer à partir. Un silence s’est installé pour une raison que je ne m’explique pas trop. Ce n’est pas que c’est gênant, mais… c’est un peu particulier. J’ai l’impression que Zlatan est en train de se prendre le chou sur quelque chose, il a sa tête de quand quelque chose le met mal à l’aise. Quand on sort enfin de la salle du club puis du bâtiment, on n’a toujours rien dit et je m’inquiète un peu.

« Tu… tu es sûr que je t’ai pas gêné… ? »


L’interrogeais-je, confus par ce mutisme soudain chez mon petit ami. Il a l’air de réfléchir à quelque chose, peut-être que ce n’est pas en rapport avec ce qui s’est passé, après tout. Il se tourne à moitié vers moi, n’osant visiblement pas me regarder en face, ouvre la bouche, mais la referme et hésite à parler.

« Nan, je, euh… J’crois juste que c’est peut-être assez d’émotions pour, euh, pour aujourd’hui… hein ? Hahaha. »


Je ne sais pas quoi penser de ce qu’il raconte. Nous sommes sortis de l’enceinte de l’établissement, désormais et il n’y a plus personne. Je m’autorise à effleurer la main de Zlatan avec la mienne en espérant l’apaiser. J’aimerais être un peu moins lent pour mieux comprendre… est-ce que j’ai été trop loin mais il ne veut pas me dire ? J’ai peut-être abusé ? Est-ce que j’ai eu les mains baladeuses, enfin, peut-être trop pour lui ? Je n’en sais rien, mais c’est vrai que parfois, même si je demande l’autorisation, je peux être maladroit et me laisser aller.

« Dis… tu sais, ça a l’air de te plaire quand je te touche et j’adore ça, mais… si ça te mettait mal à l’aise, tu me le dirais, hein… ? Promis, j’aurais arrêté tout de suite si ça te plaisait pas ! »


C’est vrai, il a dû remarquer que j’aime le toucher, que je deviens très tactile avec lui quand on est seuls, parce que je suis curieux, j’ai envie de savoir ce que ça me fait et ce que ça lui fait. Pour le coup... j’ai du mal à voir les limites si on ne me les dit pas clairement. En l’occurrence, j’étais surtout curieux, mais j’ai du mal à savoir quand mes gestes peuvent avoir l’air d’être… enfin, d’aller au-delà de la curiosité ? Maintenant que j’y pense et vu ce qu’il a dit, peut-être que mon baiser et mes caresses lui ont paru trop « chaudes » par rapport à ses limites à lui. Maintenant que j’y réfléchis, une réalisation me percute : je pensais pas à ce qu’on couche ensemble après ou rien ! Ça, vraiment, je suis pas vraiment… je crois pas être prêt à l’envisager, mais après réflexion, j’ai peut-être envoyé les mauvais signaux à Zlatan, entre les SMS et ce qui vient de se passer. L’idée ne me déplait pas, en soi, mais je ne crois pas être prêt émotionnellement. Mais je ne veux pas le frustrer non plus. Aujourd’hui, c’est juste que… j’avais très envie de sentir sa chaleur, de le toucher, de voir ce qui lui fait plaisir, bref, comment je pouvais le dorloter un peu car ça me fait énormément de bien d’être ainsi proche de lui et de voir qu’il a autant envie que moi de cette proximité. Dans mon esprit, ça n’avait rien de sexuel et je suis un peu trop fatigué ces derniers temps pour envisager sérieusement de le faire avec le Erisken… mais lui l’a peut-être vécu et interprété différemment.

« Je sais, c’est pas ça, hein… »


Mais alors, qu’est-ce que c’est… ? Il m’inquiète, j’ai l’impression que j’ai fait quelque chose qui l’a blessé.

« C’est… je sais pas trop, en fait, c’est… j’préfère qu’on en reparle une autre fois, c’est pas trop l’endroit. »

Il n’arrive pas bien à l’expliquer lui-même, apparemment. Je sens aussi qu’il veut un peu éviter le sujet pour des raisons qui m’échappent. Il observe autour de nous en arrivant au niveau de l’abri-bus puis se penche timidement vers moi pour prendre ma main dans la sienne.

« C’est vraiment pas ta faute. Mais… on refera ça une autre fois, hein… ? »


Il n’y a aucune urgence, au moins on a l’air d’accord là-dessus. Mais en voyant son air soucieux, je ne pense plus vraiment à ce qui s’est passé et je ne peux m’empêcher d’être inquiet. Je crois qu’en rapport avec le fait qu’on commence de plus en plus se rapprocher physiquement, Zlatan balise sur quelque chose… quelque chose qui le dérange mais qu’il ne veut pas que je sache. Sur le coup, je vois bien qu’il n’est pas confortable avec le fait d’être plus questionné, alors je lui fiche la paix. Mais je ne peux m’empêcher de me dire que peut-être, il y a quelque chose pour laquelle il ne me fait pas entièrement confiance. J’ai l’impression de lui dire presque tout et je ne lui demanderais jamais de me rendre la pareille mais… quand on en vient aux choses qui l’attristent ou seraient susceptible de le contrarier ou de le fragiliser, mon copain se braque assez souvent. Je le connais assez pour avoir constaté qu’il est ainsi quand on s’approche de dossiers un peu sensibles et je peux le comprendre, c’est comme moi quand il gratte un peu trop la surface en ce qui concerne ma relation avec ses parents, surtout mon père. Chacun a son jardin secret et je ne lui demanderais jamais de tout me dire… mais je ne veux pas prendre le risque de faire quelque chose qui le blesserait ou lui rappelait de sales souvenirs.

Mon ami ne dit rien mais je sens qu’il aimerait qu’on passe à un autre sujet. Je tente donc de faire fi de ma fixette sur mes inquiétudes pour parler d’autre chose et faire quelques blagues au sujet de ce qu’on pourrait manger. Je lui parle aussi du fait qu’il ne reste plus beaucoup de temps avant que j’en ai fini avec les examens, qu’il y aura plusieurs week-end où mes parents seront en déplacements après ça… Puis j’aborde le sujet de ma dernière rencontre avec Riku et du concert qui s’annonce et suis assez surpris qu’il semble aussi intéressé, lui qui n’est pas fan des lieux trop bruyants et passants. Je suis content que ça le botte dans tous les cas, cette perspective de prendre cette occasion pour sortir ensemble et voir des gens. Je lui rappelle bien sûr qu’il n’a pas à se forcer et donc il me fustige en maugréant qu’il est assez grand pour savoir ce qu’il veut. C’est vrai, je devrais pas le materner comme ça tout le temps. Finalement, on a fini la soirée avec un pizza chez Zlat’, comme d’habitude. On a partagé avec Helène au passage, évidemment. Elle m’a fait de grands sourire et j’ai senti mon copain tout gêné, sûrement car sa mère est au courant pour nous et donc… c’est vrai que ça fait bizarre, mais c’est vraiment réconfortant de se retrouver à un endroit où on sait qu’on est 100% safe vis-à-vis de notre relation. Ça m’a vraiment redonné du courage et beaucoup d’espoir pour les semaines à venir. Je n’ai pas pu rester la nuit, car il me fallait rentrer avant mes parents le soir, histoire qu’ils ne se doutent de rien, mais on a pu avoir notre dose de câlins… Plus que une semaine et demi et je pourrais finalement souffler avant les examens finaux, durant les absences prévues de mes parents qui vont aller avec Hanson faire leurs affaires à l’étranger. Faudrait savoir, quand même, soi ils me surveillent de manière insistante, soient ils me laissent seul à la maison (pas livré à moi-même non plus, hein), ça reste bizarre… mais j’imagine que l’essentiel, c’est que ça soit angoissant, que ça continue de me foutre la pression. Des fois j’en viens presque à oublier comme cette pression peut être intense et inconfortable. Ça devient trop, j’aimerais que ça s’arrête et ne plus jamais vivre ça. Je me demande quand est-ce que je pourrais en finir avec ça, quand est-ce que je ne leur serais plus redevable… Peut-être que je devrais réfléchir à ça. Au moyen de me libérer de tout ça, à l’alternative de partir. Mais… pour le moment, je ne veux pas y penser, je veux juste profiter d’être dans un endroit où des gens me veulent du bien et m’acceptent comme je suis. J’espère qu’un jour, je serais entouré de personnes comme Zlatan et sa mère. Même si elles ne sont qu’une ou deux, ça n’a pas d’importance, je commence à comprendre que ce qui est important, c’est d’avoir un endroit où l’on peut être en paix avec soi et d’autres personnes.
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Coba




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MessageSujet: Re: UA tin-edge (surtout edge)    UA tin-edge (surtout edge)  - Page 2 Icon_minitimeVen 6 Sep - 16:27

Alex II / Olaf II


/!/ TW : abus parentaux/familiaux, manipulation affective, perversion narcissique et comportements toxiques, TCA, comportement auto-destructeurs, bref c'est très très angsty et drama, faites gaffes :V /!/

« Et une bouchée pour papa… »

Alexander surprit son grand frère à soupirer lourdement tandis que leur paternel nourissait ses poissons adorés dans leur énorme aquarium avec une tendresse dont il n’avait pas autant fait preuve avec eux. Le blond haussa les épaules en croisant le regard de son frangin, après tout, ils étaient habitués à ce cinéma qui était plutôt amusant quand on le regardait faire avec un peu de recul. Bon, il fallait aussi savoir rire jaune de sa propre situation, étant donné que les deux Griffin avaient pas mal soupé du caractère de leur père adoptif exigeant et contrôlant. Oh, Théodule les aimait surement un peu, après tout, il n’avait de cesse de faire en sorte qu’ils ne manquent jamais de rien, il en avait quand même quelque chose à faire de leur existence… Seulement ça ne changeait pas le fait qu’il était aussi un gros facho homophobe qui aimait un peu trop retrouver Sixtine Roque-Lartigue à la manif’ pour tous régulièrement. Ça entache un peu le tableau de famille… quoique, par vraiment, comme tous les Griffin de la génération de Théodule et celleux d’avant sont ainsi. On peut dire qu’il ne fait que respecter la tradition et Alexander ne put s’empêcher d’émettre un bref gloussement guttural amer à cette pensée qui lui fera réaliser que, non, son vieux ne changera probablement jamais.

Une fois qu’il eut fini de nourrir ses fichus vertébrés aquatiques exotiques (déjà qu’il s’était levé plus tôt pour s’occuper de ses carpes koi dans le jardin), Théodule alla se laver les mains et revint à la table avec ses fils pour finir son petit déjeuner, tout en fredonnant un air d’opera. Bien. Comme il était visiblement de très très bonne humeur, alors le blondin n’aurait pas droit à un énième sermon sur sa cravate et sa coupe de cheveux. Quoiqu’il se plaignait, mais, lui, au moins, à l’inverse d’Ellias, avait le droit à une certaine dose d’attention (même si c’était loin d’être positif) de la part du paternel. Et aussi pathétique que cela puisse paraître, il y tenait. Ce qui le mettait en conflit avec une grande partie de ce qui faisait son identité, notamment de genre mais également ses passions à l’exception du chant. Est-ce que chercher l’affection de son père tout en sachant que trainer avec Olaf, pratiquer le drag, chanter dans un groupe de glam metal ne ferait pas du tout plaisir à ce dernier, était confortable pour Alexander ? Pas du tout. C’était une des raisons principales pour lesquelles il déchargeait son malaise sur d’autres personnes. Et aussi car « Papa lui avait appris à faire ainsi ». Des bonnes mais surtout très mauvaise excuses. Mais au moins, contrairement à Ellias, il existait… un peu plus. Et il y tenait. Hors de question qu’il ne soit pas remarqué, que ce soit par son papa ou par le reste de son entourage. Par Olaf, par Lionel… pour nommer les personnes hors de sa famille qui semblaient encore réussir à le supporter. Et ça ne tient pas à grand-chose, contrairement à ce que le binoclard aux cheveux blonds se force à croire.

« Les enfants, vous n’avez pas oublié que je ne serais pas là jusqu’à lundi prochain ? »


Oh, aucun risque, tu n’as parlé que de ton fichu séminaire de théologie de reunion avec le petit Jesus de mes fesses depuis 3 semaines, papounet.

Pensa le cadet qui voyait bien dans le regard lassé d’Ellias que son ainé pensait plus ou moins pareil que lui. Les deux se contentèrent d’hocher la tête avec un « hm-hm » juste assez intéressé pour ne pas se faire fustiger à coup de sarcasme et de « mais roh je dis ça pour rire pas pour vous gronder faites pas cette tête ». Avant de finir son café, le paternel Griffin seul comme une révélation et sollicita Alexander en lui tapotant frénétiquement l’épaule.

« Oh, et avant que j’oublie ! »

…Qu’est-ce qu’il va me demander, là ? Pitié qu’y me donne pas un truc à faire ce week-end, j’avais prévu de sortir pour…

« Cette chère Sixtine Roque-Lartigue a besoin que son fils cadet révise absolument ce week-end quand elle et son époux seront en déplacement donc… je lui devais quelque chose et c’est un plaisir de faire quelque chose pour elle, donc… »


Pitié, Papounet, arrêtes de te persuader de ta fausse hétérosexualité en léchant le cul de la vioque Roque-Latrique.

« Bref, elle nous envoie Lionel et elle compte sur toi… nous comptons sur toi ! »

Même si le fait de devoir aider Lionel avec ses révisions n’enchantait guère Alexander, rien ne les obligeait à simplement réviser. En réalité, le blondin se réjouissait pas mal d’avoir le Roque-Lartigue pour lui pour quelques jours et comptait bien en profiter. Peu importe la pression que lui mettait Théodule pour plaire à la vieille de son ami d’enfance, Alex avait d’autres plans derrière la tête… Depuis quelques semaines qu’il faisait des cours de soutien en littérature à Lionel, il s’était retrouvé de plus en plus frustré. Parce qu’il avait encore un peu de respect pour le bleu pour ne pas s’immiscer dans ses affaires privées, surtout celles concernant une certaine grande asperge qui aime les blousons de cuir et les fantômes. ce qui ne veut pas dire qu'il se comportait décemment pour autant.

« Oh, aucun problème, Papounet, tu diras à Madame Roque-Lartigue que c’est un plaisir ! »


Il n’aurait pas pu mettre plus de sucre dans ses propos, à moins de vouloir rendre son père diabétique une bonne fois pour toute. Autant dire que Théodule fut ravi de la réponse de son filc cadet qui jouait le jeu. Ellias envoya un regard en coin confus à son petit frère, lui reconnaissant un sourire mielleux qui signifiait bien qu’il avait quelque chose derrière la tête.

« Bon… je compte sur vous pour faire en sorte que ce… enfin, que Lionel n’abuse pas de notre hospitalité, enfin, vous savez, il est un peu… simple. »

Et ça te rend tout chose d’avoir l’impression de faire ta BA dont tu pourras te vanter auprès du seigneur pendant ton séminaire, hein, Papounet.

« Cela va sans dire que je veux retrouver la maison dans le même état impeccable que je l’ai laissé. Et vous n’oublierez pas de nourrir Ginette et Oscar, et les carpes, hein ? »


Son ton était devenu plus autoritaire.

Ohlala, oui, on ne rigole pas avec les poissons, hein. Nous, on peut bien crever.

Sur ces dernières paroles, Théodule se leva, alla chercher les affaires qu’il n’avait pas encore mis dans sa voiture et s’apprêta à laisser la maison à ses fils.

« Oh, et bien entendu, je vous aime fort, mes fifils ! »


Ellias leva les yeux au ciel, toujours assis et dos  à son paternel, tandis qu’Alexander n’en finissait pas d’être le plus sucré possible.

« Nous aussi papounet chériiii ! »

Lança le blond, ce qui fit ricaner le commissaire-priseur avec candeur, puis les deux frères entendires la porte claquer. Ellias se détendit enfin en s’avachissant dans sa chaise et se mit à tapoter sur son téléphone. Il observa  d'un air pincé le blondinet qui avait l’air tout d’un coup de très bonne humeur.

« Qu’est-ce que tu mijotes ? »

Toujours à voir le mal partout, Ellias !

Il lui répondit par un énorme sourire, le genre de sourire qu’on aime pas trop voir sur le visage quelqu’un la nuit dans une ruelle sombre.

« Oh, rien, rien… »

Ellias était 90% du temps fatigué par son petit frère et son obsession d’attirer l’attention sur lui en permanence tout en voulant faire tout ce qu’il veut sans considération pour autrui. Cependant, il essayait de faire en sorte d’être solidaire avec lui au vu de leur situation familiale quelque peu inconfortable par moments. Mais de manière générale… Disons qu’il perdait patiente car le blondin se fichait pas mal du fait que son grand frère essaie désespérèment de l’empêcher de faire des énormes bêtises qui les mettrait bien dans la mouise. C’est bien ce qu’il craignait avec Lionel dans le coin… pas qu’Ellias n’aime pas Lionel : c’est plutôt l’inverse. Il ne pouvait s’empêcher d’éprouver de la compassion pour un autre gamin de riche à qui ses parents ne donnaient aucune chance car il n’est pas ce qu’ils espéraient. Mais, depuis toujours et encore plus depuis qu’Alex est en pleine adolescence, ce dernier faisait tout pour impressionner et attirer l’attention du Roque-Lartigue. Le pire, c’est qu’il niait tout en bloc.

« Ne sois pas comme ça, je ferais pas de bêtises ! Tu seras là pour me surveiller, mais je serais sage comme une image ! »


Lui assura Alexander sans perdre son rictus trop large pour être parfaitement sincère. Ellias leva les yeux au ciel tandis que lui et son petit frère rangeaient la table et la cuisine avant de partir pour les cours, avec la vieille Audi que Théodule avait désormais en dégout total car elle était « passée de mode » (alors qu’elle tournait encore comme une horloge, rien de surprenant quand on change d’auto tous les 2 ans).

Le jeune Griffin passa une journée à sourire comme un idiot et n’oublia pas d’envoyer des messages à Lionel pour lui rappeler le week-end qui s’en venait. Si son pote d’enfance n’eut pas l’air très enthousiaste dans ses messages, Alexander parvint à se persuader que le terminale était fou de joie et très heureux à l’idée de le voir. C’est tout guilleret qu’il arriva à la fin de la journée et fut ravi de sortir du campus habillé avec ses colliers-ceinture, ses chaines, ses ongles faits et vernis, ses piercings, ses crops-top assymétriques  et ses bottes fourrées, car pour quelques jours, son père ne pourrait pas le voir se dandiner ainsi et kiffer sa vie sapé comme jamais. Et il fut encore plus réjoui de pouvoir lancer des regards de mort et de lancer des réparties cinglantes à tous les cis het qui le regardaient d’une manière qui ne lui plaisait pas ou faisaient des commentaires sur sa dégaine. Ce genre d’attention ne lui donnait que plus envie de parader.

Après un petit tour au centre-ville pour faire un lèche vitrine, Alexander s’invita évidemment au bar LGBTIQ du coin, hors horaires d’ouverture, car il savait que Olaf serait là et il avait envie de lui partager sa bonne humeur du jour. Il allait surtout idéaliser sa vie et l’étaler sans se préoccuper de l’avis de son cousin. C’est ce qu’il fait, quand la moindre chose de bien arrive dans son existence somme toute bien vide et solitaire (il l’a cherché) de bully un peu trop riche pour se remettre ne serais-ce qu’un instant en question. Evidemment, il ne pensait pas du tout au fait que ces derniers temps, Olaf perdait patience avec lui, vis-à-vis de sa mauvaise foi permanente et de son attitude de diva fumiste durant les répétitions, car monsieur se croit le meilleur. Clairement, le cousin Nagel-Griffin n’avait pas l’air dans son assiette ni d’humeur en ce « jour où le seigneur est grand » comme l’avait appelle dramatiquement Alex. Quand la queen blonde rentra à grand coup de « la star apparaît » dans le bar, son ainé était occupé à mélanger du paracétamol dans un verre d’eau pour soulager un apparent mal de tête. Est-ce que cela empêcherait le Griffin de faire son numéro… ? Absolument pas. Il s’accouda au bar et commença à se prendre en photo et à admirer ses ongles en fredonnant, non sans se prendre des regards noirs de la part du plus vieux.

« T’as l’air anormalement jovial et chiant… »

Marmonna Olaf d’une voix pâteuse, en essuyant mollement des traces sur le bar avec son chiffon fétiche.

« Héhéhéhéééé ! »  

Le rire qui retentit dans le bar fit grimacer le brun aux longs cheveux. Il massa ses tempes douloureuses et préféra s’asseoir pour éviter que la nausée dûe au fait qu’il avait clairement trop bu la veille ne le fasse dégobiller de nouveau. Alexander continua, bien évidemment, de parler sans contrôler le volume de sa voix de crécelle. Cela donnait atrocement envie à Olaf de l’étrangler en resserrant son foutu collier au dernier cran.

« Devine qui a la maison pour le week-end et de la bonne compagnie en prime ? »


Olaf grogna et leva les yeux au ciel, déjà exaspéré. Il savait déjà de qui l’autre parlait. Car depuis un an, c’est TOUJOURS à propos de la même personne. A propos d’attirer l’attention de cette personne à n’importe quel prix, sans craindre de devenir carrément manipulateur et toxique.

« Oh, génial, tu vas faire une pyjama party avec Roque-Lartigue, Princesse ? »


Tourner autour du pot n’était pas dans l’emploi du temps d’Olaf, ce jour. Il avait très honnêtement envie de foutre l’autre dehors mais avait la flemme de se lever ou de crier.

« Pff.. qui a parlé de lui ? J’ai dit « bonne » compagnie, pas… »

Et bien sûr, il niait. Olaf en avait vraiment par-dessus la tête du cinéma de son jeune con de cousin. Pas seulement cette histoire de Lionel, mais simplement son attitude egocentrique insupportable, le fait qu’il se croyait tout permis en permanence, qu’il soit impoli avec les autres membres du groupe et habitués du bar, qu’il ne se sente pas la nécessité de faire preuve de la moindre solidarité envers ses adelphes LGBTIQ…

« Oh et si t’arrêtais ton char deux secondes ? » La queen aux cheveux sombres émit un gémissement tandis que sa tête le lançait quand il élevait la voix. « J’ai pas dormi cette nuit donc si tu veux me saouler avec tes histoires, sois honnête, au moins. »

Il regrettait amèrement d’avoir abusé la veille, de ne pas s’être réveillé chez lui le matin, d’avoir failli gerber dans le bus pour rentrer chez lui juste le temps de boire un café puis de se rendre au bar… tout ça parce qu’il voulait « profiter », pour une fois qu’il avait eu du temps à lui pour relâcher la pression. Il n’avait même pas un bon souvenir de la compagnie cette nuit. Ce n’était pas non plus un mauvais souvenir, mais il n’allait pas s’en faire une expérience d’anthologie.

« Ok, wow, fiou, pètes un coup, Olafounet. »


« Mauvaise idée dans mon état », aurait été tenté de maugréer la queen la plus âgée si elle avait été de meilleure humeur. A la place, elle ravala son agacement et s’avachit sur le comptoir en gromellant.

« Franchement, passes à autre chose, il t’aime peut-être bien mais tu l’intéresses pas comme ça. »


Il avait autre chose à faire que s’emmerder à tourner autour du pot. Visiblement, la réalité qu’il venait d’énoncer n’était pas du tout ce que la blondasse voulait entendre. Alexander échappa un soupir outré et se retourna vers Olaf dans un mouvement parfaitement chorégraphié, la jambe levée, pur terminé appuyé sur ses coudes, en face de son ainé.

« T’es du côté de qui, exactement ? C’est la moto d’Eriksen qui te rend toute chose, toi aussi ? »


Sn ton devenait de plus en plus agressif et irritant. Olaf tentait de ne pas s’en sentir affecté, mais avec sa gueule de bois, ça n’était pas évident.

« Franchement ? Du tien. Pour le moment. » Admit-il dans un soupir exaspéré. « Mais ça pourrait changer si t’arrêtes pas ton cirque. »
« De quoi tu parles… merci de ruiner l’ambiance ! »


Et pourtant, il savait parfaitement de quoi son interlocuteur parlait. De ses tentatives desespérées d’attirer l’attention en était agressif et toxique avec tout le monde, du fait qu’il voulait à tout prix se venger de Zlatan juste parce que ce dernier tourne un peu trop autour de son ami d’enfance à son gout, qu’il envoyait péter toutes personnes qui tentaient encore de lui mettre du plomb dans la cervelle, qu’il était aimable et poli que quand ça lui plaisait ou y était forcé… Bref, parce que plus le temps passait, plus il tournait aussi pénible que son paternel en voulant juste s’attirer les bonnes grâces et l’acceptation de ce dernier. Tout ça pour quoi ?

« Tu sais très bien. Tu veux juste foutre la merde. »
« Ahlala, tu me connais si bien… »


Et ça, Alexander l’admettait avec une impudence tout à fait décomplexée. Car de par sa position sociale, personne ne pouvait l’empêcher d’abuser de sa position, d’abuser d’autres personnes pour se défouler. Mais derrière les propos mielleux d’Alexander était en train de poindre une colère sourde, car on avait l’outrecuidance de le contredire avec des faits qu’il persistait à nier.

« Tu ferais mieux de foutre la paix à Lionel si tu l’aimes tant que ça. J’dis aussi ça pour toi. Pour que ça vous retombe pas sur la gueule à tous les deux. »

Pfff ! Si je l’aime ?! Balivernes ! J’aime personne, moi, à quoi ça sert de toute façon ?!

« T’es en train d’inventer ta vie, là. »

Retorqua-t-il, en recommençant à se prendre en photo afin de réchauffer son ego en train de se faire quelque peu descendre en flamme.

« Bah, fais ce que tu veux, mais va vraiment falloir que t’arrêtes de te croire tout permis et invincible juste parce que t’as eu 50 followers en plus en deux semaines. »


Evidemment, Olaf n’en savait fichtrement rien, en réalité. Même si ça pouvait très bien être une bonne raison pour le chanteur de se pavaner comme il le fait aujourd’hui, l’idée est simplement de lui dire de baisser un peu d’un ton s’il voulait continuer de pouvoir venir dans son bar.

« T’as compté, alors ? Faudrait arrêter de me stalker. »

Railla le plus jeune avec un sourire mauvais. Son ami le jaugea d’un œil tout aussi mauvais en retour.

« Je te « stalke » car t’es infoutu de te surveiller tout seul ! Oublies pas qui est ton père, tu sais, c’est le même qui a fait en sorte que je sois foutu dehors pour les mêmes raisons qui pourraient toi aussi te faire te retrouver à la rue. »

Et il me fait un sermon, maintenant… ah, super. C’est vrai que j’en ai pas assez de mes journées. Je fais bien ce que je veux. Mon père saura jamais, il a sa tête trop enfoncée dans son cul (avec son nez ça doit chatouiller), j’aurais jamais ce genre de soucis.

« Pffff, n’importe quoi, Dudule m’adore, jamais il ne… »


Il ne persuadait personne, pas même lui-même. Mais sa grande spécialité, c’était de se dire qu’i s’en sortait très bien, qu’il était absolument convainquant tout en se mentant à lui-même en permanence. Olaf échappa un long soupir exaspéré. Sa voix tremblait sous le coup de l’agacement et de la frustration accumulée au fil de cette conversation, et aussi en souvenir de ce qui s’était passé entre lui et Théodule il y a plusieurs années. Oh, non, il ne pardonnerait jamais et lui souhaitera toujours une mort lente et douloureuse. Même si son fils favori aux cheveux blonds était en train de se comporter comme le dernier des sacs à merde, Olaf était encore assez humain pour espérer qu’Alexander n’ait jamais à vivre ce qui lui est arrivé.

« Naaaaan, t’as raison, au fond, c’est un amour, il ne ferait pas ça a son fils ! Il s’en veut certainement pour moi d’ailleurs, on était tellement proches ! Du jour au lendemain il a décidé de faire de ma vie un enfer sans aucun scrupule… ça te concerne pas, donc t’as zappé ça aussi ? »

Olaf sentait sa voix s’emballer, sa gorge commencer à se nouer et la nausée qui remontait de son estomac. Vraiment, il préférait ne jamais évoquer tout ça, mais il espérait vainement que ça fasse un peu réagir Alexander dans son aveuglement. Il eut l’impression pendant un instant que ça fonctionnerait, comme le blondin fit une pause avant de reprendre, en apparence plus calme.

« …Bref, accouches, où tu veux en venir ? »


Olaf prit une grande inspiration, puis souhaita que ses paroles soient cette fois-ci véritablement enregistrées par son cousin arrogant.

« Tu fous la paix à Lionel, à Eriksen et t’arrêtes de regarder Rosenthal de travers. Roque-Lartigue a les mêmes soucis que toi avec ses vieux, tu pourrais faire preuve d’un peu de solidarité plutôt que penser qu’à son cul et à te venger de son mec. »

Oui, oui, révérend, j’irais aussi faire 3 Ave Maria et 5 Pater la prochaine fois que Papa Dudule m’enverra à la confession.

« Mais qui a dit que je… »


Cette fois Olaf ne lui laissa pas le temps de nier.

« Arrêtes de faire genre. » Ordonna-t-il en fusillant son interlocuteur du regard. Puis il croisa les bras sur son torse, remit sa mèche derrière son oreille. « …Après tu fais ce que tu veux… Mais faudra pas pleurer si personne te tend la main une fois que tu seras tout seul. »

Les deux soutinrent le regard de l’autre, sentant bien que s’ils en disaient plus, la situation risquait fortement de tourner à la bagarre. Alexander s’était décomposé et avait perdu son sourire l’espace de quelques secondes. Il savait. Oh, il ne savait que trop bien, qu’il était probablement déjà seul. Mais, bien sûr, ça lui demanderait tellement d’énergie de prendre du recul sur ses actions, ne serais-ce que pour prononcer la moindre excuse. Après quelques longues secondes passées dans une ambiance plus que tendue et désagréable, le blondin finit par se redresser. Il lâcha un long soupir et regarda son cousin de haut, l’air atrocement suffisant, comme s’il était totalement détaché et au-dessus de tout ce qui venait de se dire.

« Ok, m’man. »


Il haussa de nouveau les épaules. Son attitude débordait d’une condescendance défensive qui donnait envie de hurler à Olaf s’il n’avait pas déjà des renvois acides au fond de la gorge. Le plus vieux le savait déjà, que ce qui allait suivre allait être extrêmement déplaisant. Que ça n’allait certainement pas améliorer son état, étant donné que des tremblements désagréables animaient déjà son corps… aucun doute sur le fait que dès qu’il serait seul, la crise allait le mettre à terre sans ménagement. Oh, il savait où s’en allait cette conversation. Il aurait dû fermer la porte. Il aurait dû chasser Alexander depuis dix minutes au moins. Car, c’était forcé que ce dernier finisse par sortir des horreurs sans ciller, sans le quitter de son regard bleu glacé hautain.

« T’assumes juste pas de me dire que t’en as marre de moi car je sauve ton groupe de merde… mais je sais que maintenant, t’as d’autres priorités… comme ce ptit con qui assume pas sa transition, là, Rosenthal, ou… »

Olaf ne sait pas où il trouva la force de frapper le bar de toute ses forces, finalement à bout de patience. Après avoir coupé en plein laius son cousin qui l’observait maintenant complètement interloqué, choqué, même, de le voir enfin réagir ainsi. D’un geste rageur, Olaf indiqua la porte au plus jeune. Il manquait d’air, ses phrases en devenaient plus courtes, plus hachées.

