L'UA de ta daronne

A remplir
 
AccueilDernières imagesRechercherS'enregistrerConnexion
Le Deal du moment : -28%
Précommande : Smartphone Google Pixel 8a 5G ...
Voir le deal
389 €

 

 Mir(UA)r edge

Aller en bas 
2 participants
Aller à la page : Précédent  1, 2, 3  Suivant
AuteurMessage
Samalo
Smile my boy, it's sunrise
Samalo


Messages : 271
Date d'inscription : 21/07/2017

Mir(UA)r edge - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Mir(UA)r edge   Mir(UA)r edge - Page 2 Icon_minitimeJeu 15 Aoû - 4:40


Il aurait pu. Il aurait pu esquiver ce coup de pied. Il ne s'y attendait pourtant tellement pas qu'il n'a pas cillé malgré la rudesse du geste. Certes il a vécu pire, mais c'est suffisamment violent tout de même pour l'écarter. De l'audace, le plus jeune en a. Un autre que lui serait déjà mort. Il avoue avoir été surpris par le coup de pied car il pensait que le cadet allait se retenir plus longtemps, mais il a réussi à le faire exploser plus tôt que prévu. Pas que ça soit un problème, bien au contraire : sa stabilité a été fragilisée depuis la première fois, c'est évident. Et ça va être utile pour jouer avec son cerveau. S'il est résistant pour l'heure, l'Enodril sait que ça n'est pas parti pour durer. En revanche, une fois le choc de la scène passée, Samaël laisse un blanc s'installer une fois que Natsume a fini de parler. Puis, il éclate de rire. Un rire froid et démentiel pour répondre à la colère du cadet. Il aime ça. Il aime quand il se montre hargneux et qu'il libère sa haine ainsi. Il aime le voir se défouler et perdre son sang-froid en imaginant celui qu'il finira par devenir au bout de quelques mois à peine à rester ici.

« Mon monde ? Mais tu en fais déjà partie, Natsume ! Et tu seras là lorsqu'il atteindra son apogée ! »

Sam ne croit pas aux échecs, malgré les grandes espérances de l'autre. Mais ce dernier sera en vie jusqu'au bout, il s'en fait la promesse. Natsume ne tient peut-être pas à sa vie, mais ce n'est pas le cas de l'Enodril qui ne tient pas à voir le Shimomura disparaître ainsi. Il fixe son interlocuteur en souriant doucement, le regard brillant. L'anarchiste est bien teigneux comme il les aime.

« Alors fuis... Fuis autant que tu le veux. Je te rattraperai toujours. »

Lentement, le dresseur se révèle, peu gêné pour un sou par la légère douleur à son abdomen. Elle finira par s'évaporer bien assez vite. Son attention est plus portée vers la fenêtre qu'il s'empresse d'ouvrir, lâchant sur son chemin un ou deux ricanements pour faire suite à son hilarité d'il y a quelques secondes. En poussant un sifflement, il appelle à lui son Roucarnage qui arrive d'une traite au bord de la fenêtre. En un saut, Sam se retrouve sur son dos.

« Oh, une dernière chose... »

Il a failli oublier.

« Frappe plus fort, la prochaine fois. Si je voulais des piqûres de moustique, je serais allé dans la jungle d'Anula. »

Qu'il le frappe. Qu'il le cogne, s'il en a envie. Il arrêtera ses coups et le laissera se défouler avant de le récupérer en pièces au chapitre final.

« Mais si tu as besoin d'un petit entraînement, je peux t'en donner un. Après tout, je te dois bien ça. »

Il sait que sa pseudo proposition sera refusée avec, pourquoi pas, un crachat en prime. Pour tous les cours de math qu'il lui a donné, c'était un service qu'il se doit de lui rendre toutefois, alors il est à demi-sérieux. Il ne rappellera cependant pas la période durant laquelle ils étaient tous deux particulièrement proches à tel point que ça en devenait effrayant quand Samaël y songeait. Sur ces mots, il s'envole en un battement d'ailes pour se retrouver déjà loin de son prisonnier. Il sent pourtant qu'il aura peut-être un peu plus de mal à se concentrer, aujourd'hui, puisque ses pensées seront ailleurs.
Revenir en haut Aller en bas
Segnif

Segnif


Messages : 356
Date d'inscription : 21/07/2017

Mir(UA)r edge - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Mir(UA)r edge   Mir(UA)r edge - Page 2 Icon_minitimeJeu 15 Aoû - 19:07


La fatigue, le poison et ses nerfs enflammés, très clairement, n'étaient pas une bonne aide pour faire mal. Et ça n'avait pas été le but, foncièrement. Ça n'avait pas tant de rapport avec l'autre que le besoin impératif qu'il avait ressenti de frapper, quoi que ce soit, comme si ce geste était venu du creux de son ventre plus que de son cerveau. Quelque chose dans son cerveau avait réclamé qu'il réagisse, qu'il se défende, en somme, face à un souci qu'il n'arrivait pas à identifier maintenant. En soi, toutefois, il se fiche bien de la douleur de l'autre ; ou du moins, il se dit que c'est suffisamment mérité pour que la partie franchement idiote de son cerveau qui continue de chouiner en mode 'ouin ouin c'est pas bien de faire ce genre de choses' se taise complètement. Il ne peut d'ailleurs pas nier que cela l'avait un peu défoulé, même si cela ne faisait que rendre encore plus apparent le creux froid dans sa poitrine né de la constatation de l’inflexibilité de la situation. Il ne s'attend pas à grand chose et pour être honnête se fiche complètement de sa réaction, mais le rire dont est soudain pris le plus âgé le laisse perplexe.
Les sourcils froncés, le cadet l'observe avec une expression tirant presque sur le dégoût, plus perturbé qu'il n'aimerait l'admettre par les notes de démence qu'il entend ici et là. Oh, il n'a pas peur, loin de là ; on ne naît pas chez les Shimomuras sans avoir un paquet d'expériences du genre. Toutefois, c'est quelque chose d'observer en temps réel à quel point quelqu'un qu'il avait considéré avec une certaine estime et qu'il avait apprécié (probablement un peu trop, d'ailleurs, fut un temps, sans qu'il l'ait jamais réalisé car il avait d'autres chats à fouetter et parce que les événements s'étaient emballés, ensuite) pouvait être...
… Il est complètement givré.
Oui, plus ou moins ça.

Son expression laisse transparaître une grimace de dégoût et d'incompréhension face aux mots du dresseur. Non, Natsume ne comprend rien à ce qu'il désire, si ce n'est peut-être le fait que, dans son idée, l'autre désirerait le garder en vie dans le simple but qu'il le voit... Gagner ? Non, définitivement, ça ne fait pas sens dans sa vision des choses, mais pourtant, il sent bien un frisson de malaise descendre son échine. L'insistance de Samaël à l'intégrer dans son espèce de « futur » fait sonner quelques alarmes dans sa tête dont il est encore assez lucide pour entendre et écouter les sirènes. Alors, dans un réflexe défensif de base, il met tout cela sur le simple compte de la folie ; c'est facile, ça rassure, et avant tout, ça distancie.
Il grognerait presque face à son sourire, le prenant comme une moquerie condescendante et hautaine envers lui. Ses propos, suivants, toutefois, font se dresser le duvet de ses bras. Il n'est pas bien doué pour décoder les gens, ni les paroles, ni les tons ; en revanche, il n'est pas assez aveugle pour ne pas remarquer que Samaël prend peut-être trop plaisir à le menacer ainsi, si bien qu'il le fixe avec un mélange d'incompréhension, de méfiance et d'aversion. Aussi lent qu'il soit, Natsume est capable de remarquer qu'il y a définitivement quelque chose d'obsessif et d'étrange dans le comportement de l'autre. Il n'arrive à mettre les mots dessus, pourtant, alors il se contente de le regarder avec défiance, affichant l'expression la plus dure qu'il puisse maîtriser. Pour Natsume, cela importe peu, qu'il réussisse ou non. L'important est ailleurs ; c'est-à-dire de lui pourrir la vie le plus possible. Bien évidemment, il préférerait être dehors, mais il y a quelque chose dans sa tête qui refuse de lui laisser juste un centième de satisfaction et veut s'assurer qu'il ne cesse de mordre.