« Sors de mon bar. Avant que je m’énerve vraiment. »


Alexander cligna des yeux, sincèrement confus par ce qu’il était en train de  se recevoir en pleine figure. Le rejet. De la part d’une personne pour qui il a une estime sincère, mais qu’il est incapable de traiter comme son égal pour autant. Oh, c’était sa faute, entièrement sa faute, il l’avait bien cherché. Et pourtant, le Griffin ne pouvait croire que c’était en train d’arriver.

« …Quoi ? »


Se risqua-t-il à demander, véritablement incapable de réagir normalement à ce qui lui faisait l’effet d’un violent coup dans l’estomac.

« Tu sors. De mon bar. Maintenant !! »


Lui vociféra alors, sans prévenir, le Nagel-Griffin, dont les yeux trahissaient le fait qu’il était fou de rage et au bord de la crise nerfs. Et pour une fois, Alex ne dit rien. Il se contenta de prendre son sac et de filer sans demander son reste. Sa cage thoracique le brûlait et il ne comprenait pas d’où venait soudain cette envie de pleurer maintenant qu’il sortait dehors.

Est-ce que je viens de… me faire dégager par l’abruti que je pensais être mon meilleur pote, là… ?


Si tant est qu'il sait vraiment ce que c'est que l'amitié. Il n’y croyait pas et accéléra le pas pour rentrer chez lui. Quelques mètres plus loin, Alex croisa Martin qu’il manqua de bousculer alors que ce dernier se rendait de toute évidence au bar. Le Rosenthal le regarda de travers le voyant presser le pas, puis poussa la porte. Le chanteur tenta d’ignorer quand la voix alarmée de Martin retentit depuis le bar en appelant le prénom de son cousin. Au lieu de se retrouver pour assumer ses conneries, il se mit à courir comme un dératé et ne s’arrêta qu’une fois devant la porte de la maison de paternel, cette énorme barraque tout près du centre ville, bien trop grande pour trois personnes. Bien trop angoissante pour faire office de refuge.

En entendant les pas précipités et paniqués de son frère monter jusqu’à sa chambre et les portes claquer, Ellias leva la tête de ses révisions et sortit dans le couloir. Il toqua doucement à la porte de son petit frère, mais n’entendit que des cris et le bruit que font des étagères quand on les jette par terre. Un instant pétrifié en imaginant la colère noire dans laquelle le binoclard devait être pour reverser sa précieuse bibliothèque.

« …A… Alex… ? Qu’est-ce qui se passe ? »


Finit-il par oser articuler quand le silence fut revenu, plus qu’inquiétant. Si son frère ne répondait pas, alors, là il ne faudra pas en vouloir à Ellias s’il entre sans demander car il commencerait à paniquer sérieusement.

« Dégages, toi ! Fous moi là paix !! »

« Au moins, il est vivant… » pensa le brun qui ne se détendit pas pour autant en entendant l’autre lui hurler dessus depuis sa chambre. La voix criarde était pourtant faible, tremblante. Des sanglots sonores se succédèrent aux cris et Ellias décida de laisser son frère tranquille, laissant cependant sa porte ouverte pour s’assurer de l’état de l’autre de temps en temps. Il ne lui apporterait pas le diner à sa porte non plus, mais ce n’est jamais rassurant d’assister à ce genre de scènes, même au travers d’une porte fermée et opaque.

Les mains crispées et tout son corps encore en train de trembler sous le coup de la colère et de la culpabilité qui venait finalement frapper sa conscience, Alexander était complètement perdu. Probablement l’avait-il mérité, en quelque sorte, probablement qu’on l’a prévenu des dizaines de fois… oui, on l’a prévenu des dizaines de fois. Qu’il était indécent, qu’il prenait tout le monde de haut, qu’il en devenait violent. Qu’il avait de sérieux problèmes. Ca lui donnait envie de faire comme avant, de se jeter dans la cuisine, manger tout ce qu’il y avait dans les placards pour le rendre ensuite… car il ne savait pas comment supporter ce qui se passait autrement.

Qu’est-ce qu’y veut en fait ? Que je sois solidaire, que j’arrête de vouloir toute l’attention pour moi, que je me mette à leur niveau, que je respecte Eriksen et Rosenthal ?! J’ai l’air d’avoir envie de finir comme cette fichu queen au rebut qui se ramollit avec l’âge ?!

S’il pense ça, c’est bien car il envie d’Olaf de pouvoir être désormais complètement indépendant. Car il savait que lui-même, au contraire, était prisonnier. Qu’avec son attitude déplorable, il ne faisait que s’emprisonner de plus en plus dans la solitude. Il le savait, que son cousin avait raison. Parce que ce dernier avait vécu le rejet qu’il craint tant bien avant lui. Hors de question qu’il se retrouve à vivre la même chose… Il se disait qu’il serait plus intelligent, qu’il arriverait à passer au-dessus de ça en jouant double jeu avec son père et avec les personnes qui sont prêtes à l’accepter comme il est… à condition qu’il accepte, lui aussi, d’apprendre. Apprendre qu’il ne sera ni le premier ni le dernier à traverser ce qu’il vit actuellement, apprendre à laisser les personnes qui le supportent encore être heureuses et indépendantes plutôt que vouloir à tous prix les garder pour lui seul. Tout apprendre. Mais pas ce soir. Ni demain… Ce soir, il a envie de se dire « jamais », « probablement jamais ». Mais avait-il vraiment envie de vivre ça à nouveau, de perdre ce qui l’a empêché de très mal tourner il y a à peine trois ans de cela ? Non. Plus jamais.
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Coba




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MessageSujet: Re: UA tin-edge (surtout edge)    UA tin-edge (surtout edge)  - Page 2 Icon_minitimeMer 11 Sep - 16:11

Martin IV

/!/ TW : crises d'angoisse, abus familiaux /!/

Assis par terre derrière le bar, Martin était encore sous le choc d’avoir trouvé le plus âgé en pleine panique et attendait que ce dernier revienne des toilettes où il était parti se laver les dents après ce qu’il avait rendu. Au moins, le barman s’était calmé et respirait normalement depuis quelques minutes. Le blondin ne savait pas exactement ce qui avait mis l’autre dans cet état mais en croisant Alexander avec un air franchement coupable juste en arrivant, il avait ses suspicions. D’autant plus qu’Olaf se plaint de plus en plus souvent de lui ces temps-ci. On pourrait être de mauvaise foi et se voiler la face en disant que de toute manière, le Nagel-Griffin se plaint toujours de tout le monde (ce qui ne serait pas faux) et en faire une excuse pour se dire qu’il en fait des tonnes. Mais, non. Martin ne connait que mal Alexander, mais le peu qu’il sait sur la diva de service lui suffit à ne pas vouloir faire copain-copain avec… et c’est sans parler des réflexions passives-agressives que l’autre binoclard aux ongles soignés lui glisse régulièrement. Très franchement, Martin ne comprend pas pourquoi Olaf le fréquente, même si c’est son cousin et qu’ils doivent avoir un passif qui explique leur relation. Le Rosenthal se massa l’arrête du nez en se demandant dans quel était serait le plus vieux s’il n’était pas passé au bar en ce début d’après-midi, juste pour passer le bonjour et se détendre dans le silence du lieu en buvant une grenadine avant de rentrer chez lui. Franchement pas très à l’aise avec tout ça, Martin avait besoin de se changer les idées. Si seulement Helmut répondait à ses messages… ils pourraient peut-être de nouveau avoir leurs débats de gros intellos sur leurs fandoms favoris (avant que le rencard du ciné ne survienne, ils étaient en plein débat sur Fire Emblem, Star Trek et Street Fighter). Mais le binoclard blond avait compris que ce n’était pas encore le moment. Le SMS le plus « complet » qu’il avait reçu de son crush depuis n’était qu’un « ok » en réponse à un (trop) long message d’excuse (normalement, Martin sait être concis, mais, pas cette fois). Le Rosenthal soupira et s’avachit encore plus sur le sol en regardant le plafond… diantre, Helmut lui manquait vraiment. Ses sourires en coin de petit con arrogant, ses grands yeux bleus, ses petites lunettes carrées, sa coupe de cheveux ridicule avec une raie sur le côté, son look de prep-nerd avec ses chemises trop repassées et maniaquement propres, tout ça, ça lui manquait réellement. En ayant ses pensées, le blondinet sentit son visage se réchauffer. Clairement, il était beaucoup plus accro qu’il ne voulait bien l’admettre en se la jouant détaché (depuis sa sortie avec Samaël, il est évident que personne n’y croit, néanmoins).

Le jeune blond fut interrompu par le retour d’Olaf dans le bar. Le brun bas de plafond avait repris des couleurs mais n’avait toujours pas l’air dans son assiette. Tandis qu’il se rapprochait du frigo derrière le bar pour trouver quelque chose à manger, Martin se releva et se rapprocha sans être vraiment capable de cacher son air alarmé.

« Hé… ça va mieux ? »

En voyant Olaf commencer à se goinfrer avec ses sandwich et le paquet de chips qu’il avait préparés, Martin fut plutôt rassuré et ses épaules purent se détendre tandis qu’il repassait de l’autre côté du bar. Olaf lui fit signe de se servir de ce qu’il voulait et donc, le Rosenthal ne se fit pas prier pour se servir un grand verre de grenadine avec des glaçons. D’humeur à détendre l’atmosphère et surtout, à relâcher a pression, Martin se mit à marmonner en s’appuyant sur un bras, tout en mélangeant son verre.

« Bordel, vous avez tous envie de me clamser dans les bras, dans ta famille, ces temps-ci… J’ai pas une tête de vierge Marie, pourtant… »

L’ironie dans ses paroles eut le mérite de faire marrer Olaf qui s’était assis en face de lui pour continuer de manger. Ce dernier répondit d’une voix toujours pâteuse, mais son humeur avait l’air de s’être un peu améliorée.

« Héhé, au moins, en clamsant, on pourrait éviter ce genre de crises… »


Martin lâcha un « roooh, arrêtes », comme il avait un peu du mal avec l’humour noir de l’autre. Tant mieux si ça le détendait, mais le blondin n’avait pas très envie que le barman, qu’il considère comme sa « queer-mom » (et il n’est pas le seul), meure. Le blondin gratta le bord du bar nerveusement avant de se remettre à parler.

« Tu veux… tu veux en parler ? »


En entenant cette question, Olaf regarda son interlocuteur avec des yeux ronds et s’arrêta de mâcher. Visiblement, il était fort surpris qu’on l’interroge de cette manière. Martin arqua un sourcil confus.

« …Quoi ? »

La queen aux cheveux sombre replaça sa mèche derrière son oreille et souffla du nez

« Rien, c’est juste que ça fait vachement longtemps qu’on m’a pas posé cette question. »


Martin resta interdit quelques secondes, ne partageant pas vraiment l’amusement désabusé de son vis-à-vis. Bon, certes, il est le premier à nier en bloc quand on lui propose de vider son sac, mais… Olaf croise beaucoup de gens, il est plutôt loin d’être asocial et donc, le nerd d’histoire de l’art aurait imaginé que son ainé ait des gens à qui parler de ses soucis.

« Ah… A ce point ? »

Si Martin avait l’air de s’inquièter un peu, le brun, lui, se contenta juste de hausser les épaules en essuyant avec précaution les miettes sur le bar.

« Bah… les risques du métier, j’imagine. Tu passes ton temps à écouter les gens parler de leurs soucis, c’est fascinant, hein, mais tu prends l’habitude de plus jamais prendre de temps pour toi-même. »


Le blond échappa un « Ah… » de réalisation. Il ne pensait pas entendre l’autre s’ouvrir de la sorte un jour, ni être plus ou moins lucide sur ce sujet. Quoiqu’en réalité, tout le monde (y compris Martin) a tellement l’habitude de voir Olaf derrière son bar et au service des gens qu’ils ne se posent plus vraiment la question « mais à qui Olaf peut-il se confier, lui ? ». Martin se sentit un peu un mauvais ami d’avoir pense que l’autre n’avait besoin de personne. Enfin, avant ce jour, le Rosenthal n’avait pas vraiment l’outrecuidance de considérer le Griffin-Nagel comme un ami, car il l’idéalisait. La queen qui s’occupe de ce bar depuis plusieurs années l’a inspiré à beaucoup d’égards lorsqu’il a commencé à se considérer trans, même s’il n’a pas encore fait d’annonce officielle, ne serais-ce que dans sa classe… enfin, il commence à y songer, mais ce n’est pas le sujet. Tout ça pour dire que voir Olaf dans cet état aujourd’hui avait changé la manière dont Martin le considérait, mais dans le bon sens, même si le binoclard réalisait qu’il l’avait probablement un peu déshumanisé en l’idéalisant jusqu’à ce jour. Evidemment que mêmes nos modèles ont leurs propres problèmes et font des conneries, ne peuvent plus gérer quand il en ont trop sur la patate.

« Qu’est-ce qui s’est passé… ? »


Finit-il par demander, comme l’autre n’avait pas vraiment exclu la possibilité de parler de ce qui lui avait provoqué une crise de panique tantôt.

« Bah, Alex. C’est un gros connard. »


Lâcha Olaf dans un soupir, après quelques secondes à chercher ses mots. Martin avait donc eu une bonne intuition. En même temps, ça tombait sous le sens.

Et y s’est barré comme un gros lâche… bordel, si je l’entends encore la ramener avec ses conneries y verra que mes prix de taekwondo existent pas que pour faire joli.


Même s’il ne put retenir un grognement sourd, Martin laissa son interlocuteur continuer.  

« Mais j’ai pas envie qu’y vive la même chose que son paternel m’a fait subir, alors… j’ai envie de le protéger, trop bon, trop con. »


Le plus âgé soupira longuement en remettant ses cheveux vers l’arrière, l’air affecté par ce qu’il relatait. Peu de gens savaient vraiment ce qui était arrivé à Olaf par le passé, car ce dernier n’aime pas manifestement pas parler de ce qu’il a vécu avant de bosser dans ce bar et de se lier de manière général au milieu associatif LGBTIQ. Enfin, de ce que sait Martin, le brun aurait été chassé de chez ses parents quand ces derniers auraient découvert qu’il est gay et son rattachement au milieu du drag. C’est malheureusement encore beaucoup trop commun. Mais pour le coup, le blondin ne pensait pas que le père d’Alex avait participé à tout ça. Pas que Martin ait la moindre sympathie pour un type connu pour se la donner sans aucun complexe aux manifs anti-gay, de toute manière.

« Y pense qu’à sa gueule et sa manière d’être… y lui ressemble de plus en plus. Depuis un temps, chaque fois que je le vois, j’ai des sales souvenirs qui remontent. »

Finit par dire Olaf en baissant le regard vers le bar. Cette histoire l’affectait apparemment toujours, même s’il se donnait l’air d’être passé au-dessus. En le voyant ainsi, Martin ne savait pas vraiment quoi lui dire pour qu’il se sentent mieux. Nerveusement, il mordilla le mélangeur de sa grenadine en faisant, d’un air embêté :

« Je… je sais pas quoi dire mais… »
« Bah, dis rien. »


Fit Olaf en haussant les épaules, pas vraiment dérangé. Martin pinça les lèvres. Effectivement, dire qu’il ne savait pas quoi dire n’apportait pas grand-chose à la conversation. Finalement, le barman lui sourit avec sincérité. L’essentiel, c’est que Martin avait été là. Dans l’état actuel d’Olaf, c’était déjà quelque chose d’important. Heureusement, même, qu’il était passé au bon moment. Pas que le plus âgé en serait mort, mais les choses ne se seraient pas mieux passées. Le métalleux aux cheveux noirs eut l’air un peu nostalgique… qui on lui avait dit il y a 1 an que ce petit gosse de riche de Rosenthal au look de prep-jock serait là pour lui dans ce genre de contexte, ça l’aurait bien fait marrer.

« J’vais demander à être remplacé ce soir, j’crois… »


Admit Olaf après avoir soupiré longuement pour se détendre. Martin cligna des yeux et força une expression faussement choquée, la main contre son cœur.

« Wah… Miracle. »


Nan, vraiment, il prend jamais de congé ce con. Tu m’étonnes que je finisse par le retrouver la tête dans un seau, après, rahlala… Bon, euh, d’accord, je suis mal placé pour causer, mais bon.

« Oh, ça va, hein. »

Rétorqua l’intéressé en se relevant pour aller ranger et nettoyer ses affaires puis passer quelques coups de téléphone. Martin se concentra sur sa grenadine et son téléphone en attendant que l’autre termine ses appels. Il regarda rapidement les réseaux sociaux. Riku et Lionel étaient en train de shitposter, comme d’habitude et partageaient des memes (pour son excuse, les deux ajoutaient plus ou moins tout le monde quand ils organisaient des fêtes et Martin faisait partie du « tout le monde »), sinon, il n’y avait pas grand-chose à voir… enfin, rien à part des actualités alarmantes qui donnaient envie au Rosenthal d’étrangler un ou deux politiciens.

Olaf eut bientôt terminé ses affaires et avait effectivement l’air soulagé. Apparement, son collègue Enzo allait le remplacer au bar et un autre, Emillio, serait là en renfort…

Me dites pas que ça veut dire que ce con fait le boulot de deux personnes…


Le Rosenthal s’efforça de ne pas poser de questions car le regard de son ami avait l’air de lui dire « don’t go in there ». En rangeant ce qu’il restait à remettre à sa place avant qu’il ne se prépare à partir, le Griffin-Nagel pestait déjà en se disant que le bar ne serais pas aussi propre que si lui s’en chargeait pour quand il reviendra. Alors que Martin s’était levé pour laver son verre et le ranger, Olaf se mit à vociférer sans prévenir.

« Et meeeerde !! »


Son interjection fit sursauter Martin qui manqua de ne pas réussir à rattraper son verre quand celui-ci lui glissa des mains. Le blondin lui grogna dessus en lui ordonnant de ne pas lui faire peur de cette manière. Puis, seulement après, il demanda des explications.

« Je devais aller donner un truc à Helmut avant de zapper ce soir… Mais j’crois que c’mort, là. »


En entendant le prénom de son crush, le Rosenthal tréssauta à nouveau. Ça commençait à faire beaucoup d’émotions. Tandis qu’Olaf grognait en se demandant comment il se débrouillerait avec cette histoire, Martin commença à le fixer tout en se faisant des films de midinette… Genre, arriver tel un bon prince ultra stylé avec sa veste en cuir, frapper à la porte, se faire ouvrir la porte par un Helmut qui a encore les cheveux mouillés en sortant de la douche, lui donner son dû, s’apprêter à partir et sentir la main du Nagel le retenir par le poignet, se retourner, et sauter au cou l’un de l’autre… Wah, il est grave, quand même. Sans qu’il ne se rende compte, son regard s’était mis à briller d’envie en s’imaginant se charger de la mission d’aller rapporter un truc au Nagel à la place d’Olaf qui était fatigué, car ça lui donnerait une occasion voir le visage de l’autre binoclard et échanger quelques mots. Puis… peut-être que, hors des cours, « Moumou » serait plus détendu. Son trouble passager n’échappa pas vraiment au plus âgé étant donné le blondin n’était pas des plus discrêts.

« …C’est quoi cette tronche ? »


Demanda Olaf en voyant les iris marrons remplis d’espoir du Rosenthal le fixer. Ce dernier se détourna en rosissant d’embarras et frotta frénétiquement le verre qu’il nettoyait. Le brun dû lui dire de se calmer car il ne voulait pas que la vaiselle soit rayée. Le visage d’Olaf ne tarda pas à afficher un rictus des plus taquins en voyant le plus jeune tenter d’échapper à la suite de cette conversations. En comprenant de quoi il retournait, il ne retint pas un « ohoho… » tout en plaçant un doigt sur son menton, surement pour se donner l’air un peu machiavélique.

« Ooooh… tu veux y aller à ma place ? »


Alors, oui, la réponse était « oui », évidemment. Sauf que Martin n’a pas envie de déranger Helmut juste pour un caprice non plus.

« Euh… euh… je crois pas qu’y m’accueille bien, il a juste répondu « ok » à mes derniers message d’excuses, je… je peux pas me ramener comme sans sans prévenir. »


Olaf eut l’air déjà satisfait que Martin ait présenté ses excuses et n’ait pas insisté. Il resta un instant pensif en regardant l’écran de son téléphone.

« T’inquiètes, je vais lui proposer et lui expliquer sans insister et sinon je lui rapporterais demain. »


Le Rosenthal tenta, bien vainement, de parlementer mais l’autre lui assura plusieurs fois qu’il n’allait pas forcer la main à Helmut et lui fit même vérifier les messages en question avant de les envoyer, au point de demander confirmation au Nagel plutôt deux fois qu’une. Le blondin avait quand même un peu le cul entre deux chaises… il voulait avoir l’occasion de revoir Helmut, mais ne voulait surtout pas qu’il se sente dérangé ou obligé de dire « oui » à son cousin. En soi, ça ne lui fait pas non plus changer ses plans, mais Martin se disait que, peut-être, l’idée de le revoir après l’épisode du ciné le stressait (même si ça remontait déjà à quelques semaines) bien plus que la perspective de voir son cousin comme il l’avait prévu.

Finalement, ce fut tout de même le Rosenthal qui se retrouvait devant la vieille grille de la maison des Nagel. Martin ne savait pas qu’il n’habitaient pas si loin l’un de l’autre, tous les deux un peu excentrés du centre ville, dans un coin du patelin où se rassemblaient de grandes et vieilles bâtisses de riches… seulement 20 minutes à pied ce n’est pas grand-chose et le blondin se faisait déjà des films dans lesquels il viendrait frapper en cachette à la fenêtre d’Helmut au coucher du soleil… enfin, bref, ses pensées s’emballaient encore. Le matheux avait confirmé à son cousin que ça ne lui posait pas de problème que ce soit le razibus blond à lunettes qui lui apporte ses affaires… des manuels oubliés chez Olaf dont i lavait besoin en vue des examens, apparemment. Cependant, en prévenant qu’il serait bientôt là dans son dernier message, Martin n’avait pas eu de réponse et resta donc planté un petit moment devait le portail noir dont la peinture s’écaillait. Attendre d’avantage ne semblait pas servir à grand-chose de toute manière.

Le binoclard poussa la porte en fer et grimaça en entendant son grincement résonner dans toute la rue. Maintenant que sa présence avait dû être notifiée par les habitants de la maison, le binoclard franchi la trentaine de mètres le séparant de l’entrée en faisant un peu de repérage… Il aperçu un grand jardin bien entretenu avec des bosquets de fleurs parfois désordonnés mais harmonieux, une petite serre à côté de ce qui semblait être un potager (visiblement, quelqu’un aimait jardiner, chez les Nagel, mais il n’a pas souvenir qu’Helmut lui ait dit avoir un gout pour ce genre d’activités). Son regard s’éleva vers la baraque en pierre grises claires anguleuses partiellement couverte de vigne vierge. Quatre grandes fenêtres paraient la façade sur deux niveau, celles du rez-de-chaussée entourant la porte d’entrée symétriquement. Le vieux chemin de dalles conduisant vers l’entrée se séparait à quelques mètres de la porte en trois branches, celle de gauche s’en allait vers ce qui semblait être un endroit où se garaient des voitures, si l’on en croit les traces sur la sol, tandis qu’à droite se trouvait le jardin.

Martin se trouva finalement devant la porte et sentit ses paumes devenir un peu moites lorsqu’il appuya sur la sonnette puis entendit retentir le « ding dong » à l’intérieur de la maison. Il retint son souffle quand, un petit moment plus tard, le bruit mécanique sec d’une clé déverrouillant la porte se fit entendre. Helmut ouvrit finalement la porte et le cœur du Rosenthal manqua un battement en voyant apparaître le matheux juste à quelques mètres en face de lui et prêt à échanger quelques mots. Il resta quelques secondes sans rien dire, trop occupé à découvrir son camarade moins coiffé que d’habitude, l’air plus relaxé avec son t-shirt Aliens et malgré son éternelle expression grincheuse et fatiguée.

Aucun des deux adolescent ne semblait vouloir arrêter de regarder l’autre dans un silence quelque peu gênant, donc ce fut Martin qui prit l’initiative de lancer la conversation, en allant droit au but.

« Euh, salut… Olaf m’a dit de te rapporter tes bouquins. »

Dit-il en s’éfforçant de ne pas trahir l’émotion et la joie que lui procurait le fait de revoir Helmut de si près depuis plusieurs semaines. Ce dernier prit ses affaires avec précaution, comme il le fait toujours quand il s’agit de livres. Il hocha la tête, approuvant d’un ton plus sec que ce qu’il avait initialement souhaité.

« …Ah. Bah, euh, oui, y m’avait prévenu. M-merci. »

Bah oui, évidemment qu’il savait déjà. J’ai rien de moins inintéressant à lui dire, aussi ?!


Le blondin remonta ses lunettes et retint un soupir. Rien dans l’attitude ou le ton employé par son camarade de classe ne semblait présager qu’il voulait le voir rester. Enfin, il n’avait pas non plus l’impression de vouloir qu’il parte, en un sens. Dans le doute, le Rosenthal préféra prendre congé et ne pas risquer d’être intrusif une nouvelle fois.

« Bon, bah, j’te laisse tranquille. Salut... ? »

Il s’apprêta à rebrousser chemin, non sans être un peu déçu de ne pouvoir rester mais il était plus important à ses yeux de ne pas déranger. Pourtant, Helmut se manifesta et le retint plutôt que de simplement le saluer.

« Nah, euh, attends. T’as fait le chemin, alors, entres. »

Martin fut surpris à quel point le ton employé par le Nagel semblait plus apaisé que lorsqu’ils se voient au lycée. Cela semble logique, lui-même se sent toujours moins stressé en dehors des cours… bon, il a d’autres soucis qui le préoccupent quand il est chez lui, évidemment, mais ce n’est pas pareil. Il se sentir rougir en voyant l’autre adolescent lui ouvrir la porte complètement afin d’appuyer ses propos. Cependant, leurs dernières interactions lui revenaient et il se sentit soudain tendu en se remémorant que peut-être, l’autre se forçait pour lui.

« Non, mais, te forces pas, je veux pas m’imposer ou… »

Helmut grogna et l’interrompit au milieu de son laius, croisant ses bras sur son torse d’un air boudeur et franchement lassé.

« C’est bon, fais pas comme Olaf. J’ai pas besoin de vous pour savoir ce que je veux, quand même. »


…Dit comme ça… c’est vrai qu’on a quand même vachement insisté pour savoir s’il était sûr qu’il voulait bien que je vienne. On est cons, il est assez grand pour décider lui-même de qui il veut accueillir à sa porte…


En ayant l’impression d’avoir quelque peu infantilisé l’autre, Martin lança un regard d’excuse puis remercia son comparse en franchissant finalement le seuil de la grande porte d’entrée. Helmut lui indiqua ou poser sa veste en cuir sur les porte-manteau de l’entrée consistant en un grand couloir débouchant sur les pièces de vie, une salle à manger-salon d’où pouvait aussi apercevoir la cuisine à travers une double porte vitrée ouverte. Martin découvrit un rez-de-chaussée plutôt lumineux avec une jolie vue sur la terrasse qui descendait dans le jardin. La décoration était assez vieillotte, il se serait presque cru chez sa grand-mère… tout était bien entretenu, maniaquement propre et hospitalier. Pourtant, malgré le fait que ça sentait bon et que c’était propre et bien rangé le Rosenthal trouvait que cette demeure dégageait une aura froide, clairement, il n’aurait pas envie d’y vivre pour une raison qui lui échappait.

Martin remarqua vite qu’en dehors de leurs pas, la maison était plongée dans le calme. Il se demanda si la famille de son camarade étaient là, comme personne d’autre n’était venu l’acceuillir.

« …T’es tout seul ? »
« Non, y’a Al’ avec moi. »
« « Al’ »… ? »


Al ? Martin supposa que c’était le diminutif d’un membre de la famille du Nagel, jusqu’au moment où il entendit un jappement joyeux venir de l’étage, suivi de bruits de pattes griffues frénétiques qui se rapprochaient en tambourinant sur le plancher. Un gros chier blanc et noir surgit bientôt dans l’escalier et se rua vers les deux adolescents et surtout sur Martin qu’il commença à renifler en battant frénétiquement de la queue. Le Rosenthal ne put s’empêcher d’échapper un petit cri de surprise, un peu effrayé par la husky arrivée à l’improviste… Il n’a pas vraiment l’habitude des chiens, étant plutôt une « cat person », comme le prouve le fait qu’il ait un jeune chat nommé « Blade » souvent planqué dans les tiroirs sous son lit.

« C’est Al’. »

Ahah, oui, j’avais compris.


La toutou avait l’air gentille comme tout, mais les husky ont tendance à être de grosses bêtes et lorsque Al entreprit de se redresser sur ses pattes arrières pour léchouiller Martin, ce dernier échappa de nouveau un « iiiih ! » intimidé et se cacha instinctivement derrière son hôte. Ce dernier observa la scène d’un air interpellé, rougissant légèrement quand le razibus blond se planqua dans son dos.

« T’as peur des chiens ? »


Demanda-t-il, sans pouvoir retenir un petit sourire en coin narquois qui fit s’empourprer encore plus le Rosenthal. Ce dernier, dans son orgueil mal placé, se redressa d’un air fier et croisa les bras en tentant de se donner de la contenance et d’ignorer sa voix encore tremblante.

« Euh, n-non, p-pas du tout ! C’est juste que j’suis pas à l’aise quand y me sautent dessus surtout quand y sont aussi grands que moi une fois debout ! »

Helmut échappa un bref rire et fit signe à son chien de se calmer en se baissant pour lui faire un câlin.

« Aller, Al’, sois gentille avec Martin. »


Fondant intérieurement devant la scène et un peu envieux de ne pas être dans les bras du brun à la place de la toutou, Martin se retint de sourire comme un gros niais. Tandis qu’Helmut le guidait vers la cuisine pour prendre quelque chose à boire, le Rosenthal s’intéressa un peu à Al (enfin, son nom en entier était « Algorithme, évidemment », à quoi s’attendre d’autre pour le chien d’un gros nerd de maths), apprenant qu’elle allait bientôt avoir 2 ans et que son comparse l’avait essentiellement élevée et dressée lui-même. Helmut semblait nourrir une certaine passion pour les toutous, en tout cas les husky sibériens comme Al, chose à quoi le blondin ne se serait pas attendu avant de venu chez lui.

L’ambiance « trop » calme et froide de la demeure continuait d’interpeller et de déranger un peu Martin… Lui qui pensait que ses parents n’affichaient pas beaucoup de photos de leur famille, les Nagel n’avaient pas l’air plus démonstratifs à ce niveau, en dehors de 2 ou 3 cadres dans la salle à manger que le razibus n’eut pas le temps de détailler. L’intérieur avait beau être joli… en dehors du jardin, le domaine et sa décoration semblait assez impersonnel, avec de très rares bibelots superflus qui donneraient une touche particulière aux pièces. Que ce soit ça ou autre chose, quelque chose ici ne le mettait pas très à l’aise. Il n’allait pas le dire à voix haute, mais ne put s’empêcher de relever, par un euphémisme :

« …C’est calme, chez toi… »

Tandis qu’il rangeait ce qui trainait sur la table de la cuisine, Helmut échappa un rire jaune.

« Oh, tu peux dire que c’est vide et froid. »

Ironisa-t-il un peu en balayant des yeux les lieux trop propres et trop bien rangés.

Ah… alors c’est pas juste moi… mais… si c’est ce qu’il pense, ça ne doit pas être très fun de vivre ici.


Certes, il y a des motifs qui font que Martin n’aime pas trop la demeure de ses parents non plus. Car sa mère est très pénible, essentiellement, mais, il s’y sent quand même encore chez lui et il apprécie de parcourir les pièces de la maison, qui ont tout de même une ambiance qui leur est propre. Ne sachant pas quoi répondre au matheux, il le laissa continuer.

« C’est comme ça, depuis que Hanz et Klaus sont partis. »

Martin lui lança un regard interrogatif, remarquant au passage la tristesse qui avait imprégné temporairement les traits de son crush.

« C’est mes grands frères. »

Il lui montra un cadre posé à l’entrée de la salle à manger. Martin se permit d’aller voir de plus près et trouva à l’endroit indiqué une photo ou posaient ensemble la famille biologique la plus directe du Nagel. C’était un portrait des plus guindés avec des sourires un peu crispés. Evidemment, Helmut tirait la tronche malgré le fait qu’il avait clairement l’air d’être le chouchou de sa mère, vu comme celle-ci souriait en entourant (apparement) tendrement avec ses bras le cou du garçonnet rond à grosses lunette qu’était son camarade. Ses frères semblaient avoir 2 ou 4 ans de plus, à vue de nez. Si Helmut était clairement le portrait craché de sa maman avec des lunettes, moins de cheveux et plus de joues, ses deux frères étaient au contraire le portrait craché de leur papa… mais en brun. C’est d’ailleurs de leur père, un grand dadais large au regard très doux, que son ami le nerd de S-F tenait ses yeux bleus.

Merci monsieur Nagel, donc.

« J’savais pas que t’avais des grands frères. Y sont partis faire leurs études ? »


Remarqua donc Martin en revenant dans la cuisine où l’autre avant terminé de ranger. Helmut eut l’air surpris que le blondin ne soit pas au courant pour ses frangins, ce que le plus petit trouva interpellant, étant donné qu’il n’aurait pas pu le deviner.

« Euh, oui, y sont à l’étranger pour les études. Mais… Olaf t’as jamais dit pour mes frangins ? »

Martin cligna des yeux l‘un air confus. Il trouvait étrange qu’Helmut pense qu’Olaf pourrait tout lui dire sur la vie du Nagel.

« Olaf me dit pas tout sur toi ! Ce serait bizarre… »
« Ah, vu comme ça, c’est logique… »


Fit Moumou, pensif, en laissant son regard vagabonder vers le plafond. Après quelques secondes, il se re-dirigea vers le frigidaire pour l’ouvrir et revenir sur ce qui les avait initialement conduits dans la cuisine.

« Euhm, donc, euh, tu veux boire quoi ? Y’a du café, du thé, du jus, du sirop… »

Ce frigo de riche était ultra plein, évidemment, il y avait l’embarras du choix. Martin remarqua beaucoup (trop) de plats emballés accompagnés de post-its signalant de quoi il s’agissait, accompagnés de petits mots à destination d’Helmut. Il n’eut pas le temps de détailler ce qui était écrit car son hôte se plaça devant la porte pour prendre une bouteille de jus.

« Grenadine, s’il te plaît. »

Helmut alla dans un placard lui chercher la bouteille de sirop et prit une bouteille d’eau fraiche dans la porte. Les bras chargés, acceptant l’aide de Martin pour prendre les verres, le Nagel guida son invité jusqu’à l’étage et ce que le blondin devina vite être sa chambre. Intimidé en entrant dans ce qui était la pièce dans la maison dans lequel son crush devait passer le plus de temps, le Rosenthal sentit son cœur s’emballer en passant la porte. Son regard se posa alors sur tout ce qu’il y avait à voir. Il se sentait beaucoup mieux, ici. Il y avait des posters de séries et films de SF, une papier peint avec des petites étoiles et des planètes (il ne devait pas avoir changé depuis l’enfance du matheux), un grand bureau, des bibliothèques bien rangées et attrayantes et un certain nombre de vaisseaux en Lego star wars. Il repéra aussi une Super NES, une Switch et une PS4. D’un coup, Martin se sentit sur un petit nuage et même s’il détestait le formuler ainsi, vraiment « spécial » de pouvoir être dans la chambre de son crush et de pouvoir en découvrir encore plus sur lui en quelques secondes que tout ce dont il avait pu discuter avec lui en plusieurs semaines. Cette réalisation le remplit d’espoir à nouveau et firent presque taire certaines de ses doutes… est-ce que ça voulait dire qu’Helmut ne lui en voulait plus ? Qu’il l’appréciait toujours et lui donnait une autre chance de rattraper cette dernière dizaine de jours ? Le blondin sentit ses joues et ses oreilles se réchauffer et son cœur ne se calmait absolument pas lorsque le brun lui proposa de venir s’asseoir à ses côtés sur son lit.

Après un instant d’hésitation, Martin rejoignit son hôte et posa les verres sur la table de nuit roulante qu’Helmut avait placé devant eux pour mettre les bouteilles. Un ange passa et Martin eut la sensation de retrouver l’agréable tension qui régnait entre eux avait leur rencard catastrophique. Peut-être que les choses allaient reprendre là où elle s’étaient arrêtées entre eux, finalement… mais le Rosenthal ne voulait pas trop s’avancer et se faire de faux espoirs. Il y avait des choses dont il devait parler avec Helmut avant ça… et s’il commençait à se perdre dans les yeux de ce dernier, il n’y parviendrait pas.

« Et tes parents… ? »

Demanda-t-il pour briser le silence et tenter de calmer son cœur tandis qu’il se servait en grenadine.

« En déplacement jusqu’au week-end. »

Le brun s’était lui aussi servi de jus de pomme et avait commencé à le sirotter. Martin continua de meubler la conversation sans trop savoir s’il faisais ça pour s’assurer que l’autre était à l’aise, ou juste car il sentait ses mains devenir moites plus il pensait à parler de ce qui lui torturait l’esprit depuis des jours. Dire qu’il voulait tellement que ces choses soient mises au clair, voila qu’il était tout prêt à se dégonfler de peur de faire de nouveau une gaffe qui rendrait son hôte muet et mal à l’aise.

« Nan, je veux dire, y font quoi ? »
« Euh… mon père est ingénieur et chef d’entreprise et ma mère banquière. »


Helmut n’avait pas l’air emballé de parler de sa famille. Clairement, ça ne l’intéressait pas de parler de la profession de ses parents et ça, le Rosenthal pouvait le comprendre… c’est vrai que ce n’était pas un sujet de conversation des plus fascinants. Le razibus blond à lunettes se tut et regarda son verre, ne sachant pas par où commencer pour aborder les sujets qu’il ne pouvait pas éloigner de son esprit et qui les concernaient tous les deux. Il ne s’attendait cependant pas vraiment à ce que le Nagel amène le premier leurs mésaventures dans la conversation.

« Hé, euh, Martin… j’suis désolé pour l’autre fois. Et de t’avoir foutu des vents. »

Pris de court, Martin regarda son vis-à-vis sans cacher sa surprise. Alors, Helmut avait surement beaucoup pensé à ce qui s’était passé, lui aussi. Néanmoins, le blondin se sentait un peu coupable que l’autre s’excuse en premier… enfin, lui aussi s’était excusé plusieurs fois dans ses messages, mais, il se disait que ce n’était pas vraiment la même chose. Soulagé de voir qu’aborder tout ça ne déclenchait pas un malaise chez l’autre et donc, que sa présence était un minimum désirée, le Rosenthal se sentait de mieux en mieux. Tout ça lui donna le courage de répliquer avec plus d’assurance.

« Franchement, c’est ma faute aussi… et j’étais inquiet pour toi. »


Après que furent prononcé ces mots, ce fut à Helmut d’être rendu temporairement muet par la surprise.

« …inquiet pour moi, vraiment ? »


Questionna le fan de S-F à voix basse, sans oser regarder Martin dans les yeux.

C’est… c’est pourtant évident, non… ? Pourquoi pense-t-il que je ne m’inquièterais pas ? Je croyais que les messages que j’avais envoyé étaient assez clairs…


Le blond se sentit un peu attristé par l’idée que peut-être, le Nagel n’arrivait pas bien à admettre qu’on puisse le considérer comme important. Du peu qu’il savait sur la famille de son ami et après avoir découvert l’ambiance de la demeure où il vivant, Martin commençait à penser que, peut-être, les proches d’Helmut n’étaient pas sans responsabilité vis-à-vis de son malaise. Le blondin se laissa quelques secondes avant de questionner l’autre binoclard. Son but n’était pas de le mettre mal à l’aise et il tenta de mettre de la douceur et d’être rassurant dans ses propos.

« Tu veux bien me dire ce qui s’est passé, le jour où… au ciné ? »


Il avait besoin de le savoir pour ne pas refaire les mêmes erreurs. S’ils devaient se revoir, alors Martin ne voulait plus provoquer de malaise chez le garçon qui lui plaît. Helmut eut l’air embêté et secoua la tête d’un air désolé, l’air de ne pas être sûr de quoi répondre.

« Je… j’ai paniqué, je crois. »

Paniqué ? A cause de ce que j’ai tenté ?

Sur le coup, le Rosenthal ne voyait pas vraiment d’autres motifs possibles.

« Paniqué… ? Pourquoi ? »

Demanda-t-il quand même, encore une fois pour laisser l’autre s’expliquer et lui assurer qu’il était à son écoute.

« Euh… tu vas te foutre de moi. »

Helmut se crispa légèrement et resserra ses bras en coinçant ses mains entre ses genoux. Ses épaules étaient plus tendues et il semblait tout d’un coup avoir honte de quelque chose. Peiné de le voir se mettre dans un état pareil, son invité tenta de le réconforter. Martin n’avait vraiment aucune attention de se foutre de lui ou de le juger, ni de le forcer à se livrer.

« Mais non, promis ! Je veux juste comprendre pour pas gaffer à nouveau si ça arrive. Mais si tu veux pas en parler, alors… »


Le Nagel l’interrompit d’un signe de la main. Même s’il n’osait toujours pas regarder le blond, il avait apparemment besoin du silence tandis qu’il s’apprêtait à livrer ses explications.

« Bah… C’est juste que… »

Il prit une longue inspiration avant de finalement se lancer.

« Bah, j’avais raté mon devoir d’anglais et… c’est ridicule, je pensais que tout se passerait bien ce jour-là et ce contrôle est arrivé par surprise et ça m’a gâché le reste de la journée. Après ça… tout est devenu insupportable et dans ma tête, c’était le bordel. Quand je dis « tout », c’est… le moindre truc que j’entendais ou voyais, c’était comme… ça faisait mal. »


Martin cligna des yeux, confus par ce que lui racontait son ami nerd. Il n’était pas sûr de tout comprendre. Cela lui est déjà arrivé de se prendre le chou pour un devoir loupé, d’angoisser aussi de l’annoncer à ses parents à l’idée de se faire gronder mais… jamais ça n’aurait pu prendre une telle envergure. Le Rosenthal n’imaginait même pas ça possible, en réalité, enfin, à la manière dont le racontait Helmut, ça semblait insupportable à traverser. Est-ce que ses parents sont si durs de que ça avec lui quand il rate un devoir ? Ou est-ce que c’est autre chose qui lui fait faire de telles crises ?

« C’est pas que j’avais pu envie de sortir avec toi, c’est juste que, bah, euh, j’étais trop angoissé. Et au ciné, bah, j’ai bien vu que tu pigeais rien de ce qui se passait alors ça m’a encore plus mis mal. J’avais envie de m’énerver sur toi et je pouvais pas supporter d’être un boulet, pour ça que je suis parti avant de… Bref. »

…Un boulet ? c’est comme ça qu’il se voyait, alors, ce jour-là ? C’est pour ça qu’il est parti ? Car il pensait que je n’aurais pas compris, que je lui en aurais voulu pour ça ?

« Mais… Je… j’aurais jamais pensé ça ! Pourquoi tu m’as pas dit … ? »


Il répliqua d’une voix plus forte qu’il ne le voulait et s’en excusa. Quelque chose lui faisait un peu mal dans le fait que Moumou n’ait pas voulu se confier à lui plus tôt sur le fait qu’il était simplement angoissé… qu’il ait pu penser que Martin préférait aller à ce rencard sans prendre en compte ses sentiments et ses angoisses, aussi. Ou alors, il réagissait de manière égocentrique et déplacée.

« C’est pas aussi facile que ça. Je voulais pas tout gâcher. »


Bah, oui, je suis con, aussi. S’il avait pu me dire, il l’aurait fait.


« Mais j’ai quand même tout gâché, à la fin, c’est drôlement ironique, quand même… »

Helmut avait une tendance aux rires crispés lorsqu’il se sentait coupable de quelque chose. Même quand il n’avait pas de raisons de se sentir en tord. En l’occurrence, son invité lui assura qu’il n’avait rien gâché. Néanmoins, cette conversation laissait quand même Martin très pensif… pourquoi son hôte pense qu’il ne devrait pas dire quand il se sent angoissé et sur le point de faire un malaise car il craint de gâcher l’ambiance ? C’était un peu inquiétant mais le blondin ne peut pas dire qu’il n’a jamais pensé ça pour lui-même non plus. Enfin, dans sa famille, fut un temps où il lui était reproché de ne jamais être content et de crier sans cesse, alors, c’est vrai que lorsqu’il est agacé, des fois, il se contient de peur de foutre la merde.

« Hé. Si tu te sens pas de sortir, à l’avenir, tu me le diras, hm ? »
« Euhm… à l’avenir… ? »


Le Nagel prit son air sceptique et son invité fut alors frappé par une certaine réalisation.

…Attends, est-ce que lui aussi pensait qu’après ce qui s’est passé, je n’aurais plus jamais envie de le voir ou de sortir avec lui ?!

Pendant que son égo accusait le coup en réalisant qu’il avait été bien bête au moins autant que son hôte, Martin reprit la parole sans reprendre vraiment confiance en ce qu’il racontait.

« B-bah, euh… si tu veux encore sortir avec moi, quoi… »

Il y eut un silence. Puis les joues d’Helmut devinrent toute rouges. Il détourna le regard et remis ses cheveux dernière son oreille en souriant timidement. Apparement, il était content de la tournure qu’avait pris al discussion. C’est vrai que pour Martin aussi, c’était un soulagement de comprendre qu’il plaisait encore à son crush et qu’ils allaient pouvoir reprendre leurs délires et leurs sorties ensemble.

« Euh… je promets rien, mais je peux essayer. »

Répliqua finalement le matheux qui n’avait pas l’air de réussir à se retenir de sourire à la perspective de cette réconciliation. Le Rosenthal ne pouvait retenir un rictus bienheureux de s’étendre sur son visage non plus. Les deux adolescents échangèrent finalement un regard complice et Martin en profita pour se décaler sur le lit afin d’être plus près d’Helmut. Ce dernier l’accueillit avec le sourire et n’eut l’air nullement dérangé par leur rapprochement. Le plus petit des deux binoclards avait envie de prendre sa main, de l’enlacer et de l’embrasser, mais, cette fois, il ne le ferait pas sans avoir eu le consentement oral et clair de son ami.

« Tu sais, si tu veux pas sortir, on peut aussi juste continuer de se voir au CDI, si tu veux. »

Ça lui convenait très bien. Ça ne les empêcherait pas de discuter de tout et rien et c’est toujours plus facile de causer quand on est dans un lieu qui nous met à l’aise.

« Pff, arrêtes, je sais que je suis emmerdant, c’est pas la peine de te forcer pour… »

Mais… mais pourquoi il a l’air de dire que son confort doit toujours passer après ce que j’ai envie de faire… faut qu’il arrête ça, vraiment ! Et puis, d’où il pense que je fais juste ça pour lui, en plus !

« Hé, t’es pas le seul à aimer les livres et les trucs d’intello, môssieur premier de la classe. »

Il se permit de le taquiner un peu en lui lançant un regard faussement hautain. En voyant Helmut se mettre à rire doucement, le Rosenthal fut très fier de son coup. Les secondes qui suivirent, le Nagel leva les yeux vers les iris marrons de Martin et se rapprocha à son tour. Leurs bras et leurs cuisses se touchaient et le blondin avait l’impression qu’il n’avaient jamais été si proches. En réalité… probablement n’avait-il jamais, dans sa vie, accepté de proximité et de contact physique de ce genre. Il n’y avait pas de quoi sauter au plafond, bien entendu, mais sachant ses réserves et celles du Nagel, le fan d’histoire de l’art ne pouvait s’empêcher qu’un pas avait été franchi. Le binoclard blond fut pris de court lorsque son comparse brun posa très doucement sa tête contre son épaule. Il sentit con ventre se réchauffer et quelque chose se mit comme à trembler en lui, à lui donner envie de serrer Helmut contre lui. Mais avant ça, il y a autre chose qu’il tenait à dire.  

« Hé, euh, aussi… je… je suis désolé d’avoir essayé de… de me rapprocher sans demander, au ciné. »


Martin baissa les yeux d’un air un peu piteux. Il sentit son hôte secouer négativement la tête contre son épaule.

« Euhm… dans un autre contexte, ça m’aurait pas dérangé du tout. »

En se retournant pour regarder son vis-à-vis, Martin remarqua qu’il était au moins aussi rose que lui.

Un autre contexte… ? Un contexte où il n’aurait pas été angoissé, évidemment, et… où on aurait été seuls, j’imagine. Comme… comme maintenant… ? Est-ce qu’il essaie de me dire que… qu’il veut bien que je tente un truc à nouveau ?

Autant que le blondin avait envie de franchir ce pas, voila qu’il se retrouvait complètement incapable de faire le moindre geste, ne sachant pas par où commencer… Sa gorge était soudain sèche et ses mains menaçaient de devenir moites. Devrait-il prendre la main d’Helmut ? Passer son bras autour de ses épaules pour l’enlacer ? Lui dire des mots gentils sur le fait qu’il le trouve franchement adorable et irrésistible en ce moment ? Ça ne lui était jamais arrivé de se retrouver dans une telle situation et le fait de ne pas savoir quoi faire le bloquait un peu, d’autant plus qu’il n’avait pas vraiment envie de gaffer à nouveau. Mais une fois de plus, les propos de l’autre binoclard furent là pour l’encourager et lui confirmer qu’il avait eu la bonne intuition.

« M-mais, euh… S-si tu en as encore envie, alors… »


Passé l’instant où Martin sentit ses joues se réchauffer jusqu’aux oreilles et le désir faire battre son cœur à toute vitesse, il n’avait effectivement qu’une chose en tête : serrer Helmut dans ses bras. Et c’est ce qu’il entreprit de faire, certainement pas aussi doucement qu’il l’aurait voulu, car ses gestes étaient un peu empressés et maladroit quand il vint entourer les épaules du plus grand avec ses bras et poser sa tête dans le creux de son cou. D’abord surpris, le Nagel se détendit très vite et ses mains se posèrent très doucement contre le haut du dos et les épaules du blondin. Ce dernier se sentit vite un peu petit par rapport au plus grand, mais diantre, ce qu’il était confortable. Il se sentait beaucoup trop bien. Ses prises de têtes récentes lui paraissaient bien futiles, tout d’un coup. Martin avait vraiment envie d’en arriver à câliner ainsi son crush depuis longtemps mais il n’imaginait pas à quel point ce serait agréable et il ne prévoyait pas les vibrations chaudes qui s’insinuaient en lui depuis quelques minutes. Il voulait rester encore des heures ainsi, juste à profiter et découvrir l’infinité des émotions produite par sa proximité avec le Nagel. Il lui vint finalement l’envie d’ouvrir les yeux et de lever le visage vers celui d’Helmut, qui l’observait avec un sourire tendre et avant commencé à lui caresser les cheveux. Martin trouvait son ami tellement doux et attirant à la fois, voir son visage aussi proche du sien lui provoquait d’agréables picotements dans la poitrine. La main du Rosenthal posée contre le buste de son hôte remonta doucement vers la nuque de ce dernier, sans jamais que leur contact visuel ne se brise. Les deux adolescents retinrent leur souffle lorsque dans un accord muets, leurs visages se rapprochèrent pour que leurs lèvres se rencontrent. S’ils pensaient s’être approchés doucement, leur premier baiser fut des plus empotés : ils avaient raté les lèvres de l’autre en pensant bien viser, leurs lunettes s’étaient cognées et ça avait été un peu trop baveux pour être vraiment agréable. Cela provoqua leur séparation et les deux nerds se mirent à rougir dans leur embarras même s’ils restèrent enlacés.

« Tu avais déjà… ? »

Demanda Martin à son hôte aussi rouge que lui après leur baiser, mais qui n’avait pas perdu son léger sourire.

« Bah, euh, non. Toi non plus… ? »

Il secoua négativement la tête pour répondre. Il n’avait jamais vraiment eu d’occasions de découvrir ces choses-là avant et n’en avait pas spécialement envie, par réserve mais aussi par peur de tomber sur des personnes qui se comporteraient de manière inappropriées vis-à-vis de sa transidentité. Au moins, avec Helmut, Martin savait à présent qu’il n’avait pas à craindre à cet égard. Enfin, avec les échanges qu’ils avaient eu, même si le sujet n’était pas tombé dans leurs conversations, le blondin avait envie de faire confiance à celui qui avait l’air parti pour devenir son petit ami. Cette pensée élargit le sourire du Rosenthal toujours blotti dans les bras de son hôte. Il se rapprocha avec un air malicieux du visage de l’autre binoclard et entreprit de retirer délicatement les lunettes de ce dernier pour les poser avec les siennes sur la table de nuit.

« Bon, la mauvaise nouvelle, c’est qu’on embrasse comme des gros nazes, mais la bonne… »

Ses bras passèrent autour des épaules d’Helmut pendant qu’il se replaçait confortablement assis sur les cuisses du brun.

« C’est qu’y parait que ces trucs-là, ça vient avec la pratique. »


Son ton doucereux fit rougir puis ricaner Helmut dont la main remonta jusqu’à sa nuque puis passa dans ses cheveux.

« Mince alors… y va falloir qu’on prenne des cours de soutien ? »

Martin échappa un « pfff tais-toi » en soupirant tout en se rapprochant à nouveau des lèvres de son copain afin de tenter de rattraper le coup de leur premier baiser raté. A vrai dire, ils ne se contentèrent pas d’une seule tentative et en profitèrent encore pendant de longues minutes. Ils furent interrompus par la sonnerie du portable de Martin, forcé de répondre à son paternel inquiet qu’il ne soit pas encore rentré. Et il est vrai qu’en regardant l’heure, le Rosenthal se rendit compte qu’il avait promis de rentrer avant 17h… pour le coup, Papa Ottokar n’était pas méchant, mais il paniquait facilement pour son enfant tout en étant sur la lune ou juste absent la plupart du temps. Le paternel Rosenthal fut néanmoins rassuré en apprenant que Martin était juste chez un « ami » (Martin avait bien fait le signes des guillemets avec sa main libre en regardant Helmut qui avait étouffé un rire pour ne pas être entendu). Le blondin aurait vraiment aimé rester, s’il avait su, il aurait emporté ses devoirs pour faire genre.

Genre « mais j’ai un exposé en langues à faire Papa, je peux rester encore un peu, s’il te plaiiiit ? ». Héhé.


Mais, il est vrai qu’il ne devait pas trop trainer s’il voulait bien faire ses révisions pour le contrôle de demain. Sachant qu’Helmut a tendance à stresser pour ça, c’est probablement plus raisonnable pour le blond de rentrer chez lui bien sagement. Non sans trainer les pieds, Helmut raccompagna avec Al’ son blond favori jusqu’à l’entrée. Ils se promirent de s’envoyer des messages toute la soirée en ricanant tels deux gros niais, prenant autant de minutes qu’ils pouvaient gratter à rester main dans la main devant l’entrée.

« Bon… je dois vraiment y aller, là. »


Finit par dire Martin qui s’éfforçait d’être à peu près raisonnable. Helmut hocha la tête d’un air entendu et ils échangèrent un dernier câlin avant leur séparation (ils se reverraient dans environ 14h, donc ils survivront). Le Rosenthal déposa un baiser sur la joue de son copain et donna une caresse à Al avant de finalement pousser la porte et de s’éloigner en envoyant de temps en temps des petits signes de la main gâteux au Nagel qui le regardait s’éloigner. En une petits vingtaine de minutes, Martin fut de retour chez lui et monta rapidement dans sa chambre, se jetta sur son lit comme la dernière de midinettes afin d’écrire un message à Helmut comme promis.

Ayé je suis chez moi ! J’espère que tu révises bien <3


La réponse d’Helmut ne se fit pas attendre longtemps. Martin avait à peine eu le temps de rejoindre son bureau pour se mettre sur ses cahiers.

Hahaha très drôle. Je révise en pensant à toi <3 (et Al fait trop sa jalouse)

Le Rosenthal se mit à rire nerveusement. Il n’aurait pas imaginé voir un cœur dans les messages du Nagel un jour.

Je vais faire pareil je crois <3 (fais-lui des câlins, la pauvre)

Les messages qui suivirent furent tous aussi dégoulinants de mièvrerie les uns que les autres. Martin promis dans ces derniers qu’un jour, il serait chiche de venir voir son copain en toquant à sa fenêtre, car il se trouvait que le matheux avait un arbre bien pratique à escalader montant jusqu’à sa chambre. Autant dire que leurs révisions n’avancèrent pas des masses, jusqu’au moment où la voix du père Rosenthal se fit entendre depuis le rez-de-chaussée de la demeure du blond.

« Anna, on va passer à table ! Tu viens mettre le couvert ? »

Eeeeet c’est la douche froide. Pas merci, P’pa.

Ramené un peu brusquement à la réalité qui faisait qu’il n’était toujours pas traité comme ce qu’il est vraiment dans sa propre maison, le Rosenthal lâcha un long soupir et envoya un message à Helmut pour le prévenir qu’il n’aurait pas son portable au repas.

Je re, on va manger et je dois aller me faire deadnamer et mégenrer par mes vieux… u_u
Ah, merde, fait chier pour toi… bon courage, bon app et reviens vite Martin <3


Le fait que son copain l’appelle sciemment par son prénom dans son dernier message toucha bien plus le Rosenthal qu’il ne l’aurait cru. Ça lui donnait tout d’un coup beaucoup de courage. Une douce chaleur l’envahi tout entier quand il repensa aux quelques heures passées chez Helmut et son cœur battait encore plus fort que tantôt.

Oh, bordel, je suis grave amoureux, en fait…

Cette fois il était un peu obligé de l’admettre et tint son visage entre ses mains en espérant refroidir ce dernier de cette manière. Prenant quelques instants pour se remettre de ses émotions pour finalement descendre au rez-de-chaussée et passer une petite heure avec ses parents qui furent heureusement d’humeur à flirter ce soir-là (Martin trouvait ça dégoutant, évidemment) et ne l’embêtèrent pas trop en dehors des questions sur ses cours et ses révisions de la journée. Totalement distrait par autre chose, le blondin n’y prêta que peu attention et ne donna que des réponses vagues à ses parents. Il faut dire que son esprit vagabondait ailleurs, bien loin même de ce qu’il y avait dans son assiette et il admettait sans honte que c’était encore mieux que ce qu’il avait imaginé.

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Coba




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MessageSujet: Re: UA tin-edge (surtout edge)    UA tin-edge (surtout edge)  - Page 2 Icon_minitimeSam 5 Oct - 18:59

Ragnagnarock En Ligne I


Malef*ck (Olaf)
- A pas beaucoup de temps pour jouer mais quand il peut, il est à fond
- vient pour le drama et emmerder les g@m3rz chiants


UA tin-edge (surtout edge)  - Page 2 Pj8cUA tin-edge (surtout edge)  - Page 2 52w6
QueenOfAsses
Paladin
Tank

UA tin-edge (surtout edge)  - Page 2 Xixh
QueenOfBooties
Chaser
DPS/pièges/altérations d'état




getter2 (Julianne)
- Chef de guilde
- En mode serious buisness
- biatche avec Olaf sur les autres
- aime bien pex les persos des autres et aller leur looter du stuff
- vener pendant les PVP, est une terreur pour les autres chefs de guilde


UA tin-edge (surtout edge)  - Page 2 Z31c
Smith-sama
Whitesmith
Bourrinage/Crafting/Looter

UA tin-edge (surtout edge)  - Page 2 4vu8
Champ-chan
Champion
DPS bourrinage



Astro01 (Helmut)
- Ultra précis sur ses stats et son équipement
- Super healer sauf quand tu l'emmerdes ou que t'es malpoli
- joue souvent en solo
- joue RP de temps en temps


UA tin-edge (surtout edge)  - Page 2 Fzwr
Helmina
High Priest
Healer

UA tin-edge (surtout edge)  - Page 2 Nr2h
Dr es Astro
Prof
DPS magie/Buffer/Altération d'etat




TintinVNR (Martin)
- aggro les gens pour le sport
- salé
- bourrine en solo pour se détendre
- assiste Julianne quand il faut gérer les autres guildmasters chiants


UA tin-edge (surtout edge)  - Page 2 Iy1n
Sire Tintin
Lord Knight
DPS/Tank

UA tin-edge (surtout edge)  - Page 2 Yntv
Tintin des bois
Ranger
DPS




DarkSpirit (Zlatan)
- fait tout le temps des nouveaux avatars mais les pex jamais jusqu'au bout
- fait toujours autre chose en jouant, est à la ramasse
- passe trop de temps sur ses skins
- aime bien jouer RP
- a la méga poisse et loote jamais ce qu'il veut



UA tin-edge (surtout edge)  - Page 2 8512
Lazarus
High Wizard
DPS magie

UA tin-edge (surtout edge)  - Page 2 Ow8hUA tin-edge (surtout edge)  - Page 2 7kkz
Dexter
Alchimiste
Crafter/DPS (Homonculus)

UA tin-edge (surtout edge)  - Page 2 11zp
Sephiroth
Assassin X
DPS



SailorBishie (Lionel)
- a la flemme de pex d'autres persos et chouchoutte son ninja comme si c'était son bébé
- adore jouer RP
- cherche en priorité des items pour mettre des accessoires fab à son perso
- boulet qui fait de son mieux
- a beaucoup trop de chances au loot

UA tin-edge (surtout edge)  - Page 2 Fc5f
Zingaro
Ninja
DPS





Anarchy69 (Riku/Katsura)
- Riku et Katsura se partagent le compte
- Katsura sait pas jouer et fait n'importe quoi et Riku répare ses conneries
- Ils se font carry par le reste de la guilde tout le temps
- jettent parfois des loots super rares car ils en ont pas besoin avant d'avoir demandé aux autres


UA tin-edge (surtout edge)  - Page 2 4iai
Dancer of Anarchy
Dancer
Buffs/DPS

UA tin-edge (surtout edge)  - Page 2 R31r
Guns of Anarchy
Gunslinger
DPS



Malef*ck : heal stp

getter2 : heal

Malef*ck :  ta zappé de la heal là moumou

Malef*ck :  …hé

getter2 : ???? heal !!!

Malef*ck : ok super merci…

Astro01 : oups

Malef*ck : ptn tu fais chier on a wipe à cause de ton healing de merde !