Il ne fait pas vraiment attention à ses sursauts d'hilarité, peu touché par ce qui se passe dans sa tête, se contentant d'un air méprisant et d'une expression redevenue froide. Instinctivement, il a repris son attitude glaciale et d'apparence insensible, laissant les contractions de ses traits s'effacer pour laisser place au vieux mur qu'il tardait à remettre en place. Toutefois, ses ricanements insistants lui font plisser les yeux, ne comprenant pas pourquoi l'autre en fait autant (à ses yeux). Satisfait de le voir partir, il jette un coup d’œil à la fenêtre, calculant la tentation de passer par cette dernière pour en finir vite, mais il se doute que cela ne fonctionnerait pas à l'heure actuelle, alors il renonce. Au moins, il n'aurait bientôt plus à supporter la présence de l'aîné, de ce qu'il voyait.
Sa dernière provocation ne le vexe même pas, à vrai dire. Tout au plus, Natsume le fixe avec un air circonspect et hautain, levant les yeux au ciel face à sa proposition qu'il ne prend au sérieux, n'en voyant ni l'intérêt, ni même le sens, en réalité.

« J'ai pas envie de jouer à qui a la plus grosse, va pisser ailleurs. »

Sa lassitude face au comportement de l'autre laisse place à une vulgarité désabusée, tant tout ça le laisse blasé. Grand bien lui fasse si il veut faire le malin en piaillant un « j'ai même pas mal d'abord », mais l'asiatique y est peu sensible. Il ne le regarde même pas partir, ne voulant pas lui offrir un gramme de son attention.
Toutefois, quand le silence revient, le Shimomura ne bouge pas. Il ne se lève pas tout de suite, jetant un regard circulaire à cette pièce qu'il déteste de tout son être. Ses yeux passent brièvement sur les deux plateaux amenés par l'Enodril, sans que Natsume ne cille. Au lieu de cela, plusieurs secondes d'un silence lourd s'écoulent, durant lesquelles il sent quelque chose bouillonner dans sa poitrine, dans ses veines et tambouriner contre les parois de son corps. Sa respiration s'accélère légèrement, le forçant à ouvrir davantage la bouche pour tenter d'inspirer davantage d'air. Une douleur sourde et piquante pulse dans ses poumons, régulièrement, doucement. Elle continue. Encore, lentement, sûrement. Elle brûle encore lorsqu'il attrape le plateau de nourriture, et, d'un coup sec, l'envoie s'éclater contre le mur.
Le bruit de la vaisselle cassée le fait à peine tressauter. Le thé coule au sol, serpentant entre les morceaux de porcelaine, alors que, en silence, ses mains se perdent dans ses cheveux pour les saisir avec brutalité. La douleur, pourtant, ne le fait pas se réveiller ; et il sait, au fond, qu'il n'y a pas de réveil à ce cauchemar.
Revenir en haut Aller en bas
Samalo
Smile my boy, it's sunrise
Samalo


Messages : 271
Date d'inscription : 21/07/2017

Mir(UA)r edge - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Mir(UA)r edge   Mir(UA)r edge - Page 2 Icon_minitimeJeu 15 Aoû - 19:08


Pas simple, d'être Champion, c'est moi qui vous le dis. On nous promettait la belle vie... Pff. On dira que je n'ai pas à me plaindre... C'est bien vrai dans une certaine mesure. Bon salaire ? Oui. Situation confortable ? Bien sûr. Popularité ? Certainement. Mais depuis que la Compétition et les Monarchistes se sont alliés pour s'emparer du pouvoir... Je n'ai plus eu un seul instant de répit. Tout ça parce que je suis une bonne poire qui sait un peu faire la cuisine... Et accessoirement qui n'a pas le choix puisque ce sont les grands patrons qui m'appellent pour que je leur fasse la popote et que si je ne le fais pas, ça va retomber sur ma famille. Mes enfants, tout sourire, ne se doutent de rien quand je viens les chercher à l'école ou quand 'tonton Sirius' leur donne des friandises en leur glissant des faux sourires complices pour les manipuler. Tss... J'vous jure, c'est pas tant une vie que ça, au fond. Je préférerais avoir un salaire médiocre mais avec au moins une totale liberté pour moi et les jumeaux, parce que ça devient intenable. Impossible non plus d'informer mes proches en France puisque tout est surveillé dans ce pays de malheur. Moi qui n'ai jamais souhaité vraiment partir jusqu'à aujourd'hui... Prêt à me battre, oui, mais pas quand des épées de Damoclès planent au-dessus de nos têtes de cette façon. Plutôt, à ce train-là, faire le lâche et fuir vers une terre qui pourra nous accueillir. Mais difficile de faire entendre raison à Noah et Maëlle quand ils ont toujours idolâtrer la Compétition ainsi que les chefs à la tête de cette dernière.

Je soupire. Mon 'bel' argent ne pourra pas me permettre de me sortir de cette situation aisément. Si je démissionne ou que je trahis mes supérieurs, cela va me coûter extrêmement cher. Ils me torturent ou me tueront, prendront en charge mes gamins encore en primaire et les dompteront pour en faire de parfaits petits soldats à leur botte en prétendant que les rebelles sont responsables de ma disparition. Je sais comment ils fonctionnent, depuis le temps. Alors je ne peux pas faire autrement. Champion Coordinateur de Baguin, je suis aussi 'homme à tout faire' le reste du temps. Un rôle fatiguant, mais après tout, que puis-je faire... Rien. Ils me tiennent par une laisse invisible dont il me sera très difficile de m'échapper. Parfois, je me mets pourtant à espérer que les bonnes têtes tomberont et que, enfin, nous serons libres. Si je me contente de faire ce qu'on me demande de manière docile, je sais que ce n'est guère l'idéal et je ne veux pas continuer à mener une telle vie éternellement. Un jour, un échappatoire devra exister. Pas seulement pour moi, je l'espère.
Un autre prisonnier des murs de la demeure de la Compétition me fait office de camarade depuis quelques temps. Enfin... Je le connaissais déjà un peu de loin puisqu'il avait été capturé une première fois il y a quelques mois. Ce n'est que récemment qu'il s'est de nouveau fait prendre au piège et qu'il est, depuis, le chouchou de Sirius. Je ne sais pas trop ce qu'il lui trouve, à vrai dire... Avec la puissance qu'il détient, il pourrait forcer n'importe qui, mais il a choisi le plus dépressif et agressif d'entre eux qui, surprise, le déteste tout autant que n'importe qui. Et, bien sûr, c'est à moi qu'il incombe de donner à manger ce geôlier un peu particulier et privilégié qu'est... Comment il s'appelle, déjà ?.. Ah, oui, Natsume. Pffrt... Comment pourrais-je l'oublier, après tout, le patron est obsédé par cet énergumène au teint pâle et aux cernes de trois kilomètres. Sans m'attendre à ce qu'il n'ait pas des goûts douteux -vu l'énergumène- je pensais qu'il aurait des standards un peu plus haut. Surtout qu'il mord, le hérisson ! Et ça n'a pas l'air de beaucoup déplaire au Maître, quand j'y pense. Mais ce ne sont pas mes affaires. J'ai déjà assez à me préoccuper moi-même. Devant la porte de la chambre (plutôt une prison, ce truc), je toque en m'annonçant d'une voix un peu morne.

« Alois. Service de chambre. »

Maître Coordinateur, tu parles... S'ils savaient...
Un plateau de hachis parmentier dans une main et une serviette dans l'autre, je rentre après avoir indiqué ma présence. Encore une fois, c'est un beau bordel que j'aurais encore à ranger plus tard... Misère, misère... Mes yeux ne peuvent s'empêcher de se baisser vers les affaires empilées par terre.

« Ça n'existe pas, les activité calmes pour se défouler ? »

Oups, le commentaire m'a échappé. Je ne devrais peut-être pas me montrer si sec. Après tout, ce pauvre bougre n'est pas plus nanti que moi, quand j'y pense. Il semble avoir même encore moins de liberté, puisque contrairement à lui, je peux sortir dehors et me déplacer sur l'île à ma guise. Déposant le plateau sur la table, j'y installe une assiette ainsi que des couverts.