Astro01 : rooooooh

getter2 : nn c vrai t chiant  >________>

Malef*ck : pas de favoritisme sur les heal on a dit

Astro01 : ok deso

TintinVNR : héhéhéhé

Malef*ck : c’est ça rigoles toi

TintinVNR : j’ai rien demandé moi 👼

Astro01 : je confirme 👼

Malef*ck : on va pas aller loin si vous faites que vous soigner entre vous jdis juste ça

Astro01 : continues comme ça et je te heal pu

Malef*ck : ah ouais tu veux jouer à ça

Astro01 : oui. parce que j’ai le pouvoir du heal et pas toi

Malef*ck : non tu vas nous heal aussi la

TintinVNR : laisses tomber il n’obéit qu’à moi :smugface:

Astro01 : :smugface:

Malef*ck : u_u



[DarkSpirit est en ligne]



DarkSpirit : yo

Astro01 : o/

getter2 : yo cousin



[SailorBishie est en ligne]



Malef*ck : ptin merci les gars venez nous aider on a des problèmes de heal

SailorBishie : Coucouuuuuuu ^w^/

DarkSpirit : yo

getter2 : BISHIIIIEEEEE OSCOUR TT_TT

SailorBishie : GETTERRRR <3<3

SailorBishie : Vous avez des problèmes de heal ??? =OOOOO

SailorBishie : Pourtant Astro est un super healer normalement =3

Astro01 : pour une fois on est d’accord

Malef*ck : ptdr non

DarkSpirit : cquoi ce bordel encore

Malef*ck : Astro soigne que Tintin aujourd’hui

SailorBishie : mooooooooooh x3

getter2 : oui sauf que sa fé 3x quon wipe du coup x_x

DarkSpirit : pas doués XD

getter2 : tg toi u_u

Astro01 : *bouffe du popcorn*

Malef*ck : bouffes tes morts toi plutôt

DarkSpirit : asjkdjskd lmao

SailorBishie : =OOOO

Astro01 : Tintiiiiin ;w;

Malef*ck : tes sérieux là de m’aggro ????

getter2 : BASTON !!!



[Malef*ck a défié TintinVNR  - PVP]



TintinVNR : connard

Malef*ck : mouahahahaa

DarkSpirit : ce massacre jui mort XD

TintinVNR : ouais ça change pas de d’habitude

DarkSpirit : oui bon tu tcalme

SailorBishie : vous battez pas TT_TT

TintinVNR : gngngngn

Malef*ck : c’est qui le boss ????

TintinVNR : niques toi

Astro01 : je te vengerais ;w;

TintinVNR : heal moi déjà

Astro01 : <3

Malef*ck : ah bah là il heal bizarrement

DarkSpirit : bon sinon jtais venu pour jouer moi

SailorBishie : je peux prendre ton compte de healer de secours gett-chan si tu veux ^^

getter2 : HAN MERCIIIII BISHIIIIIE <3

Astro01 : meh

Malef*ck : quoi si tu peux pas heal tu fais pas le jaloux

SailorBishie : je veux pas prendre ta place Astro :X

Astro01 : ok c’est bon déso je heal tout le monde la prochaine fois promis u_u

Malef*ck : BAH VOILA

TintinVNR : c’est un complot



[Message privé de Astro01]

Astro01 : désolé :/

TintinVNR :  pourquoi tu t’excuses ?

Astro01 : je déconnais mais j’ai saoulé tout le monde je veux pas t’avoir saoulé aussi…

TintinVNR : mais non on déconnait tkt

Astro01 : sûr ?

TintinVNR : sûr <3

Astro01 : tu passes toujours à la maison ce soir ? enfin t’es pas obligé hein c’est juste pour savoir

TintinVNR : yes !

TintinVNR : ce soir je passe par ta fenêtre <3

Astro01 : mais tu vas te faire mal si tu tombes :/

TintinVNR : mais non tkt

Astro01 : promis tu feras attention, hein ?

TintinVNR : juré raton <3

Astro01 : <3



[chat general]

DarkSpirit : sinon jtais venu pour jouer moi

Malef*ck : oui bah on a compris

SailorBishie : Zlat, toujours impatient quand il veut faire des trucs x3

Malef*ck : on veut pas savoir

TintinVNR : roh t’es con

SailorBishie : ? °°

DarkSpirit : laisses

getter2 : *facepalm*

SailorBishie : maiiiiiis !

DarkSpirit : jtexpliquerais




[Message privé de SailorBishie]

SailorBishie : expliques moi !!! Very Happy

DarkSpirit : mais pas maintenant XD

SailorBishie : pourquoi ? :3

DarkSpirit : paske.

SailorBishie : stp stp stp stp STP STP <3<3<3

DarkSpirit : u_u

SailorBishie : aloooooors ? :3

DarkSpirit : rien jcrois que Malé vannait car ta fait un double sens

DarkSpirit : là : « SailorBishie : Zlat, toujours impatient quand il veut faire des trucs x3 »

SailorBishie : …

SailorBishie : rooooooh XD

DarkSpirit : voila.

SaiorBishie : bah quoi, dans tous les cas j’ai pas tord =p

DarkSpirit : pfff tu peux parler



[chat général]

Getter2 : zlat et bishie zavé ce qui faut niveau equipement pour le raid ?

Malef*uck : on go farm Atroce pour info

DarkSpirit : cbon

SailorBishie : ouiiii

Malef*ck : go alors



[Message privé de getter2]

Getter2 : euuuuuh va falloir tenir la chandelle comme ça tout le tps mtn ??? u_u

Malef*ck : hahahaa bienvenue dans mon enfer

getter2 : si un jour tu mfais le coup avec daichi jme casse

Malef*ck : xptdr lol lmao mort de rire

Malef*ck : risque pas d’arriver u_u

getter2 : XD

getter2 : tu va dire chui coincée mais les couples pour jouer jpp >____>

Malef*ck : tkt queen y sont chiants ctout

getter2 : thx queen me sens moins seule u_u

Malef*ck : yas queen

getter2 :  nah mais toujours pareil quand ya des couple en vrai ça fou la merde !!

getter2 : vazy que je soigne que mon mec

getter2 : vazy kon se roule de patin et kon se tripotte au club u_u

Malef*ck : OMFG WTF HAHAHA

getter2: tu rigoles mais c pa une blague le truc du club

Malef*ck : …….

Malef*ck : QUOI

Malef*ck : RACONTES MOI TOUT

Malef*ck : QUI COMMENT QUOI ????

getter2: alors

getter2: j’avais oublié un doujin donc après les cours msuis dépeche dy aller paske jfinissais tard

getter2: ctait chiant bref

getter2: jme grouille japproche du bâtiment

getter2: et les ai grillé de loin par la fenêtre

getter2: devine qui

Malef*ck : DIS QUEEN QUI ????

getter2: lio et zlat

Malef*ck : oh bordel où ????

getter2 : sur la table u_u

Malef*ck : ………………..

Malef*ck : JE VEUX PU COUDRE SUR CETTE TABLE

getter2 : JE SAIS C HORRIBLE

getter2 : cpas comme si zavé baisé dessus mais u_u

Malef*ck : AAAHHHH DEGUEU

getter2 : bref heureusement ça a pas duré sont parti et jai pris mes doujin et me suis barré

Malef*ck : bordel je vais les tuer

getter2 : boarf nn laisse

Malef*ck : nn mais faudrait lâcher le mot comme ça l’air de rien

Malef*ck : genre on vise personne mais on vous rappelle que le club c’est pas un baisodrome

getter2 : javou en plus c un coup a avoir des pbs si ya ladministration ki passe ds le coin u_u

Malef*ck : ouais voila



[chat general]

SailorBishie : Bravo les amis on a vaincu !!!! :DDDDDDD

TintinVNR : ouais gg les gens

getter2 : gg

Astro01 : gg

Malef*ck : regarde vos loots

DarkSpirit : g rien moi qui est surpris XDDD

SailorBishie : : OOOOOO Atroce Card et Purple Box : OOOO

DarkSpirit : DQDKSHJH LMAO QUI EST SURPRIS

getter2 : BORDEL BISHIIIIIIEEEEEE

SailorBishie : quelqu’un les veut ? : 3333

Astro01 :  Moi, c’est du bon stuff pour les dégâts sacrés

Malef*ck : euh attends moi aussi je veux bien

TintinVNR : oui bon vous réglez ça par MP hein ?

Astro01 : ok ok



[Anarchy69 est en ligne]

SailorBishie : Rikuuuuuu !!! :DDDD

Anarchy69 : c Katsura

SailorBishie : ah

Malef*ck : bordel la déception d’un homme

Anarchy69 : lionel tu mbrises le cœur…….

SailorBishie : han pardon Katsura c’était pas pour être méchant promis ;w;

DarkSpirit : bro

Anarchy69 : brooooooooooo !

getter2 : roh non c reparti u_u

DarkSpirit : bro….

Anarchy69 : bro……….

getter2 : prenez une chambre u_u

SailorBishie : XDDDD roooh Get-chaaan XDDDDD

Anarchy69 : mdr

TintinVNR : oui bon ok vous êtes trop gays avec vos « bro » ohlala c’est super drôle

Malef*ck : tea

DarkSpirit : roh ça va c’est une private joke

TintinVNR : chiante la private joke

SailorBishie : on va pas se fâcher pour ça les gens >_<

DarkSpirit : ya un soucis Tintin ?

TintinVNR : non mais on vous a déjà dit que vous étiez lourds avec ce genre de vannes donc maintenant vous arrêtez c’est tout

Anarchy69 : euuuuh ok on peut discuter calmement aussi

TintinVNR : je suis calme et je crois que le sujet est clos de toute façon

DarkSpirit : ok ok

DarkSpirit : déso du coup

TintinVNR : c’est bon, je vais m’en remettre

Anarchy69 : ptdr jmets l’ambiance dès que j’arrive XD

TintinVNR : ya pas de quoi se vanter

Anarchy69 : ouais mais en même temps mon surnom c’est McKéké alors faut que jsois fidèle à ma réputation ; )



[message privé de DarkSpirit]

DarkSpirit : mec provoque pas trop Tintin

Anarchy69 : nn mais c lui qui se vnr pour R dès que jme co XD

Anarchy69 : pis tt de suite je dis un truc y voit de l’homophobie partout c lourd

DarkSpirit : ptet parce que yen a effectivement partout et qui veut pas en voir kan y vient ici

Anarchy69 : t srx la

DarkSpirit : euh ouais ??

Anarchy69 : depuis quand t un SJW bro XD

Anarchy69 : ???

DarkSpirit : c bon laisses tomber t relou

Anarchy69 : wtf ??? tu la fait aussi fais pas genre ???

DarkSpirit : ba je le referais pu

Anarchy69 : euh okkkkkk



[chat general]


getter2 : c’est bon on a fini ?

TintinVNR : j’ai rien d’autre à dire

DarkSpirit : pareil

Anarchy69 : c bon

Anarchy69 : bref on devait go Atroce nan?

SailorBishie : on vient de terminer :/

Anarchy69 : a merde XDD

SailorBishie : j’ai eu la card : DDDDDD

Anarchy69 : OMFGGGGG

Malef*ck : ouais finalement dans mes grandes largesses je la laisse à astro



[message privé de TintinVNR]

TintinVNR : j’imagine que t’as calmé Katsura donc thx

DarkSpirit : np

DarkSpirit : ta bien fait de relever javais pas percuté

TintinVNR : bizarrement dès que ça te concerne t’es un peu plus réactif

DarkSpirit : euuuhhh

TintinVNR : je vanne je vanne

DarkSpirit : meh

TintinVNR : tkt je vais pas te outer hein

DarkSpirit : hein ?

TintinVNR : dire à tout le monde que t’es avec un mec

DarkSpirit : aaaaah

DarkSpirit : ouais non on va éviter hein

DarkSpirit : enfin j’ai pas honte mais euh tu vois quoi

TintinVNR : ouais ouais tkt



[chat genéral]

Malef*ck : bref faut que j’aille au taff moi ++

SailorBishie : byyyeee : 333

TintinVNR : ++

DarkSpirit : ++

getter2 : ++ queen



[Malef*ck s’est déconnecté]



SailorBishie : en vrai je dois pas tarder non plus je dois bouger pour les révisions TT_TT

getter2 : naaaaaan bishiiiiie ;w;

SailorBishie : ;w;

getter2 : me laisses pas avec les beaufs !!

TintinVNR : hé

Astro01 : désolé Tintin mais tu es fan de Rambo donc tu es un peu un beauf

Anarchy69 : dossier !!

TintinVNR : jvais te bloquer toi

Astro01 : 👼

getter2 : keske jdisais

SailorBishie : hahaahah XD tkt Get-chan ça va aller !! :3

SailorBishie : je file du coup on m’attend ! soyez sages hein =33



[SailorBishie s’est déconnecté]



getter2 : y se déco si vite T_T

DarkSpirit : ba

DarkSpirit : c un ninja

getter2 : t nul

DarkSpirit : c toi la nulle

getter2 : non toi

DarkSpirit : non toi

TintinVNR : bref vous êtes motivés pour un autre boss ?

Astro01 : pas trop en vrai j’ai des devoirs

Katsura69 : je peux pas en fait c mon tour de ménage u_u

getter2 : go pex zlat et tintin du coup ? astro je pourrais prendre ton HP pour nuke les anubis ?

Astro01 : oui vas-y

DarkSpirit : ok

TintinVNR : ok

Astro01 : ++ du coup

Katsura69 : pareil ++

Tintin VNR : ++ Astro

getter2 : bye

DarkSpirit : ++


[Astro 01 s’est déconnecté]
[Anarchy 69 s’est déconnecté]



TintinVNR : ouf, la menace cishet est partie

getter2 : XDDDDD javou

DarkSpirit : x)

getter2 : bref go anubis !

DarkSpirit : o/

TintinVNR : o/
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MessageSujet: Re: UA tin-edge (surtout edge)    UA tin-edge (surtout edge)  - Page 2 Icon_minitimeMer 18 Déc - 12:58

Lionel/Alex II


/!/ TW : évocations d'abus parentaux/familiaux, manipulation affective, etc  :V /!/

On ne veut vraiment pas me laisser me détendre. Ça fait trois jours que je suis furieux que mes parents me la fassent à l’envers et fassent en sorte que je sois sous surveillance le week-end d’avant les examens en camouflant ça derrière « mais tu seras chez ton ami Alexander, tu verras, ça sera agréable et il t’aidera très bien »… très drôle.

Lionel poussa un long soupir en arrivant devant la porte de la trop grande demeure des Griffin. Déjà qu’il y traine un peu trop souvent ces temps-ci à son gout à cause de ses fichues séances de soutien, il n’était pas ravi d’être ici le week-end avant les examens. C’était déjà assez stressant comme ça, s’il lui fallait en plus supporter son ami d’enfance capricieux qui n’en ratait pas une pour prendre toute la place. Heureusement, son paternel qui faisait peur n’était pas là. Mais sachant que le Roque-Lartigue pensait encore il y a 24h qu’il pourrait profiter de l’absence de ses parents pour aller voir son copain et vraiment se détendre, la manière dont les choses s’étaient goupillées lui donnait envie de crier. Même si son « pote » le Griffin blond se comportait tel le plus mignon des anges pendant tout le week-end, ça n’arrangerait pas l’agacement de Lionel qui voulait être ailleurs, à savoir, dans les bras de Zlatan en train de le regarder jouer à tuer des zombies ou des gros monstres sur la console.

Mais bon, à quoi ça sert de me plaindre, hein ? De toute manière, c’est pas comme si j’avais le choix. J’ai jamais le choix.

Le bleu appuya son doigt sur la sonnette et se prépara à entendre le pas empressé familier d’Alexander se rapprocher de la porte, puis voir son sourire arrogant lui ouvrir et commencer à lui raconter sa folle semaine. La première surprise pour le patineur fut que rien de tout cela ne se produit. Ce fut Ellias, le grand frère de son ami d’enfance, qui vint lui ouvrir. Rien que la vue d’une personne a l’air à peu près apaisée et raisonnable calma un peu Lionel qui n’osait pas trop admettre qu’il préférait que le plus âgé soit là plutôt qu’être seul avec Alexander.

« Oh, bonjour Ellias ! »


Dit-il en réussissant à sourire sans trop se forcer. Ellias lui rendit son salut et le laissa entrer en lui ouvrant grand la porte. Il lui indiqua où poser ses affaires de sa voix calme et Lionel s’exécutât en laissant son sac à dos sur son épaule. Le bleu commençait à bien connaître les lieux, savait déjà dans quelle chambre d’amis on le ferait dormir, au moins, il se disait que les mauvaises surprises seraient limitées. L’étudiant en psycho le fit s’asseoir dans la cuisine et lui proposa de boire quelque chose. Lionel fut interpellé qu’Alexander ne soit pas encore là et aussi un peu alarmé par l’air soucieux de la grande perche aux cheveux sombres. Il ne connaît pas bien Ellias, même s’il le fréquente techniquement depuis aussi longtemps que son jeune frère. Du peu qu’il sait, c’est qu’il est du genre calme et discret, probablement pas très bien dans sa peau et qu’il est dans la promo de Zlatan (qui ne l’aime pas trop, d’ailleurs). L’ainé Griffin s’assit près de lui et joint ses mains sur les tables en rapportant à Lionel son jus de pomme ; visiblement, il avait quelque chose à dire à leur invité. Quelques longues secondes passèrent et Lionel finit par prendre la parole en premier, interpellé par le calme environnant et l’absence d’Alexander dans le coin.

« Hm… Alex n’est pas là ? »

Ellias soupira et passa une main dans ses cheveux mi-longs en train de lui tomber dans la figure puis les attacha derrière sa tête comme si ça l’aidait à se concentrer.

« Si, si, il est là. »

Il jetta un coup d’œil vers l’escalier. Lionel comprit que l’autre était à l’étage. Mais il ne comprenait toujours pas bien.

« Je suis désolé de t’accueillir ainsi, disons qu’Alex est… »


Le ton quelque peu monocorde du plus âgé trahissait sa lassitude. Ellias leva les yeux au ciel et soupira à nouveau en se pinçant l’arête du nez.

« On va dire « contrarié ». »

Oh non.

« Ah. Donc… »

Depuis le temps qu’il ne connaît, Lionel sait comment Alex peut-être lorsqu’il est frustré et fait des caprices. Il l’a déjà vu casser des choses en hurler et en se roulant par terre car il était contrarié. Ce n’est pas le genre de choses auxquelles on aime assister. Ellias a dû souvent voir son petit frère piquer des colères et semble plus ou moins avoir pris l’habitude, mais, même leur père qui a pourtant un caractère des plus virulents se retrouvait à ne plus savoir quoi dire ou faire dans ce genre de moments. En même temps, un jour, Agamemnon, le père de Lionel avait pris le parti de crier après Alex pour le calmer et la manière dont Théodule l’avait regardé puis lui avait ordonné d’aller s’occuper de ses enfants avait été plutôt spectaculaire. Enfin, globalement, les crises de ce genre, quand notre père est un catho extrémiste aux convictions très arrêtées et aux tendances autoritaires et moralisatrices, c’est une chose qui apparaît somme toute assez normale.

« Il préfère qu’on le laisse seul dans ces moments et je ne veux pas qu’il se défoule sur toi ou d’autres personnes. »

Le plus âgé avait l’air de vouloir dire qu’il s’occupait d’Alexander et laisserait le Roque-Lartigue en dehors de tout ça. C’était un soulagement pour Lionel, même si l’ambiance tendue de la demeure n’allait pas se dissiper pour autant. Reste qu’il n’était pas chez lui, mais dans une maison qui le mettait vraiment mal à l’aise, avec un Alex qui piquait des crises et un Ellias qui devait s’occuper de son petit frère.

« Je m’excuse… tu n’es pas venu ici pour assister à ça. »

Je ne voulais pas venir du tout à la base, en fait…


Lionel continua de boire son jus sans trouver grand-chose à dire. Une partie de lui avait vraiment envie de hurler à la terre entière de lui foutre la paix et de le laisser aller se cacher chez son meilleur ami qui était, apparemment, le seul endroit où il était réellement le bienvenu. Avec le club manga du campus, la patinoire où il s’entraine et les conventions. Certes, vu l’endroit où il vit toute l’année, il n’a pas à se plaindre, mais ça, ça ne change pas le fait que cette situation le fait souffrir et ne tardera pas à le rendre malade, si ça continue. En voyant que leur invité était gêné et visiblement fatigué, Ellias décida de le conduire jusqu’à la chambre d’amis et lui dit de faire comme chez lui. C’est vrai que dans cette chambre confortable, il aurait été très bien pour réviser, mais à la place, Lionel se jeta sur le lit et sortit son portable pour répondre au message que Zlatan lui avait envoyer plus tôt.

T’es chez les dingues du vatican ? Y t'ont pas encore exorcisé le démon des pédégays ?
Roooh t'es bête XDD Je m’installe juste dans la chambre d’amis oui


A part attendre la réponse de son copain, Lionel n’avait pas grand-chose d’autre à faire qu’ouvrir ses réseaux sociaux et le serveur Discord du club manga, en espérant que Julianne serait connectée pour parler ensemble de leurs dernières découvertes en terme de doujinshi. Ces discussions débouchaient souvent sur des recommandations de lectures qu’ils postaient ensuite sur un blog ou les réseaux sociaux sur leur temps libre… Julianne faisait ça vraiment bien, Lionel se demandait souvent comment elle faisait pour aussi bien vendre ses lectures favorites à d’autres amateurices.

Ça va ?
Bof, juste fatigué. C’est un peu bizarre chez Alex là >_<


Il venait de voir que son amie la weeb était connectée et se hâta d’envoyer un message sur le channel des discussions autour des doujins, juste après avoir continué d’échanger avec Zlatan. La réponse confuse de ce dernier ne se fit pas attendre.

??
Je sais pas c’est Ellias qui m’a ouvert et y m’a dit que Alex était pas d’humeur
Ok c’est chelou


C’est un peu chelou oui… et inquiétant.

Même si Alexander lui a fait la vie dure ces derniers mois, Lionel ne peut pas s’empêcher de se soucier un peu du sort de son ami d’enfance. Il n’y peut rien, c’est comme ça : il a grandi avec lui, ils en savent tous les deux beaucoup sur le vécu de l’autre et même si le blondin ne lui rend pas la pareille, Lionel n’a jamais vraiment pu s’empêcher d’être sensible à aux problèmes familiaux rencontrés par le blond à lunettes. Peut-être car pendant un moment, ça l’empêchait de penser aux siens. Mais le soucis c’est qu’en réalité, en trainant avec Alex, il s’habituait à ne plus jamais penser à lui-même et apparemment, le Griffin le savait assez bien… et ces dernières semaines, avec leurs cours de soutien, Lionel avait remarqué comme son pote devenait autoritaire et désagréable dès qu’il faisait quelque chose de travers. Il prenait sur lui par habitude, mais… ça lui rappelait le comportement de son propre père… et aussi celui du père Griffin à l’égard de ses enfants. Enfin, le peu qu’il en avait vu. Ça ne faisait qu’ajouter son ras-le-bol. Mais pour le moment, il voulait profiter du calme pour penser à autre chose en répondant à ses messages. Même s’il ne pouvait pas être avec Zlatan, ça ne l’empêchait pas de profiter de leurs échanges pas SMS pour prendre un peu de bon temps.  

M’en fiche j’ai la paix pour t’envoyer des messages, comme ça ^w^ (si tu es sage tu auras peut-être des photos ce soir (a))
Haha cool (dis m’en plus ( ͡° ͜ʖ ͡°) )
(tu verras plus tard~) <3


Le fait que le Eriksen ait l’air de se réjouir à l’idée de recevoir peut-être des photos sexy (enfin, c’est ce que Lionel essayait de faire, il n’était pas vraiment certain qu’il s’y prenait bien, mais aux dernières nouvelles, ça avait plu à son copain). Mais il n’était pas encore l’heure, alors il décida de changer de sujet après avoir continué d’échanger un peu avec Julianne.

Ça va toi, sinon ? Tu fais quoi ? ^^

Zlatan n’avait apparemment rien à faire comme il répondait très vite, cet après-midi.

Fiche de lecture pour le cours de psycho-sociale, c’fatigant

Ou alors, il avait juste envie de procrastiner. Cela rappela à Lionel qu’il était censé réviser. Il lâcha un long soupir et enfonça sa tête dans l’oreiller du lit de la chambre d’amis.

Pitiééééé. J’en peux pluuus !

Moui j’en ai marre aussi :S

Je compatis… si seulement on pouvait procrastiner ensemble sous la couette. Bouh. Enfin, euh, sous la couette mais pas, euh, enfin, pas « comme ça » sous la couette juste… bah… normal, cool quoi ! Enfin bref !

Les pensées de Lionel n’eurent pas le temps de vagabonder bien loin avant qu’il n’entende frapper à la porte. Il rangea tout de suite son portable dans la poche arrière de son jean et alla ouvrir. Il trouva Alexander derrière le battant, qui avait vraiment mauvaise mine. Le blondin avait l’air de ne pas avoir dormi de la nuit et le Roque-Lartigue sentit l’inquiétude le gagner en le voyant ainsi, encore en pyjama et robe de chambre à trainer les pieds et la mine plus pâle que d’habitude.

« Salut. »

Marmonna Alexander qui regardait ailleurs.

« Euh… salut… tu as l’air… »
« J’ai une sale gueule ouais, je suis au courant. »


Le binoclard avait croisé les bras et froncé les sourcils. Il n’avait pas l’air d’avoir envie d’en parler, ce qui surprit Lionel car il avait toujours connu son ami d’enfance très prompt à s’étaler en plaintes dès qu’il en avait l’occasion (pas que ça n’arrivait jamais à Lionel non plus, hein, mais c’est aussi vrai qu’il essaie de faire plus attention depuis quelques temps à ne pas prendre toute la place). Le patineur ne savait pas quoi dire et resta dans l’entrebâillement de la porte, à chercher ses mots.

« Euh… ça va ? Tu révises, là ? »


Ce n’est pas très gentil de penser ainsi mais si être crevé ainsi permettait à Alexander de s’intéresser aux autres, Lionel souhaiterait presque qu’il ne dorme plus. Mais ce n’était pas très cool de souhaiter ça à quelqu’un. De plus, le Griffin n’avait pas l’air de vouloir le fliquer, mais juste de signaler sa présence et venir aux nouvelles… comme un bon hôte finalement. Le bleu se détendit un peu et haussa les épaules.

« Bah… en fait, non, je suis crevé. »

Le binoclard pencha légèrement la tête sur le côté puis sourit en coin, l’air un peu amusé.

« J’avoue, t’as l’air un peu défoncé aussi. »

Sans trop savoir pourquoi, Lionel gloussa doucement et son ami d’enfance l’imita. Le plus âgé invita l’autre à entrer et ils s’assirent sur le lit et s’en suivit un silence qui redevint pesant au fil des secondes. Alexander regardait ses pieds et ne provoquait pas son interlocuteur du regard comme il en a l’habitude. Après de longues secondes de mutisme gênant, ce fut Lionel qui reprit la parole.

« Euh… Ellias m’a dit que tu étais… enfin, que tu n’allais pas bien. »

L’adolescent blond grinça des dents et croisa les bras sur son torse. Il jeta un bref coup d’œil en direction du terminale puis se mit à observer ses ongles tout en reprenant la parole.

« M’en doutais. Pas envie d’en parler. Mais, je voulais juste te prévenir faudra te passer de moi pour réviser. »

Lionel cligna des yeux. Il n’allait pas dire que ça l’arrangeait mais… si, ça l’arrangeait. Et ça lui retirait un poids qu’il avait depuis quelques jours sur la poitrine. Mais, il se sentait aussi fort frustré par le fait qu’il était définitivement venu ici pour rien.

« Dans mon état je servirais pas à grand-chose et… »

Le blond aux yeux clairs regarda son ami d’enfance et s’interrompit. Il avait l’air de vouloir dire autre chose, que Lionel espérait être quelque chose comme « dans ton état je ne préfère pas t’imposer mes critiques bêtes et méchantes ». Mais, il n’en fut rien.

« … non, laisses tomber. »

Le portable de Lionel bippa à ce moment-là et le bleu s’en saisit pour regarder le dernier message que Zlatan lui avait envoyé.

Tkt Lio je sais que tu vas y arriver

Il ne put s’empêcher de sourire largement. Sa poitrine se réchauffa en lisant encouragements envoyés par le Eriksen. Il s’apprêta à répondre mais fut interrompu par Alexander.

« C’est un message d’Eriksen ? »


Le regard du Griffin ne regardait pas l’écran que Lionel avait instinctivement dissimulé pour ne pas être espionné. Evidemment, il piqua un fard et ne su pas quoi répondre, commençant donc par bafouiller.

« Euh… euh… comment tu sais ? »

Alex souffla du nez et observa son pote de longue date avec un sourire en coin.

« T’as vu la gueule que tu tires ? C’est évident. »

… Je suis si transparent que ça… ? oh, non, est-ce que ça veut dire qu’il sait que…

« J’le dirais à personne. Mais, franchement, vous êtes pas discrets, tout le club est au courant, faut être hétéro pour pas capter que vous sortez ensemble. Ca faisait guère que 5 ans que vous vous tourniez autour et qu'y te mattait comme un rôti du dimanche bien juteux. Insupportable, sérieux. »

Lionel tendit les épaules et se ratatina. Il pensait vraiment que lui et Zlatan étaient discrets ! Ils ne s’embrassaient jamais ni ne s’enlaçaient en public… mais ce ne sont probablement pas les seuls signes qui mettent la puce à l’oreille. Il y a probablement la manière dont ils se regardent, dont ils se parlent et certains gestes tendres qu’ils ne peuvent s’empêcher d’adresser spontanément à l’autre, quelques fois. Maintenant qu’il y repensait, Alexander avait raison… ils n’étaient pas discrets.

« Euh… mais… »


Il ne savait plus où se mettre et la manière dont son ami d’enfance le fixait n’était pas pour le mettre franchement à l’aise.

« Flippes pas, je vais pas vous emmerder. Même si j’aime pas Eriksen. »

Oh… en même temps, il te le rend bien…

N’osa pas dire le bleu qui n’en pensait pas vraiment moins, sans parvenir à se détendre.

« Je… enfin… Olaf m’a fait promettre de pas foutre la merde. Et tout bien réfléchi, c’est sans doute mieux pour tout le monde. »

Oh, je suis tellement rassuré, Alexander, tu n’as pas idée !

Cette discussion commençait à mettre Lionel franchement mal à l’aise et en colère. Il n’était pas du tout ravi d’apprendre que l’autre était prêt à « foutre la merde » pour embêter Zlatan et pour l’embêter, lui. Avant de répondre, le bleu prit une longue inspiration, se redressa et croisa les bras sur son torse en espérant que ça lui donnait l’air plus imposant et confiant.

« Oui. Tu fais bien de nous laisser tranquilles. »


Réussit-il à répliquer, en était aussi sec et froid qu’il le pouvait. Il avait tout d’un coup vraiment envie de secouer Alexander comme un pommier en espérant que ça lui remette un peu les idées en place. Tout pacifiste qu’il est, l’idée de mettre une baffe à son interlocuteur était aussi un peu tentante. A la place, il souffla du ne comme un buffle en sentant qu’il commençait à trembler un peu sous le coup de son agacement. Le blond le remarqua et eut un mouvement de recul. Probablement pas par peur, mais il prenait quand même un peu ses distances.

« Détends-toi. J’ai promis. »

« J’ai promis, j’ai promis »… pour ce que ça vaut, hein ! Pourquoi il n’est pas capable de s’excuser, plutôt ?! C’est pas lui qui a souffert et s’est angoissé en surveillant tout le temps ses arrières, dans cette situation, nom de dieu !