« Pommes de terres et viande pour reprendre un peu de poids. Le gâchis est interdit. »

Mon regard est neutre, limite fatigué. Je sais très bien qu'il aura peut-être envie de m'envoyer balader, mais au moins, on ne pourra pas dire que je n'ai pas fait mon travail.
Revenir en haut Aller en bas
Segnif

Segnif


Messages : 356
Date d'inscription : 21/07/2017

Mir(UA)r edge - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Mir(UA)r edge   Mir(UA)r edge - Page 2 Icon_minitimeSam 17 Aoû - 2:21


Les meltdowns sont pénibles. Les crises sont violentes, subites, puissante et incontrôlables, bien trop physiques et intenses pour qu'il puisse avoir un gramme de contrôle sur soi. Pendant longtemps, il avait été très fier de pouvoir les « maîtriser » ; sans avoir conscience, évidemment, que ceux qu'il avait par la suite n'en étaient que plus violents et brutaux. Dans les caches anarchistes, il lui était déjà arrivé plus d'une fois que ces accès provoquent des soucis, alors il tendait à les réprimer. Les shutdowns, eux, sont bien pire.
Les restes de la tasse de thé sont encore éparpillés au sol. L'eau doit avoir séché, depuis le temps, mais il n'ira pas vérifier. Plusieurs heures doivent s'être écoulées, puisque sa gorge est sèche et que ses muscles lui sont douloureux à force d'avoir été immobiles. Il n'est pas très sûr : il n'a de toute façon pas cherché à le savoir jusque là. D'ordinaire, il tenait précisément le compte du temps pour éviter de se faire embrouiller, mais... Mais pour l'instant, il n'en avait pas été capable. Il lui semble que quelque chose a lâché, tout à l'heure, comme le mur d'un barrage qui aurait finalement cédé après une pression de trop. Il se souvient avoir hurlé, avoir jeté des choses, avoir serré ses ongles dans sa peau jusqu'à ce qu'à y laisser des traces... Mais il n'est pas exactement sûr de ce qui a cédé, et il n'en est pas rassuré.

Les genoux repliés contre son torse, le dos collé dans un coin de mur, sa tête est soigneusement disposée entre ses bras. Depuis tout à l'heure, il n'y a plus que cette fatigue intense, et cette sensation de ne pas vraiment être là qu'il déteste au plus haut point. Ses poumons se sont calmés, mais il brûlent toujours entre deux respirations, comme des rappels secs de la crise passée. Ses yeux sont encore rougis, et cligner des paupières lui est pénible, après avoir trop pleuré. Le bout de ses doigts sont encore parcourus par des fourmillements presque aussi creux que sa poitrine, vide de tout et pleine de rien. Tout lui semble bloqué, comme si tout s'était arrêté dans son corps et dans sa tête. Non, de loin, les shutdowns sont bien les pires ; mais pour être honnête, il n'est pas sûr de préférer l'idée de ressentir quelque chose pour le moment.

Un bruit sonne toutefois à ses oreilles. Sur le coup, il fronce les sourcils, hésitant à lancer l'insulte la plus virulente qu'il puisse convoquer, mais il n'en a pas l'énergie, et il lui est complexe de parler. En reconnectant deux neurones entre temps, néanmoins, il se rappelle qu'un seul personnage dispose du droit de venir ici, et sa pensée est confirmée lorsqu'il entend une voix relativement familière résonner à ses oreilles. Quelque part, l'entendre lui fait l'effet d'une claque, comme si il était véritablement revenu à sa situation d'il y a trois mois et qu'il n'avait fait que retarder l'échéance, au fond. Inconsciemment, ses ongles se plantent davantage dans sa peau et ses épaules se haussent. Sans grande surprise, il ne l'accueille ni par un « bonjour », ni par un sourire, ni par une quelconque autre forme de politesse. Pour tout dire, il ne relève même pas le regard.
Au mieux, si je l'ignore, il s'en ira tout seul.
Si il avait été moins arrogant, il admettrait tout de même que cette tactique n'avait pas porté de grands fruits jusque là.

Le regard rivé sur un point invisible, il pose un point d'honneur au fait de ne pas communiquer. Il n'est pourtant pas celui qui le fait, puisque le champion ne peut s'empêcher de faire un commentaire sur l'état de la chambre, dont Natsume n'est absolument pas désolé (manquerait plus que ça). Pour autant, son sarcasme touche un point sensible, qui lui fait vivement relever le regard, aussi mauvais que sombre. Il siffle, les dents serrées par une amertume purulente.

« Oh bah, une balade en forêt, ça serait sûrement génial. »

En soi, probablement que si il le voulait, ce serait possible. Ou du moins, il faudrait le demander (et la pensée lui donnait la gerbe), en plus de devoir supporter la présence de l'autre sac de pus, alors il n'y pensait même pas. Pour lui, la réplique restait toutefois parfaitement valide, et il ne cacha pas le venin dans sa voix. En soi, il est tout à fait conscient que lorsqu'il salit quelque chose, ce n'est certainement pas la cible de sa colère qui doit se taper le sale boulot et que par conséquent, le blond a ses raisons d'être frustré, mais il n'a pas assez d'empathie pour le moment pour se sentir vraiment coupable. Et en même temps, se rattacher à la légitimité de sa frustration lui est indispensable sur le moment, alors il grogne, le regard mauvais, tentant de compenser comme il le peut pour le nœud dans son ventre.

Il n'a pas bougé, la tête toujours plantée sur ses propres genoux, gardant un regard perçant posé sur le champion. Sa dernière remarque lui a tiré un rictus sec et amer.

« J'ai l'air d'en avoir quelque chose à foutre, de ce qui est interdit... ? »

Certainement que si c'était le cas, il n'en serait sûrement pas là, ou du moins, c'est ce qu'il pense. Pas qu'il regrette de faire ce qu'il fait, toutefois ; c'est simplement que l'injonction lui file de l'urticaire. Un ricanement désabusé lui échappe alors qu'il replace sa tête dans ses propres bras, prêt à rester là. Il n'a pas envie de faire quoi que ce soit d'autre que rester dans sa position actuelle, à vrai dire. Et certainement pas se nourrir de ce qui lui a été gracieusement (il en aurait presque la gerbe) déposé.
De toute façon, pas comme si quiconque pourrait le forcer à terminer son assiette. Si il prenait le minimum nécessaire pour ne pas risquer que l'on emploie la manière forte, il n'empêche qu'il n'allait certainement jamais finir. D'une part car c'était l'une des rares choses qu'il pouvait faire pour sauvegarder sa propre fierté, et d'autre part car sa faim n'était pas présente, de toute façon. Sa volonté de survivre non plus, d'ailleurs, mais c'était une autre histoire ; tant qu'il n'avait pas épuisé toutes les hypothèses pour sortir d'ici, il pouvait encore s'accrocher un peu, mais... Enfin bon. Si Aloïs voulait l'enquiquiner, toutefois, il trouverait toujours une méthode créative pour lui faire comprendre qu'il valait mieux lui foutre la paix : parce que mordre les gens, c'était rapide, pratique, certes, mais c'était aussi un peu dégueu, y'avait leurs sales germes après.
Revenir en haut Aller en bas
Samalo
Smile my boy, it's sunrise
Samalo


Messages : 271
Date d'inscription : 21/07/2017

Mir(UA)r edge - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Mir(UA)r edge   Mir(UA)r edge - Page 2 Icon_minitimeMar 20 Aoû - 1:47


Je ne fais pas de commentaire supplémentaire face à son sarcasme. À quoi bon, de toute façon ? Ce n'est pas moi qui décide de ses allers et venus. Je n'ai pu que constater, depuis le début, qu'il en avait seulement bien peu. Une raison à la frustration et à la colère du Shimomura, sûrement, mais ça ne me concerne pas et je ne veux pas donner une justification au fait qu'il soit désagréable. Pas comme si j'en ai quelque chose mais des envies de le remettre à sa place me prennent parfois. Je sais pourtant ce qu'il m'en coûtera si jamais je porte la main sur lui et que ça se sait hors de ses murs. Je n'ose pas en effet imaginer le sort que Sirius me réserverait, mais il serait sans doute peu enviable. Lâche, je ne peux pas risquer de faire une erreur qui provoquerait ma mort puisque mes enfants seraient alors livrés à la Compétition dans ce cas et je sais très bien qu'ils finiraient en chair à canon en fin de compte. Alors je ne fais guère le difficile, même si cela m'arrache la gorge de faire la carpette avec lui. Pour autant, puisque je ne le déteste pas (au mieux il m'indiffère mais je le plains, surtout), j'essaye d'être aussi conciliant que je le peux dans mon état.

« Ne m'oblige pas à te faire manger de la nourriture de force. Je ne veux pas recommencer. »

Je lui lance un regard froid mais qui trahit ma fatigue et ma non-envie absolue de devoir employer les grands moyens pour lui foutre quelque chose dans le bide.

« Tout ce que je donne est inoffensif. Je ne comprends pas pourquoi tu es si spécial, mais à ta place, je m'estimerais déjà heureux de pas bouffer des cafards. »

Je n'ai pas de leçons à donner. Au fond, je ne cherche pas à lui nuire : je n'aurais aucun intérêt à cela. Mais au contraire, puisque j'ai pitié de toutes les victimes de Sirius, je ne veux pas qu'il ait des problèmes. De ce que j'ai cru comprendre, il faut être aux petits soins avec ce gars-là, mais ça n'empêche pas que l'espèce d'endroit dans lequel on le garde n'est pas aussi beau et agréable qu'il n'y paraît. Tout y est confortable et c'est plutôt luxueux, évidemment, mais ce doit être la pire chose à vivre pour un Anarchiste qui sait ses camarades dans des prisons miteuses avec pas grand chose à se mettre sous la dent.
Revenir en haut Aller en bas
Segnif

Segnif


Messages : 356
Date d'inscription : 21/07/2017

Mir(UA)r edge - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Mir(UA)r edge   Mir(UA)r edge - Page 2 Icon_minitimeMar 20 Aoû - 21:07


« … En plus d'être raciste, t'oublies que ça fait longtemps qu'on bouffe du rat, par en bas. »

Pas comme si les compéteux pouvaient comprendre quoi que ce soit à ça, vu le lit de privilèges sur lesquels ils dorment. Comme si ça me faisait peur, la menace de ne rien bouffer ou de manger de la merde... Franchement, les produits que j'achetais en supérette quand j'avais pas un rond étaient loin d'être aussi bons que des scorpions frits ou des potages de guêpes, alors si la grenouille pouvait m'épargner ses considérations, j'en serais ravi. Mais sérieux, menacer un asiat' de lui faire bouffer des insectes... Un beau truc de blanc, ça ; est-ce que je les menace de leur faire bouffer des escargots, moi ? C'est quand même vachement plus révulsant ! Sa question implicite me fait toutefois rouler des yeux assez passivement. Qu'est-ce que j'en sais, moi, sérieux... Qu'il aille lui poser la question, si ça le travaille à ce point !
Pour autant, j'ai esquissé une grimace de dégoût face à sa menace à peine voilée, lui offrant un regard particulièrement mauvais, quand bien même je sais qu'il n'en à rien à faire. Au moins, ça défoule un peu : le souvenir est tout aussi désagréable maintenant, puisqu'il rappelle en moi des images qui datent d'il y a dix ans. Que ce soit des infirmiers avec des dialyses et des sangles ou la bonniche zélée de l'autre tête de chien, ça ne change pas grand chose, en réalité, et j'aimerais éviter ça. Il devrait savoir que ça fait un bail que j'ai pigé que s'affamer ne marche pas ; et en vrai, je suis presque vexé qu'il me croit aussi médiocre. M'enfin bon, demander un peu d'intelligence à des compéteux, aussi...

En général, tant qu'il me fiche la paix, je m'en tape un peu, de sa présence. Aujourd'hui, toutefois, un rien m'est insupportable, et la sensation de vide dans ma poitrine n'aide pas. La nausée n'a pas disparu, comme le mal de crâne induit par la lumière, les sons et l'odeur de viande qui vient agresser mes narines, me suscitant un haut-le-cœur. Mes yeux me font mal, mais j'arrive à reposer un regard torve sur mon interlocuteur, fatigué par ses caprices de petit prince qui soulage sa frustration par du passif-agressif tout juste bon à faire bailler ma grand-mère.

« Si j'avale quoi que ce soit maintenant, je vais le vomir dans la seconde, alors sois tu patientes, soit tes pompes finissent dans une mare. »

Je déteste les allistes.
Qu'est-ce que j'en ai ras le cul, d'expliquer ça... Quoi, ils ont un dossier avec ma taille de chaussures dedans, mais ça, ça met quarante ans à être pigé ? Oh, au pire, c'est pas moi qui vais nettoyer, alors si il veut jouer au plus malin...
Ce qu'il disait au départ, toutefois, me fait tiquer. Je n'y avais pas pensé, étrangement. En un sens, il n'est pas illogique qu'Aloïs pense que je me méfie de ce qu'on pourrait mettre dans ce que je mange. Si je me doute que mes médicaments y sont glissés, je sais également qu'il y a peu de chances qu'on y mette des produits neuro-alterants. Ce n'est pas le genre de l'autre trouduc, ou du moins, je crois le savoir. Mais après tout, qu'est-ce que j'en sais, hein ? Y'a trois ans, je croyais savoir beaucoup, et au final, c'était un tissu de conneries, donc il faudrait que je fasse dégager vite fait ce genre de réflexions de ma tête. Je pensais même qu'il n'aurait pas pu blesser une mouche, alors, héhé, haha... Dans un roulement d'yeux, je reprends la parole d'un ton fatigué, ayant deux secondes de patience pour le blond, comme je vois du sens à sa logique.

« Je sais très bien que je ne risque rien, et quand bien même, c'est pas ça qui m'empêcherait de bouffer. »

Limite, si il y avait du poison, je me jetterais sur mon assiette, mais ce n'est pas le cas. Ce n'est pourtant pas comme si je n'essayais pas d'énerver tout le monde jusqu'à ce que quelqu'un craque et me tire une balle, mais pour l'instant, j'ai l'impression que ça va être compliqué.
Revenir en haut Aller en bas
Samalo
Smile my boy, it's sunrise
Samalo


Messages : 271
Date d'inscription : 21/07/2017

Mir(UA)r edge - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Mir(UA)r edge   Mir(UA)r edge - Page 2 Icon_minitimeMer 21 Aoû - 1:04


Raciste ?!
Je fronce du nez, vexé, ne voyant absolument pas le rapport. Est-ce que c'est juste une excuse pour m'insulter ? Il aurait pu trouver mieux. Ce n'est pas parce qu'il a un physique typé asiatique que je vais véhiculer des clichés ! Manquerait plus que ça ! Si en plus on rapportait à Sirius que je mets à dénigrer son chouchou... J'en aurai pour mon grade, ça c'est certain. Je tiens assez à ma vie pour ne pas risquer de faire une telle erreur, Arceus m'en préserve. Par contre, s'il commence à délirer ou à rapporter des propos à mon supérieur que je n'ai pas dite pour m'embêter, on va pas être copains !
J'ignore royalement son regard noir qui m'est adressé et me contente de terminer de préparer la table même si je sais que j'agite des objets dans le vide. Il va certainement m'envoyer bouler. Grand bien lui fasse ! Cela ne concerne que lui, après tout. Enfin... Lui et l'autre con de diva qui sert de Maître à la Ligue. Si ce gugusse est encore en vie, c'est pourtant qu'il mange un peu, de gré ou de force. Alors je sais, après habitude, qu'il finira quand même, je le sais, par toucher à son assiette quand ça lui chantera. Je ne comprends pas bien dans quel état il est mais de ce qu'il me dit, ça va être difficile de manger tout de suite. Fort bien, je n'aurais pas à l'obliger, au moins puisqu'il a l'air disposé à avaler quelque chose, de préférence de la nourriture. S'il a envie de se laisser mourir, il semble avoir compris que s'affamer ne servira pas sa cause et qu'un certain dresseur ne le laissera pas lui échapper si facilement.