A force de serrer les dents, Lionel commençait à avoir mal à la mâchoire. Ses doigts se crispèrent sur le tissu de sa chemise et il osa finalement défier le regard intense de l’autre, plus capable de retenir sa colère sourde de sortir.

« Je m’en fiche. C’est pas ça que je veux entendre. »


Siffla-t-il en sentait son estomac brûler et ses épaules trembler sous le joug de la frustration. Alexander eut l’air de perdre son assurance apparente et à la grande surprise du Roque-Lartigue, il baissa les yeux et regarda ailleurs. Le bleu cligna des yeux, incapable de croire ce qu’il voyait.

Alex ne perd jamais à ce jeu, normalement…

Le blond avait l’air perdu et baissa piteusement la tête.

« …je sais. »


Il secoua la tête et alla fermer la porte de la chambre, s’appuyant sur le battant comme pour être certain que personne n’entrerait et l’entendrait prononcer ce qui allait suivre.

Roh, mais, je rêve… même moi je ne suis pas une telle drama-queen !

« …’scuse moi. »

Lionel lança son regard le plus blasé au blondin qui boudait, maintenant. Pauvre petit. Le terminale aurait vraiment préféré entendre plus clairement ses excuses et aussi ce qui les motivaient, c’est-à-dire, qu’Alex se comportait comme un mauvais ami en permanence, ne pensait qu’à lui, embêtait son monde dès qu’il en avait l’occasion en prenant les autres pour ses larbins et beaucoup d’autres choses. Mais le bleu n’insista pas. Il n’était pas vraiment assez motivé pour ça. Il pensait qu’après ça, Alexander allait fuir la chambre en courant car il aurait honte d’avoir fait preuve d’un niveau de décence minimal, mais, le blond avait encore quelque chose à lui dire.

« Et… je sais que c’est super chiant, d’être dans ta situation quand… enfin, d’être gay avec les parents qu’on a. »

Pour le coup, on partait de très très loin au niveau des standards de leur relation, mais c’était une des choses les plus sincères et aimables qu’Alex avait dû dire à Lionel en presque 12 ans d’amitié (si on peut appeler ça ainsi). Même venant du cadet Griffin, c’était quelque chose que le Roque-Lartigue avait besoin d’entendre ces derniers temps. C’est surtout pour ça que Lionel se mit à fixer son pote d’enfance avec des yeux ronds comme des soucoupes. Il était aussi un peu surpris que l’autre lui fasse une sorte de coming-out un peu maladroit, mais, maintenant qu’il y repense, ce n’était pas très étonnant. Devant la face complètement paumée du bleu, le blondin qui boudait encore il y a quelques secondes se mit à rire franchement et refit un pas vers son comparse.

« Quoi ? Me dis pas que c’était pas assez évident ! Tu m’as même vu en drag plusieurs fois ! »

Ah, non c’est pas, ça le plus surprenant.

Enfin, il y a un an, Lionel aurait probablement réagi autrement au fait que son ami d’enfance lui annonce ouvertement qu’il n’était pas hétéro. Mais en l’occurrence, il était beaucoup plus intrigué par le fait qu’Alexander ait l’air un peu préoccupé par son sort.

« Euh, non c’est pas ça qui me… »

Il essaya de trouver des mots adaptés, même s’il n’était plus aussi prudent que ce qu’il pouvait l’être par peur de vexé. Comme il était encore un peu irrité, le patineur ne se gêna pas trop non plus.

« C’est juste que tu n’es pas vraiment du genre compatissant, normalement. »

Il y eut un blanc, puis le cadet de la maison mis ses mains dans les poches de sa robe de chambre et revint s’asseoir aux côtés de Lionel après avoir levé les yeux au ciel. Cependant, il ne fit pas de commentaires. A la mine désabusée qu’il affichait, le plus âgé devina qu’Alexander ne voulait rien dire, mais ne niait certainement pas sa dernière affirmation.  

« Enfin… donc, toi et Eriksen c’est… ? »

Demanda-t-il pour changer de sujet, prenant de nouveau Lionel de court. Ce dernier se sentit rougir à l’idée de parler de sa relation avec Zlatan. En réalité, ça lui arrivait rarement : il n’a pas grand monde avec qui partager ça sans craindre des commentaires désagréables. Il ne s’attendait pas à ça venant de l’autre gosse de riche et ne put s’empêcher des se méfier quand même un peu. Mais Alexander n’avait pas l’air de fomenter de sales plans et l’enthousiasme de Lionel à l’idée de pouvoir parler de sa relation avec son copain sans être jugé comme il le serait chez lui surpassait le reste.

« Oh, euh… bah… je sais pas trop par où commencer. »

C’est vrai, je vais pas non plus tout raconter du début à la fin. Puis je ne sais pas vraiment quoi dire qui ne serait pas « ohalala je lem je lem je lem je lem », dans l’absolu.


« Je sais pas, c’est… je suis bien avec lui, j’ai toujours été bien avec lui mais, au bout d’un moment on a juste voulu être encore plus proches, enfin, tu vois ! »


Il ne savais pas trop si Alex « voyait » précisément de quoi il retournait. Mais il ne saurait pas vraiment l’expliquer autrement car c’est au final de manière assez naturelle que les choses avaient évolué entre lui et son meilleur ami. Le blondin à ses côtés l’écoutait et l’observait avec une mine confuse. Devant l’incompréhension apparente d’Alexander, Lionel se sentit un peu triste pour son pote d’enfance malgré tout. Il pouvait deviner, avec ce que l’autre lui avait déjà raconté et son expression actuelle, que le lunetteux n’avait probablement pas eu l’occasion de rencontrer quelqu’un qui lui fasse ressentir tout ça, pour sa part. Enfin, à leur âge, ça n’a rien de préoccupant, mais le bleu avait envie de souhaiter de vivre ce genre de choses à son ami même si ce dernier pouvait être un sacré connard égoïste par moments.  

« Euhm… t’es heureux ? »

Lâcha finalement, de manière fort inattendue, le blond sans se retourner vers son voisin. Lionel regarda un instant l’autre et se mit à sourire. Tant pis si le Griffin ne le voyait pas, le terminale était quand même touché qu’Alex essaye.

« Oui. Avec lui j’ai l’impression que tout ira bien. »

Cela même s’il ne préfère pas penser à ce que ses parents seraient capables de faire s’ils découvraient le pot-aux-roses. Mais bon, Lionel avait décidé de ne plus y penser de manière à ne pas se priver de voir s’épanouir sa relation avec Zlatan. Pour le moment tout allait bien, mais, c’était déjà arrivé qu’ils se prennent le chou et cela se reproduira surement. Peu importe finalement, tant qu’ils pouvaient vivre tout ça ensemble ; cette relation lui faisait un bien fou. Pourvu que ce soit aussi le cas du Eriksen. Le bleu se permit d’adresser un nouveau rictus sincère au plus jeune, penchant légèrement la tête sur le côté.

« Je te souhaite de trouver quelqu’un comme ça pour toi aussi, un jour ! »

Alexander se retourna vers lui et le fixa d’un air éberlué. Puis une grimace d’infini dégout transforma son visage, retroussant ses narines, fronçant ses sourcils et pinçant les lèvres comme s’il venait de manger quelque chose de très amer.

« Eurk. Jamais d’la vie ! Ça suffit les niaiseries dégueulasses, là ! »

Le Roque-Lartigue explosa de rire à la vue de la sale tête que tirait son pote le fils de riche, pris d’un fou rire à en tomber sur le matelas.

Evidemment que môssieur Griffin ne va pas admettre en public que ça ne lui déplairait pas d’avoir un.e comparse avec qui il se sentirait bien et par qui il aurait envie de se faire câliner sans arrêts !


« Roooh, c’est toi qui a demandé ! »


Entre deux rires gutturaux assez peu délicats, Lionel ne pouvait s’empêcher de taquiner Alexander. Pour une fois que c’était lui qui l’embêtait, c’était de bonne guerre. En retour, le blond le regardait avec toute la fausse suffisance que son regard bleu glacé était capable de dégager derrière ses lunettes rectangulaires.

« Comme si une diva comme moi avait le temps de penser à ce genre de conneries ! »


Le blond s’affaissa sur le lit de manière outrageusement dramatique à son tour et gloussa un peu avec Lionel qui se bidonnait de plus belle. L’espace de quelques minutes, ils avaient l’impression de retrouver leurs délires de quand ils avaient 10 ans de moins. Après s’être suffisamment esclaffé Alex s’appuya sur son bras et se retourna vers son pote l’autre gros riche.

« T’aimerais probablement être avec lui, là, nan ? »

Le blond avait l’air assez sérieux ce qui prit une fois de plus Lionel de court. Evidemment, qu’il aimerait être avec Zlatan s’il le pouvait.

« Euh, bah… un peu, oui… »

Lionel n’osait pas répondre franchement, même si c’était Alex qui avait demandé. Il ne voulait pas avoir l’air impoli. A sa réponse, son ami la diva se retourna sur le dos et observa un peu le plafond.

« Hm. »

Quelques secondes plus tard, le gosse de riche se redressa sur ses fesses, prêt à se diriger vers la porte.

« Je vais voir avec Ellias. »
« Mais… »


Lionel le retint, soucieux à l’idée que son « caprice » risquait d’apporter des ennuis à son pote d’enfance blond. Même si Alexander n’entrait pas dans les détails, le bleu en savait suffisamment pour deviner que le père Griffin pouvait être dur sous prétexte de « faire l’éducation » de ses fils. Enfin, contrairement, à Agamemnon, Théodule ne frappait pas ses enfants, à ce qu’il parait, mais ça ne fait pas de lui un meilleur parent pour autant, vu son gros penchant pour la manipulation affective. Des fois, cette pensée fait que Lionel a un peu de compassion et pardonne à Alex plus facilement que d’autres : quand on connait un peu son entourage familial extrêmement religieux et discriminant, ceci peut expliquer certaines choses, que le Roque-Lartigue a aussi vécu de l’intérieur. Mais en même temps, il ne peut pas en vouloir à Riku ou Zlatan qui n’ont pas vraiment que ça à faire de « comprendre » les soucis des gros riches, de ne pas avoir envie d’y dépenser de l’énergie et du temps.

« Mon père va pas rentrer avant lundi, il en saura rien. »

Alex avait l’air sûr de lui et donc, le patineur avait envie de lui faire confiance. Il se disait que le blondin n’allait pas la lui faire à l’envers. Le cadet Griffin peut-être tyrannique, bête et méchant et ne veut généralement pas se mouiller pour d’autres personnes que lui-même. Probablement lui est-il arrivé quelque chose qui l’a un peu secoué. Lionel n’a pas le souvenir que Alex soit du genre à perdre du temps à faire des promesses pour les briser ensuite. C’est le genre à ne pas faire de promesses du tout. Aussi, il devait tout de même essayer de comprendre cette démarche du blondin.

« Pourquoi tu es gentil avec moi, maintenant ? »


En ouvrant la porte, Alexander se retourna vers Lionel, puis vers le couloir. Il eut un moment l’air pensif, en train de ruminer quelque chose.

« …Meh. Peu importe. M’enfin, y parait-il qu’on est potes, alors, je peux au moins faire ça. »


Lionel s’en fichait un peu, aussi, des raisons, tant que son ami d’enfance ne décidait pas au dernier moment de le trahir. Mais il avait la sensation intime que ça n’arriverait pas. Il était aussi heureux d’entendre que leur amitié de longue date n’était pas totalement morte à cause de l’adolescence qui avait fait d’Alex ce qu’il est aujourd’hui. Mais peut-être s’était-il passé quelque chose d’important qui faisait qu’il entreprenait de se remettre en question… ? Si c’était le cas, tant mieux. Et si en plus, ceci pouvait lui permettre de passer une partie de son week-end avec Zlatan, Lionel était encore plus satisfait de la tournure des évènements.
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Coba




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MessageSujet: Re: UA tin-edge (surtout edge)    UA tin-edge (surtout edge)  - Page 2 Icon_minitimeMer 18 Déc - 23:31

Moumou IV


/!/ TW : C'est Mumut du coup abus familiaux et autre joyeusetés en vue, valaaaa :V /!/


Je viens de finir mes devoirs et maintenant, il me faut trouver à m’occuper pour ne pas tourner en rond dans ma chambre en attendant Martin. Je crois qu’Al a remarqué mon enthousiasme en m’entendant chantonner discrètement et parcourir mon étagère de jeux afin de trouver une occupation. La husky s’est rendue compte que mes habitudes ont un peu changé, déjà parce que la présence régulière d’une nouvelle personne à la maison et dans ma chambre, c’est difficile à louper, mais, je crois qu’elle se rend aussi compte du fait que ça me rend heureux, même si elle, ça la rend plus jalouse qu’autre chose. Petit à petit, la chienne aux yeux bleus perçants commence à accepter la présence occasionnelle de Martin mais je la sens tout de même un peu nerveuse quand elle me sent aussi fébrile que je le suis actuellement. Après avoir pris un Metroid Prime dans l’étagère, je m’assois devant ma console, sur un pouf et laisse Al venir jusqu’à moi pour lui faire un câlin.

« Tu as deviné que Martin aller bientôt arriver, hein ? Tu es tellement intelligente, mon bébé. Comme ton papa, huhu. »

La chienne jappe joyeusement et se roule sur les dos pour réclamer des gratouilles sur le ventre que je lui offre avec joie. Quand Martin sera arrivé, probablement qu’Al descendra au rez-de-chaussée pour demander des câlins à Papa, comme elle le fait toujours quand elle me boude, mais aussi car Siegfried est sa deuxième personne favorite. Pendant que ma console et le jeu se mettent en marche, je fais le tour de ma chambre pour vérifier que tout est nickel pour quand Martin débarquera. Ma réserve de snacks est bien là au cas où, les étagères sont aussi nickel que d’habitude, le lit est fait, la console allumée pour qu’on puisse y jouer (on pourra aussi aller s’amuser sur Ragnarok Online si Martin apporte son laptop avec lui)… tout ça sans craindre d’être dérangés durant plusieurs heures, comme Papa n’entre jamais chez moi sans autorisation. Et ce n’est pas Al qui pourrait nous trahir.

Puis, soudain, ça y est. J’entends le craquement familiers des branches du grand arbre qui monte jusqu’à ma fenêtre. Al se redresse et tend les oreilles. Elle souffle pour protester mais en voyant que je me hâte pour ouvrir les battants, elle recommence à bouder. J’en profite pour lui ouvrir la porte de ma chambre et la laisser descendre voir Siegfried. Je retrouve à la fenêtre à temps pour voir Martin qui est presque arrivé. Il est si à l’aise pour escalader cet arbre, ce doit-être tout l’exercice qu’il fait en sport et avec ses cours de taekwondo, ça… huhu. Comme d’habitude, je lui tend la main pour l’aider dans les derniers mètres, trouvant toujours aussi follement romantique le fait que le blond à lunette passe par ma fenêtre de manière clandestine pour me rendre visite. Oui, j’ai des fantasme de pisseuse et j’assume. Blague à part, j’appréhende toujours un peu qu’il se fasse mal à passant de l’arbre au rebord de la fenêtre, je me sens toujours rassuré quand il s’accroche solidement à ma main. Tout semble se passer à merveille. Sauf que non. La maison de mes parents est vieille. Parfois, il n’est pas étonnant que de petits parties des pierres qui composent ses murs quittent leur conglomérat après plusieurs années d’usure avec les intempéries et les vibrations produites quand il m’arrive de fermer la fenêtre et les volets trop fort. Bref, au moment où Martin venait s’appuyer son pied sur le rebord de la fenêtre, je crois qu’une petits partie de la pierre a fini par cédé et mon bloc favori a glissé, tombant par la même occasion vers le bas.

Martin hurla de terreur et fort heureusement, ma main était bien accrochée à son avant-bras et je suis le plus lourd. Je crie aussi en lui disant de s’accrocher, que je ais essayer de tirer de toute mes forces, joignant le geste à la parole. Bon sang, c’est vraiment dans ces moments là où être un gros lard qui ne fait pas d’exercice aiderait… Martin a réussi à attraper le rebord avec sa main libre et en unissant nos forces, l’autre binoclard parvient à se hisser et à dégringoler jusqu’à l’intérieur de la chambre.

A bout de souffle comme si nous venions de courir le marathon, nous restons immobiles sur la moquette plusieurs secondes, encore tétanisés par la peur produite par ce qui vient de se passer. Mon regard se porte sur Martin et je vois que mon copain tremble et que ses yeux sont humides. Tu m’étonnes, il a vraiment dû avoir peur, en tombant ainsi dans le vide. Le Rosenthal se tourne vers moi et bafouille en essayant de retrouver son souffle, tandis qu’il commence à sangloter sans parvenir à articuler. L’autre intello bourge s’effondre contre moi et me serre fort en se laissant aller aux larmes pour se calmer. Je n’extériorise pas tout de suite pour ma part mais ne me sens pas très bien non plus, alors je me contente d’essayer de calmer mon cœur dont les palpitations désagréables m’empêchent de respirer régulièrement. Je suis ramené violement à a réalité en entendant finalement Al’ aboyer. Tu parles, elle a dû entendre crier et maintenant elle gratte contre la porte. A sa suite, j’entends le pas de mon père arriver à l’étage et les voila tous les deux qui entrent en trombe dans la chambre.

« Papa !!! On frappe avant d’entrer !! »

Je ne sais pas pourquoi j’ai crié comme ça, alors que sa réaction de venir voir très vite ce qui se passait était tout à fait normale. Siegfried me regarde, enfin, nous regarde d’un air estomaqué Martin et moi, tandis qu’Al s’approche de moi pour me lécher le visage et me consoler. Je grogne en essayant d’éloigner la husky qui n’améliore pas vraiment les choses et je ne sais vraiment pas où me mettre. Apparemment, c’est pareil pour papa qui observe la scène les bras ballants.

« Euh… est-ce que… est-ce que quelqu’un peut m’expliquer ce qui se passe dans cette chambre ? »


Articula le grand dadais aux cheveux grisonnants en clignant des yeux comme si cela pouvait l’aider à comprendre ce qui venait de se produire et qui était le blondin en train de trembloter dans mes bras. Je pique un fard et n’ose pas croiser le regard de Papa… je vais devoir lui expliquer, là… comment trouver des excuses bateau au fait que Martin rentre en cachette par ma fenêtre pour passer du temps avec moi. Contre moi, je sens que le Rosenthal s’est calmé. Il se détache un peu de moi et fuit également le regard de mon paternel. Ce dernier remarque néanmoins que le blondin se frotte le genou et a la présence l’esprit de s’enquérir de l’état de Martin.

« Vous… vous allez bien ? Vous vous êtes fait mal… ? »


Mes yeux se baissent vers le genou de Martin… Je crois qu’il s’est éraflé, mais mieux vaut vérifier que ce n’est pas plus grave. Pourquoi je n’avais pas remarqué avant ?! Je remercie intérieurement Papa d’avoir déjà couru dans la salle de bain pour aller chercher la trousse de soins.

« Ça va… ? Je peux voir ton genou ? »
« M’ouais. D-désolé, je suis trop naze… »

Martin essuie ses yeux mouillés d’un revers de manche et se débarasse finalement de son petit sac à dos qu’il pose près du lit. J’en profite pour fermer la fenêtre avant de retourner près de lui. Mon bras vient entourer ses épaules du plus petit qui renifle encore.

« Mais non, j’aurais dû t’empêcher de monter par-là… »


Martin grogne et m’intime d’arrêter de m’excuser pour ses bêtises. Je soupire, car je me sens quand même coupable, mais nous sommes interrompus par le retour de mon père. Martin se détache de moi et relève le bas de son pantalon pour qu’on regarde l’état de son genou. Ça a l’air de n’être pas grand-chose, mais il y a quand même du sang. Je détourne tout de suite le regard à la vue du liquide rouge, vis-à-vis duquel j’ai toujours éprouvé un lourd malaise. Quel nul.

« J’vais le faire. M’merci m’sieur Nagel. »


Martin s’occupa de se désinfecter et de se mettre un pansement sous le regard des deux grosses andouilles que nous devions avoir l’air d’être avec Papa. Après ça, un lourd silence passa dans la chambre. Je sens que Siegfried nous dévisage et veut toujours des explications. Bon sang, quel merdier. Pourquoi j’ai entrainé Martin là-dedans, moi… Je veux dire, Papa est pas méchant mais il n’est pas totalement débile non plus. Quand ton fils de 18 ans fait entrer en cachette un autre gars dans sa chambre, ce n’est généralement pas pour faire sagement ses devoirs. Siegfried doit tomber des nues, je ne crois pas qu’il m’imaginait avec quelqu’un et encore moins un mec trans (même pas sûr qu’il capte cette nuance). Ce n’est pas plus mal si ça le fait réaliser que je n’ai plus 10 ans et que j’ai tellement perdu confiance en ma propre famille que je ne peux même pas lui raconter que j’ai quelqu’un. En regardant mon père en biais, je crois qu’il accuse effectivement le choc. Mais il n’a pas encore quitté la chambre comme si ne rien était. Al, pour sa part, est toujours près de moi et veille au grain.

« Moumou… je ne suis pas fâché mais je dois insister. J’aimerais comprendre ce qui se passe. »

Je retrousse les lèvres. Evidemment que Papa n’est pas fâché. Je ne sais même pas s’il est capable de se mettre en colère après moi ou Martin. Je tente d’inspirer profondément pour répondre sans butter sur chaque syllabe.

« C’est… je… c’est… j’avais juste invité Martin à venir squatter ce soir… »

Oui, bah, effectivement, ça, je crois que Siegfried l’avait compris. Le quasi-cinquantenaire pencha la tête sur le côté, peu convaincu.

« Hm… je ne suis pas sûr que passer par la fenêtre soit le plus simple et le moins risqué, pour ça. Je ne t’aurais pas grondé d’inviter ton ami, tu sais. »

Je rougis de plus belle. Evidemment, c’est absurde. Pourtant, c’est bien ce qui me faisait peur. Enfin. Pas que lui me gronde, mais…

« Je voulais pas que tu le dises à Maman. »


La moquette ne m’a jamais parue si jolie, vu comme je n’arrive plus à la quitter des yeux.

« Oh. Mais je ne crois pas que ta mère serait mécontente que tu aies des amis… »


Pfff. S’il savait. Est-il si aveugle que ça ? Je grince des dents et croise les bras. Martin m’observe et semble d’un coup comprendre pas mal de choses. Tout comme mon père qui nous observe et a l’air de finalement percuter.

« …A moins que… ? »

Oh, il a compris, hein. Que Martin n’est pas « juste un ami ». C’est quoi le prochain truc qu’il va dire ? Ignorer que je sors avec un garçon en se persuadant que « c’est super d’avoir un ami aussi proche » afin de se défiler ? Je ne me suis jamais vraiment posé la question au sujet de mes préférences romantiques, en réalité. Je me suis toujours dit que le genre de personnes que j’aimerais n’aurait pas d’incidence sur mes attirances. Faut dire que trainer avec Olaf et Alex de temps en temps a finit de faire sauter certains filtres « hétéros » que j’avais pu développer plus jeune dans une famille tout même très catho. Cela n’empêche que j’ai toujours craint que mon père désapprouve malgré le fait qu’il soit fort tolérant. Car, oui, même venant de sa famille, on ne sait pas toujours à quoi on peut s’attendre. J’en ai marre, il faut que je prenne une sortie temporaire et ça finit par sortir tout seul.

« Faut que je parle avec Martin. »


J’ai été sec mais je crois que Papa comprend que je préférerais en parler avec le principal interéssé si on devrait sortir du placard ou non, ce coup-ci. Bref, le paternel a l’air un instant estomaqué mais finit par hocher la tête et nous laisse seuls.

« Bon, alors, euhm, je vais faire du thé. »


C’est ça. Une fois qu’il ferme la porte derrière lui, je reprend mon souffle et m’affaisse sur la moquette. J’ai trop honte, c’est tellement gênant d’imposer cette situation à Martin.

« Désolé, c’était trop bizarre… »

Le blondin souffle à son tour, visiblement gêné aussi.

« Qu’est-ce qu’on peut y faire de toute façon, hein. »


Hmph. C’est pas faux. En m’allongeant sur la moquette, je fixe le plafond et n’ai aucune envie de descendre pour regarder mon père en face. Je dramatise probablement, comme d’habitude et je me sens mal que Martin se retrouve coincé avec moi quand je suis dans cet état… alors que c’est lui qui est le plus mal, dans cette histoire.

« Argh, qu’est-ce qu’on va faire, j’avais pas prévu que… »
« Paniques pas ! »


Facile à dire ! Martin est un peu autoritaire mais je sens que c’est parce qu’il est préoccupé aussi.

« Enfin, euh… je veux dire, ça a l’air un peu bizarre entre toi et ton père mais je crois pas qu’y va nous bouffer si on lui dit. »

Nous bouffer, non. Mais c’est vrai que c’est bizarre entre lui et moi et que j’ai un peu perdu de la confiance que j’avais en lui, dernièrement. J’ai l’impression qu’il veut se rattraper, pourtant. Sauf que c’est horrible, mais parfois avec le divorce qui s’en vient, je ne peux pas m’empêcher de penser que maman comme lui essaient de gagner des points auprès de moi pour que j’aille avec l’un ou l’autre. Je sais, au fond, que Siegfried n’est pas comme ça, mais bon. Faire confiance aux adultes c’est pas vraiment évident, dans ma famille. Ou plutôt c’est tellement évident qu’on peut pas faire confiance à nos géniteurs qu’on préfère envisager de partir de la maison. Je ne crois pas que Martin comprenne vraiment tout ça et ça me blesse un peu, même si je ne peux pas lui demander d’être clairvoyant sur des choses que je ne lui aie jamais vraiment dites. Toujours un peu braqué, j’essaie de faire sens de mes pensées en passant par la parole. Je me force un peu et je n’aime pas vraiment ça mais j’ai la sensation de ne pas trop avoir le choix, actuellement.

« Non, mais bon. Enfin… en fait, mes parents vont divorcer. Sauf que ça traine et y passent leur temps à se prendre la tête et s’engueuler. Mais bon, à côté de ça, ma mère veut quand même que je fasse le max dans mes études. »

Je suis déconnecté en racontant tout ça à Martin. C’est machinal mais je me sens quand même ridicule, j’ai l’impression que c’est presque superficiel, que c’est juste une manière pour moi de me donner trop d’importance, d’attirer l’attention et la pitié sur moi. Peut-être que c’est vrai, après tout. J’aurais beau m’écraser autant que je peux, je prendrais toujours trop de place. Des fois, je me dis que si je suis à ce point un problème dans la situation de mes parents si je ne fais pas le bon petit garçon à sa maman qui reste nickel comme d’habitude, alors, autant que je disparaisse, non ?

« Je suis peut-être un con, mais mon père commence juste à se réveiller alors qu’il laisse faire depuis des années, alors, j’ai du mal avec lui. »

Je ne sais pas quoi faire des moments où les gens sont sincères en me tendant la main du tout. J’ai l’impression qu’il y a toujours un piège. Martin m’a écouté et fait la moue, toujours occupé à cogiter même après qu’il se soit allongé à mes côtés. Je sens sa main s’approcher très doucement de la mienne, afin de me demander l’autorisation, mais je suis finalement le premier à emmêler nos doigts ensemble. Le blondin me regarde et cherche ses mots.

« Nan, ton père est lent à la détente aussi, quoi. Dans le genre ignorants mes darons sont pas mal aussi, tu sais. »


C’est vrai, vu ce qu’il m’a raconté. Je souris en coin. Ce n’est pas grand-chose mais les mots de Martin me rassurent un peu. Je serre sa main plus fort et me met à penser quele thé doit être prêt, maintenant et je rigole de l’image mentale que j’ai de mon père en train d’attendre tout seul et tout tendu dans le salon devant sa théière et ses trois tasses.

« Bon, tu veux faire quoi ? On descend et on sort du placard ? Ou alors on dit qu’on est juste de très très bons potes et que je suis le cousin au troisième degré d’Anna Rosenthal ? »

Je glousse jaune avec mon copain. C’est un peu l’excuse par défaut au cas où on me pose des questions sur Martin et qu’on préfère pas le outer, de dire qu’il est un cousin éloigné d’une certaine Anna. Papa serait capable d’y croire, en plus, mais bon. Je crois que Martin me laisse le choix de trancher, en tout cas. C’est vrai que le fait que Siegfried sache ou non pour nous, ça lui fait une belle jambe, à lui. Je finis par me redresser sur mes fesses.

« Hmph. J’veux bien qu’on lui dise. »


Quelque part, j’espère avoir ainsi une preuve de si mon père est sincère dans sa démarche et s’il vaut la peine que j’essaie de lui faire confiance. Je me sens mal de penser ainsi, mais bon.

Nous avons fini de tergiverser et juste avant de descendre, je réclame tout de même ma dose de câlins au Rosenthal qui a l’air aussi bien content qu’on puisse quand même partager un peu d’intimité. Notre petite soirée d’amoureux secrète s’est avérée ne pas être exactement ce qu’on espérait. Mais bon, ce n’est que partie remise. Martin a gardé ma main dans la sienne tandis que nous descendions jusqu’au salon, où Siegfried était en train de faire les cent pas. En descendant, le blond m’a assuré que son genou ne lui faisait plus vraiment mal, ce qui m’a rassuré. Le paternel se réjouit de nous voir et sert le thé qui m’a l’air encore assez chaud. Avant même qu’on ne s’assoit avec lui, on entame de dire ce qu’on a à dire avec le blondinet.

« Euh, donc… » « Alors, euh… »
« Je te, euh, b-bah, v-voila, c’est Martin. C’est mon copain. »


Martin me sourit, il a l’air fier comme un paon. Puis il se tourne vers Papa qui nous regarde avec des yeux comme des assiettes afin de le saluer comme il se doit. Après tout, c’est un Rosenthal, donc faire le fifils de bonne famille aussi, il sait y faire.

« Enchanté, monsieur Nagel et encore désolé d’être entré par la fenêtre comme ça ! »

Siegfried retient un rire nerveux, mais c’est vrai que dans une semaine, on en rigolera bien. Je crois qu’il est également surpris par le timbre de la voix de mon copain. Pour le coup, Martin est content de son passing mais ce ne serait pas la première fois que des gens buggueraient sur sa voix. Papa eu la délicatesse de ne faire aucune remarque (pas sûr qu’il ait capté quelque chose dans tous les cas, vu comme il est à l’ouest) et de toute façon, j’ai attiré son attention sur le thé et les biscuits. Il doit déjà digérer la partie « mon fils vient de m’annoncer qu’il sort avec un garçon » et on peut dire que ça lui a fermé le clapet. Je croyais qu’il n’allait plus rien dire jusqu’au départ de Martin et pourtant, il sembla avoir quelque chose à dire.

« Eh bien… je ne pensais pas que tu… mais… »

Mon paternel nous regarde successivement, toujours aussi paumé.