« Libre à toi de jouer au rebelle, mais si ton projet est de te laisser mourir, je te conseille de laisser tomber. »

Je laisse tout sur la table pour pouvoir les récupérer plus tard quand il aura fini. En poussant un bref soupir, je ne perds pas une minute de mon précieux temps ici et me retire de la pièce en voyant que je ne peux rien faire de plus.


Le soir, quand la journée est finie, je reviens comme d'habitude dans l'appartement privé du Shimomura. Je ne le trouve pas tout de suite cependant. Dans son assiette, le repas que je lui ai préparé et apporté a au moins été un peu mangé mais c'est bien insuffisant par rapport aux nutriments et aux proportions dont il a besoin. Pâle comme un mort, il n'en est d'ailleurs sûrement pas loin en considérant son état mental dont le diagnostique ne doit pas être joli à voir. Je serais presque curieux de savoir ce que Mikael a marqué dans son dossier mais il y a de fortes chances pour que je ne comprenne pas bien non plus les indications du médecin. Nous méritons tous deux des vacances, ça c'est certain, mais je crois que je peux aller me brosser pour en demander au supérieur. Je serais presque tenté de lui cuisiner des mets immangeables mais les répercussions par la suite ne vaudraient pas le coût.
Quelque chose que je remarque tout de suite, cependant : une odeur âpre de vomi qui se trouve non loin de la salle de bains. En allant voir pour y jeter un œil, je constate que la senteur va avec ce que je vois. Je n'arrive pas à reconnaître ce que je lui ai donné dans son assiette mais ça n'était pas là tout à l'heure.

« C'était si mauvais que ça ? »

Ma question s'élève à travers l'étage pour tenter d'attirer son attention tout en sachant qu'il ne me répondra pas ou que j'aurais le droit, comme tout à l'heure, à des mots acides et secs, peut-être même un nouveau sarcasme. En silence, je soupire de nouveau avant de nettoyer les dégâts. Oui, je fais aussi homme de ménage à mes heures perdues. Cela ne prend pas longtemps (quand on a des gosses, vous savez...) mais lorsque c'est fini, je me relève de la salle de bains pour en sortir et chercher le seul habitant des lieux.
Revenir en haut Aller en bas
Segnif

Segnif


Messages : 356
Date d'inscription : 21/07/2017

Mir(UA)r edge - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Mir(UA)r edge   Mir(UA)r edge - Page 2 Icon_minitimeMer 21 Aoû - 19:42


Je ne lui offre qu'un regard blasé face à sa remarque. Allons bon, j'ai une tronche à avoir besoin de conseils, là ? Je sais pertinemment que cette méthode ne marche pas : j'en ai des plus créatives, je ne suis pas du genre à essayer quarante fois quelque chose voué à échouer. Ou du moins, pas quand j'en ai vraiment envie. Je sais qu'on ne me laissera pas mourir : pour une raison que j'essaie encore d'éclarer, ou du moins mon hypothèse principale est une mesquinerie ou une raison d'intérêt, on me compliquera la tâche au maximum. Pas de soucis, toutefois. Je ne suis pas du genre à abandonner devant la première difficulté, mais je n'ai pas besoin de l'affirmer devant l'autre pour le savoir. Je choisis plutôt de garder le silence, préférant soupirer en replaçant ma tête contre mes genoux, la fatigue alourdissant ma tête. J'ai le temps, après tout, pour réfléchir à un plan ; je leur dois bien ça, aux autres.


Update : réfléchir en vomissant est plus compliqué que ce que j'aurais pensé.
Je l'avais vu venir, pourtant, mais je suppose qu'il fallait que ce soit bien clair pour qu'on me foute la paix là-dessus, et ça n'a pas loupé. J'ai bien tenté de relâcher tout ça au fond des toilettes, mais... Bah, eh bien, ça ne s'est pas passé comme prévu. J'ose espérer que la magnifique tâche bien éclatée et morcelée sera une preuve assez parlante ; et pas que ça m'enjaille de faire nettoyer à d'autres ce genre de truc, mais là, on me foutra peut-être la paix. Sinon... Bah, écoutez, j'ai peut-être pas joué à autant de FPS pour rien.

« Au moins, le rat ça a le même goût en rentrant qu'en sortant. »

Je constate moi-même que ma gorge est enrouée, faisant racler ma voix avec difficulté. En même temps, entre la crise de ce matin, la fatigue et le vomi, c'est moyennement étonnant.
Mon ton n'est pas sarcastique, toutefois. Il est même plutôt désinvolte, mais dans le fond, ça ne me fait plus rire qu'autre chose, tout ça. Voir mon état se dégrader cette façon est devenu un running gag que je trouve assez drôle à voir se dérouler, bien conscient que l'on s'enfonce dans l'absurde et que ça ne risque pas de s'arranger. Je ne réalise pas forcément que mon ricanement est un peu trop jaune.

Ma mine se fait toutefois plus neutre quand je réalise qu'Aloïs est probablement en train de se charger de nettoyer le désastre. Malgré moi et mes envies de ne pas être dérangé par ça, je sens tout de même un malaise dans le creux de mon ventre, différent de celui qui me secoue les tripes, me contracte la gorge et me comprime la poitrine le restant de la journée. Il est plus petit, plus léger, mais il me revient en tête malgré tout avec régularité. Si je ne dis rien en le voyant revenir au début, je finis toutefois par soupirer, lassé.

« … Désolé, pour la tâche. Mais pour toi, c'est tout. »

Je n'en ai rien à faire, de saccager cet endroit. Des fois, c'est même très, très libérateur, même si ça ne sert strictement à rien ; mais pour être honnête, lors d'un meltdown complet, c'est soit ça, soit me blesser et risquer d'être encore plus surveillé. Pour autant, je ne me méprends pas sur ceux qui sont chargés de gérer les conséquences des saloperies de l'autre... L'autre troufion. Pas que j'ai de la pitié pour les miliciens : ils ont choisi leur camps. Simplement, quand il s'agit de ceux qui nettoient, j'ai un reste de conscience, quelque part. Et le vomi par terre, c'est moyennement charmant. Alors je m'excuse pour lui, mais c'est tout ; et probablement qu'il s'en tape, mais c'est aussi pour moi. Il fallait bien que quelqu'un la voit, cette tâche, mais j'aimerais que ça soit moins ingrat, des fois.
Quoique, quelque chose m'intrigue, tout de même. Clairement, il n'a pas l'air de kiffer ce qu'il fait ; et ce ne serait pas étonnant, parce que quand on bosse pour des dictateurs avec une conscience frôlant le zéro, on finit généralement par devoir continuer avec un flingue sur la tempe. Toutefois, c'est toujours lui que je vois, dans mon cas. Perplexe, je fronce un peu les sourcils.

« … Pourquoi c'est toujours toi, qu'il envoie ? T'es assigné aux tâches ménagères ? »

Oh, peut-être qu'il va m'envoyer balader, mais je suis tout de même circonspect. Et j'ai du temps à perdre, on va dire, aussi, alors bon...
Revenir en haut Aller en bas
Samalo
Smile my boy, it's sunrise
Samalo


Messages : 271
Date d'inscription : 21/07/2017

Mir(UA)r edge - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Mir(UA)r edge   Mir(UA)r edge - Page 2 Icon_minitimeMer 21 Aoû - 22:48


Je ne m'attendais pas à ce qu'il s'excuse. Perplexe, je baisse mon regard surpris vers lui. Il est dans un état pas terrible, mais il lui reste au moins un peu de conscience et d'humanité, apparemment. Je croyais qu'il allait encore me servir son sarcasme ou des propos salés, mais c'est la première fois depuis son retour ici qu'il se montre un tant soit peu empathique à mon égard. Face à son pardon, je ne dis rien, mais sentir un peu de considération dans cet endroit n'est pas déplaisant. Sa question, par ailleurs, manque de me faire glousser. J'ai arrêté depuis longtemps de m'interroger là-dessus, mais c'est vrai que depuis qu'il a réussi à avoir le grappin sur moi, Sirius ne me lâche plus ; et ce n'est pas pour m'arranger. Si j'avais su, je serai parti d'Enola il y a bien longtemps, mais c'est un peu tard, maintenant. Résigné à mon sort même si ça me fait chier, je me contente de hausser les épaules.

« Il sait que je cuisine bien. Alors ça l'arrange de se servir de moi comme larbin, puisque je suis en plus un Champion. »

Comment dire que c'est toutefois devenu un peu plus difficile moralement de faire son métier quand on sait ce que la Compétition fait derrière ?.. J'aime la coordination, mais ça m'aurait fait les pieds d'être sous la botte de personnes plus honnêtes.

« En outre... »

J'aurais peut-être pu tout quitter quand je le pouvais, mais... Je sais que ça ne sert plus à rien d'essayer de s'enfuir, maintenant. Je ne peux que m'estimer chanceux d'avoir eu cette vie-là plutôt qu'une autre car je sais que tout le monde ne peut pas vivre dans le confort, ou être vivant et en bonne santé ; même si j'ai une épée de Damoclès qui pèse au-dessus de ma tête.

« Si je me rebellais, il pourrait me tuer. Mes enfants auraient personne pour s'occuper d'eux. »

J'annonce cela comme si ce n'était rien de grave, mais depuis le temps, je suis habitué à faire attention à mes faits et gestes pour ne pas les mettre dans une situation dramatique. Même si je me suis séparé de Makenzie à peine trois ans après la naissance des jumeaux et qu'on vivait à des kilomètres l'un de l'autre, je m'entendais bien avec elle. C'était une femme formidable. Mais elle était anarchiste. Et ça l'a tué. La Milice, l'a tué. Et je n'ai rien pu faire pour empêcher cela ; il était même trop tard pour que je démissionne. Tout ce qu'il me restait était d'annoncer la nouvelle à Noah et Maëlle, mais quand on a six ans, c'est difficile. Aujourd'hui, même à huit, je ne sais pas si c'est plus évident.
Revenir en haut Aller en bas
Segnif

Segnif


Messages : 356
Date d'inscription : 21/07/2017

Mir(UA)r edge - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Mir(UA)r edge   Mir(UA)r edge - Page 2 Icon_minitimeJeu 22 Aoû - 1:29


Je ne vais pas vous mentir, j'ai une petite idée de l'histoire que je vais entendre, pour la simple raison que je l'ai déjà entendue ailleurs. Enfin, une variation, je veux dire, sans mépris de ma part, mais plutôt de la lassitude, car j'ai l'impression que ça n'en finira jamais. Je ne peux toutefois m'empêcher de soupirer avec fatigue ; bon sang, c'est le fric, qui fait se comporter les gens comme les pires des harceleurs de cour de récré avec des flingues ? Je ne comprends absolument pas, mais je suppose qu'il n'y a rien à comprendre, dans le fond. Il y a juste... Les choses telles qu'elles sont. Et les choses sont très laides.
Je relève toutefois le regard en entendant parler du sort des gamins du champion. Si je ne fais pas tout de suite le lien, je n'ai pas besoin de lui demander de s'expliquer sur ce qui peut l'effrayer, et le début d'une grimace étire mes traits. Dans ma gorge, je sens le début d'une nausée remonter. Je pourrais lui dire beaucoup de choses, faire part d'une forme d'empathie, de quoi que ce soit, mais... Mais je crois qu'aucun de nous deux n'a vraiment cette pensée en tête.

« Mais quel sac à merde. »

Les mots sont sortis tous seuls, d'un ton las et désabusé plus appuyé que d'ordinaire ; mais sincèrement, je ne vois plus quoi dire d'autre, à force. Chaque fois que je découvre une de ses nouvelles horreurs, hormis cette gerbe qui me secoue les tripes, je n'ai que quelques pauvres injures pour soulager ma colère. Et dire que je lui ai fait confiance, fut un temps... Que je l'ai laissé me toucher, même. Crétin naïf que j'étais. Je le considérais avec une certaine estime, et que je me disais, idiotement, que pour une fois, on ne me faisait pas du mal. Je ne devrais plus être choqué, à force, mais à chaque fois, j'ai l'impression de prendre un coup de plus dans les tripes.

Pour autant, savoir ça fait bourgeonner un peu d'empathie pour les gamins du champion, dans un coin de ma tête. Oh, si l'on s'était croisés sur un champ de bataille, je n'en aurais pas eu des masses, mais... Mais là, j'ai mal au bide en imaginant ce qui pourrait se passer pour des gosses en bas âge. Au fond, je prends également le coordinateur en pitié, quelque part. Je pourrais dire qu'imaginer me retrouvé prisonnier des caprices d'une bande de mégalos dénués d'humanité est une sale image, mais, héhé, je n'ai même pas à imaginer. Quelque part, nos situations se retrouvent un peu. Si je crois pouvoir dire que j'ai plus de chances de survivre que lui (malheureusement), je suis toutefois assez lucide de ce qui pourrait se passer si l'un de mes camarades était capturé ; l'autre raclure a été assez clair comme ça dans ses insinuations. Je peux toutefois être plus rassuré  : ils sont bien plus forts que moi, et sans mon poids de boulet pour les ralentir, ils s'en sortiront même probablement mieux.

« … J'vais pas dire de saloperies sur ton dos, si c'est ça qui te fait flipper. »

J'ai marmonné avec moins d'assurance que d'ordinaire, le regard porté vers la droite. J'ai déjà vu plusieurs fois qu'il se retenait face à moi, alors je comprends mieux, maintenant. Bien qu'il aurait ses raisons de ne pas me faire confiance là dessus (et honnêtement, fair), je veux toutefois le lui préciser, si ça peut le soulager un peu... Je ne sais pas trop pourquoi je trouve que c'est important, mais ça m'est passé par l'esprit, comme ça, et le dire me tranquillise quelque peu.
Revenir en haut Aller en bas
Samalo
Smile my boy, it's sunrise
Samalo


Messages : 271
Date d'inscription : 21/07/2017

Mir(UA)r edge - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Mir(UA)r edge   Mir(UA)r edge - Page 2 Icon_minitimeJeu 22 Aoû - 1:58


Il y a bien longtemps que je n'ai plus la force d'insulter mon supérieur quand bien même ce n'est pas l'envie qui m'en manque. Mais même quand je ne suis pas dans la même pièce et que je peux librement lui casser du sucre sur le dos, je ne trouve aucune motivation. Las, cela me va de laisser Natsume réagir aussi brutalement. Il le droit, après tout. C'est bien l'un des seuls qui pourrait le traiter de tous les noms et s'en sortir indemne, avec même une tape dans le dos en bonus. Quelque part, ça me rassure un peu de savoir qu'il semble en colère par rapport à ce que je lui raconte. Le contraire aurait été assez triste, mais je ne lui parle pas de ma vie pour m'apitoyer. Juste répondre à ses questions. Malgré tout, quand il me promet un silence d'or sur mon compte, j'esquisse un sourire doux et confiant.

« Je sais. »

Je n'en ai jamais douté. Son état de tout à l'heure montre bien qu'il n'est toujours pas à l'aise dans ce genre d'endroit ; et que donc il reste une partie de lui qui a conservé un fond d'humanité. Tout n'est pas perdu.

« Ça a pas l'air d'être ton genre. »

Moi je sais qu'il ne serait pas retenu prisonnier ici, s'il était comme lui.
Distraitement, je range un peu le désordre de la pièce, ramassant notamment des morceaux de porcelaine qui jonchaient encore le sol. Des restes d'une tasse qu'on aurait renversé. Ce n'est pas la première fois, tant que j'y pense. Mais je suis plus calme que tout à l'heure. Ma garde s'est baissée. Je n'ai aucune raison de me montrer méfiant de base, après tout, puisque sa présence en ces lieux ne me concerne nullement. Pourtant, je profite quand même cette sorte de bienveillance dont il fait preuve, comme si le fait qu'on fasse attention à lui, finalement, ne le dérangeait pas.