« Tu avais l’air plus heureux ces derniers temps donc j’imagine que c’est un peu grâce à Martin. »

Je me mets à rougir comme une pivoine et Martin se concentre sur sa tasse de thé. C’est vrai que ces derniers temps, ça n’allait pas fort et sans le Rosenthal et aussi Natsume ou Olaf, il est clair que je n’aurais pas tenu le coup pareil. Ceci étant, Siegfried a l’air de culpabiliser en réalisant que pour sa part, il n’a pas été franchement assez présent. Je suis soulagé qu’il réagisse ainsi, en réalité. Je m’attendais tellement à pire. Par contre, il y a quand même un dernier détail dont je veux être certain et c’en est un assez important, mais je n’ose pas vraiment l’aborder de moi-même. C’est-à-dire que j’aimerais bien que Maman ne soit pas au courant du fait que j’ai un copain. Elle qui est du genre à me sous-entendre de manière appuyée de ne pas trop penser à faire du sexe (même si c’est « de mon âge ») car ça pourrait me détourner de mes études. Bon, je ne devrais peut-être pas dire ça mais quand on est aussi bloqué là-dessus, généralement, c’est qu’un petit coup nous ferait pas grand mal. Enfin, bon, je commence à parler comme Olaf, maintenant, c’est malin.

« Hm… si tu ne veux pas que j’en parle à ta mère tout de suite… »  

Je relève vivement la tête et la hoche de manière affirmative.

« Oui. S’il te plait. »


Pas comme s’ils se disaient grand-chose maintenant, de toute façon, mais je suis content que Papa ait la présence d’esprit de penser à ça. Peut-être n’est-il pas si dupe, finalement. Il lui aura fallu du temps mais, ce soir, j’arrive à peu près à voir ses efforts. Heureusement que c’est tombé un soir où maman est en voyage d’affaire… Je vais vraiment pouvoir souffler, maintenant, je crois. Je sourie en coin à mon paternel qui malgré une certaine hésitation, semble globalement content pour moi. Je vais rester sur cette bonne impression pour le moment.

« Alors, Martin, vous êtes dans la même classe que Moumou ? Vous vous êtes peut-être rencontré en dehors du lycée ? »

Mon père commença à s’intéresser au blondin qui semblait tout d’un coup un peu intimidé, mais flatté que Siegfried soit aussi hospitalier vis-à-vis de lui. Martin se met rapidement à l’aise et la conversation va bon train. Ils parlent un peu d’histoire de l’art et d’expositions récentes, donc je me mets un peu de côté, tapotant son mon téléphone tout en gardant une oreille attentive. Je me réjouis pour eux, ils ont l’air de s’apprécier. Mon attention doit néanmoins se porter vers Al qui a quitté son panier et commence à s’agiter dans le salon. Je me rappelle que c’est l’heure de sa promenade. Martin annonce qu’il va m’accompagner et compte en profiter pour retourner sur le chemin de chez lui. Il n’est qu’à environ 20 minutes à pieds, donc ce sera l’occasion de faire un bout de chemin ensemble. En plus, il n’y a pas beaucoup de monde dehors, dans ce quartier de bourges, passé 19h. Ce n’est pas que ça nous empêche vraiment de nous prendre par la main de manière générale, en même temps. Nous n’aurons pas pu passer beaucoup de temps juste tous les deux ce soir, mais au moins, maintenant, Martin pourra simplement passer par la porte d’entrée (enfin, sauf quand Maman est là, mais quand Maman est là, c’est plutôt moi qui vais chez lui).

« Bon, euh, désolé, du coup, ça a dû être un peu gênant pour toi… ça va, ton genou, au fait ? »

Le blondin me fit signe qu’il n’avait plus mal.

« Bah, ça va. Et puis c’est mieux comme ça, non ? »

J’hoche la tête. Je crois aussi que ça va nous faire ça en moins sur la conscience. En plus de ça, on a certainement aussi gagné un allié. Al marche devant moi et tire sur la laisse en pressant le pas, toute guillerette et en forme après la sieste qui avait précédé ça sortie. La distance entre chez moi et mon copain me semble toujours très courte quand on se raccompagne chez l’un et l’autre, si bien que nous ne pouvons pas terminer notre conversation au sujet de la prochaine sortie de notre guilde sur Ragnarok. On est un peu à fond sur ça en ce moment, faut dire qu’on aime bien jouer RP avec nos persos et Martin n’avait jamais essayé, je crois qu’il accroche vachement. C’est assez drôles, comme je joue généralement ma High Priest qui a un caractère très jovial, est un peu trop curieuse au point d’en devenir téméraire (et un peu creepy) et Martin joue son Hunter qui est tout autant une tête brûlée doublé d’un gros bourrin. Deux vrais catastrophe ambulantes. Je me rappelle d’une de nos parties les plus drôles, où Tintin des Bois, son Hunter était mort contre un monstre à force de faire son intéressant devant, Helmina, ma persotte, qui ne voulait pas le soigner et avait passé une bonne demi-heure à se foutre de lui. Enfin. Avec tout ça, nous arrivons chez Martin. Il y a de la lumière aux fenêtres et mon blondin favori m’annonce qu’il va arriver pile poil pour le dîner. Ah. Oui. Manger. J’avais presque oublié avec ce qui s’est passé. On regarde si la rue est plus ou moins déserte pour nous embrasser en nous disant au revoir. J’aurais vraiment aimé plus en profiter, mais ce n’est que partie remise. Je sourie bêtement tandis que le Rosenthal me fait un signe de main et m’envoie son adorable sourire. Il disparait finalement derrière son portail et je me mets à soupirer comme une midinette. Ah… comme un mirage il m’a quitté pour la nuit… hélas, je brûle déjà de le revoir ! Bref. Ça ne me réussit pas la poésie, c’est à peine si je serais capable de réciter correctement un demi-alexandrin. Je vais envoyer un message à Martin pour lui faire part de mes pensées stupides de drama-gay du dimanche puis j’ai bien envie de rentrer en vitesse pour aider Papa en cuisine. Ca me semble un bon programme.

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Coba




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MessageSujet: Re: UA tin-edge (surtout edge)    UA tin-edge (surtout edge)  - Page 2 Icon_minitimeSam 21 Déc - 17:50

Trouducs-OTP 8 (Surtout Zlat)

Zlatan déteste s’ennuyer. Pourtant, il y a des jours où il n’a pas vraiment la force de faire d’autre chose qu’être somnolent toute la journée. Il avait séché les cours, cet après-midi afin de rentrer chez lui faire la sieste, comme cela faisait plus d’une semaine que son état ne s’améliorait pas du tout. Il aimait dormir, avant, mais ces temps-ci, il a du mal à se souvenir le bien que fait une vraie nuit réparatrice. Une nuit pas interrompue par des cauchemars ou pas trop longue qui fait qu’on es pas plus réveillé le reste de la journée. Les choses s’améliorent généralement quand le Eriksen prend la peine de faire attention à son hygiène de vie. Se coucher toujours après 1h du matin, dormir en moyenne 10h et se mettre au café et autres excitants toute la journée pour rester à peu près présent, ce n’est pas vraiment ce qu’on pourrait appeler une bonne hygiène de vie. C’est pas faute d’avoir une mère infirmière qui lui a déjà assez répété que ce qu’il fallait au fan d’occulte, c’était d’essayer de manger et dormir à des heures à peu près fixes, se calmer sur les excitants (ça comprenait le fait de fumer, mais ça, c’est vrai qu’il avait beaucoup réduit), entre autre choses. Cette fin d’année était assez déprimante et stressante de toute façon. Ses examens s’en venaient, au moins, il serait libre pour plusieurs mois ensuite, mais il craignait de se foirer, de rester un boulet qui passe son temps à comater dans sa chambre, enfin, ses pensées noires habituelles. A cela s’ajoutait que Lionel était extrêmement stressé aussi et son anxiété avait tendance à être communicative. Autrement dit, ils s’angoissaient mutuellement pour diverses choses, parce que Lionel se mettait trop de pression et que sa famille ne le lâchait pas, pace que Zlatan aussi se mettait la pression pour être présent tout le temps pour son copain (aux dépens de sa propre énergie) et ne pas oublier ses propres révisions. Et donc, tout ça faisait que le châtain dormait moins, mangeait moins et bref, ça allait de mal en pis. Aussi, il y avait qu’avec ses soucis actuels, Lionel change tout le temps de plans. Ce n’est pas sa faute, évidemment, mais les occasions de se voir étaient brèves et limitées, comme d’habitude ou devaient s’improvisaient le jour-même. Etant donné qu’ils ne se voyaient déjà pas assez à son goût et que Lionel était toujours ravi, Zlatan se sentait assez mal de faire la fine bouche en gardant pour lui qu’il préférerait que ses sorties avec le bleu soient un peu mieux planifiées. Probablement devrait-il lui en parler mais pour le moment, le châtain se disait qu’il serait injuste de mettre ça sur le dos de son petit ami qui a déjà assez de soucis comme ça.

Cet après-midi, donc, il était une fois de plus avachi contre son lit et essayait un peu de focaliser son attention sur une série ou des messages qu’il était en train d’échanger avec son amie Reine qui prenait gentiment des nouvelles de lui. Mais son corps et ses paupières étaient trop lourdes. S’il dormait maintenant il allait rester assoupi un peu trop longtemps et s’endormirait trop tard le soir-même et son rythme n’arrivera jamais à se recaler. Il avait mis une série assez nulle mais avec de l’action pour essayer de garder son attention active et griffonnait sur ses cours. Son corps semblait juste lui crier de le laisser roupiller en paix et le Eriksen commença à hésiter entre cèder ou aller se faire un quatrième café. Probablement allait-il s’endormir en essayant de décider de toute façon. C’était sans compter un bruit de coups contre la porte d’entrée qui retenti dans le petit appartement. Zlatan se redressa, toujours autant dans le gaz. Il tenta de ne pas se lever trop vite afin d’éviter une perte d’équilibre pénible.

« Qui c’est à cette heure… ? »


Marmonna-t-il, à peine audible, en se dirigeant vers l’entrée. Il n’aimait vraiment pas entendre frapper à la porte dans ce genre de moments et en fin d’après-midi, il y avait peu de chance que ce soit le facteur ou un colis. En se frottant les yeux, le Eriksen fit tourner la clé et ouvrit la porte. La première chose qu’il vit fut le grand sourire un peu trop réjoui de Lionel et il se demanda réellement s’il ne faisait pas un de ces rêves où… bref.

« Surprise ! Alex et Ellias m’ont déposé en fait ! On va pouvoir passer cet aprem et dimanche tous les deux ! »

Dans son état actuel, Zlatan ne saisissait pas vraiment tout ce que son copain lui disait. Il se contenta de faire « ah… » d’un air hagard. Son manque d’enthousiasme flagrant fit bien vite perdre son sourire à Lionel qui commença à le questionner d’un regard soucieux. Avant qu’il ne puisse dire quoique ce soit, le châtain lui fit signe de rentrer et s’avachit pour sa part sur une des chaises de la cuisine. Il n’avait pas vraiment envie de causer, à vrai dire, mais Lionel avait l’air de ne plus savoir où se mettre et assez préoccupé.

Ah, bravo, boulet, tu le mets mal à l’aise à force de tout le temps tirer la gueule.

« Pourquoi tu ne m’as pas envoyé un message pour me dire que tu arrivais… ? »


Son ton était beaucoup plus cassant qu’il ne le désirait et il vit bien que cela heurtait un peu Lionel.


Mais en même temps, pourquoi il débarque comme ça, hein ? Je préfèrerais éviter qu’il me voit comme ça… qu’est-ce qu’il espère que je puisse bien l’accueillir dans mon état actuel.

« Je voulais te faire la surprise ! Je pensais que ça te ferait plaisir, moi… »

La gorge de Zlatan se noua car il entendait que le bleu avait vraiment l’air de vouloir détendre l’ambiance. Sauf que ça ne marchait pas, ça empirait les choses, même, qu’il se force à avoir l’air jovial pour remonter le moral du Eriksen qui se sentait encore plus nul.

C’est vrai, ça devrait me faire plaisir. Pourquoi est-ce que je suis toujours obligé de faire la chochotte et de me braquer comme ça ?!

Ce n’est même pas que ça ne lui faisait pas plaisir de le voir. Ce n’était juste pas du tout le bon moment. Certes, ils s’échangeaient il n’y a pas trois heures des « tu me manques » et c’était vrai, s’il avait la tête à ça, Zlatan aurait laissé le Roque-Lartigue lui sauter au cou et ne se serait pas gêné pour l’embrasser longuement.

« Euh… je suis désolé… je voulais juste… »

Et voilà, il regarde ses chaussures et fait la moue. Il s’excuse mais je sais qu’il est déçu et triste plus qu’autre chose.

Le Eriksen inspira profondément et regarda pas la fenêtre qui donnait sur la petite cour de l’immeuble.

« Je sais, Lio, tu voulais faire plaisir. C’est pas le soucis. »
« Mais… »

« Mais », oui, j’ai une tête de déterré alors qu’il espérait certainement que je lui rende ses sourires et qu’il puisse venir ici pour se détendre. Je lui ait dit avec Maman, que notre porte lui était toujours ouverte, après tout. Mais…

Il se demanda si Lionel se rendait compte qu’il n’allait pas bien. Ça lui faisait mal au cœur de réaliser une fois de plus que le bleu ne peut pas deviner ce genre de choses. Pourtant… lui, quand il sent que Lionel ne va pas bien, il ne vise que rarement à côté. Alors pourquoi Lio ne ressent-il pas ce genre de choses immédiatement aussi… ? Probablement que tout le monde n’a pas cette sensibilité stupide qui fait qu’on est incapable de faire passer ses propres contrariétés avant celles des autres.

« Tu sais c’est… c’est compliqué, depuis 3 semaines. Tu me manques mais… »

Lionel ouvrit la bouche pour s’excuser à nouveau mais son ami l’interrompit en reprenant la paroles. Enfin, il marmonnait plus qu’il ne parlait clairement.

« J’sais que t’as la pression et j’suis content que ce soit moi que tu viennes voir pour te détendre mais… c’est fatigant, là, tes allers et venus improvisés. Je sais jamais à quoi m’attendre. »


Le malaise était presque palpable, à présent. Lionel était en train de se décomposer sur place et même s’il était nécessaire qu’il pose des limites, Zlatan ne supportait pas bien de voir son copain dans cet état à cause de lui. Il se dit qu’il aurait dû être plus doux, une fois de plus, se trouvait minable d’être toujours dans un extrême ou l’autre : soit ses indices sont indéniables, soit il a la même subtilité qu’un bulldozer dans une pâtisserie.

« Je suis désolé, Zlat… c’est ma faute, j’étais dans mes trucs et je… je savais que y’avait un truc qui allait pas, je devrais savoir pourtant, a force que… pardon, j’aurais dû te demander. »

Oh, super et tu vas le faire pleurer après l’avoir trigger, aussi, espèce de…

Le Eriksen grimaça en percutant qu’il avait plus élevé le ton qu’il n’avais voulu  et avait zappé une fois de plus l’effet que cela produit sur le bleu. Ce dernier en prend déjà plein la tronche chez lui, alors venir chez son partenaire juste pour ce genre de scène qui lui rappelait des choses… Zlatan avait envie de disparaitre en voyant les yeux humides de l’autre adolescent et sa gorge s’était serrée également. C’est vraiment la dernière chose dont il avait envie, de mettre le gars qu’il aime dans un tel état.

« Je… pardon. J’voulais pas élever la voix comme ça, c’est pas ta faute tu… je sais que tu voulais juste qu’on passe un peu de temps ensemble. »


Lionel ne le dirait pas à voix haute mais il avait toujours l’air un peu blessé. Il fit la moue et regarda ailleurs.

« Mais ça te fait pas plaisir… »

Le Eriksen était tout penaud. C’est effectivement ce qu’on pourrait croire avec la réaction qu’il avait eu. Il soupira et tendit une main vers celle du bleu appuyé sur un des meubles de la cuisine en face de lui.

« Bien sûr que si. »


Le Roque-Lartigue n’avait pas l’air très convaincu mais prit la main de l’autre.

« Mais… je vois bien que tu ne vas pas bien et même quand je viens te voir, ça ne change rien… »

Toi non plus tu vas pas bien, Lio, arrêtes un peu.

Le Eriksen pencha la tête sur le côté et soupira doucement. Il ne savait pas vraiment quoi répondre à ça, si ce n’est que c’est vrai, Lionel n’y peut rien de toute manière ?

« J’vais pas te mentir, Lio, t’y peux effectivement rien. M’enfin, que tu te dises que t’es censé me faire aller mieux c’est pas une bonne chose. »

Zlatan fit la moue en se disant qu’il n’était pas franchement mieux, à se coucher à pas d’heure juste pour s’assurer que Lionel allait bien.

« Mais… je peux faire quoi alors, pour me faire pardonner ? J’ai gaffé, là. »

Et moi donc…

Ils n’allaient pas commencer à faire un concours de « qui a fait le plus de gaffes dans les cinq dernières minutes ». Un bref silence passé avant que le fan d’occulte ne reprenne la parole.

« Rien. T’es toujours le bienvenu. Mais, si tu veux bien, j’ai juste besoin d’un peu de temps dans mon coin. » Il indiqua d’un mouvement du visage les autres pièces de la maison. « Tu peux squatter le salon et te servir dans la cuisine comme chez toi. »

Lionel eut l’air soulagé, bien qu’un peu frustré qu’ils ne puissent se câliner tout de suite. Cependant, il préférait être un peu frustré à l’idée de mettre l’autre mal à l’aise. Ce n’était que partie remise et après tout, c’était surement aussi bien qu’ils puissent se poser chacun dans leur coin pour se remettre de leurs émotions, non seulement par rapport à leur conversation mais de leur anxiété qui allait pouvoir diminuer un peu. Lionel posa mollement son sac dans le salon et remercia « Fantominou » (le surnom de Zlatan que ce dernier disait détester mais adorait en réalité) qui lui trouva un plaid tout doux. Patate sortit de la chambre d’Helène sur le lit de laquelle il avait piqué un roupillon toute la journée et grimpa en miaulant sur le canapé pour demander de l’attention au bleu plutôt ravi.

« Tu m’envoies un message quand ça va mieux ? »


Fit le plus petit en commençant à se mettre à l’aise. Zlatan lui répondit d’un hochement de tête affirmatif avant de rentrer dans sa chambre. Il lui fallut moins longtemps qu’il ne l’aurait cru pour sortir un peu du gaz et de sa mauvaise humeur. Re-lire une fois de plus l’Histoire sans fin (mais en anglais cette fois-ci) lui remontait toujours le moral, au vu de l’attachement qu’il avait pour cette franchise. Il glanda aussi sur son ordinateur, en regardant des même et les vannes de Nagel (enfin, d’Helmut) sur un tirage de tarot qu’il venait de faire pour sa toutou (qui faisait vraiment la tête, c’était drôle). Même s’il est dans le camp des « cat persons », le Eriksen trouvait toujours marrant ce que le matheux postait sur le compte dédié à sa husky. Par curiosité, il regarda un peu ce que Lionel avait posté avant d’arriver, c’est qu’il y passe du temps, à re-tweeter des fanarts et a faire des fils de commentaires quand il regarde un nouvel anime ou découvre un nouveau dating-sim.

Tiens, j’avais pas vu sa nouvelle pp. L'est trop cute cosplayé en Tenshi, c'est pas juste.

Pensa Zlatan qui se retrouva à être un peu gaga. Il comprenait un peu mieux l’attrait d’avoir des photos de son copain à regarder en cas de coup de blues, depuis peu. Cela le décida à envoyer un message au bleu qu’il n’avait que peu entendu bouger dans le salon. Peut-être était-il sur sa console depuis tout ce temps ?

Tu viens jouer à la console ? =3

Lui envoya-t-il en remarquant au passage qu’il avait de plus en plus tendance à mettre des smileys dans ses messages quand il s’adressait à son copain. Il entendit la sonnerie de Lionel dans la pièce d’à côté. Il s’était attendu à l’entendre se lever rapidement et accourir, mais, rien. Zlatan se risqua à sortir pour vérifier que tout allait bien mais trouva juste son petit ami endormi comme une masse sur le canapé, avec Patate en train de ronronner sur lui. Le gros chat roux se réveilla le premier et se frotta aux jambes de son grand frère puis se posa à côté de sa gamelle pour faire passer un message. Après avoir bien remis le plaid à motifs fleurs voilettes et rouges très kitsch sur Lionel, l’étudiant s’attarda un peu en regardant dormir l’adolescent aux cheveux bleus de plus en plus longs. Peut-être Zlatan devrait-il penser à couper les siens, des fois, ça leur tombait dans le visage et les gênait quand ils s’embrassaient. Comme il se sentait un peu creepy à rester debout à côté du canapé en observant l’autre en train de dormir, l’étudiant en psycho se rendit dans la cuisine pour servir ses croquettes au chat et fouiller les placards en quête d’un goûter. Même s’il avait tenté d’être le plus discret possible, ses mouvements et le bruit des croquettes dans le bol de Patate avaient réveillé le Roque-Lartigue qui s’étirait et bâillait sur le canapé. En voyant Zlatan en train de l’observer d’un air un peu embêté, Lionel lui sourit, encore endormi et lui tendit les bras en lui faisant signe de s’approcher.

« J’voulais pas te réveiller. »

Fit Zlatan en s’agenouillant devant le canapé tandis que le bleu l’entourait de ses bras pour l’enlacer. En l’imitant, le châtain soupira d’aise et ferma les yeux, bien content d’enfin profiter de cette intimité en toute sérénité.

« C’est pas grave. »

Confia Lionel sans se décoller et en caressant le dos de son copain. Après avoir profité encore un petit moment, le Eriksen se détacha le premier.

« On se regarde un truc ? »


Après que le patineur ait répondu d’un « oui » enthousiaste, Zlatan alla chercher son ordinateur qu’il posa sur la table basse du salon et proposa de prendre un goûter avec ça. Il avait envie de gâter son invité en l’incitant à ne pas bouger de son canapé. Pour une fois, c’est lui qui s’occuperait de son copain (et avant que Lionel ne dise quoique ce soit, il retorqua que ça lui faisait plaisir). Après avoir hésité avec The Good Place qu’ils se tâtaient à regarder depuis un moment, les deux adolescents finirent par mettre en marche quelques épisodes de Witch Academia, dont le fan d’anime n’avait vu que le film il y a quelques années. Une fois qu’il eut récupéré du thé, de l’eau chaude et des petits gâteaux dans la cuisine, Zlatan rejoint finalement son ami sous le plaid. Ils se collèrent l’un à l’autre pour trouver la position la plus confortable et profitèrent du moment en emmêlant leurs doigts, en faisant des commentaires et en jouant avec les cheveux de l’autre de temps en temps.

« Tu restes dormir, hein ? »

En autorisant son interlocuteur déposer quelques baisers sur sa tempe et dans ses cheveux, Lionel accepta sans trop hésiter. Il déclara qu’il fallait qu’il prévienne Alex et Ellias même s’ils se doutaient qu’il ne reviendrait pas le soir-même, ne serais-ce que par politesse. Helène rentra quelques heures plus tard avec quelques courses et les deux adolescents décrochèrent quelques minutes de leur série pour dire bonjour et aider la maitresse de maison. En retournant à leur série et expliqué à Helène que c’était « une série avec des apprenties sorcières, oui c’est un peu comme Harry Potter, mais non c’est pas pour les enfants, roh… », les deux jeunes hommes restèrent inséparables (malgré l’insistance jalouse du chat) jusqu’au repas. Par la suite, ils ne firent pas de vieux os et s’endormirent assez tôt. Ce qui est certain c’est que pour une fois, Zlatan avait étrangement bien dormi.

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Coba




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MessageSujet: Re: UA tin-edge (surtout edge)    UA tin-edge (surtout edge)  - Page 2 Icon_minitimeDim 29 Déc - 15:25

Trouducs-OTP 9 (Surtout Zlat, oui, encore /PAN/)

/!/ TW : ça parle de PTSD, de brimades scolaires, de self-harm et d'autres joyeusetés dans ce registre donc vala :V /!/

Les choses étaient enfin revenues au calme. Les examens se terminaient et les Roque-Lartigue laissaient enfin un peu de liberté à leur fils cadet dont ils avaient été surpris des résultats (Lionel également, mais il faut croire que les leçons d’Alex avaient quand même un peu payé… les anti-sèches aussi, oups). Les vacances approchaient et le bleu se sentait bien mieux maintenant qu’il n’était plus fliqué en permanence. Sa famille refaisait ses déplacements en semaine ce qui lui laissait un peu le loisir de faire ce qu’il voulait sans penser aux choix qu’il devrait probablement faire en vue de sa première année d’études supérieure. Son professeur de patinage qui était de son côté depuis des années l’avait récemment félicité pour sa dernière compétition et ce n’était pas la première fois qu’il lui parlait des cursus spécialisés pour s’en aller vers un niveau et une carrière professionnelle. Le soucis, c’est qu’il ne devait plus tarder à se décider s’il voulait réellement devenir patineur pro. C’est effectivement ce que le bleu voulait, mais il ne savait pas comment convaincre ses parents, même si on lui répétait souvent que parler des salaires des sportifs suffirait à les convaincre.

Mais pour le moment, quand il était dans les bras de son copain, Lionel préférait se contenter du positif et profiter de l’instant présent. Après tout, cela faisait des semaines qu’il attendait d’être au calme avec comme seule obligation de faire acte de présence au lycée. Le reste du temps, il pouvait le passer à trainer au club ou avec Zlatan qui, pour sa part, avait terminé son année universitaire. Le châtain était très sceptique quant à ses futurs résultats, comme d’habitude. Dans ce contexte, le Roque-Lartigue aimait passer du temps à lui répéter qu’il était le meilleur ainsi que bien d’autres arguments hyperboliques. S’il ricanait bêtement au départ en s’auto-clashant afin de réclamer d’autres compliments réconfortant, le Eriksen finissait par se taire en regardant avec des yeux de merlan frits son copain faire sa scène. Une chose en entrainant une autre, les petits soins de Lionel le rendaient souvent désireux d’affection physique. Zlatan s’était donc collé à son copain en grognant pour demander des câlins et des bisous. L’étudiant en psycho sentit ses oreilles et son ventre se réchauffer quand Lionel répondit à sa demande en s’agenouillant à califourchon sur lui qui était resté assis par terre dos à son sommier. Le jeu qui monopolisait encore un peu son intérêt disparut tout de suite de l’esprit de Zlatan quand son vis-à-vis entoura son visage avec ses mains et commença à embrasser ses lèvres brièvement, revenant à plusieurs reprises avant de s’éloigner à afin de titiller le plus grand. Le châtain se prit au jeu et tenta de rattraper les lèvres de l’autre lorsqu’il se reculait pour le narguer puis abandonna son entreprise pour disparaitre à la place contre la gorge et le haut du torse de Lionel. Le bleu se mit à rire de plus belle et enfouit ses doigts dans la chevelure plus foncée de son ami dont les doigts passaient sans précipitations sous son haut. Probablement que Zlatan pensait mettre le terminale dans l’humeur de cette manière, mais ses gestes chatouillaient plus le bleu qu’il ne lui donnaient envie de caresses plus intimes. En se rendant compte que son copain préférait se contenter de s’amuser, le Eriksen calma ses ardeurs et se contenta de se laisser embrasser par le plus petit qui avait repris l’initiative.

En profitant de ces moments d’intimité qui leur avaient manqué, les pensées de Lionel vagabondaient tout de même beaucoup. Bien souvent, il ne parvenait pas vraiment à se concentrer exclusivement sur les moments où ils cherchaient à se rapprocher physiquement où quand le désir commençait à les gagner. C’était un de ces moments où le bleu pensait à autre chose, plus précisément, cette situation lui en rappelait une autre. Lionel repensait à une discussion restée en suspens, après qu’ils aient passé du temps tous les deux seuls au club, il y a quelques semaines. Sans vraiment se soucier de si c’était le moment où non car Zlatan était encore en train de lui baver dans l’oreille (enfin, pas littéralement mais on a saisi l’idée), le bleu se dit qu’il lui fallait poser la question.

« Hm, dis, on peut parler de ce qui s’est passé au club l’autre fois… ? »


Il y eut un blanc et Zlatan se redressa, encore un peu rouge et confus de la demande de l’autre qui ne collait pas vraiment à l’esprit du moment qu’ils étaient en train de partager.

« De… de quoi ? »


Encore distrait par ce qu’ils faisaient il y a à peine 20 secondes, le Eriksen ne devait pas avoir l’air bien malin en demandant des précisions.

« Bah… Tu sais, quand on était juste tous les deux, qu’on s’est embrassés et… »

Ça, oui, maintenant que Lionel était plus spécifique, son petit ami se souvenait. Enfin, il se souvenait de sa gêne, surtout. Zlatan avait regretté de ne pas être honnête à ce moment-là, en réalité et avait voulu réaborder le sujet mais craignait que cela fasse trop pour Lionel dans une période ou ils ne savaient déjà plus où donner de la tête. Même si cela le refroidissait sur le coup, le fan d’occulte était content que l’autre veuille bien réaborder ce sujet. Un peu appréhensif, aussi, comme il s’agirait surement de sortir du placard en ce qui concerne le fait qu’il avait envie de franchir cette nouvelle étape dans sa relation avec Lionel.

« Ah. Ouais. Euh… tu voulais parler de quoi ? »


Ne voulant pas prendre l’autre de court, il le laissa pointer plus précisément ce qui semblait le travailler.

« Je sais pas, tu avais l’air un peu mal à l’aise, après. » Probablement pas « mal à l’aise » mais embarrassé, oui. « Si c’était ma faute je préfèrerais que... enfin, si tu veux bien me dire, pour qu’on en discute. Si j’ai fait quelque chose qui t’as dérangé je… »

Zlatan pouvait comprendre en quoi Lionel avait pu interpréter sa gêne de cette manière. Mais cela ne venait pas du comportement du bleu, simplement du fait que lui-même avait été pris de court par les envies qui avaient envahi ses sens et fait réagir son corps en conséquence. Evidemment, il n’avait pas non plus vécu dans une grotte aseptisée et puritaine et savait que, peut-être, ce genre de choses allait arriver un jour entre lui et Lionel. Le décalage de son envie avec l’impression que Lionel, pour sa part, n’y pensait pas vraiment avait peut-être généré un certain malaise, maintenant qu’il y repensait. Mais une fois de plus, ce n’était pas la faute du bleu et ça faisait un peu culpabiliser Zlatan que son petit ami le pense.

« Euh, non, t’avais rien fait qui m’a dérangé. C’même l’inverse. »

Lionel se détendit un peu mais n’était pas sûr de comprendre. Il arqua un sourcil pour encourager son interlocuteur à continuer.

« Mais disons que c’était… hum… ça m’a beaucoup chauffé. T’étais sexy et tu, euh, me faisais envie, quoi. »

Contrairement à ce qu’il avait un peu imaginé, le Eriksen ne se sentait pas si gêné que ça après s’être confessé à ce sujet. Au contraire, c’était plutôt rassurant que ce genre de sujet puisse être abordé sans qu’il ne passe des heures à ruminer avant. Sa relation avec Lionel l’avait vraiment aidé à être moins effrayé par son propre ressenti et en ce moment-même il se sentait presque fier du chemin qu’il avait parcouru en 6 ans.

Le Roque-Lartigue n’avait pas bougé et se trouvait toujours à genoux au-dessus de son petit ami. Il resta un petit moment silencieux en intégrant ce que Zlatan venait de lui dire. Pour une fois qu’il osait être un peu direct (car, bon, il considérait qu’il ne valait mieux pas être négligent en parlant de sexualité), le Eriksen appréhendait tout de même d’avoir pris de court ou choqué le patineur.

« Oh. »

Fut sa première réaction avant de recommencer à s’animer. Cependant, Zlatan put rapidement constater que malgré son apparente confusion, le bleu ne perdait pas le nord.