« Mais... C'est gentil. »

Je ne sais pas pourquoi je le remercie. Je n'ai pas à en faire des tonnes, mais la gentillesse en ces murs est si rare que je prends n'importe laquelle qui passe. De la sincérité, ce n'est jamais de trop, dans ce lieu.

« … Je suis désolé que tu te retrouves ici. »

Je me demande s'il se sent seul, parfois. Il n'a pas beaucoup de compagnie. Je sais que ses Pokémon se trouvent également là, mais il ne peut pas les voir sans qu'on le surveille par des caméras ou autre. C'est loin d'être une vie. Je crois, à sa place, que je me serais tiré une balle depuis longtemps. Mais pas comme si l'envie lui manquait, je crois.
Revenir en haut Aller en bas
Segnif

Segnif


Messages : 356
Date d'inscription : 21/07/2017

Mir(UA)r edge - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Mir(UA)r edge   Mir(UA)r edge - Page 2 Icon_minitimeJeu 22 Aoû - 2:44


Perplexe, je cligne vaguement des yeux quand il me dit déjà le savoir, étonné par son sourire et son calme. Je ne vois pas trop ce qui peut lui faire dire ça, et je me retiendrais presque de lui dire qu'il devrait être bien plus méfiant (et moi aussi, d'ailleurs, bon sang) si je ne me rendais pas compte qu'il était déjà parvenu à cette conclusion avant. Curieux mais confus, je suis toutefois pris d'un gloussement quant à son assomption. Un rictus blasé mais moqueur se dessine, très légèrement, sur mon visage qui s'éclaire pendant quelques secondes.

« J'ai la sale habitude de ne jamais faire ce qu'on me dit de faire. »

En un sens, c'est ce qui m'a toujours valu de finir dans ces situations, alors au bout d'un moment... Bah. On s'habitue vite à l'être handicapé pénible qui fait tourner les autres en bourrique, et sur ça, je suis plutôt doué.
Plus à l'aise, je laisse mes muscles se détendre un peu, même si je ne bouge pas de ma position (et puis quoi encore, changer de coussin pour dormir ?). L'endroit me fiche toujours la gerbe, mais au moins, je n'ai pas la migraine quand il passe, je suppose ; c'est déjà ça.

La manière qu'il a de réagir m'étonne, toutefois, et je ne sais comment réagir. Ça fait longtemps, très longtemps, que je n'ai pas vu quelque chose qui ressemble à de la sincérité venant de quelqu'un, et pendant quelques secondes, je ne sais pas comment réagir. Je suis toutefois bien forcé d'admettre que je ne suis pas entièrement de marbre à ce qu'il dit, une partie de mon empathie se réveillant malgré moi dans ma poitrine, adoucissant mes traits et me faisant regarder ailleurs. J'essaie néanmoins d'ignorer au possible la pression dans ma cage thoracique.
... Non, non. On ne fait pas confiance. Regarde ce qui se passe à chaque fois.

Pour autant, ça, ça ne regarde que moi. En hochant négativement de la tête, mon rictus se fait amer, l'amusement n'étant plus que la trace d'un rire jaune que je n'ai pas la force de faire sortir de ma gorge.

« … Me remercie pas pour ce genre de trucs, c'est vachement triste. »

Beaucoup trop. Cet endroit pue la merde, et chaque seconde que je passe là me le rappelle encore plus. Je n'irai pas dire que les caches anarchistes soient des lieux d'amour et de douceur, mais... Mais au moins, je ne sais pas... Ça avait la tronche d'une maison, je crois, peut-être.. ? Je sais ce que font Soltan, Ava ou Helmut, m-mais... Mais eux, je sais qu'ils ne feraient pas ce genre d'horreurs, je n'ai même pas besoin de vérifier pour le savoir.
Son dernier commentaire, toutefois... Un gloussement m'échappe alors que je pose un regard fatigué vers le champion.

« Moi aussi. »

Il n'a pas envie d'être là, et je n'ai pas envie d'être là. Au moins, sur ça, on peut se comprendre. En passant une main dans ses cheveux, mon rictus se fait mesquin.

« J'avais signé pour crever comme un chien dans une ruelle, pas pour finir en plante verte dans un terrarium, et je suppose que t'avais pas signé pour être bonniche d'un gosse mégalo qui saurait pas se torcher le cul seul. »

Mes gloussements sont maigres, toutefois. Je ris, je ris, mais... Au fond, tout ça, ça me reste bloqué au travers de la gorge, et je crois bien que ça ne changera pas. Mais au moins, pendant quelques secondes, ça soulage.


Dernière édition par Segnif le Dim 25 Aoû - 17:49, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Samalo
Smile my boy, it's sunrise
Samalo


Messages : 271
Date d'inscription : 21/07/2017

Mir(UA)r edge - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Mir(UA)r edge   Mir(UA)r edge - Page 2 Icon_minitimeJeu 22 Aoû - 22:58


Je suis triste.
Sans vouloir m'apitoyer sur mon sort, je sais très bien que j'ai pas l'air d'être très heureux et que, avec ma situation, ce serait difficile de l'être de toute façon. Je le remercie si je veux. Il a déjà pas la vie facile, ici... Piégé entre quatre murs d'un appartement luxueux qui respire le glauque et dont le propriétaire est la pire espèce. Sincèrement, je le plains. Il aurait préféré mourir. Sans doute que c'est ce que tout le monde finit par vouloir, en sachant ce qui se passe ici. Quand on est pas du côté de la Compétition, on est contre elle. Et quand on est contre elle... Ça finit toujours mal.

« Une plante verte, carrément ? Tu ne fais rien de tes journées ? »

Question stupide, je sais. Que pourrait-il faire, de toute façon ? J'imagine que je voulais juste engager la conversation après laisser un ange passer. Un silence aussi long finit par être awkward. C'est d'ailleurs quand il parle de terrarium que je remarque l'immense jardin fermé qu'il a au pied de l'appartement et que je peux vois à travers les grandes baies vitrés qui servent de fenêtres.

« Au moins, tu as un grand jardin... Dis, tu as une position importante, au sein des Anarchistes ? »

Non parce que, avec tous les privilèges qu'il possède... Normalement, je crois que ce sont les plus gradés qui obtiennent les cellules les plus grandes, non ?.. Je parle de cellule parce que je ne pense pas que cet endroit est aussi chaleureux et confortable pour lui que l'apparence le laisse croire...
Revenir en haut Aller en bas
Segnif

Segnif


Messages : 356
Date d'inscription : 21/07/2017

Mir(UA)r edge - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Mir(UA)r edge   Mir(UA)r edge - Page 2 Icon_minitimeJeu 22 Aoû - 23:42


« Tu crois sincèrement que j'ai envie de faire quoi que ce soit en sachant que c'est parce qu'on me l'a bien gentiment autorisé ? »

Mon ton n'est pas incisif, mais c'est parce que je retiens comme je le peux le dégoût que cette pensée m'inspire. Au mieux, il est las. Bien sûr, de temps à autre, enfin, avant de revenir ici, je lisais pas mal, ou je jouais à des jeux, mais... Mais la motivation n'y est pas. L'envie non plus. C'est juste une question de ne pas devenir fou en fixant les murs, pour être honnête. Je n'ai par ailleurs jamais approché du jardin, maintenant qu'il en parle, si ce n'est pour prendre l'air de temps à autre car mes poumons ne me permettent pas vraiment de respirer un air climatisé en permanence. Je sais très bien pourquoi il est là, par ailleurs, et je mets un point d'honneur à m'en éloigner au maximum, bien conscient qu'il s'agit d'une tentative comme mille autres de m'amadouer ; et sincèrement, ça me fait l'effet d'une insulte supplémentaire, alors je n'hésite pas à en faire part au champion, même si je suppose que je ça peut être difficile à comprendre. J'ai peut-être l'air de faire un caprice, mais... Bah, très clairement, j'ai déjà plus beaucoup de libre-arbitre, alors je ne vais certainement pas être bien gentil et faire ce qu'on attend que je fasse.