« Alors, comme ça, on me trouve sexy, hein ? Coquin, va ! »


Le sportif poseur poka le nez du plus grand en ricanant comme un débile. Il n’avait surement pas raté cette partie des aveux du fan d’horreur qui leva immédiatement les yeux au ciel. Lionel avait étendu un bras au-dessus de l’épaule du châtain et affichait son plus beau sourire de kéké. Zlatan ne savait pas ce qui était le plus navrant : que le bleu n’en rate pas une ou qu’il lui fasse quand même de l’effet avec un numéro pareil.

« Pfff… je savais que j’aurais pas dû dire ça ! Prends pas la grosse tête ! »

Il tenta de se donner l’air totalement détaché en croisant ses bras sur son torse. Après tout, même Lionel savait que le sujet principal de la conversation était plus important que le fait de se pignoler sur un compliment fort banal.

« Donc, euh, tu… tu aurais envie qu’on… ? Qu’on couche ensemble… ? »

Entendre le bleu être un peu cru à son tour rendit la situation et la conversation d’autant plus réelle et c’est à ce moment-là que l’étudiant se sentit rougir pour des raisons différentes de celles qui l’avait conduit à avoir chaud quelques minutes plus tôt. Zlatan déglutit pour garder son calme et éviter de recommencer à bafouiller bêtement. Même si l’autre ne lui en tiendrait pas rigueur il n’avait pas envie de rendre la conversation encore plus awkward avec son hésitation.

« B-baaaaah… ou-ouais, enfin, euh… si tu veux, h-hein. »

Voila, maintenant Zlatan regardait ailleurs et sentait bien qu’il était de plus en plus rouge. C’était une bonne chose que le chat soit sorti du sac, comme dirait l’autre, mais maintenant, il fallait assumer l’aspect embarrassant des suites de la conversation. Et les deux ados assumaient, mais ce n’était pas évident non plus. Enfin, si Zlatan assumait plus ou moins, Lionel semblait un peu moins sûr de lui. Pas car il n’avait pas envie de parler mais il semblait l’air un peu largué en essayant de s’expliquer.

« Hm… c’est pas que j’ai pas envie c’est juste que… j’y connais pas grand-chose moi, enfin, je ne l’ai fait qu’une fois et c’était pas fou non plus. »

Zlatan n’aurait pas pensé que ce soit le genre de choses qui préoccupe Lionel, même s’il avait compris que ce qu’il avait vécu avec son exe n’était pas terrible à cet égard. En constatant que son petit ami redevenait un peu nerveux, le châtain prit doucement sa main et chercha ses mots afin de dédramatiser un peu le sérieux apparent de la situation.

« Bah, on s’en fout, de ça, enfin… tant que… tant qu’on a envie, j’veux dire. Puis on s’arrête, si ça le fait pas. »

Cette dernière remarque sembla remettre le bleu plus a l’aise. Il pencha la tête sur le côté et envoya un petit sourire au Eriksen. En se détendant, Lionel semblait tout de même soucieux de poser quelques limites le concernant.

« Hm. Mais, on prend notre temps, hein ? Je sais pas si je me sens vraiment de… enfin, pas tout de suite ou trop prochainement tu vois… ? »

Ce n’était évidemment pas dans les plans de l’étudiant de précipiter les choses juste après en avoir causé de manière tout de même assez brève.

« Ah, euh, pareil, t’inquiètes. »

C’était une très bonne chose qu’ils soient sur la même longueur d’onde à ce sujet. Lionel qui était plutôt soulagé se rapprocha et embrassa les épaules du plus grand. Pendant que le bleu ronronnait presque contre lui, le Eriksen ne savait pas trop comment lui annoncer qu’il avait encore des choses à avouer vis-à-vis de ce qui avait provoqué sa gêne au club.

« Eumh, Lio… ? Pour l’histoire du club, y’avait ça mais, euh… »


Là, le problème, c’est qu’il ne savait pas par où commencer pour ne pas effrayer le patineur qui désormais le dévisageait en percevant de la nervosité dans sa voix. Le fan d’occulte ne savait pas vraiment comment formuler ce qui l’avait effrayé la dernière fois. Il ne savait pas vraiment comment dire sans avoir l’air d’en faire trop que parfois, l’idée de partager une proximité physique plus poussée avec Lionel lui évoquait leur possible nudité et c’est surtout ce dernier détail qui fragilisait son assurance. Déjà que de l’assurance, il n’en avait pas beaucoup, quand ça touchait à son physique, ça pouvait le rendre muet de malaise si ça tombait mal. Mais, l’idée de devoir annoncer tout ça de vive voix et raconter certains évènements assez pénibles de son passé, c’était un peu plus délicat et surtout, il se disait qu’il aurait l’air ridicule. Parfois, en plus, le fait que Lionel soit au contraire de plus en plus à l’aise avec son corps qu’il se plait à soigner pouvait créer un décalage un peu complexifiant pour Zlatan. C’était bête, oui, mais il ne pouvait pas vraiment lutter contre, quand ça arrivait.

« Nan, laisses, c’est con. »


Lionel connaissait son ami depuis assez longtemps pour savoir que quand il tentait de changer de sujet en ces mots-là, c’était bien qu’il y avait un soucis.

« Dis-moi, ça a l’air important. »

Effectivement, c’était plutôt important. Mais c’en était pas moins compliqué à expliquer. Lionel ne se moquerait pas et n’irait pas le raconter à tout le monde, ça, il lui faisait pleinement confiance. C’est surtout le principal intéressé qui trouvait que certaines de ses réserves étaient stupides et ne méritaient pas qu’on s’attarde dessus et il se sentit encore plus bête en commençant à formuler sa pensée.

« B-bah… c’est que des fois, comme cette fois-là… euh, bah, des fois j’ai du mal avec mon… bah, euh, mon corps, quoi, enfin, t-tu vois. »

Zlatan s’empourpra et avait envie de se cacher sous sa couette ou dans un trou de souris. Ill n’avait jamais vraiment été honnête avec qui que ce soit sur ce sujet… probablement avait-il glissé quelques mots à sa mère, mais ses autres proches comme ses cousins ou son pote Katsura n’en savaient rien. En même temps, quand on est partiellement élevé avec des pensées virilistes qui n’étaient pas systématiquement remises en question, ce n’est sûrement pas à d’autres gars qu’on va parler du fait qu’on a des soucis avec son physique et son corps. Rien que prononcer « mon corps » ferait passer ça pour un « caprice de bonne femme » aux yeux de Papy Horatio, d’ailleurs... Et pour le coup, il était difficile de faire sonner ça autrement que « je me sens mal dans mon corps des fois », car ce n’est pas faux mais ce n’est pas le cœur du problème. Enfin, ça, le Eriksen le savait, que le problème allait bien au-delà d’un simple complexe sur le fait qu’il est maigre, trop grand et pas bien costaud, même s’il se la joue « cool dude un peu punk » avec ses tatouages, ses vestes en cuir, ses santiags et sa moto.

« Oh… mais je le trouve très bien moi. »

Probablement que Lionel n’avait pas vraiment trouvé beaucoup d’autre chose à répondre à son copain et lui dire des trucs gentils pour le rassurer. Ce dernier savait qu’il n’était pas très clair et ça l’ennuyait assez. Il tenta de se reprendre mais se sentait déjà un peu épuisé par cette conversation. Avoir commencé à se livrer à cet égard était probablement déjà un grand pas pour Zlatan.

« Enfin… c’est pas juste un truc de… un truc de « ouin ouin j’me trouve cheum », tu vois… ? »


Lionel pencha la tête sur le côté, un peu confus en face du plus grand. Non, probablement qu’il ne voyait pas exactement. Mais ce n’était pas grave. Le fan de motos soupira et refit un peu la moue. Ces peurs irraisonnées n’étaient pas seulement dûes à une psychose de la nudité en générale, même s’il avait toujours été du genre pudique. Certains évènements avaient simplement conduit à pousser parfois le malaise du châtain au-delà de la simple pudeur, vers le dégout complet et excessif de son corps et par extension, de sa personne.

« C’est pas nouveau, m’enfin, tu te rappelles quand je te parlais que j’étais un peu emmerdé au collège ? »


C’était un peu sorti tout seul. Zlatan n’avait pas prévu de parler de ça initialement mais il était suffisamment en confiance et serein (enfin, aussi serein qu’on pouvait l’être en se confiant sur des évènements un tant soit peu traumatiques) pour en parler plus longuement.

« Bah… disons que mes complexes sont un peu liés à un truc qui s’est passé à cette époque. Enfin, c’est pas juste un truc de physique c’est juste, que, j’ai l’impression que, euh… »
« Tu veux m’en parler… ? »


Cela fait bientôt 7 ans, maintenant, donc aborder ces évènements n’est pas aussi complexe que ça l’était quand le Eriksen était encore au collège, par exemple. Ce n’était pas simple, mais en ce moment, il ne ressentait pas l’urgence de se recroqueviller dans un coin ou de se faire du mal en y repensant. Non, il se sentait en sécurité, seul avec Lionel près de lui et ce, depuis longtemps… mais, cette sensation de sécurité lui avait longtemps fait défaut, à une époque.

***


T’es où ?
A la maison. Besoin d’aide.


Cela faisait 15 minutes que Soltan avait reçu son SMS et ça l’appelait toujours, au dehors.

Ils l’avaient suivi. Ils savaient où il habitait. Tout était fichu, du moins c’est la sensation qu’il avait. Pourquoi, juste aujourd’hui, l’immeuble a l’air vide et plongé dans un silence de mort ? Pourquoi personne ne sort dans la rue pour chasser les trois petits cons qui gueulent des menaces qui lui sont adressées ? Zlatan se sentait comme le dernier des cons, à grelotter dans sa chambre, trempé de la tête au pieds alors qu’il ne pleut pas dehors… la troisième fois en deux semaines.

Il n’avait jamais autant haï les cours de sport et leurs vestiaires qui ne servent qu’à humilier celleux dont le corps ne rentre pas dans la norme. Il avait tout essayé pour éviter de se retrouver une fois de plus trempé en sortant sans passer par le vestiaire par ces petits cons. C’était marrant, de ressembler à un vieux chat décharné tout trempé.

Même chez lui, il n’est plus en sécurité. Il ne serait pas surpris qu’après son adresse, on trouve aussi son numéro de portable. Si on en arrivait là, alors, les issues allaient commencer à être limitées. Très limitées. Si seulement Hélène était là. Si seulement elle n’était pas repartie sur le terrain. Franchement, il lui en voulait, de l’avoir laissé dans cet état. Comment avaient-ils su que c’était dans ses périodes qu’il était le plus vulnérable ? Savaient-ils vraiment tout ce qu’il y a à savoir pour le coincer et faire de sa vie un enfer ? Ça allait continuer et il ne pouvait rien y faire, il se disait qu’il n’y avait plus d’échappatoire.

Soudain, les appels au dehors cessèrent. Zlatan releva la tête et renifla en entendant ce qui semblait être la voix de son cousin. Le silence de mort qui s’en suivi fut infernal et il ressenti les coups qui retentirent sur la porte de l’appartement jusque dans sa cage thoracique.

Je suis là. Tu m’ouvres, stp ?


Et si ce n’était pas lui ?

L’adolescent resta plusieurs minutes sans oser bouger d’un iota. Puis, Soltan finit par taper dans un rythme particulier sur la porte, montrant en quelque sorte patte blanche de cette manière. Le corps du Eriksen n’en était pas moins lourd en allant ouvrir au plus âgé et en refermant prestement la porte derrière l’autre.

« …Zlat ? Pourquoi t’es trempé ? »

Hors de question qu’il donne une réponse claire. Il n’en avait pas la force, de toute manière, c’est comme si sa gorge s’était hermétiquement fermée pour ne plus laisser passer un seul son. Prononcer quelques mots semblait faire mal. Impuissant face à l’absence de réponse tandis qu’ils restaient tous l’entrée, Soltan essaya d’aider comme il le pouvait.

« Ecoutes, on va rentrer chez papa et maman et on pourra… »
« Nan. Je sortirais pas. »
« …Ok. On reste ici. Laisses-moi juste les prévenir. »


Docile, il regarda Zlatan en train de déambuler d’une démarche anxieuse dans la cuisine, les habits toujours partiellement trempés. Il alla chercher son telephone pour appeler chez Ronald et Sofia, chez qui le Eriksen restait lorsque sa mère partait sur le terrain. Normalement, il n’était pas censé rester chez sa mère seul, mais il est certain qu’il avait l’air mieux ici qu’ailleurs… enfin, sachant qu’il avait l’impression de pouvoir être attaqué même dans sa propre maison.

« J’veux parler à maman. »

Déclara de but en blanc le châtain à l’adresse de son cousin plus âgé qui arqua un sourcil tandis qu’il avait porté son téléphone à son oreille.

« Je vais leur demander si y’a moyen d'appeller ta mère, ok ? »

Les minutes qui suivirent, Zlatan sentit ses oreilles brouiller tous les sons autour de lui. Il n’entendait pas vraiment ce que Soltan racontait à ses parents. Il s’en fichait pas mal, en même temps. Quand l’autre en eut terminé, il revint vers le plus jeune.

« Hm… faudrait que tu prennes une douche. T’as besoin de… ? »
« Non, c’est bon. »


Le Eriksen repoussa la main que le plus grand avait posé sur son épaule d’un geste agressif. Il allait se rendre dans la douche, oui, mais il refusait la moindre aide. Il avait suffisamment été humilié pour la journée. Il était sur la défensive et avait presque envie de sauter à la gorge de Soltan qui ne comprenait rien, même si ce n’était aucunement la faute de ce dernier.

Sous la douche, le temps sembla reprendre son cours lentement, même si Zlatan se souvient n’avoir fait que pleurnicher. En sortant et après avoir passé des habits propres qui le réchauffaient finalement, le collégien avait retrouvé Soltan assis sur le canapé du salon.

« Zlat ? Tout va bien, maintenant. »


Alors qu’il venait de s’asseoir sur le tapis, dos collé au sofa, les mots du plus vieux lui parvenaient finalement mais n’aidaient pas. Si les choses étaient plus vivables chez lui qu’ailleurs, probablement que les problèmes recommenceraient dès qu’il passera les portes du bahut le lendemain.

« Tu veux bien me dire ce qui s’est passé ? »

Non. Et il passera encore un mois sans rien dire avant de finalement se confier à Hélène, poussant cette dernière à arrêter définitivement les missions à l’étranger. Mais, en attendant, Soltan avait envie de comprendre.

« C’est les mecs qui étaient dehors ? Y t’emmerdent au bahut ? C’est à cause d’eux que t’étais trempé ? »

C’était assez évident, quelque part, ça aurait dû lui suffire. Sauf que c’est Soltan, il se la joue détaché mais il ne peut pas supporter qu’un de ses proches se fasse emmerder par des abrutis. Ca le met dans une colère noire.

« J’peux leur casser la gueule si tu veux. »

Zlatan lui lança son regard le plus sombre. Comment le Green pouvait-il penser que cette solution en était vraiment une ?

« Ok, ok… pas de cassage de gueule. Pigé. »


Comme il voyait que l’autre continuait de le fusiller par les yeux, le plus vieux avait bien vite compris que ce n’est pas avec ce genre de vannes stupides qu’il réussirait à détendre l’ambiance.

« Je déconnais, hein. »
« C’est pas drôle… t’es trop con. »


Zlatan ne méprisait pas réellement son cousin d’avoir tenté de bien faire mais il ne parvenait qu’à être sur la défensive et agressif sur le moment. Bien qu’un peu agacé par l’air pataud du plus jeune et le fait de se faire ainsi rabaisser, Soltan ne fit aucun commentaire et tenta une autre approche pour mettre son cousin un peu plus à l’aise.

« M’enfin, si ça peut te rassurer y ont détalé direct à peine j’ai haussé le ton. »

A nouveau, le fan de motos releva le visage de son téléphone et jaugea le plus âgé d’un air las qui signifiait « j’en ai ras-le-bol de toi, tu comprends rien ».

« Quoi ? »

Facile de lui reprocher de ne rien comprendre quand on ne lui donne aucun élément de réponse. Mais bon, là, ce n’était pas vraiment la faute de Zlatan, s’il était dans un sale état et très, très à fleur de peau. On devinait sans mal que les types qui gueulait dehors il y a une petite heure ne voulaient pas du bien au plus jeune. Sauf que le Green ne se rendait pas vraiment compte qu’avec son mètre 85, son regard patibulaire et sa grosse voix, il n’était pas vraiment le genre de personne à qui on cherche des ennuis.

« C’est facile, pour toi, t’es super grand et baraqué. »

Oui, la voix du châtain dégoulinait d’irritation et de jalousie. Car il ne pouvait pas s’empêcher de penser que s’il avait été foutu comme Soltan ou juste moins « faible » ou « fragile », comme l’avaient souligné ses camarades, rien ne lui serait arrivé. A la suite de cette pensée, ses paroles s’emballèrent très vite.

« De toute façon c’est à cause de ça qu’y m’emmerdent. J’ai une sale gueule de gros fragile et je suis pas assez viril, il a raison papy, à cause de ça, on va m’humilier toute ma vie, alors à quoi bon ?! »

Soltan baissa les yeux. Il se sentait mal d’avoir simplifié le problème à ce point. Voir son cousin souffrir n’était pas exactement un spectacle auquel il se réjouissait d’assister. De plus… il avait l’impression que ce n’était pas la première fois que Zlatan avait des problèmes à ce niveau et effectivement, les paroles de Pépé Horatio au repas de famille d’il y a deux semaines, sans Hélène pour dire à son paternel d’arrêter de parler de « virilité », n’avaient surement pas aidé.

« Arrête. C’est pas ta faute. »

Ça au moins, Soltan pouvait le dire haut et fort et avec un maximum de certitudes : personne ne cherche jamais à se faire maltraiter par ses camarades à l’école.

« Y dit des conneries, Papy, des fois. »

C’était hypocrite de sa part, comme il n’était pas le dernier à ricaner à certaines « blagues » dégradantes d’Horatio. Soltan ne se rendait pas compte, avant d’entendre Zlatan se confier, du mal que certaines remarques sur les « mecs pas assez virils qui ont des manières de bonne femmes » pouvaient faire. Mais voir son cousin dans cet état lui donnait envie de ne plus encourager les vannes pourries de son grand-père à table.

« Je vais toujours être tout seul, de toute façon, hein ? Même maman préfère être sur le terrain dans un autre pays que devoir me supporter. »

Et à cela, il fallait ajouter le fait que Zlatan était déboussolé en l’absence de sa mère. Soltan pouvait essayer autant qu’il pouvait de rassurer le plus jeune, probablement que seule Helène arriverait à faire se sentir mieux son fils dans un moment pareil. Il renvoya un message à ses parents, les pressants pour trouver le moyen de contacter la mère Eriksen.

« Y sont en train d’essayer de l’appeler, là, j’ai dit que c’était urgent. Tu pourras lui parler bientôt. »

L’expression qui s’inscrivit sur le visage du collégien à cette annonce n’était pas vraiment le soulagement. Au contraire, cette annonce avait l’air douloureuse pour lui, si bien qu’il ramena ses genoux contre lui et enfouit son visage entre ses bras tremblotants. Soltan descendit du canapé pour s’asseoir aux côtés du plus petit dont le corps serait bientôt secoué par les sanglots. Avant de se laisser aller à une longue crise de larmes, le Eriksen se risqua à demander, d’une toute petite voix :

« Elle est pas partie à cause de moi, hein… ? »

Soltan n’était pas du genre empathique à la base, mais il ressentit un pincement au cœur en imaginant à quel point l’autre devait se sentir mal pour poser une telle question. Il laissa son cousin fan d’occulte pleurer pendant plusieurs longues minutes. Après ça, le Green appela de nouveau ses parents pour les prévenir qu’il restait avec Zlatan pour la nuit et ces dernière annoncèrent que Hélène serait joignable le lendemain, non sans demander des détails sur l’état préoccupant de leur neveu. Les deux cousins se contentèrent d’un film et d’une pizza avant que le plus jeune ne finisse par tomber de sommeil sur son lit, qu’il ne quitta pas le jour d’après, sauf pour parler à sa mère. Helène revint une petite semaine plus tard et ne repartit plus à l’étranger après ça.

***


Lionel avait écouté l’histoire décousue que son copain avait tenté de lui résumer sans trop rentrer dans les détails. Néanmoins, ce récit venait de faire comprendre beaucoup de choses au bleu qui avait la gorge serrée en voyant que ce qui s’était passé à l’époque affectait encore Zlatan. Ce dernier avait plusieurs fois répété « mais maintenant ça va mieux, ahahah ! » pour dédramatiser et c’était surement vrai, mais cela ne voulait pas dire que ces choses l’affectaient moins. La preuve, c’est qu’il avait tenu à en parler au patineur. Même avec toute cette histoire en tête, Lionel ne comprenait pas encore tout mais il avait à peu près saisi l’idée générale derrière les craintes du Eriksen.

« Donc… tu as peur que… »

Le bleu n’arrivait pas vraiment à formuler avec des mots précis. Ce qu’il avait compris, c’est qu’avec les brimades qu’il avait subi, l’absence partielle de sa mère et les mots de certains membres de sa famille, Zlatan avait développé certains complexes concernant son physique et sa grande sensibilité. Pour la question de la sensibilité, même s’il n’arrivait pas à le pointer du doigt à ce moment-là, le terminale compatissait et savait de l’intérieur à quel point un « arrêtes de chialer comme une chochotte » pouvait faire mal. En voyant que l’autre cherchait ses mots, le Eriksen qui avait posé sa tête contre l’épaule de son comparse désormais assis à ses côtés reprit la parole.

« Que tu me rejettes parce que je suis pas assez... trop « fragile », quoi. »

Il soupira. Il avait passé beaucoup de temps à essayer de verbaliser ce malaise, à essayer de l’écrire, de l’extérioriser. Ce soir, ça sortait à peu près naturellement, mais c’était exceptionnel, parce qu’il se sentait vraiment en confiance et absolument pas jugé. Lorsqu’il avait prononcé le mot « fragile », Lionel avait fait la moue, un peu désapprobateur. Probablement ne devrait-il pas utiliser ce mot qui lui avait fait du mal mais… justement, c’est comme si l’employer lui permettait de se rendre compte de l’absurdité de ces expressions ressortant d’une culture de la masculinité toxique dangeureuse.

« C’est une expression de merde, je sais. »


Hélène avait aidé, pour qu’il réalise ce genre de chose. Il pourrait d’ailleurs prêter à Lionel un livre que sa mère avait trouvé sur le sujet et qu’il avait lu plusieurs fois, ce serait plus efficace que ses paroles hésitantes pour que Lionel saisisse mieux cette histoire de « virilisme ». Même si, en un sens, le bleu n’a jamais été dans des délires de ce type. Enfin comme à la plus grande partie des adolescents de leur âge, il pouvait sortir des conneries qui l’en rapprochait sans le vouloir.

Enfin. Zlatan préféra revenir à leur conversation initiale.

« Enfin bref. Le truc qui me met mal, c’est… C’est pas tant pour un truc physique que j’ai peur que tu me jettes, mais… pour moi en général, quoi. »

Le Eriksen se blottit un peu plus contre son petit ami qui serra plus fort ses épaules pour le réconforter.

« Ça n’arrivera jamais. Tu es la meilleure personne que je connaisse. »

C’était mièvre mais c’est ce que Lionel avait trouvé juste de dire sur le moment. Il sentit l’autre raffermir sa prise contre sa taille et renifler un peu. Le bleu couvrit le dos du plus grand de caresses et passa son autre main dans les cheveux châtains de son copain dont il embrassa la tempe avec douceur.

« Je suis content que tu m’en aies parlé, tu sais. »

Le Roque-Lartigue ferma les yeux et laissa l’autre se détendre petit à petit dans ses bras.

« Moi aussi. »

Un petit moment apaisé passa ainsi, jusqu’au moment où Zlatan se décolla le premier afin de saisir le regard orangé de son petit ami.

« Euh, et… hésites pas non plus, hein. J’suis là pour toi aussi. Si y’a des dossiers sensibles je… enfin, je suis là. »

Lionel lui sourit, un peu gêné car il ne voulait pas que l’autre se sente obligé de lui renvoyer l’ascenseur. Mais il appréciait quand même beaucoup que cette porte lui soit ouverte. Ces derniers temps, il avait moins l’impression d’être livré à lui-même, entre le changement d’attitude progressif d’Alex à son égard et sa relation avec le Eriksen qui continuait de le changer (dans le bon sens du terme). Les deux jeunes hommes se contentèrent de rester collés l’un à l’autre pour encore de longues minutes en discutant de leurs envies pour les vacances d’été qui approchaient à grands pas. Lionel avait aussi très envie de faire une soirée à la fin de l’année en invitant tout le monde et commença sans trop attendre à préparer des messages et des conversation collectives pour organiser la chose. Après tout, l’année prochaine, il y a des chances qu’il ne puisse plus voir autant plusieurs de ses camarades et il voulait donc marquer le coup avec les gens qui avaient fait partie de son entourage ces dernières années.  

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Coba




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MessageSujet: Re: UA tin-edge (surtout edge)    UA tin-edge (surtout edge)  - Page 2 Icon_minitimeSam 11 Jan - 3:00

Alex III (avec Lio en guest)


/!/ TW : évocations d'abus parentaux/familiaux, manipulation affective, etc  :V /!/

C’est déjà la 4e fois que je tombe. Moi. Alexander Griffin. Me casser la gueule sur la glace. Et pour ça, je dois supporter de voir cet abruti aux cheveux bleus me tendre la main et me dire, avec son sourire le plus débile et niais :

« Tu vas y arriver, Alex ! Aller, prends ma main ! »


Pour la 4e fois, non, je ne prendrais pas sa main. Je peux le faire aussi bien que lui qui pratique le patin à glace depuis qu’il a 6 ans. Même si c’est la première fois que je monte sur des patin et que c’est beaucoup plus dur que ce que j’imaginais. Je sais pas depuis quand je suis devenu « comme ça » avec mon ami d’enfance. Un jour, au début de mon adolescence, j’ai eu envie de l’écraser dans les domaines où il était bon. Pour me faire remarquer, sans doute. J’ai toujours eu ça en moi, cette envie de prouver que je suis au-dessus du reste et d’en tirer plus de satisfaction quand d’autres souffrent pour ma progression. J’imagine que mon père n’est pas toujours un si bon chrétien quand il me laissait faire seulement en disant qu’il fallait bien que jeunesse se fasse.

Mais franchement. Soyons honnêtes. Je le savais, à ce moment là, que du haut de mes 13 ans, avec ma première fois sur une patinoire, je n’aurais jamais pu me hisser au niveau de l’adolescent de 15 ans qui pratiquait depuis des années. Même à cette époque, Lionel n’aurait jamais osé dire que son entraineur le disait doué. Quel abruti. A sa place, je m’en donnerais à cœur joie. Tout comme je l’ai toujours fait pour mon chant et mes talents sur scène. Si ce débile de Roque-Latringle n’était pas toujours en train de faire comme si ce qu’il faisait sur la glace n’avait aucune espère d’importance car ses parents ne regardent jamais dans sa direction… est-ce que c’était pour ça que je le dévalorisait en permanence ? Que je le fais encore ? Pour le provoquer afin qu’il se défende ? Qu’il montre qu’il a un peu de respect pour lui-même ? Parce que, je n’ai moi-même pas beaucoup de respect pour moi-même et donc, j’avais envie qu’il comprenne ma frustration ?

« Aaaah ! »

J’avais crié plus fort que ce que j’aurais voulu en tombant encore une fois. De la douleur et de la frustration. Je sens que ça se brouille dans ma tête, je n’entends pas quand Ellias et mon paternel qui m’appellent depuis l’autre bout de la patinoire pour savoir si tout va bien. Je me foutais, qu’ils soient inquiets pour moi ou non. J’étais en colère, il fallait que je frappe sur quelque chose ou que j’agresse quelqu’un avec mes cris. Je crois que j’étais en train de piquer une crise car tout le monde ou presque s’était tourné dans ma direction et Lionel m’observait d’un air impuissant.

« Alex… c’est pas grave… moi aussi je tombais tout le temps au début. »

Je m’en foutais de sa foutue modestie et de ses encouragements. Avant même que je puisse reprendre le contrôle sur mes gestes ou quoique ce soit, j’avais enlevé un de mes patins pour l’envoyer dans la direction du bleu. Je n’avais pas assez de force pour envoyer ces chaussures un peu trop lourdes, évidemment, je n’ai pas fait mouche, mais ça n’en restait pas moins dangereux. Quand j’ai commencé à revenir à moi, je n’ai perçu qu’un silence de mort. Evidemment, Lionel continuait de m’observer d’un air horrifié… Je ne sais pas depuis combien de temps il me regardait faire ma scène. Puis, après un petit moment, il se retourna pour ramasser le patin et me l’apporter. Quel con. Pourquoi a-t-il toujours été comme ça ? J’imagine qu’il ne savait pas quoi faire de plus à ce moment précis.

« Euh… Tu veux réessayer ? »

Finit-il par dire en se rapprochant un peu maladroitement. J’avais grogné en regardant ailleurs. J’avais envie de réessayer, oui, mais je ne voulais pas admettre que je ne pouvais pas le faire seul. Je crois que de l’autre côté de la patinoire, des gens s’engueulent sur le fait que j’ai fait un truc hyper dangereux. Je crois que c’est nos Papas débiles qui se prennent le bec sur « moi j’élève mieux mes enfants que toi d’abbord gros con ». Avec Lionel, on a fini par échanger un regard blasé et par soupirer. Puis, j’ai finalement pris sa main et je suis enfin resté plus de 5 secondes sur les patins… 10 secondes… 5 minutes. J’ai perdu l’équilibre plusieurs fois, mais mon pote d’enfance me tenait de moins en moins et j’ai réussi à me propulser par moi-même. Je crois que du coup, Papa a fini par snobber le vieil Agamemnon pour me congratuler et se vanter de ma réussite auprès des autres. Mais bon, qu’il s’amuse s’il a envie, moi je suis trop occupé à glisser. J’ai demandé s’il pouvait me montrer comment faire un triple lutz piqué pour finir et Lionel avait explosé de rire en m’annonçant que c’était difficile même pour les professionnels de haut niveau…

« Pfff, si tu peux même pas faire ça à quoi ça sert, alors ? »

Le bleu ricana de bon cœur à nouveau puis fit quand même un saut et tourna pour se donner en spectacle, provoquant un roulement d’yeux chez moi. Je crois que la réalité me rattrapa à temps pour que je n’essaye pas de faire de même en risquant de me casser la figure et un bras au passage (c’était déjà arrivé à Lionel un an avant), voire pire, si j’en crois ce que l’autre andouille m’a déjà raconté sur les blessure de certains pros.

L’heure de rentrer finit par s’en venir peu de temps après. Tandis que je me recevais des compliments à la benne puis avoir glissé de la part de mon père, il était difficile de ne pas remarquer que Lionel, lui, n’avait droit qu’à « oui, bon, vas te changer, maintenant, on doit aller manger avec les Griffin avant que le restaurant ferme les réservations »… alors qu’ils s’engueulaient il n’y a pas 20 minutes. Tsss. Enfin. Le rouget aux baies du restaurant n’était pas mauvais.


***



Il n’y a pas à dire, il a fait des progrès, depuis presque 5 ans, ce con. Il est difficile de le quitter des yeux tandis qu’il s’entraine pour son programme court en vue de sa prochaine compétition. Il a une nouvelle chorégraphie à connaître depuis peu, si j’ai bien compris et prend ça très au sérieux. Je crois qu’il a envie de prouver quelque chose à ses parents, comme la fin de l’année approche et que ça m’étonnerait qu’il ait envie de se taper une école de commerce ou la fac de sciences politiques. Pfff… regardez-moi ça, comme si ça m’interessait vraiment. Je n’étais pas venu pour le voir s’entrainer, à la base, mais c’était sans compter sur Papa qui est toujours hyper en avance… Maintenant, il est en téléphone avec un collaborateur, en attendant que Lionel termine et qu’on aille au conservatoire pour répéter.

De là où je suis, même avec la musique, j’entends vaguement que l’entraineur du Roque-Lartigue lui dit qu’il sait qu’il peut sauter plus haut et que c’est en relevant des challenges qu’il aura le plus de chance d’avoir le meilleur classement lors des qualifications. En réalité, j’ai rarement vu le bleu aussi sérieux que lorsqu’il écoute les consignes de son prof, il fait comme si ne rien était, ce con, mais tout le monde sait que c’est sa passion, de patiner. Sérieux, si on osait me dire que chanter n’était pas une vocation pour moi, je péterais un câble… Tss… Je me demande si Olaf est en train de me trouver un remplaçant en ce moment, d’ailleurs. Ça me fait chier, cette histoire. J’avais envie de le faire, ce concert, avec ce groupe. J’ai dit qu’ils étaient merdiques, ok, c’est vrai. Peut-être qu’ils sont pas SI merdiques que ça (pas quand je suis avec eux pour chanter , en tout cas)… M’enfin, j’imagine que ce que voudrait Olaf, c’est que j’ai un peu plus de considération à leur égard. Pffff… mais ils le savent que je les méprise pas réellement, que c’est juste un personnage… non ? Maintenant que j’y pense, y’a des chances que non. Donc si je veux vraiment participer à ce concert au final, l’idée, je crois que c’est qu’il va falloir que je fasse des efforts. Ça me saoule, ne serait-ce que l’idée de faire des excuses. Mais il fait que je m’interroge sur ce que je préfère. Ne pas faire d’efforts et ne plus jamais faire partie de ce groupe et donc, laisser tomber, ou prendre dans mon égo l’espace de quelques minutes ? Je retrouverais un groupe, au pire, m’enfin… je sais pas si je veux être dans un autre groupe. Sans Olaf, Riku ni Clive. Tss.

« Il a pas de tête mais il sait tourner, cet imbécile heureux. »

La remarque de mon paternel qui avait terminé son coup de fil me tira de mes tergiversations. Je ne faisais plus gaffe, mais c’est vrai. Lionel avait finalement réussi sa figure et il enchaina le reste de la chorégraphie… il se la pétait à mort, cet andouille, en trouvant même le moyen de m’envoyer un salut de kéké et de saluer de manière stylée à la fin ? D’ailleurs, ça avait fait marrer son entraineur qui lui dit que c’était bien d’en rester la pour aujourd’hui.

Lionel se pressa de passer aux vestiaires avant qu’on prenne le chemin du conservatoire. Il était super content de son entrainement et je crois qu’il avait envie de nous bassiner avec, mais quand Théodule est là, il s’abstient toujours. A la place, je crois qu’il a préféré envoyer un message à son mec pour lui raconter, vu la tronche qu’il tirait… Pfff, je vois la scène d’ici : « Zlatouneeeet-chan j’ai reussi mon saut et mon programme je suis trop content doki doki nyaah je t’aime bisous bisous » avec des tonnes de smileys. Hé, franchement, osez me dire que je suis vraiment loin de la réalité.

Comme à son habitude, Papa nous laisse au conservatoire et on s’en va vers notre salle habituelle. Lionel a enfin lâché son téléphone et s’est installé au piano. C’est un peu gênant. Je sais pas si je suis d’humeur à chanter. Je ne foirerais pas cette audition, de toute manière… a vrai dire, même si j’aime le répertoire classique, là, je n’ai pas la tête à ça. Je ne pense qu’aux chansons que j’ai composé avec le groupe et à ce concert. C’est trop débile. Je ne comprend pas pourquoi j’y tiens tant…

« Euh, Alex, tu me dis quand tu veux y aller ? »
« Hein ? »


Appuyé sur le piano, je regarde le bleu qui m’observe avec les mains sur les touches, prêt à répêter. Je réalise que je dois avoir l’air bizarre, je n’ai pas dit grand-chose depuis tout à l’heure, alors que d’ordinaire, je suis une vraie pipelette qui n’en rate pas une pour ramener l’attention sur elle. A la place, j’ai surtout laissé mon père faire la conversation et parler de son dernier séminaire avec le petit Jésus à Lionel qui avait l’air de ne rien comprendre et qui se contentant de faire « hahaha ça a l’air très intéressant ! ». Ouais, je suis vraiment ailleurs. Je soupire et vais pour m’asseoir sur le tabouret de piano à côté de mon pote d’enfance.

« Fais-moi une place. »

Lionel m’observe bizarrement pendant que je m’asseois à ses côtés en croisant les bras.

« …Tu ne veux pas répêter ? »
« Nan. »


Il y a un silence dont je profite pour remettre mes cheveux du bon côté, histoire qu’on voit mon side cut. Papa ne l’aime pas, alors il me tanne toujours pour que je me refasse une raie au milieu afin de répartir ma tignasse des deux côtés et cacher ainsi la partie plus rasée. Je ne suis pas gêné quand on me fixe d’un air interpellé alors qu’un ange passe dans la pièce. Même que je m’en serais contenté si l’autre n’était pas un peu trop curieux et ne pouvait pas s’empêcher de s’inquiéter pour rien.

« Pourquoi, ça va pas ? »

J’en sais rien. Je n’ai juste aucune motivation pour chanter et ça m’arrive presque jamais d’ordinaire. Donc c’est bien qu’il y a une couille quelque part. Je crois que ça m’allait bien, en fait, de me dire qu’il y ait le groupe ou pas, avec le réseau de mon paternel, je ferais de toute manière carrière comme chanteur lyrique. Mais maintenant que Olaf m’a foutu dehors, la manière dont j’envisageais mon avenir a changé… juste parce que je tiens à ce groupe, à ce que j’ai composé avec eux, à mes chansons, même si ma famille dirait juste que « Jésus Marie Joseph, mais c’est de la musique d’invertis satanistes !! » en me voyant en drag et en m’entendant chanter gueuler sur scène en harmonie aves un solo de guitare électrique agressif. J’aime être sur scène, c’est une certitude. L’opéra, c’est génial, j’adore ça mais… est-ce qu’une partie de moi ne préfère pas un peu les moments où je me la donne en concert et où je peux être moi-même ? Ca ferait du sens m’enfin, c’est clairement pas la solution de facilité.

« Je sais paaaas. Je suis pas motivéééé. »


C’est tellement débile. Moi, me confier. Franchement, c’est d’un ridicule. Il faut vite que je ridiculise tout ça avec mon attitude de diva lascive habituelle, en m'étendant vers l'arrière avec des "mmmmmmh je suis laaaaas" dramatiques. J‘y connais rien, à ces histoires de recul et d’excuses et de… bon, j’ai jamais jugé utile d’essayer, non plus et franchement, j’aimerais mieux éviter, m’enfin, là, c’est ça ou je ne remonte plus jamais sur scène avec le groupe.

« Ça t’arrive, toi, avec le patinage, de bloquer ou… ? »


J’ai tourné le dos à Lionel et ai sorti ma lime à ongle pour ne pas le voir me sourire avec un air compatissant mièvre. J’imagine qu’il prend le temps de réfléchir un peu avant de me répondre comme il commença à jouer quelques notes sur le piano.

« Eh ben… oui, quand j’ai peur de rater, des fois, je bloque. Heureusement, mon entraineur sait trouver les mots pour me recentrer sur les exercices et me rassurer. »

C’est pas vraiment la réponse que j’attendais. Mais, enfin, j’imagine que je ne suis plus vraiment sûr de moi concernant ce que je veux… je n’ai jamais vraiment eu à m’interroger là-dessus, j’ai toujours eu tout ce que je voulais sans bouger le moindre poil de cul. Et franchement, je ne vais pas me plaindre car c’est quand même vachement bien et pratique d’attendre de se faire servir sur un plateau d’argent (me jugez pas si vous trouvez ça cheap, j’ai toujours préféré l’argent à l’or), puis ça lustre l’égo, accessoirement tout ce dont j’ai besoin, quoi.

« Hum… ou parce que j’ai le trac avant une compétition, parfois, aussi, je panique et je n’arrive plus à faire mes sauts aux entrainements ! »
« Bof, non, je crois pas… j’ai pas spécialement le trac, moi. »

Je mens comme un arracheur de dents décomplexé, mais c'est pas nouveau. Ah, ça, je ne le dirais jamais aux personnes en dehors du groupe mais mon trac peut-être un peu sévère. Il ne m’empêche pas de chanter au final mais je me passerais du mal de bide et des nausées que ça me provoque. Mais, en l’occurrence… il y a peut-être un peu de ça. Enfin… je ne serais pas au concert si ça continue comme ça, mais, j’ai surement ma conscience qui me déménage. Ce concert, j’aurais tout donné, comme d’habitude. Je ne fais jamais les choses à moitié quand c’est pour me donner en spectacle. Je crois que je sais que je les met dans la merde et ça me fait chier. J’espère qu’Olaf est content de lui.

« Pourtant, le concert, c’est bientôt, alors peut-être que... »

Evidemment qu’il est invité, lui. Riku a du lui faire de la pub pour qu’il fasse aussi la promo. D’ailleurs, j’ai bloqué temporairement les SMS de la rouge qui m’envoyait des « putain mais bordel mais fuck mais chiotte mais ta grosse race de gosse de riche t’as fait quoi encore merde connard »… quoi, qui c’est qui a dit « sale gros lâche », dans le fond ?! Ahlala… vous croyez encore que j’ai le temps pour votre avis sur ma glorieuse personne ?

« Bah, je serais pas là alors ça risque pas de me foutre le trac. »

J’ai senti l’autre se retourner vers moi dans mon dos et arrêter de jouer en plein milieu d’une mesure. Je grimace car je n’aime pas quand les gens font ça c’est… c’est juste pas régulier !

« Mais… mais si tu n’es pas au concert qui va… ? Qu’est-ce qui s’est passé ? »

J’hausse les épaules. C’est bien, comme je suis dos à lui, il ne peut pas voir que je tire la tronche parce que j’ai vraiment le seum, là, en fait. Comme je ne répond pas, Lionel se tait également. Puis je commence à l’entendre faire des bruits gutturaux et des « hmmmm »… merde, je crois qu’il a compris quelque chose, au vu de ma réaction et de ma fermeture. C’est ça le problème, avec les potes d’enfance. Ils nous ont un peu trop vu merder. Alors il savent quand on merde de nouveau.

« Attends voir… qu’est-ce que tu as fait ? »


J’échappe un grognement sourd. Il m’énerve ! Je sais que je suis hypocrite car finalement j’ai cherché à ce que la conversation en vienne là mais… il est chiant, c’est tout ! Et moche, mais ça c’était gratuit.

« Mais rien ! C’est Olaf qu’est con et lunatique… »


Et les enfants de la justice diront que « oui euh mais c’est parce que tu as vraiment été un salopard avec lui, d’abbord, na ! »… Oui, euh… peut-être bien que oui. De toute manière, je n’ai jamais été un émissaire ni de la justice, ni de la vérité, moi.

« Tu t’es disputé avec Olaf ? »

C’est le moins qu’on puisse dire. Je croise les bras et me redresse en reniflant avec dédain.

« Ouais. Et donc y m’a jeté du groupe. Voila. T’es content ? »

Lionel émet un « pfffff ! » dédaigneux devant ma réaction… fais pas genre tu es mature et au-dessus de tout ça, toi, hein ! Faudrait pas qu’il commence à m’interroger sur pourquoi on s’était engueulés à la base, car ça le concernait lui et d’autres détails encore plus embarrassants pour ma pomme ! Je continue de me faire les ongles frénétiquement pour me calmer.

« Mais… Il n’y a vraiment aucune chance que tu y retournes… ? »

Il est marrant, lui. Ça me demanderait des efforts. Rendez-vous un peu compte, ma vie est dure.  

« C’est quoi que tu comprends pas dans « il m’a jeté » ? »
« Rooooh, tu m’ennuies, hein ! Arrête de te plaindre ! »


Hé, ho, c'est quoi ce revirement, là ? Il ne va pas s’y mettre, lui aussi ! Je croise les bras et inspire profondément sans dissimuler mon agacement.

« Je préfère encore me plaindre qu’aller m’excuser parce qu’il est parti en vrille tout seul ! »


Je me suis levé pour faire els cent pas dans la pièce. Lionel a fermé le clapet du piano par-dessus les touches afin de s’appuyer dessus et me regarde déambuler d’un air blasé.

« Me regardes pas comme ça ! »
« Si ! Je te juge ! »


Pardon ?! Non mais, je rêve, là ?!

« Franchement, c’est pas si difficile de faire des excuses ! »


Ah ! Plutôt crever !! J’émets un « grrrrrr » qui ne l’effraye pas du tout et continue de tourner comme un loin en cage sous le coup de mon malaise… oui, bon, d’accord, grosse scène de drama queen débile, on devrait me donner un Oscar pour le cabotinage.

« Fous-moi la paix, la mère morale ! »
« Tu veux faire le concert, oui ou non ?! »


Bah, bien sûr, fallait qu’il pose cette question. Je lui envoie un regard de mort.

« Ca veut dire oui ? »

Mais il va arrêter avec ses questions à la con ?! J’en ai marre de lui répondre et je me dirige donc vers la sortie. Je l’entends qui m’emboite le pas en me rappelant que je ne vais pas m’en sortir aussi facilement. Mais quel débile !

« Me suis pas ! Je dois aller pisser ! »
« Menteur ! Tu te débineras pas comme ça ! »


Il me suit vraiment jusqu’aux toilettes, cet abruti. J’essaie de retenir la porte pour qu’il n’entre pas et parviens juste à me cacher dans une cabine avant qu’il n’entre derrière moi. Trou du cul, va.

« Alex, arrêtes ton cinéma ! »


Je vois apparaitre ses chaussures sous la porte et l’entend tourner en rond sur le carrelage.

« Franchement, à force de te voir faire le con, bah évidemment qu'Olaf en a marre ! »
« Je t’entends pas ! »


Je commence à chanter à tue-tête en me bouchant les oreilles et en faisant des « LAAAA-LAAAA-LAAAAAAA ! » sur l’air de la chevauchée des Walkyries. Effectivement, je n’entends plus rien et je ne vois plus les pieds de l’autre. Je me demande s’il est parti car en me débouchant les oreilles, je ne l’entend plus marcher… mais c’est alors qu’il surgit par-dessus la cloison qui sépare ma cabine de celle à droite de cette dernière. Je pousse un cri suraigu ridicule tandis que Lionel parvient à escalader et entreprend de me rejoindre.

« Non mais t'as pété un boulon ?! J’aurais pu être en train de faire caca !! »
« Je croyais que c’était pip—aaaaaaaaah ! »


Bah, oui évidemment, à force de faire des cabrioles il glisse et me tombe dessus en criant. J’ouvre la porte juste à temps pour qu’on s’étale tous les deux sur le carrelage humide. Ouille.

« Roque-Latriiiiique !! Abrutiiii ! »

Maugréais-je tandis que le bleu affalé complètement allongé par-dessus moi se remet de ses émotions et commence à glousser. C’est tellement ridicule que je commence à ricaner à mon tour en restant par terre. De toute façon, ma chemise est déjà sale, à ce rythme là. Nos gloussements se changent en fou rire qui nous fait rester à terre et pleurer un peu. On arrive encore moins à s’interrompre quand la porte s’ouvre et que mon paternel apparait et tire une tête horrifiée mémorable en m’apercevant à plat-ventre sur le carrelage des toilettes avec Lionel par-dessus moi. Théodule a évidemment tiré la tronche en nous raccompagnant car il avait tenté de me faire la leçon sur le fait que « c’est pas sérieux tu devrais être en train de travailler ton chant et tu fais n’importe quoi gnagnagna mais tu m’écoutes espèce de petit con ?! », mais j’étais encore trop mort de rire pour entendre quoique ce soit… et Lionel n’aidait absolument pas. Quel andouille, je vouis jure, je suis pas plus avancé, maintenant. Quoique. Je sais ce que je peux faire si je veux peut-être faire ce concert. Le vrai problème c’est, est-ce que je vais aller les faire, ces excuses ?

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Coba




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Date d'inscription : 21/07/2017

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MessageSujet: Re: UA tin-edge (surtout edge)    UA tin-edge (surtout edge)  - Page 2 Icon_minitimeVen 13 Mar - 19:34

Ragnagnarock En Ligne II


WhiteDragon (Léopold)
- Joue sur ses quelques soirées libres et quand il baby-sitte ses frères et soeurs
- A de l'expérience sur les jeux en ligne, jouait surtout solo mais Juju l'a convaincu de venir dans la guilde
- A fait des compets mais ça le stressait trop donc il a arrêté, ça n'empêche qu'il reste encore un peu compétitif
- Adorable avec sa team, super sec avec leurs "adversaires"


UA tin-edge (surtout edge)  - Page 2 S738
SwordOfLight
Paladin
Tank

UA tin-edge (surtout edge)  - Page 2 Cwwd
WhiteShadow
Assassin X

Malef*ck : Olaf
getter2 : Julianne
Anarchy69 : Riku
SailorBishie : Lionel
Astro01 : Helmut
TintinVNR : Martin
DarkSpirit : Zlatan
WhiteDragon : Léopold



[chat général]


Malef*ck : y fout quoi ton pote là on attend pour sortir lààà

getter2 : 2s !!

getter2 : pk tu peux pu attendre d’un coup là

Malef*ck : d’habitude c’est la queen qu’on attend donc moi-même

Anarchy69 : Malefifi fait une crise de jalousie Cool))

Melefuck : tg Ricul

Anarchy69 : TT^TT

SailorBishie caline Riku-chan <3<3


SailorBishie : t’inquiètes ils sont tous méchants =333

TintinVNR : wa la punchline j’ai peur

Astro01 : pourtant ça te concerne aussi Tintin (a)

TintinVNR : …

getter2 : il arrive !!!!


DarkSpirit s’est connecté


getter2 : PUTIN MAIS NON PAS TOI DEGAGES

Malef*ck : casse toi ouais

DarkSpirit : hein

SailorBishie : m’enfin vous pourriez être gentils TT^TT

Astro01 : l’invoc a mal tourné

DarkSpirit : Cool

Anarchy69 : mdrrrrrr vous me tueeeez

DarkSpirit : y se passe quoi en fait ?

Anarchy69 : on attend le poto de getter pour aller pex/farm a glast heim

DarkSpirit : ah cle mec du cosplay power ranger de la convention là ?

getter2 : alors deja tu dis sentai stp

getter2 : et oui c lui

getter2 : et si tes malpoli jte déglingue


WhiteDragon s’est connecté


WhiteDragon : bonjour .////.

getter2 : heyyy ^w^

DarkSpirit : yo

Malef*ck : slt

SailorBishie : bonjouuuur =DDDD

WhiteDragon : désolé pour le retard je devais faire diner et surveiller mes frères et sœurs ce soir et les exercices de math étaient longs… :/

SailorBishie : hannnw c’est cute ! =w=

getter2 : je t’ai dit que c’est pas grave WD

WhiteDragon : pardon ._.

Anarchy69 : hahaha feel you pour les frères et sœurs ^^

Anarchy69 : enfin moi c’est surtout mon grand frère que je dois m’occuper en comparaison ma sœur de 6 ans elle est tellement débrouillarde et forte et cute et merveilleuse =w=

SailorBishie : mooooh <3<3

WhiteDragon : haha ^^

getter2 : tu veux jouer ton paladin WD ?

WhiteDragon : euh bah je peux prendre mon assassin ou mon ninja sinon je veux pas prendre la place de quelqu’un..

SailorBishie : hanw un autre ninja =333

DarkSpirit : ouais fin tu devrais vraiment pexer autre chose toi

SailorBishie : ça veut dire quoi ça ???

DarkSpirit : tu sais bien

SailorBishie : de quoi tu me parle de toute façon t’es nul =3

getter2 : POPOPOOOOO

Malef*ck : chauuuuuud de se faire bolosser par bishie

DarkSpirit : niquez vos morts U______U

Malef*ck : prends pas ton cas pour une généralité stp

SailorBishie : on a dit pas d’attaque sur les kinks !

DarkSpirit : je.

Astro01 : c’est un safe space, tu peux nous en parler DarkSpirit

TintinVNR : non mais tu vas pas t’y mettre toi aussi

Astro01 : écoutes mon chéri en tant que kinky bitch lord auto proclamé je me dois de protéger autrui de toute forme de kinkshame

Malef*ck : ah oui tu manques pas d’air toi

TintinVNR : ????

TintinVNR : puis c’est quoi un kink en fait c’est quoi vos conneries là

DarkSpirit : …

Anarchy69 : ….. XDDDDD

TintinVNR : celleux qui rient j’vous défonce u_u

WhiteDragon : mais où suis-je tombé X’D

getter2 : en même temps je t’avais prévenu XDD

SailorBishie : mais vous moquez pas >___< (ne va pas voir sur google tout de suite hein Tintin :X)

TintinVNR : mais qu’est-ce que

Malef*ck : Astro tu t’en occupes par MP hein maintenant assumes



[message privé de getter2]

getter2 : mdr dsl tarrive dans un moment chelou x’)

WhiteDragon : oh c’est pas grave tu sais bien que j’en ai vu d’autres

WhiteDragon : et du peu que je connais Malefick je me doutais qu’il y aurait une ambiance particulière

WhiteDragon : d’ailleurs je genre bien tout le monde hein ._.

getter2 : ...t’as encore eu à genrer personne x’)))

WhiteDragon : ah oui pardon ._.

getter2 : tkt on va juste jouer tranquille ^w^



[chat général]

Astro01 : bon.

Astro01 : pourquoi vous crevez tous tout le temps aussi

Astro01 : c’est dur de bouger mon gros cul partout sans me faire taper

Astro01 : y’a que WhiteDragon qui s’en sort bien, zéro morts, gg

WhiteDragon : merci mais j’ai juste beaucoup joué en solo o////o

SailorBishie : j’avoue je veux que tu m’apprennes à mieux jouer mon ninja !!

WhiteDragon : c’est possible si tu veux !

WhiteDragon : après si je peux donner mon avis je pense que peut-être, tu devrais le reroll pour l’optimiser

SailorBishie : oh o_o peut-être oui =3

DarkSpirit : …

DarkSpirit : srx mais ça fait TROIS MOIS qu’on te le dit U_U

SailorBishie : ah bon ? :X

TintinVNR : je vais rien dire

getter2 : ARHEM.

DarkSpirit : ffffff

SailorBishie : mais arrêtez >___<

Anarchy69 : y te charrient tkt

SailorBishie : dites-le que je suis nul et que je sais pas jouer u_u

getter2 : rooooooh

Malef*ck : roooh c’est bon là

Anarchy69 : mais non t’es pas nul <3

DarkSpirit : juste que tu te plains de crever tout le temps alors ça fait 32 ans qu’on dit que stu veux pu crever faut opti ton perso c tt

SailorBishie : mais c’est loooong j’ai pas envie X’DDDD

DarkSpirit : bah alors fais pas chier à chaque fois

SailorBishie : ….. u_u

WhiteDragon : hm, ne vous disputez pas pour ça je ne voulais pas foutre la merde :/

SailorBishie : de toute façon j’ai des choses à faire, je vais vous laisser vous n’avez pas besoin de moi x))))

SailorBishie : bisous bye <33



SailorBishie s’est deconnecté

DarkSpirit : roh mais fuck il est sérieux

WhiteDragon : pardon :////

DarkSpirit : pas ta faute c’est lui qui fait son drama là

Anarchy69 : tu lui est tombé dessus gratis aussi Dark >_<

DarkSpirit : hein non ça fait des mois qu’il nous fait son cinéma avec son ninja

Anarchy69 : je veux dire que venant de toi c’est différent >_>

DarkSpirit : …

DarkSpirit : c’est pas tes affaires

WhiteDragon : vraiment navré...

getter2 : BON

getter2 : on peut retourner jouer ?

Malef*ck : +1 sorry mais je sais pas si c’est le lieu là

DarkSpirit : np y’a plus rien à dire de toute façon


[message privé de Anarchy69]

Anarchy69 : sorry pour l’indiscrétion

DarkSpirit : pas grave

Anarchy69 : ok <_< ça va ?

DarkSpirit : bof

DarkSpirit : mais c’est pas grave il va juste bouder et revenir après

Anarchy69 : je sais mais bon

DarkSpirit : ça me fait pas plaisir de jouer le méchant mais faut lui dire les trucs des fois

Anarchy69 : mais bon il vient là pour se détendre aussi, tu sais que c’est pas facile chez lui >_<

DarkSpirit : bah oui je suis au courrant mais il est pas le seul

DarkSpirit : et quand il est relou, il est relou

DarkSpirit : je l’aime c’est mon copain et tout (chut) mais si je commence à dire tout ce qu’il veut entendre ça va pas le faire je suis pas son psy ou je sais pas quoi

Anarchy69 : je comprends oui mais il me fait de la peine quand il fait ça

DarkSpirit : same ça me fait mal au cul quand il est dans cet etat

DarkSpirit : ...sans mauvais jeux de mots

Anarchy69 : XDDDD t’es con

Anarchy69 : mais euh j’avoue je m’inquiète un peu pour vous deux aussi en fait

Anarchy69 : Lio c’est mon poto et il a l’air trop heureux avec toi donc... >w<

DarkSpirit : what

DarkSpirit : je dois le prendre comment

Anarchy69 : JE SAIS PAS PARDON C’ETAIT GENANT !!! XDDD

DarkSpirit : yes très genant XDDD



[chat général]

Malef*ck : cpa que je vous déteste mais va falloir que j’y aille moi

getter2 : queen ;____ ;

Malef*ck : la queen doit partir avec la gloire un jour ou l’autre

getter2 : de toute façon maintenant qu’on a WD on a pu besoin de toi pour tank donc ok degages

getter2: t’es has been

Malef*ck : B I T C H .

Malef*ck : P L E A SE.

TintinVNR : hahaha

Malef*ck : et toi tu te marres connard va

TintinVNR : oui

WhiteDragon : je ne prendrais pas ta place Malefick mais tant que je peux me rendre utile ^^

DarkSpirit : WD est trop bon pour ce monde et pour cette guilde

getter2 : JE SAIS TT^TT

WhiteDragon : roh mais non >////<

Astro01 : +1

Astro01 : y va finir plus exploité que moi

TintinVNR : non mais toi t’aimes être exploité u_u

Astro01 : <3<3

Anarchy69 : OMG XDDDD

Malef*ck : bref je vous déteste allez bye les loosers (y)

getter2 : bye queen !!

Anarchy69 : ++ <3<3

TintinVNR : a +

DarkSpirit : bye

WhiteDragon : à plus tard, avec plaisir =DD

Malef*ck : z’avez interêt à être gentils avec WD

Astro01 : oui oui c’est bon maintenant casses-toi ^^

Malef*ck : Helmut tu heal comme une teub



Malef*ck s’est déconnecté

Astro01 : très bien.

getter2 : putiiiiiin on est là depuis 2h+

getter2 : bon taff les gens mais vous forcez pas à rester

TintinVNR : je suis pas fatigué

WhiteDragon : on est pas fatigués =OOO

getter2 : zetes cute

getter2 : vous voulez qu’on sorte ailleurs

Anarchy69 : RP ??? =DDDD

DarkSpirit : j’avais fait une gun pour le RP d’ailleurs je vais la co

Anarchy69 : elle est cute <3<3

Anarchy69 : les f!gunslinger sont tellement jolies >//////<

Anarchy69 est une big dyke et assume <3<3

getter2 : ofc tu l’as appellé Jill

WhiteDragon : Jill ? En ref à Résident Evil ?

DarkSpirit : yes ^^

TintinVNR : oh non le lances pas sur cette saga u_u

DarkSpirit : j’en parle pas tant que ça XDDD

getter2 : ARHEM SI SI SI

getter2 : t’es un gros nerd cousin

Anarchy69 : plot twist : DarkSpirit croyait être un emo-goth mais était le nerd de la bande depuis le début !!!

DarkSpirit : menfin

Astro01 : n'exagérons rien



SailorBishie est connecté

Anarchy69 : AH ! Bishie, on a une question pour toi !

SailorBishie : quoi quoi quoi =O

DarkSpirit : ah non le mêlez pas à vos conneries

getter2 : si si le monde doit savoir

DarkSpirit : u_u

Anarchy69 : Bishie, Zlatan est-il un nerd ?

SailorBishie: absolument !! =D

DarkSpirit : traitre.

SailorBishie : chaque fois qu’on parle de trucs qui l’interesse il me sort un bouquin ou des sites c’est totalement un nerd <3

Astro01 : il est des nôtres

TintinVNR : il a fait sa recherche comme les autres

DarkSpirit : c’est FAUX

getter2 : truth has been spoken

getter2 : merci pour ta coopération bishie

SailorBishie : mais de rien =33

SailorBishie : oh je vois que vous avez terminé le farm ? =O

getter2 : yes

Anarchy69 : et toi tu as créé un nouveau perso aussi =33

WhiteDragon : tu vas voir, les bardes sont très cool à jouer ^^

SailorBishie : j’avais envie de faire un perso pour booster la team =33

SailorBishie : on va les pexer ensemble avec la Jill de Darkounet <3

Anarchy69 : moh tu me piques déjà ma girlfriend, c’est pas sympa bishie =(((((

SailorBishie : et Winter alors ?  (a)

Anarchy69 : they don’t notice me TT^TT

SailorBishie : hanw :/

getter2 : parles en avec Malé-queen elle s’y connaît en crush qui te noticent pas

TintinVNR : c’est low XD

Astro01 : roh c’est bon, il aime ça

getter2 : pas faux u_u

DarkSpirit : no comments mon côté x)

SailorBishie : moh ;_;

Astro01 : bon alors Tintin viens on va RP j’ai envie de persécuter ton hunter ^^

TintinVNR : roh impatient va

Anarchy69 : amusez vous bien vous deux ! XD

WhiteDragon : je vais quitter moi, les petits sont en train de s’endormir devant leur film XD

WhiteDragon : bye tout le monde c’était un plaisir ^^



WhiteDragon s’est déconnecté

getter2: il a l'air mignon comme ça mais vous voulez pas le voir en PvP serious buisness

SailorBishie : haaan XD mais il est tellement gentil !

Anarchy69 : ouiiiii

SailorBishie : en plus d’être mimi comme tout sur les photos >////<

DarkSpirit : y t’en faut peut

SailorBishie : roh sois pas jaloux tu reste mon préféré =3333

DarkSpirit : mais euh j’ai rien dit

SailorBishie : <3

getter2 : bah jy vais aussi du coup

getter2 : ++ et cassez pas tout hein

DarkSpirit : oui maman.

SailorBishie : promiiiiiiis <3

Anarchy69 : bisous bisous <3



getter2 s’est déconnecté

DarkSpirit : bon donc tu viens RP avec nous Riku ?

SailorBishie : allez, viens ! 8D

Anarchy69 : \^w^/ <3<3



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