Sa question me surprend quelque peu, me faisant paresseusement cligner des yeux, ne voyant pas tout de suite où il veut venir. Sa formulation même me prend au dépourvu, mais en y pensant plus d'une seconde, je glousse avec désabus.

« … Une position importante ? J'en sais trop rien, en vrai, on fonctionne pas par grades. Chacun apporte ce qu'il peut, en soi. J'étais soigneur, surtout, stratège, et un peu manufacturier. »

En un sens, il n'est pas anormal qu'il imagine que l'on fonctionne ainsi ; la propagande fait son travail aussi. Puis... Puis en vrai, il y autant d'anarchistes et de groupes d'anarchistes que de méthodes. Dans celui où je suis, et chez qui j'ai été « identifié » (c'est-à-dire qu'ils ont probablement un dossier à mon nom avec ma taille de chaussures dedans), je crois pouvoir dire qu'ils sauront se passer de moi. Le deuxième groupe auquel j'appartiens, toutefois... Mon absence rend la mise en place de nos projets compliqués, mais nous avions paré à cette éventualité, alors je suppose que je peux dire la même chose. Je ne dirais pas qu'il a une position importante, mais disons qu'il a les moyens d'être assez fortement ennuyeux ; pour autant, puisque rien, à ma connaissance, n'est marqué dans mon dossier à ce sujet, je garde le silence. Je ne lâcherai pas cette information, même face à quelqu'un qui n'est pas fondamentalement contre moi, question d'avoir un minimum d'intelligence. Il y a être aimable, et il y a être un imbécile complet.
Toutefois, j'ai plus ou moins compris la question implicite derrière ses propos. Surtout car ce n'est pas la première fois que l'on me la pose, il faut dire, et même si ça commence à me fatiguer sincèrement, je préfère y répondre pour ne pas le voir tourner autour du pot pendant trois heures. Avec fatigue, je finis par hausser les épaules, le ton las.

« Mais je crois pas que ça ait de rapport ; c'est 'personnel', on va dire. Une espèce de rancune mal placée que je l'envoie balader, je suppose. »

Je ne saurais pas dire si il pense sincèrement qu'il va m'amadouer ainsi (auquel cas son imbécillité est encore plus immense que ce que j'aurais pensé) ou si c'est une simple façon de se faire du bien à l'ego, mais... Dans tous les cas, je ne me méprends pas sur le fait que le fait que l'on se connaissait avant est la cause de ma situation actuelle. De temps à autre, toutefois, je me demande si ça le faisait rire, de se foutre de ma tronche comme ça. La pensée ne me fait néanmoins jamais du bien.
Revenir en haut Aller en bas
Samalo
Smile my boy, it's sunrise
Samalo


Messages : 271
Date d'inscription : 21/07/2017

Mir(UA)r edge - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Mir(UA)r edge   Mir(UA)r edge - Page 2 Icon_minitimeVen 23 Aoû - 1:51


Quitte à croupir ici, autant passer le temps, me suis-je dit. Ou du moins, c'est probablement ce que moi j'aurais fait à sa place, mais il doit sans doute déjà essayer de pas finir fou avant de penser à ses occupations. Je me demande juste simplement de plus en plus ce qu'il fait ici de manière générale. Enfin... Disons pourquoi se trouve-t-il là ? Pourquoi, s'il est anarchiste, n'a-t-il pas le droit à une cellule aussi miteuse que celles réservées aux autres ? Moins perspicace que Mika sur ce sujet, je n'ai pas deviné le lien qui unit -ou unissait- Natsume et Sirius, quand bien même, au bout d'un moment, on finit probablement par émettre la plausible hypothèse. Je sais juste que le Maître a l'habitude de la manipulation et qu'il s'en sert très bien, alors ça ne m'aurait pas étonné qu'il kidnappe un haut gradé chez les Anarchistes pour en faire son pantin. Même si... Quand j'y pense, des grades chez les Anarchistes ça doit pas être très cohérent avec l'esprit du groupe en lui-même, mais y'a forcément des têtes pensantes quelque part, et ce mec-là est loin d'être idiot. Mais j'ai faux sur tout la ligne, apparemment.

« … Oh. »

Je ne retiens pas un gloussement, qui se transforme bientôt en rire. Sirius qui se fait rejeter par un Anarchiste ? Alors ça, c'est la meilleure.

« PWAHA ! Tu as bien choisi la personne à envoyer bouler ! Y'a rien qu'il déteste plus ! »

Mais ça, j'imagine qu'il doit le savoir. Je trouve ça juste très ironique et cocasse que le Maître de la Ligue ait du mal à soumettre un rebelle. Je l'imagine bien bouder comme un enfant, ceci dit.

« Au moins, c'est un miracle que tu sois encore en vie... Même si tu aurais préféré qu'il en soit autrement. »

Je ne comprends pas bien tout ce qui peut pousser Sirius a garder son prisonnier, mais au moins, il a l'air bien décidé à le laisser vivant, au grand damne de ce dernier.
Revenir en haut Aller en bas
Segnif

Segnif


Messages : 356
Date d'inscription : 21/07/2017

Mir(UA)r edge - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Mir(UA)r edge   Mir(UA)r edge - Page 2 Icon_minitimeVen 23 Aoû - 2:35


Je ne sais pas trop pourquoi, mais il semble que ma réponse l'amuse beaucoup. Les sourcils un peu haussés, je l'observe rire avec curiosité et amusement, me demandant ce qu'il y a de si drôle à cette simple énonciation. Après tout, j'ai juste dit que quand il me fait son cinéma de 'hé tu sais on est les gentils en fait tu veux pas bosser pour nous et me faire des jolis armes', je ne manque pas d'imagination dans la manière de lui dire d'aller se faire voir. Pour autant, Alois semble très, très amusé, et le constater me tire malgré moi une moue rieuse. Je ne sais pas trop pourquoi, mais ça me fait plaisir, comme si le fait de partager un peu d'amusement dans ce coin glauque était un événement rare dont il fallait profiter. Face à sa première remarque, je ne peux que lever les yeux au ciel.

« C'est juste un gamin frustré qui réagit comme un gamin frustré. »

Et honnêtement, ça commence sincèrement à me peser sur les nerfs. Il a beau se donner des grands airs et jouer au plus malin car il est en position avantagée pour le moment, je sais très bien ce qu'il en est, et la vérité est bien moins glorieuse que ce qu'il veut afficher en permanence. Tout ça est, au fond, d'un ridicule incroyable. En comptant, cela fait six bons mois que je lui répète que je ne vais pas aller dans son sens ; au bout d'un laps de temps pareil, j'aurais cru qu'il aurait fini par me tuer, tout de même, mais il est tellement têtu qu'il fait inutilement durer les choses. Ça, ou alors comme dit précédemment, son ego est encore vexé et il veut que je vois mourir mes camarades les uns après les autres. Possible. Ainsi, je ne sourcille pas face à sa dernière phrase, me contentant de hausser les épaules.

« Oh, ça, ça ne durera pas. »

Soit je finirais par réussir à me faire mettre en l'air, soit il perdra patience à un moment donné ; dans tous les cas, ce n'est qu'une question de temps. Je n'ai pas non plus envie de mentir à ce propos, mais... Du temps que je suis là, je peux bien faire quelque chose d'à peu près décent. En relevant mon regard vers le champion, je finis par poser une question somme toute innocente.

« … Hé. Qu'est-ce que je peux faire pour lui pourrir la vie sans que ça retombe sur toi ? »

Quitte à crever, autant que ce soit dans une explosion de merde, hein.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé





Mir(UA)r edge - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Mir(UA)r edge   Mir(UA)r edge - Page 2 Icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas
 
Mir(UA)r edge
Revenir en haut 
Page 2 sur 3Aller à la page : Précédent  1, 2, 3  Suivant
 Sujets similaires
-
» UA tin-edge (surtout edge)
» sanic ze edge-hog
» caca teen-edge à deux
» edge avec natte-sous-mai et lit-au-n'aile

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
L'UA de ta daronne :: Entrepot :: UA Miroir-
Sauter vers: